LaNormandie de la comtesse de Ségur (Grand format) achat en ligne au meilleur prix sur E.Leclerc. Retrait gratuit dans + de 700 magasins Retrait gratuit dans
A quelques lignes prĂšs, Les Petites filles modĂšles commencent par un accident. Une voiture verse devant le chĂąteau de Fleurville, et le monde sĂ©gurien s’ouvre sur une catastrophe, sur un emballement des choses qui affecte la violence d’un big-bang originel, proposant Ă  la lecture savante les Ă©lĂ©ments d’une physique romanesque, celle peut-ĂȘtre de toute fiction, en tout cas celle d’une science de la fiction, trĂšs attachĂ©e aux seuils et aux commencements. 1Quelques annĂ©es plus tard, dans la mĂȘme BibliothĂšque Rose illustrĂ©e », la vulgarisation scientifique, alliĂ©e Ă  une pensĂ©e sociale et mĂ©taphysique, donnera l’occasion d’un accident plus explicitement crĂ©ateur, et les MĂ©tamorphoses d’une goutte d’eau de Zulma Carraud rapporteront toute origine Ă  ce principe de brutalitĂ© je naquis d’un violent coup de tonnerre qui combina les deux gaz dont je suis formĂ©e et, poussĂ©e par un courant d’air infĂ©rieur, je m’élevai jusqu’à ce que je fusse rĂ©duite en vapeur lĂ©gĂšre. J’eus bientĂŽt la conscience de mon existence... » Dans un des rĂ©cits des GoĂ»ters de la grand-mĂšre, La Voix des bambous », Z. Carraud Ă©voque aussi une vieille lĂ©gende chinoise selon laquelle des parcelles », des atomes », d’abord disposĂ©s en chaos, sont touchĂ©s par un souffle de vie d’origine divine et se cherchent selon leurs diffĂ©rentes affinitĂ©s, jusqu’à ce que deux d’entre eux, de nature sympathique », se rencontrent et se confondent en un seul. Elle nous propose une image convenant Ă  la crĂ©ation littĂ©raire, qui gĂ©nĂšre et organise des mondes autour d’affinitĂ©s Ă©lectives. De mĂȘme, le goĂ»t des accidents souvent remarquĂ© chez la comtesse peut-il conduire moins au malheur qu’à une forme de rencontre et de crĂ©ation. Mais cette autre thĂ©orie des catastrophes » s’éloigne de l’élĂ©vation et du lyrisme des atomes. C’est au contraire l’arrivĂ©e massive du rĂ©el, puisque devant Camille et Madeleine surgissent trois chevaux de poste lancĂ©s ventre Ă  terre et que, telle une fusĂ©e, une voiture perce l’atmosphĂšre de cette BibliothĂšque Rose » toute neuve et vient verser dans le fossĂ©. A l’opposĂ© du mouvement vernien et de ses obus lancĂ©s dans le ciel et vers la lune, c’est l’ailleurs qui vient ici vers nous, et sous une forme d’abord inquiĂ©tante. Dans une Ă©criture Ă©prise de l’ellipse, un assez long paragraphe dĂ©taille les phases de l’accident, Ă©voquant le postillon sur lequel passe la voiture, les chevaux prĂ©cipitĂ©s dans le fossĂ©, un cri perçant, un gĂ©missement plaintif, puis plus rien. Venir au monde 2Un des chevaux a Ă©tĂ© tuĂ© sur le coup, un autre Ă  la cuisse cassĂ©e. A l’intĂ©rieur de la voiture, une dame et sa fille sont sans mouvement et couvertes de sang. Une mort apparente, qui joue en fait avec tous les signes de la naissance. Car il faut dĂ©gager l’enfant de sa mĂšre, l’enfant pĂąle et sanglante » mais sans blessure, inondĂ©e seulement du sang maternel. La petite fille respire, ouvre les yeux, reprend connaissance » comme fera sa mĂšre un peu plus tard. Les voici toutes deux vĂ©ritablement venues au monde, et d’un mĂȘme mouvement le lecteur voit naĂźtre un espace romanesque qui se constitue devant lui, et qui va se dilater en accueillant d’abord Marguerite et sa mĂšre, ces deux accidentĂ©es allant on ne sait oĂč, venues d’on ne sait oĂč, bientĂŽt rejointes par Sophie, et Ă  travers elles, par les lecteurs et par les lectrices, souvent novices, qui font en mĂȘme temps l’apprentissage de la lecture et de la fiction. L’évĂ©nement, un heurt avec la matiĂšre, nous emporte et nous dĂ©porte vers un bonheur ou un malheur, deux maĂźtres-mots de l’Ɠuvre sĂ©gurienne. 3Peu de temps auparavant, l’Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et de Beau-Minon, recueillie dans les Nouveaux contes de fĂ©es, Ă©voquait une scĂšne presque identique. Selon la reine Fourbette, qui avait arrangĂ© l’accident, l’équipage de Blondine s’était emportĂ© en renversant la voiture, et Blondine avait Ă©tĂ© lancĂ©e dans la forĂȘt des Lilas Ă  travers la grille ». Ce mensonge disait le vrai sans le savoir, puisqu’il permettait Ă  Blondine d’entrer comme par effraction dans un domaine dĂ©jĂ  fleurvillien, certes encore royal et inspirĂ© des contes de Mme d’Aulnoy, mais gouvernĂ© par le souci d’éduquer. Au seuil de l’Ɠuvre, il y a bien un obstacle Ă  renverser, un coup de force Ă  tenter, qui donne peut-ĂȘtre sens Ă  la violence sĂ©gurienne, si souvent notĂ©e, et qu’il faut comparer avec d’autres textes la mĂȘme annĂ©e que Les Petites filles modĂšles, une autre Marguerite est le tĂ©moin d’un tel Ă©vĂ©nement, dans un ouvrage de Victorine Monniot auquel les milieux catholiques feront un grand succĂšs, Le Journal de Marguerite. Le contraste est saisissant. Loin de se rĂ©vĂ©ler une naissance, l’accident mĂȘle une somme d’inquiĂ©tudes, de dĂ©plorations et d’hommages Ă  un Dieu toujours prĂ©sent mais sans cesse occupĂ© Ă  Ă©prouver ses fidĂšles. 4Il faut noter que la comtesse de SĂ©gur, aux desseins toujours plus impĂ©nĂ©trables qu’il ne paraĂźt, affectera Ă  certaines pĂ©ripĂ©ties un caractĂšre plus funĂšbre, comme au chapitre XX des Malheurs de Sophie, quand l’ñne des enfants se fait renverser et tuer par une diligence. ManiĂšre d’associer la thĂ©orie des catastrophes Ă  une thĂ©orie de la relativitĂ©. Prenons ce dernier mot dans son sens le plus simple et le plus familier, pour faire entendre que les choses en littĂ©rature ne sont pas dites une fois pour toutes, que les chĂąteaux ne sont pas interchangeables, et que celui de Mme de RĂ©an n’est pas tout Ă  fait celui de Fleurville. 5Du reste, Ă  la fin des Malheurs de Sophie, ce chĂąteau sera abandonnĂ© par ses habitants, pour un voyage en AmĂ©rique et pour un autre coup du sort, le naufrage de La Sibylle. Le nom du navire apparaĂźt suggestif dans cette Ă©criture de la transparence. Il nous indique que les faits les plus Ă©vidents gardent quelque chose d’insondable, de sibyllin. ImpĂ©nĂ©trable sans doute, le cƓur d’une Mme de RĂ©an dĂ©finitivement engloutie ; complexe, ce malheur qui ouvre sur un Ă©pilogue acceptable, permettant Ă  Paul et Sophie d’échapper Ă  des parents peu aimants sans ĂȘtre vĂ©ritablement mauvais. 1 Ma mĂšre, souvenirs de sa vie et de sa sainte mort, 1893, opuscule rééditĂ© dans le Grand Al ... 2 Ma chĂšre maman, pour faire suite Ă  Mon bon Gaston », souvenirs intimes et familiers, ouv ... 3 Guide de la littĂ©rature pour la jeunesse, Flammarion, 1975, p. 476. 6Dans Les Petites filles modĂšles, la renaissance de la mĂšre est peut-ĂȘtre aussi celle de l’auteur, attentive Ă  sa propre guĂ©rison aprĂšs une longue maladie qui l’a paralysĂ©e. Cette maladie, cette mauvaise immobilitĂ©, on l’a attribuĂ©e aux effets d’accouchements rĂ©pĂ©tĂ©s. Son fils, Monseigneur Gaston de SĂ©gur, Ă©voque de longues, de dures et trĂšs dures souffrances » qui l’ont obligĂ©e Ă  rester Ă©tendue sur un lit de douleur » pendant plus de treize ans, mais gardant toujours une douceur inaltĂ©rable »1. Du plus loin que ses souvenirs la reportent en arriĂšre, la sƓur de Gaston, Olga de Pitray, revoit sa chĂšre maman » toujours souffrante mais bonne, aimante et gaie, sauf les jours de migraine, quand les Nouettes devenaient une succursale de la Trappe pour le silence »2. Marc Soriano parle d’une maladie des reins rapidement compliquĂ©e d’affections d’ordre psychosomatique, assombrissement de l’humeur, douleurs au larynx qui l’obligent au mutisme, terribles migraines qui terrorisent son entourage... »3 7Aussi la violence de cet enfantement littĂ©raire nous fait-il voir le gĂ©nie de la comtesse, dont les relevailles peuvent se faire Ă  la condition de dire si fort tout ce sang sur le visage, le cou, les bras de la femme. Maintenant, ce n’est plus le ventre qui saigne, mais la tĂȘte qui se trouve prise dans l’ñpretĂ© de l’invention littĂ©raire. Car c’est par un vĂ©ritable coup de force que toute fiction impose son petit monde, Ă  la fois liĂ© au grand monde et distinct de celui-ci, autonome. Avant Les Petites filles modĂšles, il y avait bien eu La SantĂ© des enfants, un livre Ă©crit pour les mamans, et Les Nouveaux contes de fĂ©es, conçus selon l’inspiration merveilleuse des XVIIĂšme et XVIIIĂšme siĂšcles. Nous Ă©meuvent-ils aujourd’hui pour autre chose qu’un effet de prĂ©face Ă  l’Ɠuvre en attente ? La naissance du roman, c’est la mort du conte de fĂ©es, c’est le moment oĂč, telle Mme de Rosbourg, la comtesse de SĂ©gur prend connaissance d’elle-mĂȘme, naĂźt Ă  sa vocation, invente un nouveau genre. 8Pour autant Mme de Rosbourg n’est pas Mme de SĂ©gur, ou plutĂŽt elle ne l’est pas toute seule puisqu’il y aura dans Les Vacances une Mme de RugĂšs dont le nom est clairement une anagramme, tandis que Rosbourg » n’est qu’une Ă©bauche de celle-ci. Mais il faut compter aussi avec Mme de Fleurville, et ces diverses femmes aux rĂŽles si proches permettent de faire jouer toutes les Ă©quivoques, dans une sorte de familialitĂ© rendue floue comme dans cet autre jardin qui se voulait originel, celui de Paul et Virginie oĂč deux femmes abandonnĂ©es unissaient leurs forces, ou plutĂŽt leurs faiblesses. Dans l’Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et de Beau-Minon, la reine mourait peu de mois aprĂšs la naissance de sa fille Blondine ; ici, plus rien n’est dit de la prime enfance, tandis que la maternitĂ© s’éparpille dans le partage des rĂŽles. Mme de Rosbourg, telle un nouveau-nĂ© qu’il a fallu sortir de la berline, est soignĂ©e puis adoptĂ©e par Mme de Fleurville qui ne tarde pas Ă  lui proposer de rester dĂ©finitivement chez elle et pourquoi donc me quitteriez-vous, chĂšre amie ? dit un jour Mme de Fleurville. Pourquoi ne vivrions-nous pas ensemble ? Votre petite Marguerite est parfaitement heureuse avec Camille et Madeleine, qui seraient dĂ©solĂ©es, je vous assure, d’ĂȘtre sĂ©parĂ©es de Marguerite ; je serais enchantĂ©e si vous me promettiez de ne pas me quitter. » Mme de Rosbourg, craignant d’abord d’ĂȘtre indiscrĂšte, finit par accepter eh bien, puisque vous me pressez si amicalement de rester ici, je consens volontiers Ă  ne faire qu’un mĂ©nage avec vous. » Toutes deux sont libres », M. de Fleurville ayant Ă©tĂ© tuĂ© dans un combat contre les Arabes, et M. de Rosbourg ayant disparu en mer depuis deux ans. Les hommes nĂ©anmoins reviendront dans Les Vacances, mais pour occuper un espace fĂ©minin qu’ils animeront tout en se soumettant Ă  sa rĂ©glementation. 9Ainsi constituĂ©, ce mĂ©nage » se rĂ©vĂšle apte Ă  attirer et Ă  retenir d’autres personnes. De cette violence naĂźtra le plus grand bonheur, une Ɠuvre d’abord, qui, autour du noyau initial, viendra adjoindre des domestiques, des amis, des parents, tous nĂ©anmoins rĂ©unis plus par la conformitĂ© des tempĂ©raments que par l’obligation du sang. Ainsi Camille et Madeleine adoptent-elles Marguerite et deviennent-elles des porte-enfants donnez-la-nous, nous pourrons la porter, nous la porterons... » Pour Marguerite elles sont maintenant Maman Camille » et Maman Madeleine ». VoilĂ  encore un avantage de la fiction nous arrivent des personnages tout faits. S’il n’y a aucune naissance vĂ©ritable, aucun nourrisson dans l’Ɠuvre romanesque de la comtesse de SĂ©gur, et si Marguerite est suffisamment grande pour avoir perdu la violence sauvage et irraisonnĂ©e d’un poupon, elle est encore assez petite pour avoir des naĂŻvetĂ©s, des mots d’enfants, pour ĂȘtre Ă  Ă©lever ». Ses premiĂšres paroles font rire par leur innocence qui rappelle celle d’un Simplicius Simplicissimus ou celle des hĂ©ros du chanoine Schmid ma maman s’appelle maman... » Camille et Madeleine, si peu ĂągĂ©es qu’elles soient, trouvent quelqu’un sur qui exercer leur instinct d’éducatrices. 10Les Petites filles modĂšles voient donc s’épanouir une petite communautĂ© fĂ©minine et fleurie. Une Marguerite de Rosbourg, doublement fleur par son nom, n’avait-elle pas de tout temps sa place au chĂąteau de Fleurville ? Rien ne la retient au monde d’oĂč elle vient et dont nous n’aurons aucune idĂ©e, puisque sa vraie famille est celle du livre. Car un livre est un lieu d’adoption, comme Sophie en fera l’expĂ©rience un peu plus tard, au terme de quelques malheurs. Lieu d’éducation Ă©galement, ce livre trouve son rĂ©gime dans des accidents, des bĂȘtises, des erreurs qui ne demandent qu’à ĂȘtre rectifiĂ©es. Il n’y a de littĂ©rature enfantine qu’à partir d’une intention morale multipliant les naufrages, les enlĂšvements, les pĂ©ripĂ©ties, pour revenir Ă  un ordre premier. Ici, ces aventures seront toujours rĂ©duites Ă  leur plus petite dimension, affectant ainsi Ă  la banalitĂ© une ampleur dĂ©mesurĂ©e. Elles se trouvent prises dans un espace limitĂ©, qui est beaucoup moins celui de la maison que celui du jardin, sorte de mĂ©taphore du livre, comme le montrent par ailleurs les nombreux jardins de la littĂ©rature didactique Jardin des roses, Jardin des racines grecques, Jardin des racines latines... LittĂ©rature enfantine de 11Le jardin se prĂ©sente comme un lieu oĂč peut s’exercer la lecture. Lieu topique de l’écriture et de sa rĂ©ception, la maniĂšre mĂȘme dont il est traitĂ© apparaĂźt programmatique. A une Ă©criture de la simplicitĂ© et de l’innocence, il convient d’appliquer une lecture de la simplicitĂ©, une sorte d’humilitĂ© critique qui ne nous place pas au-dessus de l’auteur, ou contre lui, tout en tenant compte du caractĂšre sibyllin de son propos. Au lecteur, la comtesse ne propose pas un chemin bordĂ© d’épines et qui n’en serait que plus glorieux, mais une petite voie pour une littĂ©rature toute petite, celle que cherchait le milieu du XIXĂšme siĂšcle. 4 MĂȘme s’il n’y a pas solution de continuitĂ© entre AurĂ©lia et Sylvie, deux textes porteurs, ... 5 Marc Soriano, au titre primitif de Guide de la littĂ©rature enfantine, substituera celui de ... 12Autour de 1850, un air de grande simplicitĂ© souffle sur certains cantons de la littĂ©rature française La Mare au diable de George Sand 1846, Sylvie de GĂ©rard de Nerval 18544 et Les Petites filles modĂšles 1858 organisent, avec des moyens diffĂ©rents, une sorte de retour en enfance conduisant moins Ă  une littĂ©rature de jeunesse ou pour la jeunesse qu’à cette petite littĂ©rature, une littĂ©rature enfantine. LittĂ©rature enfantine », le discours critique hĂ©site devant cette appellation d’ailleurs tardive et qui n’est guĂšre attestĂ©e avant 1950. A l’époque de la comtesse on parlait encore d’ ouvrages d’éducation » ou de librairie spĂ©ciale ». Aujourd’hui, on hĂ©site entre littĂ©rature pour la jeunesse ou pour enfants », livres pour enfants », littĂ©rature de jeunesse »5. Pour notre part, nous nous en tiendrons Ă  cette appellation plus familiĂšre et plus naĂŻve de littĂ©rature enfantine », parce que l’écart entre la littĂ©rature et l’enfant y semble moins marquĂ©, et parce qu’on dĂ©signe sans doute une littĂ©rature pour l’enfance, mais plus encore une littĂ©rature de l’enfance et une enfance de littĂ©rature, une littĂ©rature qui prend certes l’enfant pour objet, mais qui est d’abord elle-mĂȘme en enfance. Une petite littĂ©rature, non pas moins importante que la grande, bien plutĂŽt petite comme un enfant et s’intĂ©ressant aux petites choses de la vie. 6 Production de l’intĂ©rĂȘt romanesque, Mouton, The Hague-Paris, 1973, p. 50. 13DiffĂ©rente dans ses proportions, cette littĂ©rature l’est moins Ă©videmment dans sa forme, et l’on peut mĂȘme affirmer comme Charles Grivel qu’il n’existe pas de littĂ©rature spĂ©cifiquement enfantine ou spĂ©cifiquement destinĂ©e Ă  l’adolescence. Ou que du moins, les mĂ©canismes sur lesquels reposent de telles publications ne sont pas essentiellement diffĂ©rents de ceux qui rĂ©gissent les romans offerts aux adultes, mĂȘme s’ il existe des diffĂ©rences objectives, – identitĂ© du hĂ©ros, briĂšvetĂ©, simplicitĂ©, moralisation accrue de la narration -mais non fondamentales, entre ces deux modes, structuralement analogues, de littĂ©rature »6. 7 Dominique Julia, dans l’Histoire de l’édition française, Tome 2, Le Livre triomphant 1660 ... 14Pourtant, si l’on s’attache aux environs de 1830, date charniĂšre retenue en particulier par les concepteurs de l’Histoire de l’édition française, on observe le dĂ©veloppement d’une littĂ©rature profane » pour la jeunesse, bien que contrĂŽlĂ©e trĂšs Ă©troitement par les instances ecclĂ©siastiques. Cette littĂ©rature romanesque qui prĂ©tend toujours s’opposer aux romans, s’était Ă©bauchĂ©e au milieu du XVIIIĂšme, avec le dĂ©clin de la langue latine et l’avĂšnement d’une autre idĂ©e de l’enfance, sous l’influence de Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre. En 1751, un inventaire effectuĂ© chez l’imprimeur-libraire de Limoges, Barbou, montrait que le fonds des ouvrages destinĂ©s aux enfants se partageait encore entre les livres scolaires, – dont les classiques en latin –, et les livres religieux. Deux piĂšces de la maison les abritaient, l’une appelĂ©e chambre des CicĂ©rons », l’autre chambre du diocĂšse »7. Les lectures de l’enfance sont alors gouvernĂ©es par la grandeur ; grandeur du latin comme langue d’enseignement mĂ©ritant seule cette dignitĂ©, grandeur de la religion offrant ses priĂšres et ses vies exemplaires. 8 Michel Butor, Lectures de l’enfance », RĂ©pertoire III, p. 260. 15Le livre pour enfants est d’abord pensĂ© dans la continuitĂ© de cette surveillance interne, de cette Ă©ducation indirecte » dont parlait FĂ©nelon, oĂč le plaisir n’est qu’un prĂ©texte pour transmettre une morale, puis, au cours du XIXĂšme siĂšcle, un savoir. La sociĂ©tĂ© française, Ă  partir du XVIIIĂšme siĂšcle au moins, considĂšre que sa littĂ©rature n’est pas “bonne pour les enfants”. Il faudrait l’expurger, mais ce n’est pas seulement qu’elle dise trop, elle n’en dit pas assez », Ă©crit Michel Butor8 . Le XVIIIĂšme, en rĂ©pandant la mode des ouvrages d’éducation, Conversations d’Emilie de Mme d’Epinay, Magasins de Mme Leprince de Beaumont, VeillĂ©es du chĂąteau de Mme de Genlis, etc.., voit l’épanouissement de ce nouveau discours, marquĂ© aussi par la prolifĂ©ration. Au maigre choix d’ouvrages autorisĂ©s, on substitue une abondance de propositions qui va peu Ă  peu fonder un commerce. 9 L’Enfant dans la littĂ©rature française des origines Ă  1870, p. 68. 10 L’Enfant dans la littĂ©rature française des origines Ă  1870, p. 72. 16On peut penser que ces livres prĂ©parent l’institution scolaire, la prĂ©cĂšdent et l’accompagnent. Ils seront pourtant bien peu prĂ©sents dans les manuels de l’école obligatoire, et c’est bien plutĂŽt une sorte de communautĂ© d’esprit qu’il faut chercher, car la dĂ©couverte, ou plutĂŽt l’avĂšnement de l’enfant vrai », passe par une autre construction, celle de la langue rĂ©elle », de la prose Ă©lĂ©mentaire qui sera celle de l’école. Emile comme Paul et Virginie ou La ChaumiĂšre indienne agissent non seulement au plan d’une rĂ©flexion thĂ©orique, d’une doctrine », mais aussi et peut-ĂȘtre davantage par les rĂ©cits et les descriptions qui appuient celle-ci, par une maniĂšre de prĂ©senter les choses, par un style. Dans un ouvrage dĂ©suet mais bien informĂ©, L’Enfant dans la littĂ©rature française des origines Ă  1870, Jean Calvet observe que l’influence de Jean-Jacques Rousseau, autant que d’un philosophe, est celle d’un artiste qui a campĂ© l’enfant dans des scĂšnes d’un charme si prenant qu’elles font dĂ©sormais partie de l’imagination de tous ceux qui lisent ». Qui ne connaĂźt ces anecdotes racontĂ©es comme des souvenirs personnels, oĂč le prĂ©cepteur d’Emile met en action son petit Ă©lĂšve, le canard enchantĂ©, les gĂąteaux gagnĂ©s Ă  la course, les carreaux cassĂ©s par mĂ©garde ou par rĂ©volte, les promeneurs Ă©garĂ©s dans la forĂȘt de Montmorency, le carrĂ© de fĂšves cultivĂ© avec amour, etc9... Le jardin d’enfants, lieu de pĂ©dagogie, parle Ă  l’imagination, soit qu’il reste dans un voisinage immĂ©diat, soit qu’on le transporte ailleurs, dans des Ăźles, avec Bernardin de Saint-Pierre, dĂ©robant et dĂ©tournant Robinson Crusoe pour concentrer dans son livre tous les Ă©lĂ©ments rousseauistes qui pouvaient attendrir et charmer ses contemporains. Des enfants exilĂ©s dans une Ăźle lointaine, sauvage et charmante Ă  la fois, des mĂšres tendres, de bons nĂšgres, une enfance heureuse et libre sous le ciel des tropiques, des aventures juste assez dramatiques pour provoquer une angoisse qui serre le cƓur sans le briser, un amour naissant, une sĂ©paration douloureuse, un naufrage, et des larmes, des larmes... »10 11 Production de l’intĂ©rĂȘt romanesque, p. 50. 17La littĂ©rature enfantine est gĂ©nĂ©ralement associĂ©e Ă  celle du peuple. Ne dit-on pas du peuple qu’il est un grand enfant ? Et n’est-il pas convenu d’envisager indistinctement les lectures de l’un et de l’autre ? Travaillant sur un corpus de romans publiĂ©s entre 1870 et 1880, Charles Grivel retiendra ceux qui s’adressent aux seuls adultes, en suivant une distinction arbitraire, essentiellement d’ordre pratique, et note qu’à l’époque on est enfant plus longtemps, que le “peuple” est considĂ©rĂ© en bloc comme le grand enfant ». Ainsi, la littĂ©rature que l’Institution, en son Ă©tat actuel, prĂ©voit pour l’enfant, est dĂ©rivĂ©e de celle-lĂ  qui sert Ă  l’adulte. La littĂ©rature enfantine est simplement cette rĂ©gion de la littĂ©rature tout court dont les enfants se sont rendu propriĂ©taires »11. 12 Le Sublime, c’est l’antiphrase choisie par un petit patron, Denis Poulot, pour dĂ©signer l’ ... 18Pourtant, l’enfant du peuple est enfant moins longtemps, et se mĂȘle plus vite Ă  la rĂ©alitĂ© des adultes. Gavroche, chassĂ© par sa famille, joue au petit homme, tandis que les enfants du monde sĂ©gurien demeurent protĂ©gĂ©s. La littĂ©rature populaire, – qui n’est que fort rarement celle du peuple –, connaĂźt le rĂ©gime long et compliquĂ© du roman-feuilleton, tandis que les premiĂšres lectures » des enfants aisĂ©s vivent sur une briĂšvetĂ© et une miĂšvrerie bien rendue par le terme de berquinade », forgĂ© Ă  ce moment par Baudelaire sur le nom de Berquin, l’ Ami des enfants » et du peuple. Il faudrait donc considĂ©rer l’existence de deux filiations dans la naissance et le dĂ©veloppement de la littĂ©rature enfantine une branche populaire, avec toutes les Ă©quivoques qui s’attachent Ă  ce terme, de tempĂ©rament Ă©pique, Ă©prise de bruit et de fureur, Ă  laquelle rĂ©pondrait une branche aristocratique, faisant de l’enfance un principe de simplicitĂ© et d’humilitĂ© au sens oĂč François de Sales parlait d’ enfance spirituelle », et prĂ©tendant dĂ©serter le sublime12. 13 Jacques Seebacher, Le Tombeau de Gavroche ou magnitudo parvuli », in Lire Les MisĂ©rables... 14 Les MisĂ©rables, La PlĂ©iade, Editions Gallimard, 1971, p. 978. 15 Les Visages de l’enfant dans la littĂ©rature française du XIXĂšme siĂšcle. 16 Les MisĂ©rables, p. 978. 19Victor Hugo a su formuler cette dialectique » dans Les MisĂ©rables. Il y a pour lui une immensitĂ© du petit, une virtualitĂ© de puissance dans la faiblesse la plus extrĂȘme, une proximitĂ© de l’enfant et du colossal qui fait loger Gavroche dans le ventre d’un Ă©lĂ©phant. Gavroche est le nain de la gĂ©ante », comme le rappelle Jacques Seebacher dans un article significativement intitulĂ© Le Tombeau de Gavroche ou magnitudo parvuli » Cette dialectique mĂ©diatrice du grand et du petit, c’était dĂšs le dĂ©but de la troisiĂšme partie le principe de Paris Ă©tudiĂ© dans son atome »13. Hugo lui-mĂȘme intitule le chapitre II du livre cinquiĂšme de la quatriĂšme partie OĂč le petit Gavroche tire parti de NapolĂ©on le grand », et s’exclame O utilitĂ© de l’inutile charitĂ© des grandes choses ! bontĂ© des gĂ©ants ! Ce monument dĂ©mesurĂ© qui avait contenu une pensĂ©e de l’Empereur Ă©tait devenu la boĂźte d’un gamin14. » Comme l’indique Marina Bethlenfalway, passant du marmot au gĂ©ant », Gavroche est dotĂ© d’une effronterie Ă©pique » par Victor Hugo15. Ce pauvre pygmĂ©e »16, loin de trouver l’intimitĂ© dans le ventre du mastodonte oĂč il emmĂšne deux pauvres petits garçons qui pourraient ĂȘtre les deux petits abandonnĂ©s de L’Auberge de l’Ange gardien, reste en contact avec la grande ville, qu’il occupe comme en son milieu, Ă  l’écoute de tous ses bruits et de tous ses mouvements. 17 Victor Hugo, L’Art d’ĂȘtre grand-pĂšre, Le PoĂšme du Jardin des Plantes, I, Le Comte de Bu ... 18 id. IV, A Georges ». 19 id I, Le Comte de Buffon... ». 20 Dieu, VIII, La LumiĂšre. 21 VH par a+b, le dĂ©fi dĂ©mocratique de la pensĂ©e » L’Arc n° 57, 1974, p. 63. 20Toute une section de l’Art d’ĂȘtre grand-pĂšre, dĂ©volue au Jardin des Plantes, n’arrĂȘte pas de nous dire que le petit veut du grand, et nous chante l’accointance en quelque sorte naturelle de l’enfant et du fauve. Ainsi Hugo peut-il Ă  loisir Ă©tudier deux gouffres, Dieu, l’enfance, la mĂȘme chose au fond »17, Ă  travers cette attirance pour l’animal, qui est de l’ombre errant dans les tĂ©nĂšbres »18, tout en liant l’épopĂ©e Ă  la parodie insolente et sans rĂšgle19. S’intĂ©ressant Ă  la science microscopique de Gavroche », Jean Maurel Ă©voque ce poĂšme qu’il rapproche de Gavroche, cet atome du rire et du rien ». Et touchant l’antithĂšse hugolienne des oreilles de l’ñne et des ailes de l’Archange20, il ajoute Le problĂšme de Dieu, chez Hugo, n’est pas un grand mais bien un petit problĂšme, non pas le problĂšme mĂ©taphysique du Tout du monde, de la grandeur du monde, mais le problĂšme du petit, de l’infiniment petit de l’atome, problĂšme originairement et gĂ©nitalement, gĂ©nialement physique21. » Cette inspiration lucrĂ©cienne vient de loin. Jean Maurel note que Hugo avait obtenu un 5Ăšme accessit de physique au concours gĂ©nĂ©ral en 1818, sur la ThĂ©orie de la rosĂ©e ». C’est bien du cĂŽtĂ© de ces mĂȘmes atomes et du lyrisme de leurs transformations, que se situe l’ouvrage inclassable de Zulma Carraud, Ă  la fois un livre Ă©lĂ©mentaire » pour le peuple et un vĂ©ritable poĂšme en prose, Les MĂ©tamorphoses d’une goutte d’eau, suivies des guĂȘpes, de la fourmi, de la goutte de rosĂ©e. 22 Victor Hugo, Les Enfants Le Livre des mĂšres, BibliothĂšque d’Education et de RĂ©crĂ©ation ... 21Avec Victor Hugo, un apetissement nous conduit sans cesse du lyrisme au prosaĂŻsme, et inversement. D’une part, l’ñne, animal dont il se rĂ©clame, est lyrique, d’autre part la poĂ©sie, s’emparant de l’enfant, devient au contraire prosaĂŻque. En proximitĂ© immĂ©diate avec le fauve ou l’animal Ă©norme, l’enfant le dĂ©poĂ©tise en mĂȘme temps, le rend trivial et l’accommode Ă  sa façon, lui qui par ailleurs est un ange. Mais Hugo peut aussi associer l’enfance au sublime, se croit encore tenu de le faire quand il parle aux mĂšres dans Les Enfants, sous-titrĂ© Le Livre des mĂšres, qui rassemble des poĂšmes consacrĂ©s aux enfants mais ne s’adressant pas vĂ©ritablement aux enfants, comme l’avoue Hetzel dans la prĂ©face d’une Ă©dition relevant pourtant de la librairie spĂ©ciale » ce qui est offert aux mĂšres dans ce recueil, c’est le miroir mĂȘme de leur cƓur, c’est le trĂ©sor amassĂ© de leurs plus vives comme de leurs plus suaves Ă©motions [...] Les enfants n’en sont que le sujet, les mĂšres en sont le but... »22 Aussi, dans ce recueil, est-ce le deuil qui va l’emporter, puisque l’enfant, tel un oiseau quand on a laissĂ© sa cage ouverte, s’est envolĂ© Ecrit sur le tombeau d’un petit enfant, A la mĂšre de l’enfant mort... Hugo prolonge la parole adorante d’une Marceline Desbordes-Valmore dont il reprend les accents, l’évocation d’une Ă©ternitĂ© sans fiel, tout en rompant brusquement avec elle Enfant ! loin du sourire et des pleurs de ta mĂšre, N’es-tu pas orphelin au ciel ? A l’ombre d’un enfant 23 Les Enfants, OĂč vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit », p. 135-137. 22Et le destin de Louis XVII comme celui du Roi de Rome, se rĂ©vĂšlent ainsi exemplaires de cette illusoire royautĂ© de l’enfant, que tout le monde attend Quand l’enfant paraĂźt, Ă©merveillĂ© qu’on puisse tout ensemble Etre si grand et si petit » Le Roi de Rome. – OĂč donc ai-je rĂ©gnĂ© ? demandait la jeune ombre, je suis prisonnier, je ne suis point roi » Louis XVII. Dans le malheur de l’enfant, le poĂšte renoue avec le sublime OĂč vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? » C’est la misĂšre mĂȘme qui devient Ă©pique, la machine sombre est un Monstre hideux qui mĂąche on ne sait quoi dans l’ombre »23. Il y a aussi cette Chanson qui Ă©voque les oiseaux et les agneaux sur lesquels plus personne ne veille 24 L’Enfant, Chanson, p. 134. L’homme au bagne ! la mĂšre A l’hospice ! ĂŽ misĂšre ! Le logis tremble aux vents. L’humble berceau frissonne. Que reste-t-il ? Personne. Pauvres petits enfants. Jersey, fĂ©vrier 185324 23Cette petite piĂšce Ă©loquente contient une partie du projet grandiose des MisĂ©rables, tant il est vrai, comme l’écrit Stahl dans sa prĂ©face, que cette Ɠuvre distinguĂ©e par ses qualitĂ©s robustes et parfois terribles » est aussi celle qui est sans rivale sur ce doux terrain de la famille ». D’une rĂ©duction du monde aux proportions puĂ©riles, on passe ainsi Ă  un enfant lui-mĂȘme gĂ©ant par le malheur. Victor Hugo, s’il ne l’a pas vĂ©ritablement créée, impose cette nouvelle image immĂ©diatement discutĂ©e par la comtesse de SĂ©gur, puisqu’elle aussi, nous le verrons, s’empare de ce matĂ©riau, – le pĂšre bagnard, l’enfant abandonnĂ© –, pour en tirer, avec L’Auberge de l’Ange gardien, un autre parti esthĂ©tique et moral. 25 L’Innocence et la MĂ©chancetĂ©, p. 410. 26 La Sainte et la FĂ©e, p. 133-134. 27 Jean Calvet, La LittĂ©rature religieuse de Saint François de Sales Ă  FĂ©nelon, p. 53. 28 Jean Perrot, Art baroque, art d’enfance, p. 11. 24Cet ouvrage, qui rĂ©pond trĂšs directement aux MisĂ©rables, nous paraĂźt aller tout entier dans le sens de l’enfance spirituelle, telle que l’analyse Wladimir JankĂ©lĂ©vitch lorsqu’il reprend l’image d’une robe ni doublĂ©e ni brodĂ©e pour dĂ©signer l’ñme simple. L’étoffe de cette robe n’est pas plissĂ©e, ni bigarrĂ©e de mignardises hĂ©tĂ©roclites et de façons disparates » La simplicitĂ© exclut le plissement de la rĂ©flexion, non parce qu’elle le prĂ©cĂšde, comme la premiĂšre innocence, mais parce qu’elle le suit ; non parce qu’elle offrirait aux regards le front lisse de l’insouciance avant la premiĂšre ride du souci, mais parce qu’une nouvelle jeunesse a effacĂ© ses rides... »25 L’enfance serait donc moins un commencement qu’une conquĂȘte Remettez-vous Ă  l’a, b, c, s’il le faut, pour recommencer l’édifice par les fondements », conseille FĂ©nelon, et cette enfance ultĂ©rieure » ferait renoncer Ă  ce qui orne et ce qui complique, ou du moins plaĂźt-il de le dire, car le mĂȘme FĂ©nelon, pour parler de la foi, Ă©crit non sans prĂ©ciositĂ© Vous pleurez, comme un petit enfant le bonbon perdu. Dieu vous en donne de temps en temps. » Yvan Loskoutoff, qui rapporte ce propos, rappelle le caractĂšre nouveau du mot bonbon », empruntĂ© sans doute au jardin des nourrices comme le suppose Philippe AriĂšs, et montre que tout un pan de la littĂ©rature spirituelle se trouve soumis Ă  l’influence de la dĂ©votion enfantine Le lait de candeur mystique n’est plus seulement des chĂšvres de l’Hymette, il coule aussi Ă  flots du sein des nourrices [...] Les bonbons, la bouillie, si frappante dans la correspondance avec Mme Guyon, le lait enfin il y aurait toute une Ă©tude Ă  faire sur la gastronomie enfantine et divine dans l’Ɠuvre de FĂ©nelon... »26 La douceur conduit aux douceurs, aux sucreries ou aux laitages, n’a-t-on pas reprochĂ© Ă  François de Sales une certaine fadeur de style, un abus de miel, de sucre, de fleurs, de comparaisons jolies qui ne sont que jolies [...] Et il est vrai qu’on peut prĂ©fĂ©rer une Ă©criture plus virile ; mais ceux qui sont sensibles Ă  la maniĂšre franciscaine trouvent bien du charme dans ces enluminures27. » C’est ainsi que Jean Perrot a pu envisager l’art d’enfance comme un art baroque principalement illustrĂ© par le conte de fĂ©es oĂč la fantaisie, jeux de masques, travestissements, reflets de miroirs et mĂ©tamorphoses, se donne libre cours28. Et lire la comtesse de SĂ©gur amĂšne Ă  se demander oĂč va sa prĂ©fĂ©rence, vers une sorte de rationalisme hĂ©ritĂ© du XVIIIĂšme siĂšcle, ou vers une surcharge illustrĂ©e autant par ces conteuses aristocratiques que par le regain mystique de la seconde moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle. L’enfant adulte 25Pourtant, la simplicitĂ© risque bien de n’ĂȘtre qu’une pose, comme le montre la confrontation avec de multiples auteurs venus d’horizons divers. La littĂ©rature enfantine dialogue avec tous les genres, avec le catĂ©chisme comme avec le roman licencieux, avec le conte et la fable, ou encore avec le poĂšme hugolien. Par un jeu d’échanges, elle peut mĂȘme ĂȘtre vue comme une sorte de mise Ă  l’épreuve de la grande » littĂ©rature, comme un geste critique, d’abord initiĂ© par les cercles mondains, puis prolongĂ© aussi bien par les milieux philanthropiques que par les cĂ©nacles romantiques, et aujourd’hui par les centres de recherche universitaires. Les rapprochements possibles de SĂ©gur avec Sand ou avec Nerval estompent quelquefois les frontiĂšres qui dĂ©limiteraient une littĂ©rature rĂ©servĂ©e Ă  la jeunesse. Les romans champĂȘtres de George Sand ainsi que Sylvie n’auront pas tardĂ© Ă  figurer dans les catalogues spĂ©ciaux. Contradictoirement, la littĂ©rature enfantine est aussi bien une littĂ©rature adressĂ©e » et une littĂ©rature dĂ©robĂ©e », si bien que ses contours resteront flous. 29 Guide de la littĂ©rature pour la jeunesse, p. 485. 30 PrĂ©sentation de La Fortune de Gaspard par Marc Soriano, Jean-Jacques Pauvert, 1972, p. IX. 26Mieux, la singularitĂ© de l’Ɠuvre sĂ©gurienne tiendrait mĂȘme dans le fait qu’on puisse la dire pour adultes et la retirer du domaine de l’enfance. Avec La Fortune de Gaspard, Marc Soriano n’estime-t-il pas qu’on s’est trompĂ© de public ? Rappelant que pour AndrĂ© Brauner le rĂ©pertoire de la littĂ©rature enfantine s’est constituĂ© Ă  partir des laissĂ©s pour compte de la littĂ©rature pour adultes et aussi des emprunts ou des vols effectuĂ©s Ă  ses dĂ©pens », il inverse la proposition Avec la comtesse de SĂ©gur, nous nous trouvons plutĂŽt en face du phĂ©nomĂšne inverse. La plupart de ses rĂ©cits, faux classiques de l’enfance, deviennent, avec le temps, sinon des classiques pour adultes, du moins des documents vivants et audacieux sur les origines de notre civilisation industrielle et sur celle de notre sociĂ©tĂ© de consommation29. » Soriano voit La Fortune de Gaspard comme un des romans les plus significatifs et les plus mystĂ©rieux du XIXĂšme siĂšcle. L’un des moins connus aussi, puisqu’il a choisi, pour se faufiler parmi nous, le plus sĂ»r des dĂ©guisements, celui de la littĂ©rature pour la jeunesse30. » Cette histoire d’un Julien Sorel morose », cette Ɠuvre noire » d’une rare fĂ©rocitĂ© », dĂ©voilerait le vĂ©ritable caractĂšre de l’entreprise sĂ©gurienne, qui en dĂ©finitive ne s’adresserait pas, ou plus, aux enfants. 31 Plaisirs et lectures, p. 126. 32 La Librairie Hachette de 1826 Ă  nos jours, Hachette, 1964, p. 223. 33 Jean Rimaud, Les petites filles modĂšles ont cent ans », Etudes, 1958. 27Le geste de Soriano est dĂ©cisif ; en suivant JosĂ© Cabanis, Ă  qui Gaspard rappelait dĂ©jĂ  Julien Sorel31, il fait tomber la barriĂšre imaginaire qui sĂ©pare deux types de littĂ©rature, il ouvre une perspective critique pleine de promesses. On commence seulement Ă  entrevoir ce que l’Ɠuvre sĂ©gurienne doit Ă  un entourage qui consacrait beaucoup de son temps aux lettres. Une maniĂšre de faire l’ñne, de prĂ©tendre se couper de la littĂ©rature et de ne rien devoir aux autres, a longtemps Ă©garĂ© la critique. Pourtant, la comtesse nous donne l’exemple d’un emprunt explicite dans Un bon petit diable, quand Charles Mac Lance lit Nicolas Nickleby Ă  Mme Mac Miche. Comme par dĂ©rision, puisqu’une partie des mĂ©saventures du jeune garçon est directement inspirĂ©e du roman de Dickens. On parlerait aujourd’hui de mise en abyme », la comtesse de SĂ©gur dĂ©crivant la pension Old Nick d’aprĂšs le modĂšle des Dotheboy Houses, sur lesquelles Dickens avait enquĂȘtĂ©. Depuis son sĂ©jour Ă  Paris en 1856 et son contrat avec Hachette, l’Ɠuvre de ce dernier Ă©tait bien connue des lecteurs français, et pourtant Jean Mistler avoue son Ă©tonnement en dĂ©couvrant cette lecture de la comtesse32, tandis que Jean Rimaud pense qu’elle n’avait pas lu Dickens33 ! 34 Lettres au vicomte et Ă  la vicomtesse de Simard de Pitray

Lacomtesse de SĂ©gur est trĂšs au fait de ce qui s’écrit dans son domaine, n’hĂ©sitant pas Ă  conseiller son Ă©diteur pour tel ou tel titre Ă  publier, Ă  republier ou Ă  traduire, Le Livre de la jeunesse d’EugĂ©nie Foa, et surtout les Contes de l’allemand Nieritz, sur lesquels elle revient maintes fois, dĂ©sirant pousser une jeune traductrice dans le besoin, et qu’elle compare Ă 

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28 rĂ©sultats Passer aux rĂ©sultats principaux de la recherche EditĂ© par LIBRAIRIE HACHETTE, PARIS, 1920 Livre Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Etat d'usage QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Rigide dĂ©corĂ©e. Etat Etat d'usage. IllustrĂ© de 58 vignettes par H. Castelli illustrateur. ReliĂ© toile rouge, tachĂ©e et dĂ©fraichie, dĂ©cors dorĂ©s. Tranche haute dorĂ©e. Dos coiffes flĂ©tries, auteur, et titre dorĂ©s. Plats dĂ©fraichis. IntĂ©rieur frais, papier lĂ©gĂšrement jauni sur les bords. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat VG+ QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Hardcover. Etat VG+. Etat de la jaquette No Dustwrapper. Castelli H illustrateur. New Edition. 378 dark green in French. Ancien ou d'occasion - Couverture souple Etat Fair QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Soft cover. Etat Fair. COCARD Emmanuel illustrateur. Une histoire de la Comtesse de SĂ©gur racontĂ©e par Mme C. Bouchet. Collection "Tobby" l'Ă©lĂ©phant. Couverture souple agrafĂ©e, illustrĂ©e, tĂąchĂ©e et cornĂ©e. Sans date, circa 1940. IntĂ©rieur quelques dĂ©chirures en les images en ligne. Le prix tient compte de l'Ă©tat. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Satisfaisant QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Couverture rigide. Etat Satisfaisant. OUVRAGE ILLUSTRE DE 75 VIGNETTES PAR H. CASTELLI NOUVELLE EDITION. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Good QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Etat Good. This is an ex-library book and may have the usual library/used-book markings book has hardback covers. In good all round condition. No dust jacket. 8vo. Green cloth binding. Gilt lettering on backstrip. Patterned end papers. Some foxing on edges but otherwise clean. Please note the Image in this listing is a stock photo and may not match the covers of the actual item,500grams, ISBN Etat BE. Paris, toile rouge; in 16, 316 pp. IllustrĂ©e de 58 vignettes par H. Castelli. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Good QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Hardcover. Etat Good. Illustrated with 75 vignettes by H. Castelli. Published by Hachette et Cie 1912. Nouvelle edition. No dustwrapper. Corners bumped. Pages discoloured. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat bon QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Couverture rigide. Etat bon. RO80083920 1876. In-12. Cartonnage d'Ă©diteurs. A relier, Couv. dĂ©fraĂźchie, Dos abĂźmĂ©, Rousseurs. 378 pages. Nombreuses illustrations en noir et blanc, dans le texte et en hors-texte. Manques sur le dos, plats dĂ©tachĂ©s. Quelques dĂ©chirures, pages 141 / 142. Pages 373 / 374, restaurĂ©es. . . . Classification Dewey d'enfants. Vol. in -16 12 x 18 cm., legatura editoriale telata rossa con fregi e scritte incise in oro sul piatto e al dorso, pp. 316 con num. illustrazioni di H. Castelli nel testo e a Buone condizioni. Serie BIBLIOTHEQUE ROSE ILLUSTREE. Livre in -16, Cartonnage d'à diteurs rouge, decorations dorà es sur les plats, pag. 316 avec des illustrations de H, Castelli. Bon à tat. SECOLO XX prima metÃ. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat m. Wurmspuren QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Hardcover. Etat m. Wurmspuren. Nouvelle Edition. Kl. 8Âș. 378/14 Ss. IllustrĂ©s de 75 vignettes par Hoace Castelli. Etat MOLTO BUONO. IllustrĂ©s de 58 vignettes par H. Castelli. pp.4,316, 58 incis. xilogr. nt., Coll. BibliothĂšque Rose IllustrĂ©e. NOTAInterni lievemente bruniti. / Paris, Librairie Hachette pp.4,316, 58 incis. xilogr. nt., leg. ed. in percallina rossa, piatto ant. con titoli e impress. in oro, titoli in oro al dorso. Coll. BibliothĂšque Rose IllustrĂ©e. leg. ed. in percallina rossa, piatto ant. con titoli e impress. in oro, titoli in oro al dorso. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Very Good QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Hardcover. Etat Very Good. Nouvelle edition. 380p, illus. Half-calf, the leather worn and abraded. Foxing to prelims. Lovely illustrations. Bookplate to front pastedown Joseph Whitwell Pease / Hutton Hall. Name to front endpaper Helen Wynne Finch / 1903. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Fair QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Decorative Cloth. Etat Fair. No Jacket. Par H. Castelli illustrateur. Nouvelle. Red cover with gilt lettering and design shows heavy overall wear with some fraying. Previous owner name and date of 1906 fep. All edges gilt. Pages tanning but tight. Size 12mo - over 6Ÿ" - 7Ÿ" tall. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat bon QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Couverture rigide. Etat bon. R320121074 non datĂ©. In-12. ReliĂ©. Etat d'usage, Couv. lĂ©gĂšrement passĂ©e, Dos satisfaisant, IntĂ©rieur acceptable. 378 pages - nombreuses vignettes en noir et blanc dans et hors texte dont une en frontispice - page de titre absente - tranches dorĂ©es - corps de l'ouvrage partiellement dĂ©solidarisĂ© des plats - coins frottĂ©s. . . . Classification Dewey Ăšme siĂšcle. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat bon QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Couverture rigide. Etat bon. R260261523 1879. In-12. ReliĂ©. Bon Ă©tat, Couv. convenable, Dos satisfaisant, IntĂ©rieur frais. 380 pages augmentĂ©es de quelques dessins en noir et blanc dans et hors texte. Auteur et titre dorĂ©s sur piĂšce de titre. . . . Classification Dewey Ăšme siĂšcle. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Good QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Hardcover. Etat Good. No Jacket. Nouvelle Edition, Hardback, no d/j. Red illustrated boards with gilt decoration have lightly bumped spine and corners, light fading to spine, o/w good. All outside page edges are gilt. Illustres De 75 Vignettes par Horace Castelli. Text in French. Paperback. Etat Brand New. Castelli, H. illustrateur. 188 pages. French language. inches. This item is printed on demand. 2. Paris, Librairie Hachette, 1874, petit in-8°, 17,5 x 11,5 cm, reliure percaline rouge de l'Ă©diteur, dĂ©cor dorĂ© sur le plat supĂ©rieur, tranches dorĂ©es. Quelques rousseurs Ă  l'intĂ©rieur, reliure avec traces d'usure mais encore exemplaire convenable. PubliĂ© dans la sĂ©rie; ''BibliothĂšque Rose''.§. Boards. 8vo, original cloth boards decorated in gilt, b&w illus, pp 378, 16. Rubbed to edges, good condn. Novel in French, by Sophie, Countess of SĂ©gur nĂ©e Countess Sofiya Feodorovna Rostopchina; 1799 - 1874. Ejemplar moteado. Guarda rasgada en punta, lo cual no afecta en absoluto. EncuadernaciĂłn de Ă©poca con rozaduras Media piel con tĂ­tulos en lomo. // GASTOS DE Correos España Postlibris Hasta 2 Kg y entrega a domicilio. No certificado // Si desea CERTIFICADO Mandar mensaje o incluir en observaciones Precio 7,50 Hasta 1 Kg . Entrega a domicilio. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat bon QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Couverture rigide. Etat bon. R200103120 Non datĂ©. In-12. ReliĂ©. Etat d'usage, Plats abĂźmĂ©s, Dos abĂźmĂ©, Papier jauni. 378 pages augmentĂ©es de quelques illustrations en noir et blanc,dans le texte. Quelques rousseurs. 2 Ă©tiquette collĂ©e au dos. . . . Classification Dewey Ăšme siĂšcle. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat VG+; This book written in Fren QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Hardcover. Etat VG+; This book written in Fren. H Castelli illustrated illustrateur. sm hardcover, 380, red boards with gilt decoration and lettering; gilt all edges; very slight edgewear corners. Französischsprachig ouvrage illustrĂ© de 58 vignettes par H. Castelli - 40. Auflage, OHLwd. m. GoldprĂ€gung, 316 S. - Reihe BibliothĂšque rose illustrĂ©e. Einband minimal fleckig/-leinen der EinbandrĂŒckseite etwas gewellt, Seiten papierbedingt gebrĂ€unt, sonst sehr gut erhalten. Sprache FR. hardbound. Illustrated illustrateur. Early edition. Text in french. VG with red cloth covers gold gilt. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Bon QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Hardcover. Etat Bon. Couverture diffĂ©rente. Edition 1965. Ammareal reverse jusqu'Ă  15% du prix net de ce livre Ă  des organisations caritatives. ENGLISH DESCRIPTION Book Condition Used, Good. Different cover. Edition 1965. Ammareal gives back up to 15% of this book's net price to charity organizations. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat bon QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Couverture rigide. Etat bon. R160112017 1861. In-12. ReliĂ© demi-cuir. Etat d'usage, Couv. dĂ©fraĂźchie, Dos abĂźmĂ©, IntĂ©rieur frais. 380 pages. 75 vignettes dans et hors texte pas Horace Castelli. Manque de surface en coins de la couverture. Bords frottĂ©s. . . . Classification Dewey 0-GENERALITES. Ancien ou d'occasion - Couverture rigide Etat Very Good QuantitĂ© disponible 1 Ajouter au panier Hardcover. Etat Very Good. Six volume set; pink cloth boards with gilt. Text in French. Books are in very good condition, showing a fade to spines faint toning to spine of 'La Fortune de Gaspard' as well, modest cocks to a few books in set, light wear to corners and edges, light rubbing to surfaces, faint aging and smudges to end papers, light wear to edges, light scratches to text block; otherwise in great shape with sturdy binding and unmarked pages. A handsome set!. TrĂšs bon exemplaire. collection BibliothĂšque Rose. Paris Librairie de L. Hachette et Cie. Rue Pierre-Sarrazin N°19. 1861. In-12. 3ff.dont 1 blanc. 380pp. numĂ©rotĂ©es 2-380 les images sont contenues dans la pagination. 1861. Demi chagrin vert plat supĂ©rieur comportant un fer de collĂšge "Institution Olivier" Ă  Ganges. C'est pour le Nouvel an de 1860 que l'Ă©diteur Hachette avait publiĂ© les MĂ©moires d'un Ane quatriĂšme roman de la Comtesse et son succĂšs fit dire que " Cadichon entra dans la gloire au grand galop ". Veuillot qui avait dĂ©clarĂ© "j'ai passĂ© un jour Ă  lire 'Les MĂ©moires d'un Ăąne Savez-vous que c'est trĂšs joli " ajoute " VoilĂ  donc maman SĂ©gur en train de mettre une gloire toute nouvelle sur ce vieux nom politique et littĂ©raire. Elle enfoncera joliment le grand-papa ou la grand'mĂšre qui a Ă©crit tant d'histoires. Ses livres auront une bien autre durĂ©e et une bien autre popularitĂ© " Veuillot citĂ© par Paul Acker in Revue de Paris 1er avril 1908].Cette Ă©dition porte la date de 1861 sans mention d'Ă©dition et comporte en tĂȘte l'adresse de Cadichon Ă  son petit MaĂźtre Henri il s'agĂźt du fils cadet d'Anatole alors ĂągĂ© de 4 du succĂšs immĂ©diat de l'ouvrage cet ex-praemio inscrit sur le feuillet blanc de tĂȘte datĂ© de 1862 rĂ©compensant pour un premier prix de calligraphie l'impĂ©trant EugĂšne CarriĂšre Ă©lĂšve de Ganges commune du Languedoc-Roussillon. Le fer dorĂ© frappĂ© au centre du premier plat est constituĂ© d'une couronne de lauriers surmontĂ© d'une mappemonde le tout servant de mĂ©daillon au nom de l'institution. Bon Ă©tat.
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Sophie Rostopchine, future comtesse de SĂ©gur, naĂźt Ă  Saint-PĂ©tersbourg, le 1er aoĂ»t 1799. D’aucuns prĂ©tendent que la date est le 19 juillet il se ... La comtesse de SĂ©gur Ă©tait une Ă©pistoliĂšre convaincue. Convaincante aussi A sa chĂšre Olga, sa petite derniĂšre, elle exprime le bien-fondĂ© de la correspondance. Nous ... L’écrivain-vedette de la bibliothĂšque rose – quelque trente millions des ouvrages de la comtesse de SĂ©gut ont Ă©tĂ© vendus Ă  ce jour – Ă©tait une ... Avec le moi de mai nous reviennent les tables d’actualitĂ© littĂ©raire mais aussi les rencontres Ă©pistolaires Sophie de SĂ©gur, nĂ©e Rostopchine sera l’invitĂ©e-vedette de rencontres ... La rentrĂ©e littĂ©raire est dĂ©jĂ  bien entamĂ©e , il nous faut amorcer aussi celle des tablĂ©es Ă©pistolaires. Votre Pavillon focalisera ses tablĂ©es de 2018-19 de ... Les vacances, c’est bien connu, sont faites pour se reposer L’heure n’a pas encore sonnĂ© pour vous; je vous propose dĂšs lors cette jubilatoire leçon ... Une publication intĂ©ressante et qui complĂ©terait les travaux littĂ©raires de ma mĂšre, ce serait, non la collection complĂšte de ses charmantes lettres de gros volumes ... Je vous ai promis un compte rendu de la visite du musĂ©e d’Aube, consacrĂ© Ă  notre chĂšre Comtesse de SĂ©gur Je ne faillis pas Ă  ... Demain, dĂšs l’aube
 A l’heure oĂč se proflle le programme De la journĂ©e Nous partirons A la rencontre de Sophie, nĂ©e Rostopchine Apolline, ... Les oeuvres de la comtesse de SĂ©gur ont une finalitĂ© morale, cela ne fait pas un pli; ses lettres, aussi. DestinĂ©es Ă  l’édification des ses ...
DĂ©laissantpour une fois les hĂ©ros enfantins qu'elle a su nous rendre familiers, la Comtesse de SĂ©gur, dans ce petit livre divertissant, se × Uh-oh, it looks like your Internet Explorer is out of date.
L’ñne Cadichon a eu une vie mouvementĂ©e. MalmenĂ© par une rude fermiĂšre qui le charge trop lourdement pour le conduire au marchĂ©, il ne tarde pas Ă  s’enfuir. Il sauve alors d’un incendie une petite fille malade, puis est recueilli dans un chĂąteau oĂč il devient le compagnon de jeu attitrĂ© des enfants. Il sera aussi Ăąne savant et dĂ©busquera des voleurs... Qui s’aviserait encore, en lisant ses mĂ©moires, de dire bĂȘte comme un Ăąne » ? La comtesse de SĂ©gur met son talent unique au service d’un hĂ©ros attachant et pas comme les autres... l’inoubliable Ăąne Cadichon. FraĂźcheur et humour sont au rendez-vous. Cadichon en bande desinĂ©e Cette Ɠuvre a influencĂ© le dessinateur Fred dans la bande dessinĂ©e ’’PhilĂ©mon’’ qui a pour compagnon l’ñne Anatole qui, comme il se doit, adore manger les chardons ! Cadichon en dessin animĂ© Cadichon est içi le hĂ©ros d’une sĂ©rie produite par Juana Production en 1980. Dans cette premiĂšre saison, l’ñne nous raconte ses mĂ©moires, oĂč il va dĂ©couvrir petit Ă  petit tous les aspects, bons ou mauvais, des hommes. Voir les 10 premiers Ă©pisodes Le livre de la Comtesse de SĂ©gur Les MĂ©moires d’un Ăąne par la Comtesse de SĂ©gur
Rendez-vous sur l'application Radio France pour dĂ©couvrir tous les autres Ă©pisodes / Plongez dans ce portrait documentaire de la comtesse de SĂ©gur, oĂč vous est racontĂ©e son histoire, permettant de parcourir des vies, des temps et des paysages oĂč
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23avr. 2018 - PrĂ©sentation de l'Editeur D ÉLAISSANT pour une fois les hĂ©ros enfantins qu'elle a su nous rendre familiers, la Comtesse de SĂ©gur, dans ce petit livre divertissant, se fait la mĂ©morialiste du brave Cadichon. Elle nous y enseigne avec infiniment d'esprit

Genre Roman Qui ? Comtesse de SĂ©gur Titre MĂ©moires d’un Ăąne Chez qui ? BibliothĂšque rose illustrĂ©e, Hachette & Cie, 378 p. Dans sa propriĂ©tĂ© des Nouettes, en Normandie, la comtesse de SĂ©gur organisait des parties d’ñnes». Le souvenir de ces balades et dĂ©jeuners champĂȘtres nourrit les MĂ©moires d’un Ăąne 1860. Dans ce livre, qui suit avec un succĂšs Ă©gal la trilogie Les Malheurs de Sophie-Les Petites filles modĂšles-Les Vacances, l’écrivaine prĂȘte sa plume Ă  Cadichon, un Ăąne plein d’esprit» qui, au soir de sa vie, Ă©voque ses joies et ses peines. Il a appartenu Ă  une mĂ©chante femme et a fuguĂ©; il a Ă©tĂ© recueilli par le gentil petit Georget; puis achetĂ© par les parents de la douce Pauline, que la phtisie emporte; enfin il a rejoint le chĂąteau de la bonne grand-mĂšre et de ses nombreux petits-enfants. Cadichon est intelligent et brave. Il aide les gendarmes Ă  neutraliser une bande de brigands, arrĂȘte deux monte-en-l’air, gagne une course, fait l’ñne savant, sauve des enfants de la noyade. Mais Cadichon n’est pas un ange. Il joue des tours pendables Ă  ses maĂźtres et, pour venger son ami MĂ©dor, tuĂ© par mĂ©garde lors d’une partie de chasse par ce poltron d’Auguste, jette le garçon fautif dans les eaux usĂ©es d’un fossĂ© oĂč il manque mourir. Ce dernier mĂ©fait lui vaut l’opprobre de toute la maisonnĂ©e et une volĂ©e de coups de fouet qui le laisse dans un Ă©tat de douleur et d’abattement impossible Ă  dĂ©crire». Mais, comprenant que la punition Ă©tait mĂ©ritĂ©e, Cadichon travaille Ă  s’amender. Coups de trique Jugeant que l’ñne est un mauvais exemple pour les enfants, Louis Hachette accepte le manuscrit Ă  la condition que l’animal revienne Ă  de meilleurs sentiments et manifeste un repentir de toutes les mĂ©chancetĂ©s que son orgueil lui avait fait commettre». La comtesse, qui a besoin d’argent, se soumet Ă  l’oukase non sans faire observer Ă  l’éditeur qu’elle n’a pas voulu crĂ©er un Ăąne chrĂ©tien, mais un Ăąne tel que vous le qualifiez, Ăąne avant tout». Le journaliste et Ă©crivain Louis Veuillot, fondateur du journal L’Univers d’inspiration catholique ultramontaine, trouve trĂšs joli» les MĂ©moires Il y a une imagination aimable, une bonne morale, une tenue du rĂ©cit trĂšs soutenue et trĂšs naturelle. Les enfants causent dĂ©licieusement ». Il est vrai que le livre garde une fraĂźcheur, une vivacitĂ© Ă©tonnantes. Il constitue un intĂ©ressant document sur la noblesse de province au milieu du XIXe. Il ne mĂ©nage pas le pathos Cadichon pleurant sur la tombe de Pauline et propage une morale Ă©difiante susceptible de faire braire les kids d’aujourd’hui la petite ThĂ©rĂšse qui renonce Ă  un beau livre de messe pour acheter des habits Ă  une pauvresse pouilleuse
 La comtesse de SĂ©gur a une vive conscience de classe. Les pauvres sont gĂ©nĂ©ralement cupides, sales et mĂ©chants, avec des exceptions comme Georget, pauvrement mais proprement vĂȘtu». La cruautĂ© de ces pages centenaires surprend. La Divine Comtesse tient la forme. Le Martin-bĂąton» ne chĂŽme pas. La gueusaille et les bĂȘtes sont impitoyablement rossĂ©es. Jules compte fouetter Cadichon jusqu’à ce qu’il tombe par terre», mais sans le tuer car nous perdrions l’argent qu’il nous a coĂ»té». Cette violence rĂ©volte» Jacob Geiser qui, depuis trente ans, Ă©lĂšve des Ăąnes Ă  La Chaux d’Abel JU. Aujourd’hui encore on tape les Ăąnes. Certains reculent la tĂȘte lorsqu’on avance juste la main cela veut dire qu’ils ont Ă©tĂ© frappĂ©s.» Or c’est un animal tellement intelligent et sensible! Il peut comprendre nos pensĂ©es. Il communique avec les handicapĂ©s, les sourds-muets. Il sent l’humeur des gens, il vient poser sa tĂȘte quand on est sombre.» Alors pourquoi l’ĂȘtre humain se montre-t-il si ingrat Ă  l’encontre de ce charmant Ă©quidĂ©? N’a-t-il pas contractĂ© une dette Ă©norme auprĂšs de ce compagnon dur Ă  la tĂąche, qui porta son eau, son or, ses armes, ses lĂ©gumes, sa farine? Pourquoi dit-on toujours bĂȘte comme un Ăąne», tĂȘtu comme un Ăąne?» Parce que notre sociĂ©tĂ© veut aller de l’avant, alors que l’ñne prend le temps de rĂ©flĂ©chir et de s’arrĂȘter, pense Jacob Geiser. Ce qui me rĂ©volte le plus, c’est le bonnet d’ñne. On le met sur la tĂȘte d’un gosse, on lui dit Tu es nul, un zĂ©ro». RĂ©cusant ce symbole de la cancrerie, l’ami des Ăąnes prĂ©fĂšre voir dans le bonnet d’infamie l’entonnoir inversĂ© par lequel l’esprit du baudet pĂ©nĂštre le cerveau des gosses
 Il rigole On dit de nos politiciens qu’ils sont des Ăąnes. S’ils en Ă©taient vraiment, ce serait formidable.» Les gens tendent encore Ă  considĂ©rer l’ñne avec mĂ©pris, du haut du cheval, son cousin. MĂȘme les prescriptions fĂ©dĂ©rales confondent les deux Ă©quidĂ©s, pourtant si diffĂ©rents. A l’inverse du cheval, le petit Ăąne est courageux, il ne fuit pas, la comtesse l’a bien notĂ© Cadichon casse l’échine des mĂątins lorgnant le pique-nique et assomme des trimardeurs au surin aiguisĂ©. EntrĂ©e dans JĂ©rusalem EugĂšne de SĂ©gur, le mari volage de la comtesse, faisait de l’esprit Vous passerez Ă  la postĂ©ritĂ© montĂ©e sur Cadichon.» Et tant bien mĂȘme? JĂ©sus n’est-il pas entrĂ© dans JĂ©rusalem Ă  dos d’ñne? L’ñne rĂ©flĂ©chit Ă  chaque pas, rappelle Jacob Geiser, qui incite les gens d’Eglise Ă  prĂȘcher sur ce thĂšme. Dans les MĂ©moires, deux gendarmes Ă©voquent la croix marquĂ©e sur le dos des bourris» pour se souvenir qu’un des leurs a eu l’honneur d’ĂȘtre montĂ© par Notre Seigneur JĂ©sus-Christ». Le garrot de certaines espĂšces s’orne effectivement d’un motif cruciforme. Le meilleur ami de Cadichon, c’est le chien MĂ©dor. Une rĂ©alitĂ© plausible, selon Jacob Geiser L’ñne est un animal social, il a besoin de la compagnie d’un autre Ăąne, ou d’un cheval, ou d’un poney. En troupeau, il ne va pas sympathiser avec une autre espĂšce animale; seul, il peut devenir bon copain avec un chien.» Cadichon est rancunier. L’ñnier de La Chaux d’Abel confirme et nuance L’ñne a une excellente mĂ©moire. Il n’oublie jamais rien, mais il n’est pas rancunier, il est correct. Il peut faire payer une injustice des semaines plus tard.» Malicieux, Jacob Geiser conclut On ne peut pas dresser un Ăąne, juste le convaincre. C’est comme le mariage.»
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La Comtesse de SĂ©gur Illustrateurs PĂ©nĂ©lope Bagieu Coll. Coll. Folio junior »» Gallimard Jeunesse 17/03/2016 272 p., € Chronique de Jean-Marie David-Lebret Librairie Espace culturel Saint-GrĂ©goire Lu & conseillĂ© par 1 libraires Claire Lallement Chronique de Jean-Marie David-Lebret Librairie Espace culturel Saint-GrĂ©goire Pour accompagner l’adaptation au cinĂ©ma des Malheurs de Sophie par Christophe HonorĂ©, Gallimard Jeunesse réédite sous des couvertures signĂ©es PĂ©nĂ©lope Bagieu cinq romans de la comtesse de SĂ©gur. Une belle occasion de retrouver un peu de son enfance. Qui n’a pas vibrĂ© ou tremblĂ© au rythme des bĂȘtises de Sophie, des malheurs de Cadichon, et des infĂąmes punitions que la mĂšre Mac’Miche inflige Ă  Charles, ce bon petit diable » ? Voyages dans l’univers magique de l’enfance, les cĂ©lĂšbres romans de la comtesse de SĂ©gur n’ont rien perdu de leur fraĂźcheur irrĂ©sistible mĂȘme s’ils sont marquĂ©s par l’esprit du Second Empire et qu’ils portent des valeurs morales Ă©loignĂ©es de notre temps. Ces romans rééditĂ©s en permanence, lus par quatre gĂ©nĂ©rations, comptent aujourd’hui encore, parmi les meilleures ventes de la littĂ©rature jeunesse. Pour ses petits-enfants, la comtesse eut l’idĂ©e d’écrire des histoires inspirĂ©es de sa propre jeunesse. Elle rĂ©gla quelques comptes avec sa mĂšre en la prenant comme exemple pour les personnages de marĂątres. Et elle se mit en scĂšne dans la trilogie de Fleureville » sous les traits de Sophie, une petite fille vive, gourmande, entĂȘtĂ©e et capricieuse. L’hĂ©roĂŻne des Malheurs de Sophie, des Petites Filles modĂšles, des Vacances croit toujours bien faire, mais ne commet que des bĂȘtises. Elle fait du thĂ© avec l’eau du chien, coupe ses sourcils, laisse fondre sa poupĂ©e de cire... Avec son cousin et ses amies, des petites filles exemplaires qu’elle peine Ă  imiter, Sophie vit les joies et les drames de l’enfance. Comme Sophie vis-Ă -vis de sa belle-mĂšre cruelle, Charles, le hĂ©ros impertinent d’Un bon petit diable ne manque pas d’imagination lorsqu’il s’agit de faire des farces Ă  sa vieille cousine Ă©cossaise, la dĂ©testable et avare Mme Mac’Miche, en rĂ©ponse aux misĂšres qu’il subit. On le voit, la maltraitance – qu’elle vienne de la folie de certains adultes ou de la cruautĂ© des enfants – est un sujet rĂ©current chez l’auteure. Dans les MĂ©moires d’un Ăąne, la comtesse s’intĂ©resse Ă  la cause animale et se fait la mĂ©morialiste de Cadichon, un animal tour Ă  tour sympathique et farceur, bon avec ceux qui le traitent bien, mais vindicatif et rancunier envers ceux Ă  qui il en veut. L’ñne souffre beaucoup de l’incomprĂ©hension, du mĂ©pris ou de l’indiffĂ©rence de ses maĂźtres successifs. À travers ces romans drĂŽles qui ont influencĂ© des sĂ©ries comme Les Contes du chat perchĂ©, Le Petit Nicolas disponibles en Folio Junior ou encore Les TriplĂ©s Nicole Lambert, le jeune lecteur dĂ©couvrira un peu la vie des enfants de la bourgeoisie au xixe siĂšcle. Il faut remercier la comtesse d’avoir su insuffler Ă  son Ɠuvre l’émotion littĂ©raire et le plaisir enfantin, mĂȘme si certains adultes peuvent trouver excessif son moralisme. Car comme le voulait son Ă©poque, les histoires sont aussi des leçons de morale.
jm7V.
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