Lesstages de responsabilisation ont pour objectifs de : - Prévenir la récidive ou la réitération des actes de violences au sein du couple ; - Rappeler le principe républicain de l'égalité entre les hommes et les femmes ; - Faire prendre conscience de la responsabilité pénale et civile engagée pour les faits de violence.
Lâarticle suivant propose un commentaire de la loi n° 2018-703 du 3 aoĂ»t 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes a Ă©tĂ© publiĂ©e au Journal Officiel du dimanche 5 aoĂ»t 2018. Il convient de rappeler que ce texte est issu du projet de loi adoptĂ© lors du conseil des ministres du 21 mars 2018 et qui avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par la garde des sceaux, ministre de la justice, Nicole Belloubet et la secrĂ©taire dâĂtat auprĂšs du Premier ministre, chargĂ©e de lâĂ©galitĂ© entre les femmes et les hommes, MarlĂšne Schiappa. Ce projet faisait suite Ă un long travail de concertation au sein de la sociĂ©tĂ© française, notamment de constats de terrains relayĂ©s par des rapports. Comme le rappelait Madame Marie Mercier, sĂ©natrice, dans son rapport fait au nom de la commission des lois du SĂ©nat Selon les enquĂȘtes Cadre de vie et sĂ©curitĂ© »CVS rĂ©alisĂ©es entre 2008 et 2016, en moyenne chaque annĂ©e, 1,7 millions de femmes de 18 Ă 75 ans se sont dĂ©clarĂ©es victimes dâau moins un acte Ă caractĂšre sexuel » au cours des deux annĂ©es prĂ©cĂ©dant lâenquĂȘte et plus de 2 millions au moins une fois de violences physiques ou menaces, 74 % des victimes dâun acte Ă caractĂšre sexuel sont des femmes. Selon lâObservation national de la dĂ©linquance et des rĂ©ponses pĂ©nales ONDRP, le taux de victimisation sur deux ans des femmes pour les actes Ă caractĂšre sexuel est presque trois fois supĂ©rieur Ă celui des les enquĂȘtes CVS, le nombre de victimes de violences sexuelles hors mĂ©nage en 2015-2016 est estimĂ© Ă 466 000, soit 1 % des personnes ĂągĂ©es de 18 Ă 75 ans. 81 % des victimes sont des femmes. » Par ailleurs, sâagissant particuliĂšrement des violences subis par les mineurs, le rapporteur indiquait Ă©galement Selon les rĂ©sultats de lâĂ©tude de lâInstitut national des Ă©tudes dĂ©mographiques Ined Violences et rapports de genre contextes et consĂ©quences des violences subies par les femmes et par les hommes » Virage, 38,3 % des actes de viol ou de tentative de viol dĂ©clarĂ©s par les femmes et 59,2 % de ceux dĂ©clarĂ©s par les hommes surviennent avant lâĂąge de 15 ans. Plus dâun quart des femmes et un tiers des hommes interrogĂ©s dĂ©clarent que les faits de viol et de tentative de viol ont dĂ©butĂ© avant lâĂąge de 11 ans. » Câest notamment pour rĂ©pondre Ă cette problĂ©matique que ce projet de loi a Ă©tĂ© pris. Le texte de loi publiĂ© comporte 20 articles alors que le projet de loi dĂ©posĂ© en procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e Ă lâAssemblĂ©e Nationale le 21 mars 2018 ne comportait initialement que 5 articles. Cela traduit lâintensitĂ© des travaux parlementaires et des amendements intervenus, avec des dĂ©bats parfois houleux, les derniĂšres divergences entre les deux assemblĂ©es sur certaines dispositions du projet ayant Ă©tĂ© levĂ©es par la commission mixte paritaire. NĂ©anmoins, il est particuliĂšrement regrettable et affligeant de constater que cette loi a fait lâobjet de commentaires totalement faux au point de la dĂ©naturer, notamment en indiquant que ce texte serait devenu plus permissif et lĂ©galiserait mĂȘme la pĂ©dophilie, ce qui est totalement fallacieux. Bien au contraire, cette loi amĂ©liore sensiblement la prĂ©vention des violences et lâaccompagnement des victimes et renforce durement les sanctions pĂ©nales contre les agresseurs sexuels et protĂšge les mineurs. I. Une prescription rallongĂ©e. Il convient de rappeler que depuis la loi n° 2017-242 du 27 fĂ©vrier 2017 portant rĂ©forme de la prescription en matiĂšre pĂ©nale, le dĂ©lai de droit commun de prescription de lâaction criminelle est passĂ© de 10 ans Ă dĂ©sormais 20 ans. Suite Ă lâextension du dĂ©lai de droit commun, il nây avait plus de dĂ©lai de prescription spĂ©cifique pour les infractions criminelles de nature sexuelle commises Ă lâencontre des mineurs le dĂ©lai de 20 ans, arrĂȘtĂ© par la loi du 9 mars 2004, se trouvait en quelques sortes absorbĂ© par le dĂ©lai de droit commun, issu de la loi de 2017. Câest pour combler ce vide, que lâarticle 1er de la loi du 3 aoĂ»t 2018 modifie lâarticle 7 du code de procĂ©dure pĂ©nale de la maniĂšre suivante Lâaction publique des crimes mentionnĂ©s Ă lâarticle 706-47 du prĂ©sent code, lorsquâils sont commis sur des mineurs, se prescrit par trente annĂ©es rĂ©volues Ă compter de la majoritĂ© de ces derniers. ». Cette disposition a Ă©tĂ© adoptĂ©e dans lâoptique de donner aux victimes, particuliĂšrement traumatisĂ©es, le temps nĂ©cessaire pour avoir le courage et la volontĂ© de dĂ©noncer, sans culpabilisation, les faits de crime sexuels dont ils ont Ă©tĂ© victimes. En effet, elle prend en compte les mĂ©canismes de la mĂ©moire traumatique mis en exergue dans les diffĂ©rentes Ă©tudes rĂ©alisĂ©es sur les victimes dâinfractions sexuelles, laquelle peut aboutir pendant un certain temps Ă une amnĂ©sie et Ă une dĂ©nĂ©gation du traumatisme sexuel subi. Cette disposition permettra dorĂ©navant aux victimes mineures de porter plainte jusquâĂ lâĂąge de 48 ans, soit trente ans aprĂšs leur majoritĂ©. II. Renforcement de la protection des mineurs de 15 ans. Pour la premiĂšre fois, le lĂ©gislateur dĂ©finit dans cette loi ce quâest une contrainte et non pas contrairement Ă ce qui a Ă©tĂ© Ă©crit çà et lĂ le consentement. Le consentement fait intervenir en effet une notion de discernement. Le rapporteur sĂ©natorial indique Ă cet effet selon M. Philippe Duverger, professeur de psychiatrie de lâenfant et de lâadolescent, chef du service au CHU dâAnger, le discernement, la maturitĂ© sexuelle, ou la capacitĂ© Ă consentir Ă un acte sexuel et Ă en comprendre les consĂ©quences varient Ă©normĂ©ment dâun enfant Ă lâautre. » La loi Belloubet-Schiappa nâa pas lĂ©galisĂ© la pĂ©dophilie et encore moins assoupli les rĂšgles du consentement. Un petit rappel de ce qui existait antĂ©rieurement sâimpose afin de comprendre lâapport de la loi du 3 aoĂ»t 2018 Ă ce niveau. Il faut savoir que lâancien article 227-25 du code pĂ©nal rĂ©primait par une peine dâemprisonnement de 5 ans et de euros dâamende sous lâincrimination dâatteinte sexuelle le fait par un majeur dâexercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne dâun mineur de 15 ans ». Pour que la qualification criminelle de viol soit retenue, il fallait que soit apportĂ©e la preuve que le rapport sexuel rĂ©sultait de faits de violence, contrainte, menace ou surprise » sur la personne victime, y compris le mineur de moins de 15 ans. On voit bien quâavant la loi du 3 aoĂ»t 2018, il nây avait pas disposition juridique retenant automatiquement le crime de viol pour des faits commis sur un mineur de 15 ans. La prĂ©somption de non-consentement nâa jamais existĂ© et nâexistait pas et la loi Belloubet-Schiappa nâa rien modifiĂ© sur ce qui existait dĂ©jĂ . Souhaitant rĂ©pondre Ă lâĂ©moi suscitĂ© au sein de lâopinion publique par deux affaires pĂ©nales mĂ©diatisĂ©es impliquant des mineurs victimes lâune concernant lâacquittement par la cour dâassises de Seine-et-Marne dâun accusĂ© poursuivi pour des faits de viol sur un mineur de 11 ans ; lâautre se rapportant Ă une requalification par le parquet de Pontoise dâune plainte de viol sur un mineur de 11 ans en infraction dâatteinte sexuelle, le Gouvernement avait annoncĂ© lâinstauration dâune prĂ©somption irrĂ©fragable non-consentement attachĂ©e Ă un seuil dâĂąge au-dessous duquel un tel consentement nâexisterait pas par dĂ©finition. Dans son communiquĂ© de presse du 21 mars 2018, le secrĂ©tariat dâĂtat chargĂ© de lâĂ©galitĂ© entre les femmes et les hommes, Ă©nonçait trois axes rappelĂ©s lors lancement de la Grande Cause Nationale du Quinquennat le 25 novembre 2017, par le PrĂ©sident de la RĂ©publique, dont celui de fixer Ă 15 ans le seuil dâĂąge en-dessous duquel un mineur ne saurait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme consentant Ă un rapport sexuel avec une personne majeure. Cependant, la crĂ©ation dâune telle prĂ©somption irrĂ©fragable de non-consentement heurtait trĂšs clairement nos principes de droit constitutionnel et notre Ătat de Droit. Dans son avis rendu le 15 mars 2018, le Conseil dâĂtat a attirĂ© Ă bon droit lâattention du Gouvernement sur lâinconstitutionnalitĂ© de la disposition du projet de loi tendant Ă instaurer initialement la crĂ©ation dâune prĂ©somption irrĂ©fragable de non-consentement attachĂ©e Ă un seuil dâĂąge pour les mineurs, en lâespĂšce 15 ans, cela dans lâoptique de limiter la subjectivitĂ© judiciaire et Ă©viter ainsi des dĂ©cisions diffĂ©rentes de juridictions qui ont pu heurter lâopinion publique, Ă©tant prĂ©cisĂ© nĂ©anmoins que dans les deux affaires mĂ©diatisĂ©es, les dĂ©cisions critiquĂ©es pouvaient sâexpliquer parfaitement sur le plan juridique. Compte tenu de lâavis du Conseil dâĂtat et de la proposition alternative formulĂ©e par ce dernier, le Gouvernement a dĂ» abandonner par son projet dâinstaurer une prĂ©somption irrĂ©fragable. Il sâest donc orientĂ© vers une solution plus sage sur le plan juridique visant Ă dĂ©finir la notion de contrainte morale de surprise lorsquâune atteinte est commise sur un mineur de quinze ans, Ă©tant rappelĂ© le consentement, Ă©lĂ©ment trĂšs variable, mĂȘme constituĂ©, nâest pas toujours la preuve dâune vĂ©ritable et libre volontĂ© du mineur qui la donne. Le consentement suppose que lâon comprenne ce que lâon fait ou que lâon dit de faire et de pouvoir mesurer trĂšs clairement les consĂ©quences qui en rĂ©sultent pour la personne qui la donne. Ce qui est loin dâĂȘtre dâune Ă©vidence chez les personnes majeures qui sâengagent dans les actes juridiques quâils souscrivent au quotidien⊠Le droit considĂšre quâun mineur ne peut librement donner son consentement Ă un acte sexuel quâĂ partir de 15 ans, Ă©tant prĂ©cisĂ© quâil sâagit dâune prĂ©somption simple susceptible dâĂȘtre combattue par la preuve contraire par lâauteur prĂ©sumĂ© de lâinfraction. Il nây a donc aucune infraction pĂ©nale si un majeur a des relations sexuelles consenties avec un mineur de plus de 15 ans. III. Il ne faut pas confondre les agressions sexuelles avec les atteintes sexuelles. Pour ce qui est des atteintes sexuelles, le mineur est consentant, mais le droit estime que ce consentement nâest pas valable. Soit parce quâil sâagit dâun mineur de moins de 15 ans, soit parce lâauteur de lâatteinte est un ascendant ou une personne ayant une autoritĂ© de droit ou de fait sur un mineur de plus de 15 ans. Si un majeur a des relations sexuelles non consenties avec un mineur de moins de 15 ans, il ne sâagit pas dâune atteinte sexuelle, mais dâune agression sexuelle ou dâun viol aggravĂ© du fait de lâĂąge de la victime. Comme pour les majeurs, ces infractions doivent ĂȘtre commises avec violence, contrainte, menace ou surprise. Ce sont ces Ă©lĂ©ments qui permettent de caractĂ©riser lâabsence de consentement de la victime, mais en pratique ce nâest pas sans poser des difficultĂ©s si le caractĂšre forcĂ© de la relation sexuelle ne peut ĂȘtre Ă©tabli avec certitude, le doute profite Ă lâaccusĂ© In dubio pro reo ». Il est Ă noter que la dĂ©finition du viol a Ă©tĂ© revue et couvre aujourdâhui tout acte de pĂ©nĂ©tration, que celui-ci soit commis sur la personne de la victime ou sur lâauteur lui-mĂȘme par exemple une fellation forcĂ©e peut constituer un viol de la part de celui qui impose la fellation, ou de la part de celui qui la rĂ©alise. Il en ressort que le viol rĂ©sulte donc dâun acte de pĂ©nĂ©tration de toute nature commis sur ou avec la personne dâautrui. Pour renforcer la protection des mineurs de 15 ans contre les actes sexuels non consentis et en faciliter la rĂ©pression, la loi du 3 aout 2018 prĂ©voit que la diffĂ©rence dâĂąge entre lâauteur et la victime ou lâabsence de maturitĂ© du mineur, peuvent suffire Ă caractĂ©riser la contrainte ou la surprise. Ces Ă©lĂ©ments sont laissĂ©s Ă lâapprĂ©ciation souveraine des juges du fond. A noter aussi que la loi a Ă©tendu la qualification dâinceste Ă lâensemble des victimes, alors que cette "surqualification" ne concernait auparavant que les mineurs article 222-31-1 nouveau du code pĂ©nal ; cette extension rĂ©pond Ă une critique de la doctrine, notamment de Monsieur le Professeur Philippe Bonfils, Professeur des UniversitĂ©s Ă Aix-Marseille et spĂ©cialiste reconnu en droit des mineurs. Il est Ă relever que la nouvelle rĂ©daction de lâarticle 222-22-1 du code pĂ©nal sur la dĂ©finition de la contrainte sâapplique immĂ©diatement et Ă©galement aux faits antĂ©rieurs, le Conseil dâĂtat ayant indiquĂ© dans son avis du 15 mars 2018 dans son considĂ©rant n° 27 quâ une telle rĂ©daction, en dĂ©signant certaines circonstances de fait sur lesquelles la juridiction peut se fonder pour caractĂ©riser la contrainte ou la surprise sans modifier les Ă©lĂ©ments constitutifs de lâinfraction, sâappliquerait de maniĂšre immĂ©diate, y compris aux faits antĂ©rieurs, ainsi que lâa jugĂ© la Cour de cassation, sâagissant des termes de lâarticle 222-22-1, dans un arrĂȘt du 15 avril 2015 ». Texte de lâarticle 222-22-1 du code pĂ©nal modifiĂ© par lâarticle 2 de la loi n° 2018 sur la dĂ©finition de la contrainte La contrainte prĂ©vue par le premier alinĂ©a de lâarticle 222-22 peut ĂȘtre physique ou morale. Lorsque les faits sont commis sur la personne dâun mineur, la contrainte morale mentionnĂ©e au premier alinĂ©a du prĂ©sent article ou la surprise mentionnĂ©e au premier alinĂ©a de lâarticle 222-22 peuvent rĂ©sulter de la diffĂ©rence dâĂąge existant entre la victime et lâauteur des faits et de lâautoritĂ© de droit ou de fait que celui-ci exerce sur la victime, cette autoritĂ© de fait pouvant ĂȘtre caractĂ©risĂ©e par une diffĂ©rence dâĂąge significative entre la victime mineure et lâauteur majeur. Lorsque les faits sont commis sur la personne dâun mineur de quinze ans, la contrainte morale ou la surprise sont caractĂ©risĂ©es par lâabus de la vulnĂ©rabilitĂ© de la victime ne disposant pas du discernement nĂ©cessaire pour ces actes. » La question subsidiaire sur la qualification dâatteinte sexuelle devient un impĂ©ratif en cas de poursuites pour viol sur mineur. Lâarticle 351 du code de procĂ©dure pĂ©nale dispose en son premier alinĂ©a que Sâil rĂ©sulte des dĂ©bats que le fait comporte une qualification lĂ©gale autre que celle donnĂ©e par la dĂ©cision de mise en accusation, le prĂ©sident pose une ou plusieurs questions subsidiaires. » Lâarticle 2 de la loi du 3 aoĂ»t 2018 a ajoutĂ© Ă cet article 351 le deuxiĂšme alinĂ©a suivant Lorsque lâaccusĂ© majeur est mis en accusation du chef de viol aggravĂ© par la minoritĂ© de quinze ans de la victime, le prĂ©sident pose la question subsidiaire de la qualification dâatteinte sexuelle sur la personne dâun mineur de quinze ans si lâexistence de violences ou dâune contrainte, menace ou surprise a Ă©tĂ© contestĂ©e au cours des dĂ©bats. » Cette disposition a Ă©tĂ© adoptĂ©e pour Ă©viter que les certaines victimes dâinfractions sexuelles particuliĂšrement graves se retrouvent dĂ©sarçonnĂ©es par des acquittements pour des crimes de viol alors quâen rĂ©alitĂ© leur intĂ©gritĂ© physique et morale a Ă©tĂ© atteinte. Elle impose dĂ©sormais donc au prĂ©sident de la cour dâassises lorsque lâaccusĂ© majeur est poursuivi pour des faits de viol aggravĂ© sur une victime mineur de 15 ans, pose obligatoirement la question subsidiaire portant sur la qualification dâatteinte sexuelle sur la personne de ce mineur, dans le cas oĂč lâexistence de violences ou dâune contrainte, menace ou surprise a Ă©tĂ© contestĂ©e par lâaccusĂ© au cours des dĂ©bats. Cette nouvelle disposition permettra ainsi Ă la cour dâassises de condamner le cas Ă©chĂ©ant lâauteur sous la qualification dâatteinte sexuelle si elle estime que les Ă©lĂ©ments du vil nâĂ©taient pas rĂ©unis dans les circonstances de lâespĂšce. IV. HarcĂšlement de rue crĂ©ation dâune contravention dâoutrage sexiste. Comme lâindique lâexposĂ© des motifs du projet de loi, la dĂ©finition de la nouvelle infraction dâoutrage sexiste sâinspire directement de la dĂ©finition donnĂ©e du dĂ©lit de harcĂšlement sexuel en supprimant toutefois la condition de rĂ©pĂ©tition des faits poursuivis. Il sâen suivait que faute de rĂ©pĂ©tition, certains faits isolĂ©s ne pouvaient ĂȘtre poursuivis sur lâincrimination de harcĂšlement sexuel alors quâils portaient de maniĂšre Ă©vidente notamment Ă la dignitĂ© de la personne qui en Ă©tait victime. Le rapport sĂ©natorial prĂ©citĂ© donne des informations trĂšs pertinentes sur ces faits nouvellement incriminĂ©s Selon lâenquĂȘte CVS de 2016, 2,6 % des personnes interrogĂ©es dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© victimes dâinjures jugĂ©es sexistes, au cours de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. 49 % des injures sexistes ont lieu dans la rue et 8 % dans les transports en commun. ⊠Les injures sexistes de rue ont tendance Ă viser lâapparence physique 43 % dâentre elles, contre 35 % pour les injures sexistes ayant lieu hors de la voie publique, Ă ĂȘtre le fait dâun ou plusieurs hommes 90 % et Ă se dĂ©rouler de nuit ou le week-end. » Cette nouvelle infraction vise donc Ă sanctionner divers comportements se caractĂ©risant de diffĂ©rentes maniĂšres dans lâespace public sifflements, propos sur lâhabillement ou lâapparence physique de la ou des personnes visĂ©es, propos et verbes dĂ©signant des actes sexuels. Dans cette incrimination, entrent Ă©galement dans ces comportements sanctionnĂ©s ceux relevant de compliments dits astreignants et faussement Ă©logieux tels les termes de bel, bonne, canon et qui soumettent la victime Ă une obligation de rĂ©pondre, par exemple par un remerciement, un geste, un sourire. Lâobjectif pour les personnes qui y sont Ă lâorigine est avant tout de placer les victimes dans une situation embarrassante, voire dĂ©nigrante, pour elles. Ce type de propos doit ĂȘtre distinguĂ© de ce relĂšverait de ce que lâon dĂ©nomme la drague », celle-ci ou toute forme qui sây rapprocherait supporte prĂ©alablement un Ă©change mutuellement acceptĂ© entre deux personnes. Lâinfraction dâ outrage sexiste sert dorĂ©navant Ă rĂ©primer ce type de harcĂšlement dit de rue. Lâarticle 15 de la loi du 3 aout 2018 créé un article 621-1 du code pĂ©nal, lequel apporte une dĂ©finition claire puisquâil sâagit dâ imposer Ă une personne tout propos ou comportement Ă connotation sexuelle ou sexiste qui, soit porte atteinte Ă sa dignitĂ© en raison de son caractĂšre dĂ©gradant ou humiliant, soit créé Ă son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ». Lâinfraction dâoutrage sexiste est punie de lâamende prĂ©vue pour les contraventions de 4Ăšme de 90 ⏠à 750 ⏠et 5Ăšme classe jusquâà ⏠ou ⏠sâil y a des circonstances aggravantes dans les transports en commun, en raison dâune orientation sexuelle, sur un mineur de moins de 15 ans, sur une personne vulnĂ©rable, en groupe, par une personne qui abuse de lâautoritĂ© confĂ©rĂ©e par ses fonctions. Par ailleurs, les personnes coupables de ces contraventions ont lâobligation dâaccomplir Ă leurs frais - un stage de lutte contre le sexiste et de sensibilisation Ă lâĂ©galitĂ© entre les femmes et les hommes, un stage de citoyennetĂ©, un stage de sensibilisation Ă la lutte contre lâachat dâactes sexuels, un stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein dâun couple et les violences sexistes, ou un travail dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour une durĂ©e de 20 Ă 120 heures. Il est Ă noter que le lĂ©gislateur est intervenu dans un champ matĂ©riel qui ne relĂšve pas de sa compĂ©tence constitutionnelle, Ă savoir du domaine de la loi dĂ©fini par lâarticle 34 de la Constitution. Dans le considĂ©rant n° 34 de son avis adoptĂ© en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale le 15 mars 2018, le Conseil dâĂtat a pourtant trĂšs clairement rappelĂ© au Gouvernement que la dĂ©termination des contraventions ainsi que des peines qui leur sont applicables relĂšve, en application des articles 34 et 37 de la Constitution, de la compĂ©tence du pouvoir rĂšglementaire. » Cependant, nonobstant cet avis fondĂ© et les rĂ©serves sur ce point de la commission des lois du SĂ©nat, le Gouvernement a maintenu lâadoption dans la loi dâune disposition contraventionnelle, au risque dâouvrir une brĂšche contentieuse fondĂ©e sur lâincompĂ©tence de lâauteur de lâincrimination nouvelle. Lâoutrage sexiste risque de poser des problĂšmes dâapplication dans certaines situations oĂč il sera difficile pour le juge contraventionnel de dĂ©terminer la nature rĂ©elle des propositions ou comportements et lâobjectif rĂ©ellement poursuivi par le ou les prĂ©venus. Texte de lâarticle 621-1 du code pĂ©nal De lâoutrage sexiste créé par lâarticle 15 de la loi n° 2018-703 du 3 aout 2018 un outrage sexiste le fait, hors les cas prĂ©vus aux articles 222-13,222-32,222-33 et 222-33-2-2, dâimposer Ă une personne tout propos ou comportement Ă connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte Ă sa dignitĂ© en raison de son caractĂšre dĂ©gradant ou humiliant, soit crĂ©e Ă son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. sexiste est puni de lâamende prĂ©vue pour les contraventions de la 4e classe. Cette contravention peut faire lâobjet des dispositions du code de procĂ©dure pĂ©nale relatives Ă lâamende forfaitaire, y compris celles concernant lâamende forfaitaire minorĂ©e. sexiste est puni de lâamende prĂ©vue pour les contraventions de la 5e classe lorsquâil est commis 1° Par une personne qui abuse de lâautoritĂ© que lui confĂšrent ses fonctions ; 2° Sur un mineur de quinze ans ; 3° Sur une personne dont la particuliĂšre vulnĂ©rabilitĂ©, due Ă son Ăąge, Ă une maladie, Ă une infirmitĂ©, Ă une dĂ©ficience physique ou psychique ou Ă un Ă©tat de grossesse, est apparente ou connue de son auteur ; 4° Sur une personne dont la particuliĂšre vulnĂ©rabilitĂ© ou dĂ©pendance rĂ©sultant de la prĂ©caritĂ© de sa situation Ă©conomique ou sociale est apparente ou connue de son auteur ; 5° Par plusieurs personnes agissant en qualitĂ© dâauteur ou de complice ; 6° Dans un vĂ©hicule affectĂ© au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destinĂ© Ă lâaccĂšs Ă un moyen de transport collectif de voyageurs ; 7° En raison de lâorientation sexuelle, vraie ou supposĂ©e, de la victime. La rĂ©cidive de la contravention prĂ©vue au prĂ©sent III est rĂ©primĂ©e conformĂ©ment au premier alinĂ©a de lâarticle 132-11. personnes coupables des contraventions prĂ©vues aux II et III du prĂ©sent article encourent Ă©galement les peines complĂ©mentaires suivantes 1° Lâobligation dâaccomplir, le cas Ă©chĂ©ant Ă leurs frais, un stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation Ă lâĂ©galitĂ© entre les femmes et les hommes ; 2° Lâobligation dâaccomplir, le cas Ă©chĂ©ant Ă leurs frais, un stage de citoyennetĂ© ; 3° Lâobligation dâaccomplir, le cas Ă©chĂ©ant Ă leurs frais, un stage de sensibilisation Ă la lutte contre lâachat dâactes sexuels ; 4° Lâobligation dâaccomplir, le cas Ă©chĂ©ant Ă leurs frais, un stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du couple et les violences sexistes ; 5° Dans le cas prĂ©vu au III, un travail dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour une durĂ©e de vingt Ă cent vingt heures. » V. Lutte contre les nouvelles formes dâagression issues de lâInternet et des rĂ©seaux sociaux. La loi du 3 aout 2018 met en place un dispositif rĂ©pressif pour lutter contre de nouvelles formes de violences sur Internet et les rĂ©seaux sociaux dont les consĂ©quences peuvent ĂȘtre particuliĂšrement dramatiques pour les victimes. Un nouveau dĂ©lit de captation, dâenregistrement et de transmission dâimages impudiques commis Ă lâinsu ou sans le consentement de la personne est dorĂ©navant créé et passible dâune peine dâemprisonnement de 1 an ainsi quâune amende de âŹ. DĂ©sormais tous les participants Ă un acte de cyberharcĂšlement peuvent ĂȘtre condamnĂ©s pour quelques mails ou tweets, quelques statuts Facebook, quelques messages sur des groupes ou des forums. Lâauteur principal peut encourir une peine dâemprisonnement de 3 ans et ⏠dâamende. Il convient de rappeler que la crĂ©ation dâun dĂ©lit particulier sur le harcĂšlement numĂ©rique Ă©tait intervenue en aoĂ»t 2014 avec la crĂ©ation de lâarticle 222-33-2-2 du Code pĂ©nal qui dispose que Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements rĂ©pĂ©tĂ©s ayant pour objet ou pour effet une dĂ©gradation de ses conditions de vie se traduisant par une altĂ©ration de sa santĂ© physique ou mentale est puni dâun an dâemprisonnement et de ⏠dâamende lorsque ces faits ont causĂ© une incapacitĂ© totale de travail infĂ©rieure ou Ă©gale Ă huit jours ou nâont entraĂźnĂ© aucune incapacitĂ© de travail. Les faits mentionnĂ©s au premier alinĂ©a sont punis de deux ans dâemprisonnement et de 30 000 ⏠dâamende 1° Lorsquâils ont causĂ© une incapacitĂ© totale de travail supĂ©rieure Ă huit jours ; 2° Lorsquâils ont Ă©tĂ© commis sur un mineur de quinze ans ; 3° Lorsquâils ont Ă©tĂ© commis sur une personne dont la particuliĂšre vulnĂ©rabilitĂ©, due Ă son Ăąge, Ă une maladie, Ă une infirmitĂ©, Ă une dĂ©ficience physique ou psychique ou Ă un Ă©tat de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ; 4° Lorsquâils ont Ă©tĂ© commis par lâutilisation dâun service de communication au public en ligne. Les faits mentionnĂ©s au premier alinĂ©a sont punis de trois ans dâemprisonnement et de 45 000 ⏠dâamende lorsquâils sont commis dans deux des circonstances mentionnĂ©es aux 1° Ă 4°. » Si la pĂ©nalisation de ce type de dĂ©lit existait donc depuis 2014, il Ă©tait difficile de pouvoir lutter contre le cyberharcĂšlement de meute qui sĂ©vit frĂ©quemment sur Internet via les rĂ©seaux sociaux. Câest dans cette optique que lâarticle 11 de la loi du 3 aoĂ»t 2018 a renforcĂ© les dispositions de lâarticle 222-33 du code pĂ©nal, en y ajoutant trois alinĂ©as Lâinfraction est Ă©galement constituĂ©e 1° Lorsque ces propos ou comportements sont imposĂ©s Ă une mĂȘme victime par plusieurs personnes, de maniĂšre concertĂ©e ou Ă lâinstigation de lâune dâelles, alors mĂȘme que chacune de ces personnes nâa pas agi de façon rĂ©pĂ©tĂ©e ; 2° Lorsque ces propos ou comportements sont imposĂ©s Ă une mĂȘme victime, successivement, par plusieurs personnes qui, mĂȘme en lâabsence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractĂ©risent une rĂ©pĂ©tition » ; 2° Le III du mĂȘme article 222-33 est complĂ©tĂ© par un 6° ainsi rĂ©digĂ© 6° Par lâutilisation dâun service de communication au public en ligne ou par le biais dâun support numĂ©rique ou Ă©lectronique. » De la mĂȘme maniĂšre, aprĂšs le premier alinĂ©a de lâarticle 222-33-2-2 du code pĂ©nal, sont insĂ©rĂ©s trois alinĂ©as ainsi rĂ©digĂ©s Lâinfraction est Ă©galement constituĂ©e a Lorsque ces propos ou comportements sont imposĂ©s Ă une mĂȘme victime par plusieurs personnes, de maniĂšre concertĂ©e ou Ă lâinstigation de lâune dâelles, alors mĂȘme que chacune de ces personnes nâa pas agi de façon rĂ©pĂ©tĂ©e ; b Lorsque ces propos ou comportements sont imposĂ©s Ă une mĂȘme victime, successivement, par plusieurs personnes qui, mĂȘme en lâabsence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractĂ©risent une rĂ©pĂ©tition. » Le 4° du mĂȘme article 222-33-2-2 est complĂ©tĂ© par les mots ou par le biais dâun support numĂ©rique ou Ă©lectronique ». VI. Le nouveau dĂ©lit de sanction du voyeurisme sexuel. Lâarticle 16 de la loi du 3 aoĂ»t 2018 créé un nouveau dĂ©lit dans le code pĂ©nal visant Ă rĂ©primer le voyeurisme sexuel avec le nouvel article 226-3-1 du code pĂ©nal. En effet, il sanctionne le fait dâuser de tout procĂ©dĂ© afin dâapercevoir les parties intimes dâune personne, que cette derniĂšre a cachĂ© Ă la vue de tiers, par une peine dâun an de prison et de euros dâamende. Ces faits sont sanctionnĂ©s par une peine aggravĂ©e de 2 ans de prison et de 30 000 euros dâamende dans les six cas suivants Lorsquâils sont commis par une personne qui abuse de lâautoritĂ© que lui confĂšrent ses fonctions ; Lorsquâils sont commis sur un mineur ; Lorsquâils sont commis sur une personne dont la particuliĂšre vulnĂ©rabilitĂ©, due Ă son Ăąge, Ă une maladie, Ă une infirmitĂ©, Ă une dĂ©ficience physique ou psychique ou Ă un Ă©tat de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ; Lorsquâils sont commis par plusieurs personnes agissant en qualitĂ© dâauteur ou de complice ; Lorsquâils sont commis dans un vĂ©hicule affectĂ© au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destinĂ© Ă lâaccĂšs Ă un moyen de transport collectif de voyageurs ; Lorsque des images ont Ă©tĂ© fixĂ©es, enregistrĂ©es ou transmises. Texte de lâarticle 226-3-1 du code pĂ©nal instituĂ© par lâarticle 16 de la loi n° 2018-703 du 3 aoĂ»t 2018 Art. fait dâuser de tout moyen afin dâapercevoir les parties intimes dâune personne que celle-ci, du fait de son habillement ou de sa prĂ©sence dans un lieu clos, a cachĂ© Ă la vue des tiers, lorsquâil est commis Ă lâinsu ou sans le consentement de la personne, est puni dâun an dâemprisonnement et de ⏠dâamende. Les faits mentionnĂ©s au premier alinĂ©a sont punis de deux ans dâemprisonnement et de ⏠dâamende 1° Lorsquâils sont commis par une personne qui abuse de lâautoritĂ© que lui confĂšrent ses fonctions ; 2° Lorsquâils sont commis sur un mineur ; 3° Lorsquâils sont commis sur une personne dont la particuliĂšre vulnĂ©rabilitĂ©, due Ă son Ăąge, Ă une maladie, Ă une infirmitĂ©, Ă une dĂ©ficience physique ou psychique ou Ă un Ă©tat de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ; 4° Lorsquâils sont commis par plusieurs personnes agissant en qualitĂ© dâauteur ou de complice ; 5° Lorsquâils sont commis dans un vĂ©hicule affectĂ© au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destinĂ© Ă lâaccĂšs Ă un moyen de transport collectif de voyageurs ; 6° Lorsque des images ont Ă©tĂ© fixĂ©es, enregistrĂ©es ou transmises. » VII. La non-dĂ©nonciation des agressions et atteintes sexuelles devient une infraction continue. La commission des lois du SĂ©nat a modifiĂ© le rĂ©gime de la prescription de lâinfraction de non-dĂ©nonciation des agressions et atteintes sexuelles commises Ă lâencontre des mineurs. En effet, il convient de prĂ©ciser que la prescription dâune infraction court Ă partir dâun dĂ©lai qui varie en fonction du caractĂšre de lâinfraction qui peut ĂȘtre soit instantanĂ©e ou continue. La prescription dâune infraction instantanĂ©e court Ă partir du jour de la commission des faits. En revanche, la prescription dâune infraction continue commence Ă courir Ă partir du jour oĂč lâinfraction a cessĂ© tant dans ces actes constitutifs que dans ses effets. JusquâĂ la rĂ©forme opĂ©rĂ©e par la loi du 3 aoĂ»t 2018, la nature infraction instantanĂ©e ou continue du dĂ©lit de non-dĂ©nonciation des agressions et atteintes sexuelles Ă©tait incertaine. Les 1er et 5 de la loi du 3 aoĂ»t 2018 ont donc modifiĂ© les dispositions de lâarticle 434-3 du code pĂ©nal. DĂ©sormais, il sâagit clairement dâune infraction continue, la prescription ne court pas tant que la personne elle-mĂȘme nâa pas dĂ©noncĂ© les faits aux autoritĂ©s administratives et/ou judiciaires. Ce dispositif incitera donc trĂšs fortement les personnes concernĂ©es Ă dĂ©noncer les faits de mauvais traitements et dâatteintes sexuelles sur mineurs, lesquelles sâexposent Ă des peines de prison de 3 ans et de euros dâamende, portĂ©es Ă 5 ans de prison et 75 000 euros dâamende lorsquâil sâagit dâun mineur de 15 ans. Texte de lâarticle 434-3 du code pĂ©nal modifiĂ© par les article 1er et 5 de la loi n° 2018-703 du 3 aoĂ»t 2018 Le fait, pour quiconque ayant connaissance de privations, de mauvais traitements ou dâagressions ou atteintes sexuelles infligĂ©s Ă un mineur ou Ă une personne qui nâest pas en mesure de se protĂ©ger en raison de son Ăąge, dâune maladie, dâune infirmitĂ©, dâune dĂ©ficience physique ou psychique ou dâun Ă©tat de grossesse, de ne pas en informer les autoritĂ©s judiciaires ou administratives ou de continuer Ă ne pas informer ces autoritĂ©s tant que ces infractions nâont pas cessĂ© est puni de trois ans dâemprisonnement et de euros dâamende. Lorsque le dĂ©faut dâinformation concerne une infraction mentionnĂ©e au premier alinĂ©a commise sur un mineur de quinze ans, les peines sont portĂ©es Ă cinq ans dâemprisonnement et euros dâamende. Sauf lorsque la loi en dispose autrement, sont exceptĂ©es des dispositions qui prĂ©cĂšdent les personnes astreintes au secret dans les conditions prĂ©vues par lâarticle 226-13. » VIII. LâaccĂšs au fichier national des auteurs dâinfractions sexuelles est Ă©tendu aux EPCI. Pour rappel, il a Ă©tĂ© créé par la loi du 12 dĂ©cembre 2005 un fichier judiciaire national automatisĂ© des auteurs dâinfractions sexuelles ou violentes. Il sâagit dâune application automatisĂ©e dâinformations nominatives qui est tenue par le service du casier judiciaire sous lâautoritĂ© du ministre de la justice et le contrĂŽle dâun magistrat dĂ©lĂ©guĂ© Ă cet effet. Ce fichier recense donc tous les auteurs identifiĂ©s dâinfractions sexuelles et violentes et les informations sont communiquĂ©es aux personnes habilitĂ©es. Lâarticle 6 de la loi du 3 aoĂ»t 2018 a modifiĂ© le dernier alinĂ©a de lâarticle 706-53-7 du code de procĂ©dure pĂ©nale pour y intĂ©grer les prĂ©sidents dâĂ©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale Les maires, les prĂ©sidents dâĂ©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale, les prĂ©sidents de conseil dĂ©partemental et les prĂ©sidents de conseil rĂ©gional sont Ă©galement destinataires, par lâintermĂ©diaire des prĂ©fets, des informations contenues dans le fichier, pour les dĂ©cisions administratives mentionnĂ©es au 3° concernant des activitĂ©s ou professions impliquant un contact avec des mineurs ainsi que pour le contrĂŽle de lâexercice de ces activitĂ©s ou professions. » Câest une disposition qui sâimposait, les Ă©tablissements publics coopĂ©ration intercommunale EPCI concentrant aujourdâhui des compĂ©tences trĂšs importantes, jadis relevant des communes, qui mettent les services publics gĂ©rĂ©s en contact direct avec les mineurs. A titre dâexemple, il peut ĂȘtre citĂ© le service public routier des transports dans lequel voyage nĂ©cessairement des usagers mineurs. Il Ă©tait donc indispensable dĂšs lors que les prĂ©sidents dâEPCI puissent sâassurer de lâabsence de tout inscription au Fichier judiciaire national automatisĂ© des auteurs dâinfractions sexuelles ou violentes FIJASIV, prĂ©alablement Ă tout recrutement de personnels ou de contractualisation avec des tiers pouvant travailler au contact de mineurs. IX. Un nouveau dĂ©lit sanctionnant lâaltĂ©ration du discernement dâune personne par lâadministration de substance. Il rĂ©sulte de lâamendement gouvernemental n° 131 prĂ©sentĂ© le 5 juillet 2018 au SĂ©nat par la secrĂ©taire dâĂtat chargĂ©e de lâĂ©galitĂ© entre les femmes et les hommes. Lâarticle 3 de la loi du 3 aoĂ»t 2018 a créé un nouvel article 222-30-1 dans le code pĂ©nal afin de sanctionner une personne qui administre Ă une autre, Ă son insu, une substance qui altĂšre son discernement ou le contrĂŽle de ses actes dans lâobjectif de commettre sur la victime un viol ou une agression sexuelle. La peine prĂ©vue est 5 ans dâemprisonnement et de euros dâamende, passant Ă 7 ans de prison et euros dâamende si les faits sont commis sur un mineur de 15 ans ou sur une personne particuliĂšrement vulnĂ©rable. La secrĂ©taire dâĂtat MarlĂšne Schiappa indiquait lors des dĂ©bats sĂ©natoriaux lâobjectif de cette nouvelle incrimination Il sâagit, dâune part, de faire de lâusage de la drogue du violeur » une circonstance aggravante du viol et de lâagression sexuelle, dâautre part dâinstituer un dĂ©lit obstacle pour sanctionner lâadministration, Ă lâinsu dâune personne, dâune substance afin de commettre sur elle un viol ou une agression sexuelle. Lâutilisation par lâauteur dâun viol ou dâune agression sexuelle, pour parvenir Ă ses fins, dâune substance nuisible autrement appelĂ©e drogue du viol » nâest pas prise en compte par le droit actuel. Pourtant, la prĂ©mĂ©ditation et la dangerositĂ© pour la santĂ© et la sĂ©curitĂ© de la victime imposent de faire une circonstance aggravante de lâadministration, Ă son insu, dâune substance afin dâaltĂ©rer son discernement ou le contrĂŽle de ses actes. » Cet article offre donc un dispositif rĂ©pressif pour lutter ainsi plus efficacement contre les personnes qui versent des produits dans les boissons dans certains lieux de divertissement nocturne boĂźtes de nuit par exemple, cela afin dâabolir tout discernement et obtenir de leurs victimes des faveurs sexuelles contre leur grĂ©. Texte de lâarticle 222-30-1 du code pĂ©nal créé par lâarticle 3 de la loi du 3 aoĂ»t 2018 Le fait dâadministrer Ă une personne, Ă son insu, une substance de nature Ă altĂ©rer son discernement ou le contrĂŽle de ses actes afin de commettre Ă son Ă©gard un viol ou une agression sexuelle est puni de cinq ans dâemprisonnement et de ⏠dâamende. Lorsque les faits sont commis sur un mineur de quinze ans ou une personne particuliĂšrement vulnĂ©rable, les peines sont portĂ©es Ă sept ans dâemprisonnement et à ⏠dâamende. »
Professeurde droit au Vietnam et au Laos, directeur fondateur de la clinique francophone du droit, titulaire du diplĂŽme dâavocat, titulaire du diplĂŽme universitaire dâurgences mĂ©dico-chirurgicales (Paris 5), du diplĂŽme universitaire de psychiatrie (Paris 5), du diplĂŽme universitaire, dâĂ©valuation d Aller au contenu En lien avec les juridictions, lâAEM met en oeuvre plusieurs types de stages alternatifs. Ces stages peuvent ĂȘtre indiquĂ©s par le Parquet dans le cadre des alternatives aux poursuites, ou par une juridiction. Le SPIP peut Ă©galement orienter les justiciables en stage. LâAEM a dĂ©veloppĂ© des stages dans les thĂ©matiques suivantes â stage de responsabilisation pour auteurs de violences conjugales â stage de responsabilisation parentale â stage de citoyennetĂ© et lutte contre les discriminations â stage de sensibilisation contre lâalcool et les stupĂ©fiants pour majeurs et mineursStagesde responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein des couples 14 e lĂ©gislature Question Ă©crite n° 18867 de M. Roland Courteau (Aude - Socialiste et rĂ©publicain) publiĂ©e dans le JO SĂ©nat du 12/11/2015 - page 2612 M. Roland Courteau expose Ă Mme la ministre des affaires sociales, de la santĂ© et des droits des
CPCA STAGES DE RESPONSABILISATION POUR LA PREVENTION ET LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES AU SEIN DU COUPLE PREVENTION DE LA RECIDIVE CHEZ LES DE VIOLENCES CONJUGALESAllez viens on joue est ravi de tâaccueillir en stage d'impro ! Pour les adultes et ados de + de 14 ans. manifestations culturelles autour de Andernos-les-Bains Ă©vĂ©nements dans le dĂ©partement Gironde Club de l'Ă©tĂ© ! Lecture - Conte - PoĂ©sie, Sports nautiques Amiens 80000 Le 27/08/2022. Samedi 27 aoĂ»t de 10h Ă 12h Durant les vacances, vous avez fait le plein de lectures sur la
Pour quoi ? Les stages de responsabilisation ont pour objectifs de - Prévenir la récidive ou la réitération des actes de violences au sein du couple ;- Rappeler le principe républicain de l'égalité entre les hommes et les femmes ;- Faire prendre conscience de la responsabilité pénale et civile engagée pour les faits de violence. Pour qui ? Pour les de violences conjugales sous main de justice. Comment ? Par des stages ordonnés par les Parquets de Nice et de Grasse sous deux modalités - Dans le cadre de l'alternative aux poursuites ;- Dans le cadre du postsentenciel.GTnqq.