Notede tĂȘte : ESSENCE D'YLANG-YLANG DES COMORES CultivĂ©es dans l'archipel des Comores, les fleurs fraĂźches d'ylang-ylang sont distillĂ©es Ă la vapeur d'eau afin de donner une essence utilisĂ©e en parfumerie dans la composition de nombreuses fragrances. L'ylang-ylang se marie bien avec les diffĂ©rentes notes florales et apporte Ă©lĂ©gance
Dans les nouveaux ateliers, la veille du dĂ©filĂ© de prĂȘt-Ă -porter. Câest la premiĂšre collection Dior de Maria Grazia Chiuri. © Sylvie Lancrenon Reportage Elisabeth Lazaroo 07/10/2016 Ă 0700, Mis Ă jour le 06/10/2016 Ă 1523 Pour la premiĂšre fois, une femme, Maria Grazia Chiuri, prend les rĂȘnes de la prestigieuse maison de couture française. Moi, aller proposer mes services Ă Dior ? Impensable ! Je ne me le serais jamais permis. » Dans ce restaurant de la rue de Marignan, juste Ă cĂŽtĂ© des bureaux de la maison de couture, elle sâest lĂ©gĂšrement empourprĂ©e sous sa blondeur platine. A 52 ans, dont plus de trente dans la mode, cette championne de la fashion planet » rougit facilement. Ce nâest pourtant pas une dĂ©butante câest mĂȘme elle qui, avec Pierpaolo Piccioli , a remis Valentino au sommet . Elle qui a rendu la maison Ă nouveau dĂ©sirable » pour des centaines dâit-girls, suivies par des millions dâabonnĂ©s Instagram. Mais lĂ , Maria Grazia Chiuri passe en formule 1. Un dĂ©filĂ© Dior , câest cent fois plus dâimpact. Cette maison est un titan. Elle vous regarde droit dans les yeux Je sais quâil y a un danger. Mais⊠si je ne mâen Ă©tais pas sentie capable, je nâaurais pas acceptĂ© la proposition. Jâavance. AprĂšs vingt ans chez Valentino, il Ă©tait temps. »Un sacrĂ© changement. Elle vit Ă Rome depuis toujours, son mari y dirige sa fabrique de chemises. Pas Ă©vident de dĂ©mĂ©nager, de changer de braquet. La perspective a Ă©tĂ© pesĂ©e en conseil de famille ! Mes enfants sont grands, ils mâont encouragĂ©e âVas-y, tu peux ne penser quâĂ toi, maintenant !â Et Paolo, mon mari, aussi âĂa va, pense Ă toi !â A lâunanimitĂ© ! » Comme si, jusquâalors, elle avait fait passer sa vie de mĂšre et dâĂ©pouse avant sa carriĂšre. Sait-elle quâil nây a que 4 % de patronnes Ă la tĂȘte des 500 plus puissantes entreprises de mode ? Elle ouvre un chemin. Mes enfants sont plus forts que moi. Tant mieux. » Rachele, sa fille, a 20 ans ; elle suit une Ă©cole dâart Ă Londres tandis que Nicolo, 23 ans, termine une formation dâingĂ©nieur. Ils ont baignĂ© dans le vĂȘtement. Je nâai pas choisi de âfaire de la modeâ, je suis nĂ©e dedans. Ma mĂšre a ouvert, trĂšs jeune, un atelier de couture. Bien obligĂ©e mon grand-pĂšre est mort Ă la guerre. Ma grand-mĂšre sâest retrouvĂ©e seule Ă Ă©lever cinq enfants. A lâĂ©poque, les garçons allaient Ă lâĂ©cole et les filles apprenaient un mĂ©tier. Si elle avait pu choisir, maman aurait prĂ©fĂ©rĂ© les Ă©tudes. Câest pour cela quâelle a tenu Ă ce que je fasse une Ă©cole dâart. » La suite aprĂšs cette publicitĂ© "Je ne porte pas de rouge, ce nâest pas ma couleur" Maria Grazia ChiuriLe machisme a laissĂ© des traces chez cette vaillante soldate que lâon voyait plutĂŽt comme une grande romantique. Mais son premier dĂ©filĂ© pour Dior dĂ©peint une escrimeuse qui ne sourit pas, bardĂ©e de gilets de protection⊠portĂ©s sur de vaporeuses jupes en tulle, plumetis et petits volants. Les filles sont trĂšs minces, trĂšs jeunes, graciles et vulnĂ©rables. Une illustration de sa pensĂ©e. De son combat ! On doit aider les femmes Ă avoir confiance en elles. Je veux remettre le fĂ©minisme au centre. Un fĂ©minisme moderne. » Elle nâa pas peur des mots. Pas peur de sâavouer affolĂ©e par les nouveaux phallocrates. Câest Ă nous dâaider les garçons et les filles Ă trouver un nouvel Ă©quilibre. » Câest pour cela quâelle aime Rihanna. Une des Ă©gĂ©ries de la griffe, pas trĂšs chic discret Ă la française ». AprĂšs le dĂ©filĂ©, câest en mini-robe, dĂ©colletĂ©e jusquâau nombril sur ses tatouages, quâelle est venue fĂ©liciter Maria Grazia. En voilĂ une qui ne se pose pas de questions de confiance en soi. Une femme-mec. Ce que Maria Grazia nâa jamais Ă©tĂ©. Sa confiance en elle, elle lâa gagnĂ©e pas Ă pas. DiscrĂšte. Je nâaime pas me mettre en avant, avoue-t-elle. Par exemple, je ne porte pas de rouge, ce nâest pas ma couleur. Le rouge envoie un message âRegardez-moi, je suis lĂ .â Moi, je suis un peu timide. » La suite aprĂšs cette publicitĂ© Un peu »⊠Câest si rafraĂźchissant ! Quand on la complimente sur son visage naturel qui irradie sur sa chemise de soie bleu nuit, elle est embarrassĂ©e. Rougit Ă nouveau. Sans maquillage, peau translucide et pas de rouge Ă lĂšvres, câest une femme chaleureuse, rieuse et tolĂ©rante. Pas du genre Ă vous mettre en garde sur la dĂ©cence de vos tenues une fois franchie la cinquantaine. Habillez-vous comme vous le sentez ! LâĂąge nâest pas un facteur dans ma crĂ©ation. LâĂąge, câest dans la tĂȘte. » Et le mauvais goĂ»t ? Je cherche, je nâarrive pas Ă vous citer un exemple de mauvais goĂ»t dans la mode. Non, pour moi, le mauvais goĂ»t est dans lâĂ©ducation. » Tulle, mousseline de soie, georgette, des matiĂšres trĂšs lĂ©gĂšres pour des filles au chignon twistĂ©. © Sylvie Lancrenon Elle nâa pas besoin dâune Ă©tude marketing pour savoir ce qui va marcher dans une collection de prĂȘt-Ă -porter. Il me suffit dâouvrir les yeux. Jâarpente les rues, les aĂ©roports, les villes. Je vais partout. Jâadore voyager. » Enthousiaste, elle vous raconte ses coups de cĆur, des Ă©toiles dans les yeux. A Rome, ils ont restaurĂ© la Piazza di Spagna, câest une merveille ! JâĂ©tais hier soir Ă un concert en plein air. Il y avait un monde fou, câĂ©tait magnifique ! » Une habituĂ©e de la beautĂ©, lâĆil insatiable, exercĂ© depuis lâenfance. Jâaime Rome. Jâaime les villes-musĂ©es. On y dĂ©couvre toujours une nouveautĂ©. Comme Paris, oĂč je venais dĂ©jĂ tous les mois, pour Valentino. » Ouverte sur le monde, sur les idĂ©es, les jeunes. A mes dĂ©buts, les sĆurs Fendi mâont entourĂ©e de bienveillance, de gĂ©nĂ©rositĂ©. Elles Ă©coutaient mes propositions alors que je nâavais pas dâexpĂ©rience. Jâadopte la mĂȘme ouverture. On ne fait rien tout seul. Jâaime le travail en Ă©quipe, le ping-pong des idĂ©es⊠» Confirmation dans les ateliers de la maison. Câest lĂ que Maria Grazia a voulu, dâemblĂ©e, nouer des liens. Olivier Bialobos, qui dirige la communication chez Dior Elle est la seule, parmi les rĂ©cents crĂ©ateurs de la maison, Ă avoir visitĂ© les ateliers de maroquinerie en Italie », sâĂ©tonne-t-il. La suite aprĂšs cette publicitĂ© La suite aprĂšs cette publicitĂ© Chez Dior, les ateliers de prĂȘt-Ă -porter et de couture ne sont pas Ă lâĂ©tranger, ni mĂȘme en province. Ils se dĂ©ploient dans un hĂŽtel particulier rĂ©novĂ©, Ă deux pas des Champs-ElysĂ©es, dans ce triangle dâor aux loyers hors de prix. Câest ici, mĂ©tro Franklin-Roosevelt, que se fabriquent les prototypes des huit dĂ©filĂ©s annuels, prĂȘt-Ă -porter et haute couture. Un luxe inouĂŻ. Il faut dire que, sur trois Ă©tages, il y a lĂ la crĂšme des artisans. Sous la houlette dâAĂŻcha, la premiĂšre dâatelier flou, on est en collection permanente ». ModĂ©lisme, construction de la robe sur toile, montage sur patron, rĂ©alisation en tissu de substitution et, enfin, fabrication du modĂšle final avec le bon tissu. Sans parler des broderies, dĂ©cors et autres applications au petit point... Des mains magiques » qui savent mettre en musique les visions du studio. Et si lâon nâest pas sĂ»res de ce que dĂ©sire le crĂ©ateur pour une robe, une veste, on lui fait deux, voire trois propositions. » Pas de risques avec Maria Grazia. Elle a beau ne pas parler français, elles se comprennent cinq sur sait quâentre les Français et les Italiens existe une connivence faite de curiositĂ© et de fascination mutuelleInutile de lui demander oĂč elle trouve ses thĂšmes Câest la vie qui nourrit mon inspiration ! Mes virĂ©es lointaines sont mon oxygĂšne. Le quotidien aussi, les Ă©vĂ©nements du monde mâinfluencent. » Elle se souvient quâĂ lâavĂšnement politique de Berlusconi en Italie, au dĂ©but des annĂ©es 2000, le studio Valentino avait digĂ©rĂ© le choc Ă sa maniĂšre On avait fait des robes trĂšs couvrantes, trĂšs pudiques, en rĂ©action Ă cette vulgaritĂ© exposĂ©e⊠» Les Italiens, parfois, nous dĂ©routent, nous autres Français qui admirons tant leur culture. Comment pouvaient-ils plĂ©bisciter Berlusconi, eux si raffinĂ©s ? Mais les Italiens sont comme les autres ! Comme les AmĂ©ricains ces temps-ci avec Trump ils croient en lâhomme miracle. Ils rĂȘvent, comme des enfants, au pouvoir magique dâun seul, alors que câest tous ensemble, avec des efforts, que nous pourrons rĂ©soudre nos problĂšmes. Ici aussi ! » Elle sait quâentre les Français et les Italiens existe une connivence faite de curiositĂ© et de fascination mutuelle. Un art de vivre partagĂ©. Bon, question vestimentaire, la clientĂšle italienne â les hommes surtout â marque un point Chez nous, on a lâhabitude de âsâhabillerâ pour aller Ă la messe, pour une communion, pour une fĂȘte de famille. Jâavais une tante qui se pomponnait pour aller chez le docteur ! Dans nos foyers, les pĂšres Ă©duquent les fils Ă repĂ©rer le bon veston qui tombe juste. » Sur lâhistoire du costume, notre Italienne, diplomate, rend Ă CĂ©sar⊠Les Français conçoivent une mode intemporelle et aristocratique. Ils veulent durer. Tandis que les Italiens sont plus dans lâinstant. » Ouf !Elle sourit, commande une salade de fruits rouges. A ses mains, une dizaine de bagues insolemment gothiques, seule extravagance dans sa tenue marine des vanitĂ©s, tĂȘtes de mort prĂ©cieuses pavĂ©es de diamants, de grosses perles grises Ă©galement serties de diamant⊠La plupart sont signĂ©es Maria Codognato, une griffe confidentielle Ă Venise. Cadeaux de mon mari. » La voilĂ qui rosit Ă nouveau. Maria, pleine de grĂące.RĂ©sumĂ© Maria Grazia Chiuri est la premiĂšre femme Ă ĂȘtre nommĂ©e Ă la tĂȘte de la prestigieuse maison de couture Dior. Depuis 2016, cette directrice artistique venue d'Italie rĂ©volutionne
Une rose dâautomne est plus quâune autre exquise⊠», Ă©crivait le poĂšte Agrippa dâAubignĂ©. La promenade dans le jardin de la Maison de Christian Dior, dominant la mer, puis la dĂ©couverte de lâexposition Ă lâintĂ©rieur de cette Ă©lĂ©gante bĂątisse, crĂ©pie de⊠rose, ne saurait le dĂ©mentir. La douceur du climat normand permet en effet aux rosiers de fleurir encore, comme sâils complotaient une douce mise en condition Ă la dĂ©couverte de Dior en roses », Ă©vĂ©nement dont le titre annonce explicitement la Ă franchir les portes de lâunivers esthĂ©tique du crĂ©ateur, lâexposition tient les deux fils dâun mĂȘme propos lâinfluence de la fleur et de la couleur rose sur son travail. Ayant la passion des fleurs de sa mĂšre Madeleine, Christian Dior leur rend hommage dans ses jupes corolles, les broderies qui magnifient les Ă©toffes de ses vĂȘtements et accessoires, les fragrances qui rendent ses parfums des raffinements du XVIIIe siĂšcle mais aussi grand connaisseur de lâart de son Ă©poque, celui qui fut un galeriste exposant Picasso, Matisse, Dali, Dufy ou Braque avant de fonder sa propre maison, pose des roses au creux dâun corsage, en pique sur une ceinture, comme on en voit sur les toiles de Manuela, Christian Dior par Yves Saint Laurent, collection Haute Couture printemps-Ă©tĂ© 1959, ligne Sinueuse. Coll. MusĂ©e Christian Dior, Granville. / LAZIZ HAMANI/MUSĂE CHRISTIAN DIOR Du poudrĂ© au fuchsiaDior lui-mĂȘme puis les directeurs artistiques successifs de la griffe prestigieuse dĂ©clinent Ă lâenvi la nuance, depuis le rose poudrĂ© jusquâau flamboyant fuchsia, en passant par toute une gamme, ici printaniĂšre, fraĂźche et mutine, lĂ Ă©poustouflante, voire psychĂ©dĂ©lique !â RELIRE. Festival Via Aeterna, le paradis perdu de Christian DiorIncroyablement spectaculaire, une robe signĂ©e John Galliano dĂ©ploie sa traĂźne dĂ©mesurĂ©e sur la jupe, des volants serrĂ©s imitent les pĂ©tales dâune rose ancienne posĂ©e sur un tapis de fleurs et de feuillages. Beaucoup plus sage et sobre, idĂ©ale pour la timide invitĂ©e de quelque bal des dĂ©butantes, une tenue de soirĂ©e dessinĂ©e par Marc Bohan cĂ©lĂšbre la couleur ravissante » chĂšre Ă Christian la sĆur bien-aimĂ©eAu cours de lâexposition, lâon fera aussi connaissance avec Catherine, lâune des sĆurs du crĂ©ateur, Ă laquelle il dĂ©dia son parfum Miss Dior, mais aussi une robe aĂ©rienne digne dâun conte de fĂ©es, fleuron de la collection printemps-Ă©tĂ© 1949. Femme de tĂȘte et de cĆur, rĂ©sistante, dĂ©portĂ©e Ă la fin de la guerre mais heureusement rescapĂ©e de lâhorreur, Catherine se consacra ensuite Ă la culture des fleurs, non loin de Grasse, royaume mĂ©ridional des parfumeurs. Son frĂšre achĂštera dâailleurs dĂšs 1950 une superbe rĂ©sidence, La Colle Noire, tout prĂšs de sa d'exception Miss Dior avec noeud de soie rose brodĂ© main, rĂ©alisĂ© Ă 25 exemplaires - 2015. / LAZIZ HAMANI/MUSĂE CHRISTIAN DIOR â CRITIQUE. Dior, renouveler lâhĂ©ritage sur France 5DĂ©sormais entre les mains de lâItalienne Maria Grazia Chiuri, la direction artistique de la maison de couture ne rompt pas avec la tradition florale ni avec lâamour du de la rose. En tĂ©moigne un rĂȘve de robe 2020 dont le tulle brodĂ© siĂ©rait Ă ravir Ă une dĂ©esse de Botticelli, avec son semi de corolles et de tiges ondulantes, dĂ©licieusement dĂ©sordonnĂ©es. La parure intemporelle dâune femme-jardin⊠MariaGrazia Chiuri est la premiĂšre femme Ă ĂȘtre nommĂ©e Ă la tĂȘte de la prestigieuse maison de couture Dior. Depuis 2016, cette directrice artistique venue d'Italie