Cest tout ce que je n'aime pas. Moi j'aime les mecs qui ont des couilles, malheureusement il n'en a pas." En réponse, Yann BarthÚs s'est exprimé ce vendredi matin
Fragment R 1 1 Lecture aux Rencontres d’Arles le 8 juillet 2015 Ă  l’invitation de Rodolphe Burger dans l’atelier ... 1 Racine, c’est Racine ». 2On connaĂźt la critique virulente que Roland Barthes fait de cette tautologie anti-intellectualisme petit-bourgeois le pire, arrogance, spontanĂ©isme, refus de la pensĂ©e et de la critique, etc. 3Tout cela admirablement rĂ©sumĂ© en 4 Racine, c’est Racine sĂ©curitĂ© admirable du nĂ©ant » 5On sait combien, plus tard, Roland Barthes devait ĂȘtre atteint par le conflit que dĂ©clencha son Sur Racine ; il apprit Ă  ses dĂ©pens que Racine, c’est Racine » et qu’il ne faut pas toucher Ă  l’incarnation tautologique du gĂ©nie national. 6Cette polĂ©mique lui donnait donc raison, lui qui, de plus n’aimait pas Racine ! 7N’y a-t-il vraiment rien Ă  dire en faveur de cette tautologie ? 8L’actrice qui dĂ©clenche l’ironie de Barthes vient de jouer le rĂŽle d’Athalie. Qu’a fait cette actrice sinon dire Racine ». Barthes, lui, n’a pas su dire Racine. Il raconte que pour se dĂ©sennuyer lors des nombreux voyages Paris-Urt, il a tentĂ© d’apprendre la mort de PhĂšdre et qu’il n’y est jamais parvenu ! 9Moins théùtralement, cette tautologie Ă©nonce une proposition qui met en jeu un nom propre. Le nom propre est hors signifiĂ© il ne renvoie qu’à un ĂȘtre unique. Cette tautologie n’a rien Ă  voir avec l’autre tautologie mentionnĂ©e par Barthes dans cette mĂȘme mythologie un sou est un sou ». Car il s’agit alors d’une stricte Ă©quivalence – et mĂȘme selon Marx de l’équivalence gĂ©nĂ©rale » – alors que Racine c’est Racine » tente d’évo­quer l’incomparable. 10Il Ă©crit lui-mĂȘme le nom propre est une monstruositĂ© sĂ©mantique, il est le siĂšge d’un phĂ©nomĂšne d’hypersĂ©manticitĂ© qui l’apparente de trĂšs prĂšs au mot poĂ©tique » Proust et les noms. 11Que dire de Roland Barthes sinon que c’est Roland Barthes – ou bien qu’il est Roland Barthes ? et comment faire la diffĂ©rence entre ce qu’il est et qui il est ? Roland Barthes Ă©crit un Roland Barthes par lui-mĂȘme. Lui m’aime. Que dĂ©sirer d’autre – sinon le mĂȘme, le m’aime » ? Fragment B 12Dans Roland Barthes par lui-mĂȘme on trouve un fragment intitulĂ© j’aime/je n’aime pas ». Nous retrouverons plus tard le verbe aimer » et sa dĂ©claration. Pour le moment, arrĂȘtons-nous sur ce que Barthes dit ne pas aimer. 13La liste commence par les loulous blancs ». Bien entendu je m’inté­resse Ă  la rĂ©pĂ©tition qui forme le mot loulou ». Je remarque aussi qu’il peut paraĂźtre surprenant que le blanc de ces loulous soit enveloppĂ© dans le rejet de celui qui a créé l’expression d’ Ă©criture blanche ». Il faut que le rejet des rĂ©pĂ©titifs loulous soit bien fort pour emporter le blanc avec lui. 14La liste continue les femmes en pantalon, les gĂ©raniums, les fraises, le clavecin, Miro, les tautologies » 15Je m’arrĂȘte Ă  ce mot. Vingt-et-un autres mots et noms vont suivre jusqu’au etc. » final. Tautologie » est le seul terme qui dĂ©signe une forme langagiĂšre il n’y en a aucune dans la liste des j’aime » qui a prĂ©cĂ©dĂ©. 16Qu’appelle-t-on tautologie ? 17Barthes donne l’exemple de Bouvard et PĂ©cuchet le goĂ»t c’est le goĂ»t ». 18Ce qui donne en somme, si on y pense, le principe du fragment j’aime/ je n’aime pas » !!!. 19Le goĂ»t, c’est le goĂ»t et le dĂ©goĂ»t c’est le dĂ©goĂ»t. 20FormalisĂ©, cela donne A est A, B est B, etc. 21B est B, c’est la formule juste. Beaucoup se trompent et disent B=B ». C’est faux. Il existe des centaines de pages dans des traitĂ©s de logique et de mĂ©taphysique pour tenter de dire le sens de B est B », qui n’est prĂ©cisĂ©ment pas une Ă©galitĂ©. 22C’est Heidegger qui a donnĂ© l’expression la plus prĂ©cise d’une pensĂ©e rigoureuse de la tautologie 23 La formule A=A indique une Ă©galitĂ©. Elle ne prĂ©sente pas A comme Ă©tant le mĂȘme. La formule courante du principe d’identitĂ© voile prĂ©cisĂ©ment ce que le principe voudrait dire, Ă  savoir que A est A, en d’autres termes, que tout A est lui-mĂȘme le mĂȘme. [
] 24Il est donc prĂ©fĂ©rable de donner au principe d’identitĂ© la forme A est A, et cette forme ne dit pas seulement Tout A est lui-mĂȘme le mĂȘme, mais bien plutĂŽt Tout A est lui-mĂȘme le mĂȘme avec lui-mĂȘme. L’identitĂ© im­plique la relation marquĂ©e par la prĂ©position avec », donc une mĂ©diation, une liaison, une synthĂšse l’union en une unitĂ©. De lĂ  vient que, d’un bout Ă  l’autre de l’histoire de la pensĂ©e occidentale, l’identitĂ© se prĂ©sente avec le caractĂšre de l’unitĂ© » IdentitĂ© et diffĂ©rence. 25Lorsque Heidegger dit d’un bout Ă  l’autre » il veut rappeler que la philosophie commence par l’énoncĂ© de ParmĂ©nide l’ĂȘtre est, le non-ĂȘtre n’est pas ». De ParmĂ©nide Ă  Heidegger et Ă  aujourd’hui, on s’est posĂ© la question du sens de ĂȘtre. 26ParmĂ©nide l’ĂȘtre est », 2500 ans de philosophie plus tard Heidegger, l’ĂȘtre n’est pas ». Ça pourrait faire rire mais c’est 2500 ans de la pensĂ©e spĂ©culative la plus haute ! Ce qui veut dire que ĂȘtre » n’est rien de simple. Ce n’est pas quelque chose » et en ce sens ça n’est pas. 27Le mĂȘme, idem, est une pensĂ©e aussi difficile que celle de l’ĂȘtre. On est aux limites du langage, le langage dĂ©faille dĂšs qu’on cherche Ă  dĂ©finir les mots les plus banals, c’est-Ă -dire ceux qu’on rĂ©pĂšte sans cesse. Or c’est bien de rĂ©pĂ©tition qu’il s’agit ou de dĂ©port dans la tautologie, B est indiffĂ©remment sujet ou prĂ©dicat, chacun peut ĂȘtre dĂ©portĂ© sur l’autre. Se pourrait-il que cette translation ne touche en rien Ă  B ?. 28Qu’appelle-t-on tautologie ? Une double Ă©nigme ! Énigme que ĂȘtre », Ă©nigme que mĂȘme ». 29La tautologie est-elle clĂŽturante ? Non, Barthes. Non, justement parce qu’il y a Ă©nigme. Et peut-ĂȘtre le pressentez-vous, Barthes
 30Si on admet savoir ce qu’est une tautologie en affirmant qu’elle ne dit rien, pourquoi cette proposition aurait-elle le moindre intĂ©rĂȘt ? Eh bien nous dit ClĂ©ment Rosset, la tautologie rend justice au rĂ©el sur le point crucial de son unicitĂ©, elle nous rend attentif au fait Ă©mouvant que ce qui existe, existe ». 31J’ajoute qu’elle nous rend aussi attentif au fait parfois cruel que ce qui n’existe plus n’existe plus. 32Qu’est-ce qui se passe devant ces faits, ces Ă©motions ? 33Il se passe ce que le bouddhisme nomme en japonais satori le rĂ©veil devant le fait. L’éveil plutĂŽt. L’éveil devant le fait et par le fait. 34Pessoa les choses n’ont pas de signification elles ont une existence. Les choses sont l’unique sens occulte des choses » le Gardeur de troupeaux. Je relĂšve occulte » c’est ce que j’ai tentĂ© de dire, que le sens s’occulte, que le sens unique » s’occulte. 35DerniĂšre remarque l’énoncĂ© de ParmĂ©nide se trouve dans un texte en vers, on parle du poĂšme de ParmĂ©nide. Et le poĂšte nous dit cet Ă©noncĂ© l’ĂȘtre est, le non ĂȘtre n’est pas ». Il nous le dit en hexamĂštres dactyliques et il nous dit que c’est la seule parole, monos mythos, et qu’elle nous conduit hors des sentiers battus ! le contraire de Barthes ! 36Ainsi avons-nous quittĂ© la logique, peut-ĂȘtre la mĂ©taphysique et aussi la rhĂ©torique peut-ĂȘtre ne peut-on penser la tautologie que poĂ©tiquement ? Fragment T – tel 37Ce serait d’abord une poĂ©tique du TEL. Voire une rythmique, une idiorrythmie comme il dit Ă  chaque Ă©tape, on retrouve le TEL. Et d’abord en amour. Comme Ă©crit Barthes 38 Mon amoureux je le veux immortel ». Tel. Tel Quel. 39Cet accueil du tel va conduire Barthes au-delĂ  de la critique de la tautologie. Dans Roland Barthes, roman, Philippe Roger Ă©crit c’est l’un des coups de théùtre de ce discours amoureux que de rĂ©habiliter la tautologie – Ă  sa maniĂšre, la tautologie est intraitable. Ce qui dans la topique amoureuse est bien ». Intraitable la tautologie ? Trop tard
 je poursuis mon petit traité  40Exemples 41 Le bon amour relĂšve de la pure tautologie ». 42 Que dire de ce qu’on aime, sinon je l’aime et le rĂ©pĂ©ter sans fin » ? 43 Est adorable, ce qui est adorable », etc. 44Barthes reconnaĂźt un certain pouvoir hypnotique au stĂ©rĂ©otype quand on est amoureux on rĂ©pĂšte des mots dans la magie et l’enthousiasme. Est-ce la rĂ©pĂ©tition qui engendre la jouissance ? 45Barthes avait examinĂ© cette thĂšse dans le Plaisir du texte pour dire qu’il ne la partageait pas [
] la rĂ©pĂ©tition engendrerait elle-mĂȘme la jouissance. Les exemples ethnographiques abondent rythmes obsessionnels, musiques incantatoires, litanies, rites [
 or] rĂ©pĂ©ter Ă  l’excĂšs, c’est entrer dans la perte, dans le zĂ©ro du signifiĂ© ». 46C’est donc plutĂŽt la jouissance qui appelle la rĂ©pĂ©tition, dont la tautologie est la forme absolue. 47D’un clichĂ© l’autre, du clichĂ© langagier au clichĂ© photographique, ça se dĂ©clenche autrement ; ça devient amoureux. 48Et c’est l’amour qui va conduire Barthes Ă  la photo du jardin d’hiver et Ă  cette affirmation par nature, la photo a quelque chose de tautologique ». Cette tautologie consiste en ce que la photo est littĂ©ralement une Ă©manation du rĂ©fĂ©rent ». 49Le tel » ou le c’est ça » ainsi parcourais-je les photos de ma mĂšre selon un schĂ©ma initiatique qui m’amenait Ă  ce cri, fin de tout langage c’est ça ». Le plat c’est ça » juste ça ». Rien de spĂ©cial. 50Si devant une photo ou un haĂŻku, on est amenĂ© Ă  dire c’est ça, c’est bien ça », ce n’est pas pour Ă©tablir que la photo ou le haĂŻku serait bien conforme au modĂšle, identique au rĂ©fĂ©rent, pas du tout en effet ça » lui-mĂȘme ne prĂ©existe pas dans le modĂšle mais a Ă©tĂ© produit par le texte du haĂŻku ou par la photo. 51À propos de la mimesis, on sait qu’Aristote dans la PoĂ©tique dit d’un bon portrait qu’on pense c’est bien lui » et donc qu’il renvoie Ă©videmment au modĂšle. Mais si on dit c’est ça », on aurait peut-ĂȘtre affaire Ă  ce que Lacoue-Labarthe dĂ©signe comme une mimĂšsis sans modĂšle Je signale que dans la Chambre claire, Lacoue-Labarthe est citĂ© par Barthes, j’imagine que celui-ci a trouvĂ© du plaisir Ă  se fĂ©miniser discrĂštement tout en se tautologisant. Par ailleurs, je me demande si dans la Chambre claire, Barthes ne se prĂ©sente pas tout du long selon une certaine mimĂšsis de la Sainte ThĂ©rĂšse de Bernini – irradiĂ© jusqu’à l’extase – un des derniers mots du texte. 52Le ça » semble d’abord ĂȘtre une pure Ă©manation du rĂ©fĂ©rent, ce qui ferait perdre tout caractĂšre de ressemblance. On oublie alors qu’il a fallu l’intervention du photographe ou du poĂšte comme si leurs Ɠuvres Ă©taient acheiropoĂŻĂštes. 53Barthes le souligne lui-mĂȘme dans la Chambre claire. La Photographie a quelque chose Ă  voir avec la rĂ©surrection ne peut-on dire d’elle ce que disaient les Byzantins de l’image du Christ
 Ă  savoir qu’elle n’était pas faite de main d’homme, acheiropoĂŻetos ? 54Dans la Chambre claire, la note est tenue au sens musical du ça a Ă©tĂ© » au c’est ça » la photo, c’est tout Ă  la fois le passĂ© immobilisĂ© dans le passĂ© et le passĂ© prĂ©sentĂ© au prĂ©sent. Il est difficile alors de ne pas songer au ça » de Freud qui ignore le temps et qui est la prĂ©sence en nous de ce que nous appelons passĂ© ». 55Barthes Ă©crit On dirait que la Photographie emporte toujours son rĂ©fĂ©rent avec elle, tous deux frappĂ©s de la mĂȘme immobilitĂ© amoureuse ou funĂšbre, au sein mĂȘme du monde en mouvement ». On dirait – Ă©crit-il au conditionnel, puisqu’il sait trĂšs bien que la photo n’emporte rien – Barthes pourrait donc bien ĂȘtre d’accord avec ça
 56Je reprends. 57 La photo est littĂ©ralement une Ă©manation du rĂ©fĂ©rent » cela veut dire que la photo coule manare en latin, dĂ©coule de la personne photographiĂ©e, de sa chair » selon le mot que Barthes emploie aussi Ă  ce propos. L’émanation est une provenance physique ou plus exactement chimique, une empreinte, un jaillissement ou un suintement. Bien sĂ»r pour un philosophe le mot Ă©manation » fait penser Ă  Plotin. C’est bien de l’Un que ça Ă©mane ou c’est l’Un qui Ă©mane, procĂšde ou irradie – l’Un lui-mĂȘme
 58L’émanation donne lieu Ă  l’ Ă©vidence rare du “ainsi, oui, ainsi, et rien de plus” ». 59Dans la Chambre claire, il dit de la photo qu’elle n’est jamais qu’un chant alternĂ© » de voyez, vois, voici », qu’elle ne peut sortir de ce pur langage dĂ©ictique. C’est pourquoi elle est si proche du haĂŻku. 60Et pourtant on peut approcher par ce biais la grande tautologie d’Exode, III, 14. 61Ehyeh asher ehyeh. YahwĂ© dĂ©signe la crĂ©ation, se dĂ©signe et nous dit voyez, voici. Voici mon selfie, voici ma photo ! Tel je suis ! tel je serai ! fiat lux, flash. Le sens n’y est qu’un flash, une griffure de lumiĂšre ». Clic ! Barthes aime beaucoup le bruit des appareils photo. 62Il va de soi qu’il n’y a pas de pellicule dans l’appareil, pas plus qu’il n’y a de sĂ© dans le sa Dieu » comme le souligne Barthes dans Comment vivre ensemble ? 63 Dieu comme sa » alors que Dieu = sĂ© absolu puisqu’en bonne thĂ©ologie, il ne peut ĂȘtre le sa de rien d’autre que de lui-mĂȘme Je suis celui qui suis ». 64PhototautothĂ©ologie. 65Et que dit YahwĂ© ou que montre-t-il ? il rĂ©pĂšte RB, Rimbaud cette fois Je est un autre » bien sĂ»r puisqu’il est l’Autre avec majuscule. Dans FDA, Barthes dit que comme sujet amoureux, il n’est pas un autre, qu’il ne peut ĂȘtre autre et que c’est ça qui le rend fou ! 66Donc il est je », je est je », tautologique. DĂ©moniaque la tautologie ? 67C’est le moment de revenir Ă  l’unicitĂ© dont parlait ClĂ©ment Rosset et qui est essentiellement liĂ©e Ă  l’existence rĂ©elle du to auto, du mĂȘme. UnicitĂ© de l’aimĂ©, unicitĂ© de l’instantanĂ© saisi par la photo ou le haĂŻku et unicitĂ© du Dieu unique. Tel El est aprĂšs tout le plus ancien nom du dieu qui n’a pas de nom. Fragment ARTS 68Dans le nom de Barthes il y a le mot arts » au singulier et au pluriel. Jude Stefan a Ă©galement repĂ©rĂ© art » dans le nom de Barthes. J’intĂšgre le s » final pour engager une diversitĂ© de pratiques, puisque c’est ce qui arrive chez Barthes. Était-il gĂȘnĂ© de cette boursouflure au sein de son nom ? mais avec le H E, le nom s’écarte du mot et part dans une Ă©chappĂ©e silencieuse, discrĂšte – hypersĂ©mantique. 69Georges Steiner, dans le commentaire qu’il fait de la tautologie yawhique, pense que ses Ă©chos au xxe siĂšcle sont artistiques ; j’ajoute qu’ils ne peuvent que l’ĂȘtre la tautologie divine ou le divin comme tautologie ne peuvent aujourd’hui qu’émaner - en art. 70L’une des formes artistiques est musicale c’est Schoenberg, dans le MoĂŻse et Aaron. 71Schoenberg ne met pas en musique le je suis qui je suis » mais laisse MoĂŻse dĂ©cliner la liste des traits de son inaccessibilitĂ© ». Inconcevable parce qu’invisible, inconcevable parce que incommensurable, inconcevable parce que infini. 72Les voix qui sortent du buisson ardent tous les modes de voix suggĂšrent que ce n’est que par la pluralitĂ© via une perception fragmentĂ©e, que l’oreille humaine peut saisir l’unitĂ© cachĂ©e de l’auto-dĂ©signation de Dieu ». 73RĂ©pĂ©tons que le MoĂŻse et Aaron est inachevĂ© et que la partition se termine sur le cri de MoĂŻse 74 O Wort, du Wort das mir fehlt » = 75 Rien ne saurait, rien ne peut Lui donner expression. 76O mot, mot qui se dĂ©robe Ă  moi ! » mot, ou verbe »  77Inexpressif YahwĂ© ? Cela doit plaire Ă  Barthes. 78L’autre Ă©vocation est poĂ©tique puis qu’elle se trouve dans le Psaume ou contre-psaume de Celan qui, selon Steiner, en Ă©crivant 79LouĂ© sois-tu, Personne 80paraphrase la tautologie et profĂšre Je ne suis pas ce que je suis » ou Je ne suis plus ce que j’étais ». 81Quand Barthes recherche la bonne photo de la mĂšre – l’aphoto l » apostrophe de l’amer l » apostrophe –, il est seul, sa mĂšre est morte. Seul comme YahvĂ© ? selon Steiner on peut entendre dans la grande tautologie divine, l’écho assourdi d’une solitude infinie, la grammaire du spĂ©culaire dans la tautologie Ă©tant la figuration d’un esseulement ». 82La bonne Ă©manation de celle qui me laisse seul, irrĂ©mĂ©diablement, est aussi celle qui me permet de dire sa tautologie. Mam » c’est presque mĂȘme » aussi bien que m’aime ». Mais c’est mieux encore si m – a – m Ă  la place d’un ĂȘtre » et d’une identitĂ© simple, un avoir » et un rapport, ou bien une exclamation ah !. 83 Oh ! ah ! personnellement j’aime ces interjections trĂšs littĂ©raires ; il me semble que ça dĂ©raidit la syntaxe [
] un oubli du thĂ©tique, un non-contrĂŽle de la loi sujet/prĂ©dicat ; un bref sanglot ou soupir comme en musique ». 84Le dĂ©veloppement d’une tautologie ne peut s’accomplir dans le langage si ce n’est par la rĂ©pĂ©tition toujours Ă  nouveau remarquĂ©e qu’en a faite Gertrud Stein a rose is a rose is a rose ». En se relançant, la tautologie se rĂ©vĂšle infinie. 85 
 Et la littĂ©rature commence, c’est-Ă -dire un langage mystĂ©rieusement tautologique » prĂ©face Ă  Chateaubriand Vie de RancĂ©. 86 A rose is a rose is a rose
 » – On sent bien que c’est immĂ©diatement musical n’est-ce pas, Rose ? RB, Rodolphe Burger pourrait le chanter ?. La tautologie bascule dans l’alogie, dans l’exemption de sens si recherchĂ©e, si goĂ»tĂ©e par Barthes. 87Le poĂ©tique a en charge le bruissement de la langue l’affleurement du sens, l’effloresens s-e-n-s de la pivoine, de la rose en son propre nom – la rose de rien, de personne » dans Psaume, toujours. 88Comme lorsqu’on entend parler une langue Ă©trangĂšre inconnue mais pas trop lointaine, par exemple dans les films d’Oliveira, quand on entend parler portugais et qu’on ne connaĂźt que le français et l’espagnol, c’est trĂšs beau. 89Et si l’on comprend aisĂ©ment le basculement dans le poĂ©tique et le musical, il est remarquable que la tautologie ait aussi ses versions picturales par exemple chez un des maĂźtres du genre de l’art dit tautologique » Joseph Kosuth or – c’est Ă  peine croyable – cet artiste est une rĂ©fĂ©rence de Barthes
 et notamment Thing. 90La chose, dans la dĂ©finition par le dictionnaire du mot chose » montrĂ©e ou exposĂ©e en tant qu’Ɠuvre donne ce que Jean-François Lyotard appelle, Ă  propos de Kosuth, la tautologie visible et lisible » dont la forme gĂ©nĂ©rale est ceci est une phrase » oĂč la phrase devient elle-mĂȘme et une chose. 91Les choses Ă©tant ce qu’elles sont
 Fragment M mĂȘme – le fragment mĂȘme m’aime, mam 92Comment parler, comment Ă©crire quand sont exclus dĂ©finitions, nominations, stĂ©rĂ©otypes, signifiĂ©s, grands mots usĂ©s et usants, quand sont exclus articulations, continuitĂ©s, descriptions, sujets, prĂ©dicats, tous les sujets, tous les prĂ©dicats, tous les mĂ©canismes du sens, les thĂšses, les antithĂšses, la dialectique ? 93Je ne voudrais pas paraĂźtre dĂ©fendre la tautologie. Elle me lasse comme me lassent le sujet, le prĂ©dicat, la copule privĂ©e d’esprit. PlutĂŽt que la nuit c’est la nuit », ĂŽter l’ĂȘtre nuit et nuit ». 94Que reste-t-il de la langue ? Que reste-t-il Ă  la langue ? 95 Seule demeure la langue maternelle », nous dit Hannah Arendt. 96Il ne s’agit pas d’idĂ©aliser la langue maternelle. C’est plutĂŽt le maternel de toute langue qui est en jeu. 97Éric Marty note qu’il avait Ă©tĂ© frappĂ© du fait que la mĂšre parlait le barthes » – j’ajoute les barthes, plus d’une langue. Barthes aura rĂ©pĂ©tĂ© la langue maternelle, il aura dit le mĂȘme qu’elle. Dans la Chambre claire, l’amour de la langue et l’amour de la mĂšre ne font qu’un» Ă©crit Milner. 98Ça – faut-il mĂȘme le dire ? Faut-il dire le rien Ă  dire, le rien du dire ? Barthes se pose la question et rĂ©pond oui »  99 Grand paradoxe d’écriture rien ne peut se dire que rien » prĂ©face Ă  Pierre Loti AziyadĂ©. 100Avec toutes ces contraintes coincĂ©es dans la gorge, avec le sens obstruĂ© », avec rien Ă  dire, Barthes a Ă©crit tout ce qu’il a Ă©crit ; il ne fallait donc pas lui couper la gorge » ce qu’annonce Barthes Ă  ses amis avant sa trachĂ©otomie d’autant que 101 C’est dans le gosier, lieu oĂč le mĂ©tal phonique se durcit et se dĂ©coupe
que la signifiance Ă©clate, fait surgir, non l’ñme, mais la jouissance ». 102Une voix s’éteint l’impossible mĂȘme. Il est impossible que Barthes perde sa voix, mĂȘme si et justement si la voix est toujours dĂ©jĂ  morte ». Le mort ne cesse pas de nous parler, rĂ©pĂ©tant la chose mĂȘme. 103Cher Roland Barthes, Platon et Derrida ont Ă©crit une Thotologie t-h-o-t, du nom du dieu de l’écriture – Thot. 104Me dĂ©plaçant de l’Égypte vers l’Orient extrĂȘme j’aurai tentĂ© gauchement de vous dĂ©sĂ©crire une Taotologie. Cest tout ce que je n'aime pas. Moi j'aime les mecs qui ont des couilles, malheureusement il n'en a pas." En rĂ©ponse, Yann BarthĂšs s'est exprimĂ© ce vendredi matin via son compte Instagram : JournĂ©es EuropĂ©ennes du Patrimoine ChĂąteau de Gramont Visites et circuits, Patrimoine - Culture, Danse - Bal - Cabaret, Vie associativeBidache 64520Le 18/09/2022De 10h Ă  12h et de 14h Ă  17h30, visite libre du chĂąteau de Gramont avec la prĂ©sence de personnages en costumes d'Ă©poque. DĂ©monstrations de danses du Moyen Ăąge Ă  l'Ă©poque napolĂ©onienne. De 10h Ă  18h, dĂ©monstrations de combats Eastern vikings, c'est Ă  dire duels, mĂȘlĂ©es et cercles de combat. Ateliers dĂ©couverte et artisanat, dont tissage, Ă©quipement, sociĂ©tĂ©, contes et lĂ©gendes. MĂ©diation sur l'histoire des vikings en Gascogne. Toute la journĂ©e, jeux en bois sur l'esplanade, vide grenier sur la place du village. Buvette et petite restauration sur place.
Jaime, je n’aime pas: cela n’a aucune importance pour personne; cela, apparemment, n’a pas de sens. Et pourtant tout cela veut dire: mon corps n’est pas le mĂȘme que le vĂŽtre » Roland Barthes. J’aime, je n’aime pas: Et toi, qu’est-ce quetu aimes? Objectif de l’activitĂ©: Ă©crire un portrait Ă  la maniĂšre de Roland Barthes. Modulo Due. Autour. du. monde. avec le
ï»żCitation du Jour Proverbes Citations Au Hasard ThĂ©matiques Tops Top 24 Tops de la semaine Tops du mois Collections Citations Quotidiennes Connexion RĂ©cent Populaires Top 10 Tendances Login Passez en mode sombre, plus agrĂ©able pour vos yeux la nuit. Passez au mode de lumiĂšre qui est plus agrĂ©able pour vos yeux pendant la journĂ©e. 96 Vues 0 Votes par Roland Barthes dansAime, Corps, Dire, Importance, Pas, Personne, Sens, ⭐ Citations ⭐ J'aime, je n'aime pas cela n'a aucune importance pour personne ; cela apparemment n'a pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Roland Barthes J’aime, je n’aime pas cela n’a aucune importance pour personne ; cela apparemment n’a pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire mon corps n’est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Roland Barthes Qu'en pensez-vous? Laisser un commentaire © 2022 Les Plus Belles Citations Retour au sommet
Lecturepar Roland Barthes du fragment "J'aime, je n'aime pas" de Roland Barthes par Roland Barthes Entretien "Lieux et itinéraires". Entretien avec Jean-Marie Benoist et
Le Deal du moment Coffret PokĂ©mon Ultra Premium Dracaufeu 2022 en ... Voir le deal Forum des amis de la webcam de Brest * ICI ON PARLE DE TOUT ... ==> Les uns, les autres Blablatorium +6p'tite FĂ©eAdminFuciusCarolineSophieMarie10 participantsAuteurMessageRoselyneDIXMILLENAIRESujet Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1100 Vu la vitesse Ă  laquelle les messages pleuvent on se croirait Ă  Roland faut que je vous laisse, ça me dĂ©chire mais c'est comme l'anni. de Maxime aujourd'hui et pour la premiĂšre fois, il y a autant de filles que de garçons. Les garnements !_________________"Si vous pensez que l'Ă©ducation coĂ»te cher, essayez l'ignorance" Derek BOK ancien prĂ©sident de Harvard MarieClub des MilleSujet Re Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1108 Bon anniversaire MaximeRobizous de Marie de Toulouse FranckSujet Re Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1139 bon anniversaire MarieClub des MilleSujet Re Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1301 Et Tata qui ne peut plus se passer du forum, comme moi, d'ailleurs, viens nous faire un petit coucou entre deux parts de plats SophieClub des MilleSujet Re Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1304 JOYEUX ANNIVERSAIRE Ă  Maxime avec pleins de ROBIZOUS CarolineClub des MilleSujet Re Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1524 Joyeux anniversaire Maxime! RoselyneDIXMILLENAIRESujet Re Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1750 Merci Ă  tous ! quand ce sera plus calme il viendra vous remercier lui mĂȘme. LĂ  moi j'en peux plus, mais ce qu'ils sont sympas tous. Pour le moment ils se courrent aprĂšs avec des pistolets Ă  eau, les garçons contre les filles.... ouille ouille ouille. PS / Sophie c'est 11 ans ma belle qu'il a aujourd'hui et merci Ă  toi. tu comprendras que je ne peux te rĂ©pondre pour le moment_________________"Si vous pensez que l'Ă©ducation coĂ»te cher, essayez l'ignorance" Derek BOK ancien prĂ©sident de Harvard FuciusModĂ©rateurSujet Re Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1756 Heureux anniversaire, Maxime !...et tout plein de bonheur !_________________LibertĂ©,Ă©galitĂ©,choucroute ! Jean Yanne AdminAdministrateurSujet Re Roland Garros Sam 10 Juin 2006, 1816 c'est ce qui s'appelle un Admin Ă  la ramasse ....En fait, je me suis autorisĂ© une aprem de promenade, sous un beau soleil ....Donc un peu tardif. J'espĂšre que tu as bien fĂȘtĂ© l'Ă©vĂšnement !!!Aux membres merci pour tous les messages, bien rangĂ©s, pas de photos trop grandes etc, etc, donc soirĂ©e calme pour moi ...A bientĂŽt_________________Adresse mail brestcam p'tite FĂ©eClub des MilleSujet Re Roland Garros Dim 11 Juin 2006, 0129 Bon Anniversaire Maxime ! ! ! JYClub des MilleSujet Re Roland Garros Dim 11 Juin 2006, 0828 Avec retard................bon anniversaire LudgerClub des MilleSujet Re Roland Garros Dim 11 Juin 2006, 1003 Bon anniversaire, Maxime. RoselyneDIXMILLENAIRESujet Re Roland Garros Lun 12 Juin 2006, 1536 Quelques images du Vrai _________________"Si vous pensez que l'Ă©ducation coĂ»te cher, essayez l'ignorance" Derek BOK ancien prĂ©sident de Harvard RoselyneDIXMILLENAIRESujet Re Roland Garros Lun 12 Juin 2006, 1731 Bonjour Ă  tous,merci beaucoup d'avoir pensĂ© Ă  moi Et vive la BRETAGNE Maxime_________________"Si vous pensez que l'Ă©ducation coĂ»te cher, essayez l'ignorance" Derek BOK ancien prĂ©sident de Harvard AdminAdministrateurSujet Re Roland Garros Lun 12 Juin 2006, 2021 Au nom de toute la bande de joyeux forumeurs, merci Ă  Maxime d'avoir rĂ©pondu Ă  nos messages !_________________Adresse mail brestcam FranckSujet Re Roland Garros Lun 12 Juin 2006, 2028 Admin a Ă©crit Au nom de toute la bande de joyeux forumeurs, merci Ă  Maxime d'avoir rĂ©pondu Ă  nos messages ! maxime, il ne te reste plus qu'Ă  t'enregistrer. bienvenue au club si maman te laisse un peu de temps pour venir sur le forum !!!! Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Roland Garros Roland Garros Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumForum des amis de la webcam de Brest * ICI ON PARLE DE TOUT ... ==> Les uns, les autres BlablatoriumSauter vers Undernier extrait, que je trouve formidable, concernant la thĂ©orie de Barthes sur la cartographie des sentiments et de la souffrance : « La rĂ©sistance au bois n’est pas la mĂȘme selon l’endroit oĂč l’on enfonce le clou : le bois n’est pas isotrope. Moi non plus ; j’ai mes « points exquis ». La carte de ces points, moi seul la connais, et c’est d’aprĂšs elle que
Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo Insta charlottemagicmo et Portfolio "Qu'est-ce que la nourriture ? Ce n'est pas seulement une collection de produits, justiciables d'Ă©tudes statistiques et diĂ©tĂ©tiques. C'est aussi et en mĂȘme temps un systĂšme de communication, un corps d'images, un protocole d'usages, de situations et de Ă©tudier cette rĂ©alitĂ© alimentaire, Ă©largie jusqu'Ă  l'image du signe ?"Roland Barthes L'invitĂ© du jour Mathieu Messager, maĂźtre de confĂ©rences en langues et littĂ©rature Ă  l’universitĂ© de Nantes, crĂ©ateur du site L’idĂ©ologie dans l’assietteRoland Barthes casse l’idĂ©e naĂŻve qu’en s’alimentant, on nourrit une fonction. La nourriture, pour lui, est porteuse de valeurs, de diffĂ©rents signes sous-jacents qui prĂ©-dĂ©terminent les aliments
 Dans “Mythologies”, Barthes nous dit qu’il y a une idĂ©ologie dans nos assiettes, et il comprend qu'elle ne se situe pas dans le ciel des idĂ©es mais se loge de maniĂšre plus incidieuse dans des objets a priori innocents, dans la vie de tous les jours, dans les vĂȘtements que l’on porte
 elle est Ă  l’horizon du commun. “Mythologie” est un objet de combat, un texte d’une grande violence critique, il prend l’idĂ©ologie sur son propre terrain, parce que si elle porte sur notre culture matĂ©rielle, il faut alors dĂ©construire cette derniĂšre depuis les objets que l’idĂ©ologie commune Ă©voque
 Mathieu Messager "L’empire des signes", un amour du Japon"L’empire des signes" est peut-ĂȘtre le premier livre heureux de Barthes, il part d’un amour personnel pour le Japon. Barthes doute que la tempura appartienne au domaine du huileux, tant elle est lĂ©gĂšre les catĂ©gories culinaires qui sont les nĂŽtres s’évaporent sous le ciel du bonheur japonais. Aux yeux de barthes, la cuisine japonaise se dĂ©prend presque terme Ă  terme de notre systĂšme de signes les baguettes translatent du plat Ă  la bouche comme la becquĂ©e maternelle, contrairement Ă  nos fourchettes et couteaux qui agrippent et dĂ©chirent ; la cuisine japonaise se caractĂ©rise par les diffĂ©rents Ă©tats de la cruditĂ©, tandis que chez nous ce sont les diffĂ©rentes carnations de la cuisson ; nous avons une consommation infĂ©odĂ©e Ă  un ordre entrĂ©e, plat, dessert, tandis que, nous dit Barthes, c’est le fragment qui rĂšgne au Japon ; mais Ă©galement, la cuisine japonaise s'oppose Ă  la cuisine de la profondeur, occidentale, qui cache son centre la piĂšce montĂ©e cache en son coeur l’objet alimentaire, on noie sous les sauces, tandis qu’au japon on baigne les Ă©lĂ©ments dans la sauce, le plat arrive sous cloche dans le restaurant gastronomique, maintenant le secret jusqu’au dernier moment quand au Japon l'on cuisine devant vous et l'on vous donne un Ă  un les Ă©lĂ©ments... On n’est pas du tout dans la mĂȘme reprĂ©sentation des signes. Mathieu Messager Textes lus par Denis PodalydĂšs Roland Barthes, extrait de Mythologies, chapitre Cuisine ornementale, Ă©ditions du Seuil, 1957 avec une musique de Pierre-AndrĂ© Athane, On mange dehors ? Roland Barthes, extrait de L’empire des signes, chapitre L’interstice, Ă©ditions du Seuil, 1970 Sons diffusĂ©s Mix de dĂ©but d'Ă©mission avec extraits de Top Chef, Ă©mission culinaire, et extraits du film Le Marginal, de Jacques Deray 1983, avec Jean-Paul Belmondo Extrait du film L’Homme qui tua Liberty Valance, de John Ford, 1962 Roland Barthes lit un extrait de Mythologies, Le bifteck et les frites, le 17 fĂ©vrier 1959, RTF Archive de Bernadette Flament, styliste culinaire, 27 juillet 2015 Petite archive sur la tempura, dans De bouche Ă  oreille, 4 avril 1999, France Culture Lecture par Roland Barthes du fragment J'aime, je n'aime pas, le 2 novembre 1975, France Culture Archive de Roland Barthes sur la dĂ©mystification du quotidien, 20 novembre 1964, dans Morceaux choisis, France Culture Archive pub Panzani, 1969 AdĂšl van Reeth lit un extrait de Roland Barthes, RhĂ©torique de l'image, in Communication, n°4, 1964 Musique de Toto Cutugno, L’italiano Chanson de fin Sheila White, Le steak
RolandBarthes Ă©crit un Roland Barthes par lui-mĂȘme. Lui m’aime. Que dĂ©sirer d’autre – sinon le mĂȘme, le « m’aime » ? Fragment B. 12 Dans Roland Barthes par lui-mĂȘme on trouve un fragment intitulĂ© « j’aime/je n’aime pas ». Nous retrouverons plus tard le verbe « aimer » et sa dĂ©claration. Pour le moment, arrĂȘtons-nous
Le 20 janvier 1979, lors de son sixiĂšme cours au CollĂšge de France sur la prĂ©paration du roman, le philosophe et sĂ©miologue français Roland Barthes 1915-1980 enseigne les Ă©lĂ©ments qui forment le haĂŻku, ce court poĂšme trĂšs codifiĂ© d’origine japonaise. Le haĂŻku, qui a pour but de cĂ©lĂ©brer l’évanescence des choses, doit, en plus d’ĂȘtre bref, comporter un mot de saison. Roland Barthes digresse alors sur le temps-qu’il-fait, qui faute d’avoir en français un mot propre pour le dĂ©signer – contrairement Ă  l’anglais ”weather”, reste nĂ©anmoins central Ă  toute forme de sociabilitĂ©. De maniĂšre surprenante, Roland Barthes montre qu’en plus de son rĂŽle de crĂ©ateur de lien social, le temps-qu’il-fait est aussi l’un des sujets de discussion les plus intimes qui soit entre des ĂȘtres qui s’aiment. Mais il n’y a pas longtemps, vous le savez, j’étais fascinĂ© par les problĂšmes sĂ©miologiques au sens strictement structuraliste du terme et je considĂ©rais avec une certaine dĂ©sinvolture, peut-ĂȘtre un peu scientiste Ă  l’époque, le temps-qu’il-fait comme l’exemple mĂȘme de ce que Jakobson appelle le phatique, qui est une fonction du langage repĂ©rĂ©e par Jakobson et qui est tout ce qui dans la parole est destinĂ© Ă  ouvrir ou maintenir un contact entre le locuteur ou l’auditeur. Ce sont donc des mots, des expressions qui n’ont pas en rĂ©alitĂ© de sens par elles-mĂȘmes mais qui permettent de maintenir le contact. L’exemple le plus classique Ă©tant le mot “Allî” au tĂ©lĂ©phone. “Allî” ne veut rien dire mais ça maintient le contact. “AllĂŽ, allĂŽ, vous m’entendez”, etc. » Ayant tout d’une fonction phatique du langage comme dĂ©finie par Jakobson, Ă©voquer le-temps-qu’il-fait permet Ă  des gens qui ne se connaissent pas, ou qui ne supportent pas le silence ou qui ne sont pas de mĂȘme culture et cherchent un sujet commun sans risque de se dĂ©plaire, d’entrer en contact. Mais en plus de rapprocher les inconnus, Roland Barthes explique que le temps-qu’il-fait contribue aussi Ă  l’intimitĂ© de ceux qui s’aiment dĂ©jĂ  Ou, tout Ă  fait Ă  l’autre extrĂȘme, il peut s’agir de sujets qui s’aiment tellement qu’ils se le disent par la dĂ©licatesse mĂȘme de l’insignifiance, car il y a des cas oĂč seule l’insignifiance est dĂ©licate ; par exemple, on peut dire que dans une famille qui s’aime et dont les membres se retrouvent le matin, parler du temps-qu’il-fait fait partie d’une relation affective trĂšs forte. » Roland Barthes ajoute Je voudrais insister sur le fait que s’aimer beaucoup peut entraĂźner de peu se parler, de parler de choses insignifiantes. Il y a une citation de La BruyĂšre qui a Ă©tĂ© reprise de mĂ©moire par Charlus dans Proust, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Ă  propos des rapports de Mme de SĂ©vignĂ© et de sa fille, c’est une conversation gĂ©nĂ©rale dont les acteurs principaux sont Charlus et Mme de Villeparisis, et, Ă  ce moment-lĂ , Charlus rappelle que La BruyĂšre a dit dans le chapitre “Du CƒUR” des CaractĂšres mais la citation ici est Ă©courtĂ©e “Etre prĂšs des gens qu’on aime, leur parler, ne leur parler point, tout est Ă©gal.” C’est-Ă -dire c’est la mĂȘme chose de leur parler ou de ne point leur parler si on les aime. » Parler du temps-qu’il-fait est donc peut-ĂȘtre l’une des choses les plus intimes qui nous soit donnĂ©e de discuter avec l’ĂȘtre aimĂ©. Alors quand l’ĂȘtre aimĂ© vient Ă  s’absenter ou Ă  disparaĂźtre, le poids de ne pouvoir discuter du temps-qu’il-fait peut soudain se faire cruellement sentir Donc observer en commun le Temps qu’il fait, c’est prĂ©cisĂ©ment ce tout est Ă©gal du parler/ne pas parler de l’amour. [
] Par exemple, voir la premiĂšre neige dans l’annĂ©e et ne pas pouvoir lui dire “VoilĂ  la premiĂšre neige”, tout simplement, et ĂȘtre obligĂ© de garder cette neige pour soi. » Cette digression de Roland Barthes sur le temps-qu’il-fait est retranscrite dans l’édition d’Eric Marty & Nathalie LĂ©ger publiĂ© au Seuil 2015, Roland Barthes, La PrĂ©paration du roman. Cours au CollĂšge de France 1978-1979 et 1979-1980. Elle peut aussi ĂȘtre Ă©coutĂ©e, ainsi que la belle voix de Roland Barthes, sur le site d’UbuWeb. Bref j'aime la ponctuation chez Roland Barthes (c'est dans les petits dtails comme a que l'on est snob ou pas)(comme si parler de Barthes le jour de l'an ne suffisait pas). Plus srieusement, quand je lis ses oeuvres, je plisse les yeux comme si j'tais devant ces images o, force de contorsions orthoptiques, l'on finit par voir apparatre une figure en relief. Qu'est-ce que la théùtralitĂ© ? C'est le théùtre moins le texte, c'est une Ă©paisseur de signes et de sensations qui s'Ă©difient sur la scĂšne Ă  partir de l'argument Ă©crit. 0 Le femme commence lĂ  oĂč finit l'histoire. 0 J'aime, je n'aime pas cela n'a aucune importance pour personne ; cela apparemment n'a pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. 0 L'automobile est un Ă©quivalent assez exact des cathĂ©drales gothiques. 0 Pour l'Ă©crivain, la littĂ©rature est cette parole qui dit jusqu'Ă  la mort je ne commencerai pas Ă  vivre avant de savoir quel est le sens de la vie. 0 Ecrire c'est Ă©branler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte, Ă  laquelle l'Ă©crivain, par un dernier suspens, s'abstient de rĂ©pondre. La rĂ©ponse, c'est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son langage, sa libertĂ©. 0 Le fascisme, ce n'est pas d'empĂȘcher de dire, c'est d'obliger Ă  dire. 6 Le langage est une peau je frotte mon langage contre l'autre. 10 La littĂ©rature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer. 1 La Tour est une dentelle de fer. 5 Le toucher est le plus dĂ©mystificateur de tous les sens, Ă  la diffĂ©rence de la vue, qui est le plus magique. 7 Tout refus du langage est une mort. 4
Pourautant, il dit comprendre son ami et ex-collaborateur, Thibaut Roland, qui a fait le choix de rejoindre "On n'est pas des pigeons" sur la RTBF : "Il m’avait prĂ©venu de sa dĂ©cision.S’il
RolandBarthes » J’aime les chats- les pulls moelleux – les yeux bleu glacier – la salade de pissenlit au vinaigre – Claude Roy poĂšte – les desserts sous forme de fromage – le silence Editer l'article Suivre ce blog Administration Connexion + CrĂ©er mon blog. Le blog de Christophe Lamoure. cours et ateliers pour dĂ©couvrir la philosophie ou en approfondir sa bzdFI5h.
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