Animateur France Culture. Une heure de savoir autour des sciences, toutes les sciences, et sur les problĂ©matiques Ă©thiques, politiques, Ă©conomiques et sociales qui font l'actu INTERVIEW - Face Ă  des maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives comme la maladie d’Alzheimer, le rĂŽle d’aidant familial est primordial et pas toujours facile Ă  apprĂ©hender, selon le Dr Olivier de Ladoucette, psychiatre et gĂ©riatre. Alzheimer
 Ce seul nom effraie tout Ă  chacun. Il reprĂ©sente la menace de la dĂ©pendance dans sa version la plus dure. La sienne ou celle de ceux qu’on aime. Le Dr Olivier de Ladoucette*, psychiatre et gĂ©riatre attachĂ© Ă  l’hĂŽpital de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre, nous explique les leçons que cette terrifiante maladie enseigne sur l’aidance. LE FIGARO. - Pourquoi dans votre pratique ĂȘtes-vous particuliĂšrement amenĂ© Ă  rencontrer des aidants familiaux? Dr Olivier de Ladoucette. - Il faut savoir que les maladies neurovĂ©gĂ©tatives, dont bien sĂ»r Alzheimer, constituent la premiĂšre cause de dĂ©pendance en France. Et contrairement Ă  d’autres pathologies physiques, par exemple, oĂč le malade a besoin d’ĂȘtre accompagnĂ© seulement quelques heures par jour, celles-ci obligent les aidants Ă  une prĂ©sence permanente! Ils doivent, de plus, faire face Ă  l’anosognosie du malade il n’a pas conscience du mal dont il est atteint. Les accompagnants doivent donc non seulement assister aux tĂąches quotidiennes, mais en plus faire du gardiennage. Ajoutez Ă  cela les troubles du comportement comme l’agitation, le refus, l’opposition
 Et 50 % de ces malades vont vivre Ă  domicile jusqu’au bout de leur vie. C’est donc un problĂšme majeur. Quels liens avez-vous avec les aidants? En rĂ©alitĂ©, il nous faut soigner les deux partenaires de ce couple obligĂ© par la maladie. Une consultation sur trois est consacrĂ©e Ă  l’aidant seul il est celui qui peut nous donner les informations les plus prĂ©cises sur l’état du malade, et nous lui donnons des conseils. Il y a besoin d’une vĂ©ritable pĂ©dagogie de l’aidant» pour des pathologies aussi difficiles. Quand le malade est victime d’un trouble somatique comme une maladie cardio-vasculaire, les consignes adressĂ©es Ă  l’accompagnant sont assez simples, mais dans le cas de maladies affectant les fonctions cognitives, c’est beaucoup plus compliquĂ©. Une consultation sur trois est consacrĂ©e Ă  l’aidant seul il est celui qui peut nous donner les informations les plus prĂ©cises sur l’état du malade, et nous lui donnons des conseils.» Dr Olivier de Ladoucette Par exemple? L’un des enjeux les plus ardus est de canaliser l’anxiĂ©tĂ© et la confusion d’un malade qui vous rĂ©veille Ă  3 heures du matin parce qu’il doit aller au travail», ou vous demande plusieurs fois par jour quelle est cette maison dans laquelle il habite». RĂ©pĂ©ter mais c’est chez toi!» ne sert Ă  rien puisque le malade pourra vivre douloureusement la rĂ©vĂ©lation de ses dĂ©ficits et oubliera rapidement l’information qui lui aura Ă©tĂ© transmise. Cela ne sert Ă  rien non plus de remettre Ă  leur place des objets qu’il dĂ©placera sans cesse. Mieux vaut dĂ©tourner son attention vers une autre activitĂ© ou une autre pensĂ©e, avoir des stratĂ©gies de distraction. L’art de l’esquive est vraiment une force Ă  dĂ©velopper chez l’aidant. » LIRE AUSSI - Aidants familiaux 11 millions de Français accompagnent un proche Du point de vue psychologique, qu’est-ce qui est le plus difficile? La dĂ©personnalisation de celui ou celle que nous avons aimĂ©. Une dĂ©personnalisation accentuĂ©e par l’inversion des rĂŽles Ă  laquelle oblige la maladie. Devenir la fille de son pĂšre, le pĂšre de son frĂšre
 C’est trĂšs compliquĂ©. De mĂȘme, dans certains couples, madame, qui a toujours Ă©tĂ© soumise, doit soudain, Ă  cause de la maladie, prendre les dĂ©cisions pour monsieur qui, jusque-lĂ , menait la barque d’une main de fer
 Et en plus, il les refuse! Sans parler des passifs relationnels qui, Ă  l’épreuve de la maladie, refont surface cette fille, qui dĂ©testait sa mĂšre, doit, aprĂšs une vie de conflits, en prendre soin
 Les familles, dans leur ensemble, s’en trouvent dĂ©stabilisĂ©es. Les rivalitĂ©s fraternelles remontent il y en a toujours un ou une qui en fait trop» ou pas assez», avec en arriĂšre-plan des questions d’hĂ©ritage Ă  rĂ©gler. Heureusement, il y a aussi de trĂšs jolies histoires de tendresse et de solidaritĂ©s qui viennent Ă©clairer ce sombre paysage. MalgrĂ© la maladie? Oui, je pense Ă  une famille dans laquelle les enfants ne s’entendant pas trop avec leur mĂšre, dĂ©sormais malade, ce sont les petits-enfants qui se sont organisĂ©s ils ont notamment créé un blog, et un rĂ©seau entre eux s’est mis en place pour prendre en charge leur grand-mĂšre. Je pense Ă  cette dame, qui Ă©tait trĂšs heureuse d’aller passer du temps avec son mari rĂ©sident en Ehpad, car il lui rĂ©pĂ©tait sans cesse je t’aime»  Ou Ă  ce garçon qui m’a confiĂ© avoir enfin pu avoir des gestes tendres pour un pĂšre avec qui les conflits avaient Ă©tĂ© rĂ©currents
 Ainsi certaines familles se retrouvent. Peu Ă  peu, et bien sĂ»r si les conditions financiĂšres le permettent, on peut trouver une organisation optimale et allĂ©ger le quotidien, rire avec un pĂšre qui est Ă  cĂŽtĂ© de ses pompes» et oublie tout. Si l’on sait faire preuve d’humour, c’est mieux. » LIRE AUSSI - DĂ©pendance d’un proche Quand on est aidant, on l’est seul!» Quels autres conseils donnez-vous aux aidants qui vous consultent? Je crois que trois qualitĂ©s sont absolument nĂ©cessaires pour tout aidant l’empathie, la crĂ©ativitĂ© et l’humour.» Dr Olivier de Ladoucette D’abord, je leur recommande de ne pas trop chercher Ă  amĂ©liorer les fonctions cognitives du patient. Pas question de vouloir le stimuler coĂ»te que coĂ»te, par exemple. C’est Ă  l’aidant de rentrer dans l’univers du malade, et non Ă  celui-ci de s’adapter. Les personnes atteintes d’une maladie neurovĂ©gĂ©tative, notamment, vivent dans un autre espace-temps que celles qui sont en bonne santĂ©. Il peut ĂȘtre inutile, par exemple, de mentionner un rendez-vous mĂ©dical deux jours avant qu’il ait lieu, car cela aurait pour unique effet d’angoisser le malade. Je crois que trois qualitĂ©s sont absolument nĂ©cessaires pour tout aidant l’empathie, la crĂ©ativitĂ© et l’humour comme je le mentionnais plus haut. VoilĂ  donc les trois vertus indispensables si l’on veut venir Ă  bout des problĂšmes quotidiens que gĂ©nĂšre la maladie. L’empathie pour entrer dans l’univers de celui qui est malade, l’humour, certes
 Mais la crĂ©ativitĂ©, comment? Je pense au cas de ce patient qui refusait bec et ongles de s’habiller au moment de sortir
 Son entourage s’épuisait Ă  lui rĂ©pĂ©ter vingt fois de mettre son manteau. Jusqu’au jour oĂč sa femme lui dit C’est comme ça, ordre du colonel!» Elle avait fait preuve de crĂ©ativitĂ© envers son mari, un ancien militaire de carriĂšre! C’était l’argument choc Ă  trouver pour le faire acquiescer
 Et effectivement, il obĂ©it quand on lui annonce les choses de cette façon! Et vis-Ă -vis d’eux-mĂȘmes, que doivent comprendre les aidants? Il leur faut absolument prendre conscience et connaĂźtre leurs limites. Un nombre important de soignants en font trop, vraiment trop, parce que, se sentant coupables d’ĂȘtre en bonne santĂ©, ils cherchent Ă  rĂ©parer quelque chose. Mais leur exemplaritĂ© les place Ă  la merci d’une maladie qui peut indirectement les consumer eux aussi. Alors, se faire aider est indispensable dans certains cas. Aujourd’hui, la sociĂ©tĂ© commence Ă  s’organiser les services sociaux et hospitaliers, les associations
 Des options existent pour que les accompagnants soient informĂ©s, Ă©coutĂ©s, et soutenus. *Psychiatre et gĂ©riatre attachĂ© Ă  l’hĂŽpital de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre et prĂ©sident de la Fondation pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer, le Dr Olivier de Ladoucette est chargĂ© de cours Ă  l’universitĂ© Paris-V, oĂč il enseigne la psychologie du vieillissement. Il est auteur de plusieurs ouvrages dont le Nouveau Guide du bien vieillir Odile Jacob, 2011.
HOMMAGE A AURELIE)Tuée par ses parents le 02/10/2003
SoinsRecherchePrise en chargeSantĂ© publique Les missions de soins du CNRMAJ se dĂ©clinent selon 4 axes AmĂ©liorer le diagnostic et raccourcir son dĂ©lai pour proposer dĂšs que possible traitements et prise en charge adaptĂ©s AmĂ©liorer le diagnostic gĂ©nĂ©tique dans les rares formes familiales AmĂ©liorer le suivi des patients jeunes en fonction de leurs besoins tout au long de leur maladie, faire connaitre les aides aux quelles les malades ont droit, offrir un soutien psychologique au malade et Ă  son proche, aider Ă  gĂ©rer les pĂ©riodes de crises, en particulier comportementales, aider Ă  trouver un lieu d’hĂ©bergement si besoin, aider jusqu’au bout de la vie, permettre un prĂ©lĂšvement cĂ©rĂ©bral en cas de dĂ©sir de la famille pour certitude diagnostique. Favoriser l’accĂšs des malades jeunes Ă  tous les protocoles cliniques et pharmacologiques. Ensemble, on est plus fort pour faire connaitre ses besoins Constitution d’une cohorte spĂ©cifique de patients jeunes volontaires cohorte COMAJ pour dĂ©finir les spĂ©cificitĂ©s des malades jeunes et de leurs besoins . Dossier standard Examen clinique, radiologique, biologique et de laboratoire VĂ©rification clinico-pathologique du diagnostic si la patient le souhaite Encouragement des Ă©tudes en sciences humaines et sociales et mĂ©dico-Ă©conomiques que pensent les malades de moins de 60 ans de leur situation ? quelles sont leurs aspirations ? comment leurs proches vivent ils ce bouleversement familial ? Information des patients et de leur famille sur les protocoles de recherche Ă©tudes cliniques et essais pharmacologiques Identifier les gĂšnes non encore connus responsables de rares formes familiales qui permettraient d’aider Ă  chercher de nouvelles pistes thĂ©rapeutiques AmĂ©liorer les techniques d’imagerie cĂ©rĂ©brale pour favoriser un diagnostic trĂšs prĂ©coce et un meilleur suivi de l’efficacitĂ© des traitements Aider Ă  sensibiliser les partenaires aux besoin spĂ©cifiques des malades jeunes DifficultĂ©s socio-professionnelles licenciement pour faute, inaptitude au poste, familiales et financiĂšres des patients jeunes Fournir des informations aux mĂ©decins du travail et mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes qui se trouvent en premiĂšres lignes pour aider au dĂ©pistage rapide Informer les assistantes sociales des particularitĂ©s des malades jeunes Identifier dans chaque rĂ©gion dans les centres mĂ©moire de ressources et de recherches, un rĂ©fĂ©rent assistant social pour les malades jeunes DifficultĂ©s et limites au maintien Ă  domicile Troubles du comportement, violence, dangerositĂ©, possiblement aggravĂ©s par un problĂšme mĂ©dical passĂ© inaperçu ou un traitement inadaptĂ© ou raisons sociales isolement, problĂšme environnemental humain ou matĂ©riel, Ă©puisement de l’entourage, conflit ou perte d’autonomie en fin de vie Sensibiliser les unitĂ©s cognitivo- comportementales UCC Ă  accueillir les malades jeunes en cas de crise DĂ©finir les besoins en matiĂšre d’hĂ©bergement au long cours pour les malades jeunes et dĂ©finir un rĂ©fĂ©rentiel des bonnes pratiques Identifier et indiquer les problĂšmes Identifier et promouvoir des solutions Proposer de nouvelles directives de santĂ© publique
Accompagnerla Vie jusqu’au bout: le cahier de l’AIDANT, de la FAMILLE et des AMIS. Ecrit par Jeanne Garnier.PubliĂ© dans Accompagnement, Page d'accueil, Quoi de neuf, Toutes les actualitĂ©s. Les mauvaises nouvelles bousculent : le traitement dont on attendait beaucoup et qui ne marche plus, la maladie qui progresse, les repĂšres qui s’effritent, la dynamique familiale est
11 avril 2017 stockce/ Comment repĂ©rer au plus tĂŽt les premiers signes de la maladie d’Alzheimer ? Quelle prise en charge enclencher dĂšs le diagnostic pour ralentir au maximum la perte d’autonomie cognitive ? Et par quelles alternatives pourrait-on diminuer la prescription de mĂ©dicaments ? La ministre en charge de la SantĂ© rĂ©pond Ă  ces questions. Les nouvelles mesures publiĂ©es ce mardi 11 avril par Marisol Touraine viennent amĂ©liorer le dĂ©pistage, le diagnostic et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Cette maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative caractĂ©risĂ©e par une dĂ©gradation progressive et irrĂ©mĂ©diable de la mĂ©moire et des capacitĂ©s cognitives du sujet ĂągĂ©. Le fil conducteur de ces recommandations se trame autour de la place des mĂ©dicaments, des aidants et de l’accompagnement mĂ©dico-social. Dans cette lignĂ©e, la ministre en charge de la SantĂ© propose de Mieux reconnaĂźtre la place des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes dans la prĂ©vention, l’accompagnement et le parcours de soins. A compter du 1er novembre 2017, le prix des consultations visant Ă  informer les patients et Ă  dĂ©finir un traitement face Ă  une maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative sera valorisĂ© Ă  60 euros. Les mĂ©decins auront aussi la possibilitĂ© de rĂ©aliser 3 visites Ă  domicile chaque annĂ©e, tarifĂ©es 70 euros. La durĂ©e pourra ĂȘtre adaptĂ©e aux besoins de la personne, en fonction du stade de sa maladie ou des pathologies associĂ©es, de la prĂ©sence ou non d’un aidant pour l’accompagner
 » ; Sensibiliser le corps mĂ©dical au diagnostic et Ă  la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Un programme de formation, prĂ©parĂ© avec le CollĂšge de la mĂ©decine gĂ©nĂ©rale de France CMGF et dĂ©diĂ© aux maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives, sera proposĂ© aux professionnels ; Favoriser l’ouverture de 20 unitĂ©s cognitivo-comportementales supplĂ©mentaires en France dont la moitiĂ© sera effective en 2017. Des mĂ©dicaments inefficaces ? Ces dĂ©cisions corroborent le contenu du rapport Quel parcours pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer », rĂ©digĂ© par le Pr Michel Clanet. PrĂ©sident du comitĂ© de suivi du Plan maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives 2014-2019, ce dernier a Ă©tĂ© saisi par la ministre en charge de la SantĂ© suite Ă  la prise de position remarquĂ©e de la Haute autoritĂ© de SantĂ© HAS. Le 21 octobre 2016, cette derniĂšre avait en effet jugĂ© insuffisant le service mĂ©dical rendu par les mĂ©dicaments indiquĂ©s dans le traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer ». Dans la foulĂ©e s’est posĂ©e la question du maintien du remboursement de ces molĂ©cules. A cette question, Marisol Touraine a jouĂ© la carte de la prĂ©caution en s’engageant Ă  ne dĂ©rembourser aucun mĂ©dicament tant qu’il n’existerait pas de parcours de soins garantissant une prise en charge adaptĂ©e ». D’ailleurs ce n’est qu’au terme de la mise en Ɠuvre de ces mesures que la question du maintien ou non du remboursement des mĂ©dicaments aujourd’hui prescrit pourra se poser », a-t-elle confirmĂ©e. Source MinistĂšre des Affaires sociales et de la SantĂ©, le 11 avril 2017 Ecrit par Laura Bourgault - EditĂ© par Emmanuel Ducreuzet
ÉVOLUTIONDE LA MALADIE D’ALZHEIMER : LA FIN DE VIE Introduction La maladie d’Alzheimer est la plus rĂ©pandue d’un groupe important de maladies appelĂ©es « dĂ©mences ». C’est une maladie du cerveau qui se caractĂ©rise par la dĂ©tĂ©rioration des facultĂ©s cognitives (facultĂ©s intellectuelles) et de la mĂ©moire causĂ©e par la dĂ©gĂ©nĂ©rescence progressive des
1 De-mens. » Lorsque les capacitĂ©s de l’esprit, la pensĂ©e, le raisonnement, les repĂšres, la relation verbale Ă  l’autre se dĂ©litent, la personne malade entre d’emblĂ©e dans une pathologie grave, Ă©volutive et incurable. La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentĂ©es, par leurs spĂ©cificitĂ©s, mettent au dĂ©fi les familles, les soignants et la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre de trouver les rĂ©ponses humaines et matĂ©rielles permettant d’accompagner la vie des malades selon leurs besoins toujours plus importants. L’évolution mĂȘme de la pathologie, traversant des phases d’aggravation et de stabilisation, et les atteintes physiques qui sont associĂ©es aux stades Ă©voluĂ©s, nous interroge sur le concept mĂȘme de fin de vie. 2 Ce stade peut-il ĂȘtre dĂ©fini arbitrairement par un score de MMS [1], ou une Ă©chelle d’incapacitĂ©s fonctionnelles ou de pertes d’autonomie ? Doit-on s’appuyer sur l’absence de communication verbale, l’impossibilitĂ© de reconnaĂźtre ses proches ou la grabatisation ? L’évolution de la maladie, extrĂȘmement variable en fonction de chaque personne malade, de chaque environnement humain et matĂ©riel, et qui peut progresser encore durant plusieurs annĂ©es en un long mourir », ne permet pas une dĂ©finition de la fin de vie » qui puisse ĂȘtre consensuelle pour les familles comme pour les professionnels du soin. Lorsqu’une vie n’en finit pas de finir3 Lorsque nous Ă©voquons la fin de vie », est-ce de la phase terminale, agonique, dont nous parlons ? En Ă©tablissement d’accueil de longue durĂ©e, il n’est pas rare de voir des malades ayant perdu la capacitĂ© de manger, vivre pendant 1 Ă  3 ans et la survenance de fausses routes n’est certainement pas prĂ©dictive d’un dĂ©cĂšs dans un laps de temps bien dĂ©terminĂ©. 4 Lorsqu’une vie finit trĂšs lentement et n’en finit pas de finir, quels soins de bien-ĂȘtre sommes-nous en mesure d’apporter, s’interrogent les soignants ? Quel amour, quelle relation rĂ©ciproque pouvons-nous encore vivre, s’interrogent les familles ? D’autant que de nombreux tĂ©moignages montrent que des personnes malades mĂ©dicalement en fin de vie » peuvent en quelque sorte reporter » leur dĂ©cĂšs parce qu’elles sont dans l’attente de quelque chose, l’anniversaire d’un Ă©vĂ©nement important de leur vie par exemple, ou de quelqu’un, un fils vivant au loin. Au-delĂ  de la prĂ©sence d’escarres, au-delĂ  des paramĂštres biologiques, il est des patients qui attendent quelque chose et dĂ©jouent » ainsi les plus savants pronostics. 5 Aujourd’hui, en Ă©tablissement d’accueil, 60 % des personnes reçues prĂ©sentent Ă  l’entrĂ©e un MMS impossible Ă  rĂ©aliser tant ces capacitĂ©s sont trop faibles, et pourtant leur durĂ©e moyenne de vie dans la structure d’accueil est d’environ deux ans. Un quart seulement des rĂ©sidents dĂ©cĂšdent dans l’annĂ©e suivant leur admission. Trois rĂ©sidents sur quatre meurent dans l’établissement et surtout, 85 % des dĂ©cĂšs interviennent la nuit avec la seule prĂ©sence d’une aide-soignante qui n’est pas armĂ©e dans ses compĂ©tences et sa solitude pour faire face aux situations dĂ©licates. En d’autres termes, les personnes proches de leur mort sont accompagnĂ©es par les personnels les moins bien formĂ©s et qui, relativement Ă  leurs compĂ©tences, ont une charge de travail Ă©norme, le plus souvent une aide-soignante et une auxiliaire de vie pour plus de 80 rĂ©sidents. Une communication verbale gravement compromise6 La mort proche, dans la maladie d’Alzheimer, soulĂšve quantitĂ© d’enjeux de communication car il n’est le plus souvent pas possible de se dire au revoir de la façon dont on l’aurait souhaitĂ©. 7 Il n’est pas rare que des soignants accompagnent un malade pendant des annĂ©es. Et s’il est bien normal de centrer la rĂ©flexion sur la souffrance intime des familles, il n’est pas possible d’en oublier celle des soignants, et en premier lieu celle des soignants en institution, qui partagent la vie des personnes accueillies pendant de nombreux mois, voire annĂ©es. Lorsque la condition physique de la personne malade devient trop difficile, les soignants le ressentent trĂšs directement parce que ce sont eux, et non le mĂ©decin, qui touchent ce corps terriblement amaigri et recroquevillĂ©, le lavent, le changent de position, plusieurs fois par jour. Comment peuvent-ils soutenir la dĂ©tresse des familles, les accompagner, les aider Ă  comprendre et endurer cette longue fin de vie » propre Ă  la maladie d’Alzheimer, alors qu’ils sont confrontĂ©s eux-mĂȘmes chaque jour Ă  ces atteintes de la communication dans l’intimitĂ© d’un corps nu ? 8 Et c’est le mĂȘme dĂ©fi de la communication malgrĂ© tout » pour les bĂ©nĂ©voles d’accompagnement dans les hĂŽpitaux et institutions d’accueil. Si eux n’entrent pas dans l’intimitĂ© du corps, ils reçoivent bien souvent ces fulgurances de la prĂ©sence d’un esprit toujours vivant, qui pendant quelques minutes, quelques secondes parfois, dit, crie sa vĂ©ritĂ©. 9 Si nous parvenons Ă  mettre du sens dans l’accompagnement de la fin de la vie, une personne malade en apparence absente, figĂ©e sur son lit, peut aussi devenir un facteur de rĂ©conciliation ou d’évolution pour chacun, Ă  condition que sa douleur physique soit apaisĂ©e. La mort cachĂ©e10 Mais comment se prĂ©parer Ă  cette rencontre » si particuliĂšre lorsque, dans une incohĂ©rence fondamentale, les EHPAD [2] ne parlent pas de la mort avec les rĂ©sidents et leur famille, et obĂ©issent aux lois d’une sociĂ©tĂ© qui ne veut pas voir la mort l’institution n’a le droit de ne parler que d’ateliers de stimulation, d’animations et de sorties ! Or, le projet des Ă©tablissements est bien, le plus souvent, d’accompagner les malades jusqu’au bout de leur existence, mais ils ne s’autorisent pas Ă  l’écrire dans leur livret d’accueil
 pour ne pas effrayer ! 11 Tous, nous participons plus ou moins Ă  cette opĂ©ration de camouflage » nous-mĂȘmes, comme bĂ©nĂ©voles associatifs, nous prĂ©sentons aux familles rĂ©ticentes Ă  l’idĂ©e d’une entrĂ©e en institution de leur proche malade, une vision positive, presque joyeuse, de tout ce que le malade va pouvoir faire dans son nouveau lieu de vie. Dans une incohĂ©rence totale par rapport Ă  ce que nous savons parce que nous l’avons dĂ©jĂ  vĂ©cu, nous participons Ă  ce mensonge par omission » et faisons semblant de croire et de faire croire que la maladie va cesser magiquement d’imposer sa nature inexorablement Ă©volutive. Il s’agit alors de nier tout simplement notre condition de mortels. La perte du sens12 Ce n’est pas parce que l’on Ă©prouve un sentiment d’impuissance que l’on est impuissant. Mais confrontĂ© Ă  son apparente impuissance, il n’est pas rare d’entendre Je ne supporte plus de le voir comme ça, je veux que cela s’arrĂȘte et tout de suite » ou Combien de temps cela va encore durer ? » dans la bouche d’un proche, conjoint ou enfant, dĂ©semparĂ© par une situation qui n’a plus de sens Ă  ses yeux. 13 Par dĂ©finition, un patient souffrant d’une maladie de type Alzheimer Ă  un stade trĂšs Ă©voluĂ© n’est demandeur de rien, au sens d’une demande ou d’un consentement Ă©clairĂ©s. Pourtant, continuer toujours Ă  poser des questions aux malades, sans attendre nĂ©cessairement une rĂ©ponse, relĂšve d’un engagement rĂ©el pour le respect de ses droits et de la dignitĂ© que nous lui reconnaissons. 14 On peut ainsi parler de valeur pĂ©dagogique » pour le professionnel, car en continuant Ă  demander Ă  haute voix quelque chose Ă  une personne qui ne parle plus de façon intelligible, il manifeste ainsi une prĂ©sence, sa prĂ©sence. Cette dĂ©marche a une valeur d’exemple pour tout le personnel ainsi que pour les proches. 15 Mais dans la rĂ©alitĂ©, l’initiative d’une demande de mort anticipĂ©e vient forcĂ©ment de l’entourage ou des Ă©quipes de soins et d’accompagnement. L’argumentation d’une demande de mort anticipĂ©e n’est presque jamais la douleur physique du malade. Ce qui est invoquĂ© relĂšve toujours de l’usage du mot dignitĂ© » ou du non-sens. Car il existe parmi les proches, une pluralitĂ© des reprĂ©sentations de la maladie d’Alzheimer. Certains se dĂ©tacheront, d’autres entreront dans une sorte de relation fusionnelle avec le malade, d’autant plus fortement que sa conscience semblera l’abandonner, que son extrĂȘme vulnĂ©rabilitĂ© deviendra Ă©vidente. Nous sommes face Ă  une affection qui implique, pendant en moyenne dix annĂ©es, une succession d’annonces de pertes, jusqu’au dĂ©cĂšs Pour nous, il est dĂ©jĂ  mort quand il a perdu la tĂȘte » dira l’un, et l’autre Ă  l’inverse Je ne veux pas que ma maman meure ». 16 D’autant que si l’évolution de ces maladies peut ĂȘtre progressive, et mĂȘme lentement progressive, la survenue de complications de santĂ© physique peut modifier le cours naturel de la maladie, pour projeter brutalement la personne malade et ses proches dans une situation de fin de vie. Les complications pulmonaires infectieuses d’inhalation en raison des troubles de la dĂ©glutition, les escarres sĂ©vĂšres sans aucune Ă©volution favorable liĂ©es Ă  la dĂ©nutrition et Ă  l’immobilisation, l’arrĂȘt nĂ©cessaire d’une alimentation orale imposĂ©e par l’aggravation des troubles de la dĂ©glutition, ou plus simplement une chute avec fracture, toutes les pathologies sur-ajoutĂ©es entraĂźnent la personne malade dans une spirale d’aggravation globale accĂ©lĂ©rĂ©e, propulsant brutalement proches et professionnels dans une perspective de mort annoncĂ©e. Dans les derniĂšres heures de la vie17 Il est difficile de refuser Ă  une famille qui le souhaite, de rester aux cĂŽtĂ©s de l’ĂȘtre aimĂ© au moment de son dĂ©cĂšs. NĂ©anmoins, la plupart du temps les professionnels des Ă©tablissements poussent les proches Ă  rentrer chez eux le soir, les rassurant d’un Je vous promets, s’il se passe quoi que ce soit, je vous appelle
 ». Mais lorsque le tĂ©lĂ©phone sonne au petit matin, c’est presque toujours pour annoncer le dĂ©cĂšs accompli. S’il est comprĂ©hensible d’admettre que les professionnels ne se sentent pas Ă  l’aise en prĂ©sence des proches lorsque le temps des derniĂšres heures arrive, ils doivent aussi savoir combien il est terriblement douloureux pour de nombreuses familles de ne pas avoir Ă©tĂ© lĂ  pour lui tenir la main », avec ce regret qui les tenaillera si longtemps Elle est morte toute seule »  Et les paroles apaisantes comme J’étais lĂ , elle est morte paisiblement » qu’offre souvent l’infirmiĂšre ou l’aide-soignante, ne changeront rien Ă  ce regret inoubliable JE n’étais pas lĂ  pour lui tenir la main ». 18 C’est donc avant tout affaire de juste Ă©quilibre, en tenant compte des aspects positifs et nĂ©gatifs de chaque situation particuliĂšre, qu’il faut essayer de trouver ensemble la rĂ©ponse la plus adaptĂ©e, sans dogmatisme, pour favoriser autant que possible et s’ils le souhaitent, la prĂ©sence des proches aimants au moment de l’adieu. 19 Car les membres de la famille qui manifestent le dĂ©sir d’abrĂ©ger les souffrances » du malade sont parfois les mĂȘmes qui, dans les toutes derniĂšres heures de la vie de leur parent, refusent absolument la perspective de cette mort imminente. Des discours extrĂȘmes sont alors tenus par des personnes Ă  bout, submergĂ©es par la violence de la maladie longue et inexorable qui noie autant ceux qui souhaitent en finir que ceux qui refusent la mort de leur proche aimĂ©. L’échange toujours possible20 Le renoncement est contagieux ». Les proches d’une personne en institution ou hospitalisĂ©e savent aussi le lire dans les yeux de personnels dĂ©motivĂ©s. La tentation du renoncement est souvent trĂšs partagĂ©e. Elle nous affecte tous, Ă  un moment ou Ă  un autre, lorsque nous sommes confrontĂ©s Ă  trop d’adversitĂ©. 21 Dans notre sociĂ©tĂ© aujourd’hui, les ĂȘtres vieux et malades sont de plus en plus exposĂ©s au danger de croiser le renoncement des autres Ă  la fin de leur chemin, mĂȘme s’ils n’ont pas eux-mĂȘmes envie de renoncer. Et pourtant, tous ceux qui ont accompagnĂ© des malades dans la derniĂšre phase de leur vie ont vĂ©cu des temps inattendus de relations verbales extraordinaires. Leurs durĂ©es ne sont que de quelques minutes ou mĂȘme secondes, pourtant dans ce laps de temps il n’est plus question d’abolition de la conscience. À quelques heures de la mort, le cerveau n’est subitement plus dĂ©truit » comme on nous le dit si souvent dans ces maladies neurologiques Ă©volutives la rĂ©ciprocitĂ© de la relation surgit Ă  nouveau. Nous sommes nombreux, familles et professionnels, Ă  avoir vĂ©cu de telles expĂ©riences et nous pouvons en tĂ©moigner. À un moment totalement inattendu, Ă  nos paroles restĂ©es sans rĂ©ponse depuis si longtemps, les mots surgissent, clairs, totalement comprĂ©hensibles et surtout parfaitement appropriĂ©s. Quand doit-on accepter de renoncer Ă  l’espoir d’une telle manifestation intense du lien prĂ©servĂ© et de la vie ? Quand est-on prĂȘt Ă  condamner tout surgissement de quelques minutes d’étincelles d’une prĂ©sence intacte ? Au nom de quoi estimer qu’un tel surgissement ne peut plus se reproduire ? Les professionnels du soin comme les familles doivent ĂȘtre convaincus de la totale impossibilitĂ© de sa manifestation pour tirer un trait dessus. Toujours est-il qu’aprĂšs avoir eu le privilĂšge d’éprouver une telle expĂ©rience, on vit dans l’espoir qu’elle se reproduise. J’avais encore tant de choses Ă  lui dire22 À titre trĂšs personnel, je puis dire que j’ai traversĂ© une expĂ©rience significative » d’une grande violence. C’était il y a 27 ans. J’accompagnais en mĂȘme temps dans deux hĂŽpitaux diffĂ©rents ma mĂšre, malade jeune » en fin de vie, son pauvre corps dĂ©charnĂ©, recroquevillĂ©, transformĂ© par la succession de toutes les Ă©tapes de la maladie d’Alzheimer, et mon pĂšre venant d’ĂȘtre opĂ©rĂ© d’un cancer. Mais une prĂ©sence si diffĂ©rente dans les longues heures que je passais chaque jour auprĂšs de chacun d’eux. 23 Mon pĂšre Ă©tait toujours pourvu de sa raison, de sa personnalitĂ©. Nous pouvions parler de tout, Ă©changer nos sentiments, revivre ensemble certains Ă©vĂ©nements de nos vies. Il Ă©tait encore et toujours, mĂȘme diminuĂ© par sa condition de malade, un homme debout ». Pourtant, chaque jour, il s’affaiblissait, taraudĂ© par l’inquiĂ©tude de ce que devenait maman, et ses questions sur elle Ă©taient incessantes. J’avais ainsi l’atroce sentiment que de loin, elle l’entraĂźnait avec elle vers la mort. 24 Quand j’étais au chevet de ma mĂšre, je suppliais le Ciel de la reprendre. Personne ne pouvait plus rien faire pour elle. Je n’en pouvais plus de partager mes forces entre mes deux parents. Ma mĂšre s’était comme dissoute dans la maladie d’Alzheimer. Elle Ă©tait irrĂ©mĂ©diablement une femme couchĂ©e ». ÉcartelĂ©e entre mes parents, j’ai souhaitĂ© chaque jour que ma mĂšre s’en aille, j’ai espĂ©rĂ© sa mort pour qu’enfin je puisse me battre pour sauver celui qui pouvait encore guĂ©rir. Mais un petit matin c’est d’abord la main de mon pĂšre qui est devenue froide. Il restait Ă  ma mĂšre seulement huit semaines Ă  vivre, mais sa main Ă  elle restait encore chaque jour si chaude dans la mienne. AprĂšs le dĂ©cĂšs de mon pĂšre, je n’ai plus une seule fois souhaitĂ© que ma mĂšre disparaisse. J’avais encore tant de choses Ă  lui dire, en tenant sa main et en la regardant dans les yeux, mĂȘme si elle ne m’a rĂ©pondu qu’une seule fois un foudroyant Je t’aime » Ă  mes propres mots d’amour. Notes [1] Mini Mental Status, test global d’évaluation des fonctions cognitives, utile au dĂ©pistage et Ă  l’évaluation de la maladie d’Alzheimer, et sur lequel est basĂ©e la dĂ©finition de dĂ©mence lĂ©gĂšre, modĂ©rĂ©e ou sĂ©vĂšre. [2] Établissement d’hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes.
Alzheimer Histoires de loyautĂ©. SANTÉ - Au cƓur de la maladie d'Alzheimer, sur le long chemin des rencontres partagĂ©es avec le
Cet article date de plus de cinq ans. Pendant huit ans, Judith Abitbol a filmĂ© dans un petit village italien, Ede Bartolozzi, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Sa fille Paola l’accompagnera jusqu’au bout. La rĂ©alisatrice signe dans "Vivere" un portrait d'une tendresse absolue sur l'amour filial. Article rĂ©digĂ© par PubliĂ© le 20/01/2017 1450 Temps de lecture 1 min. Judith Abitbol, a filmĂ© les huit derniĂšres annĂ©es de la vie d’Ede, qui petit Ă  petit perd ses repĂšres. La camĂ©ra se concentre sur le village de l'octogĂ©naire, oĂč elle a vĂ©cu toute sa vie, Ă  Modigliana, en Emilie-Romagne, au nord de l’Italie. Paola vient rĂ©guliĂšrement voir sa mĂšre en Italie mais elle ne reste jamais trĂšs longtemps. Elle semble trĂšs occupĂ©e par ses activitĂ©s professionnelles entre Paris et Los Angeles. Pourtant les deux femmes s’aiment d’un amour incommensurable. C’est ce lien filial si particulier que la rĂ©alisatrice filme avec brio. Elle s’attarde sur les Ă©treintes et les regards complices de la mĂšre et la fille sans jamais tomber dans l’obscĂ©nitĂ©. VIVERE film annonce officiel / Norte distribution / sortie nationale 18 janvier 2017 from Judith Abitbol on Vimeo. "L’obscĂ©nitĂ© pour moi se tient dans l’ignorance ou l’inconscience. Quand je filmais Ede, je me tenais Ă  une distance qui s’était installĂ©e naturellement entre nous, celle d’une affection immense et respectueuse. Sauf dans les plans oĂč on la voit s’approcher de moi pour me parler ou m’embrasser, ne tenant aucun compte de ma camĂ©ra. Je ne la filmais pas Ă  moins de deux mĂštres", explique la rĂ©alisatrice Judith Abitbol. Encore trĂšs indĂ©pendante au dĂ©but du documentaire, Ede devra abandonner sa voiture car elle a peur de faire un autre malaise au volant. La maladie dessine sur son corps et dans sa tĂȘte des marques indĂ©lĂ©biles. Sa mĂ©moire s'Ă©corche, elle ne retrouve plus ses mots et elle ne veut se nourrir qu'avec des choses sucrĂ©es. Au fils des annĂ©es, ses douleurs Ă  la tĂȘte se font de plus en plus intenses, et la dĂ©gĂ©nĂ©rescence gagne du terrain. La vieille dame se verra contrainte d’aller en maison de retraite oĂč elle garde pourtant le sourire et la joie de vivre. Les sĂ©jours de Paola chez sa mĂšre deviennent plus longs et plus frĂ©quents. La petite voyageuse, comme Ede l’appelle avec beaucoup de tendresse, restera son repĂšre immuable. Prolongez votre lecture autour de ce sujet tout l'univers Maladie
Celan’exclut pas les moments de tristesse, de dĂ©couragement, les «à quoi bon?», mais travailler dans les soins palliatifs m’a offert des moments inouĂŻs. La clĂ©, pour moi, est de savoir se fixer des objectifs raisonnables et de s’y consacrer pleinement, sans jamais oublier que la vie reste de la vie jusqu’au bout. _____

PubliĂ© le 6 avr. 2022 Ă  1856Mis Ă  jour le 7 avr. 2022 Ă  713Mettre au point le premier traitement au monde contre la maladie d'Alzheimer, trĂšs courante mais aujourd'hui incurable, telle est l'ambition de la biotech anglaise Neuro-Bio, issue de l'universitĂ© d'Oxford. C'est dans ce but qu'elle a Ă©tĂ© créée en 2013, et ce n'est plus tout Ă  fait un rĂȘve pour cette start-up de huit des tests in vitro, puis ex vivo sur des cerveaux humains post mortem, les tests in vivo sur animaux vivants du traitement dĂ©veloppĂ© par Neuro-Bio ont donnĂ© des rĂ©sultats probants, qui ont Ă©tĂ© publiĂ©s mercredi.

\n \n \nalzheimer jusqu au bout de la vie
jusquau bout, soutiendront la qualitĂ© de vie, sans faire disparaĂźtre la personne derriĂšre sa maladie ? Car Ă  ce niveau, il est grand temps de privilĂ©gier un autre regard sur la maladie d’Alzheimer Alzheimer: que faut-il savoir ? La maladie d’Alzheimer fait partie de ces troubles dont l’évocation du nom, Ă  lui-seul, fait souvent trembler. De nombreuses images trĂšs
La pension d’invaliditĂ© a pour objet de compenser une perte de salaire rĂ©sultant de l’incapacitĂ© de travail due Ă  la maladie de l’assurĂ© quand l’assurĂ© prĂ©sente une invaliditĂ© rĂ©duisant d’au moins les 2/3 de sa capacitĂ© de travail ou de gain. Cette invaliditĂ© peut ĂȘtre d’origine professionnelle ou non. Le mĂ©decin conseil de la sĂ©curitĂ© sociale Ă©value le taux d’incapacitĂ© lors des visites de contrĂŽle prĂ©vues tous les six mois. Cette pension sera calculĂ©e sur les dix meilleures annĂ©es de travail et son montant va varier en fonction du taux d’invaliditĂ©. Il existe 3 catĂ©gories 1Ăšre catĂ©gorie Être capable d’exercer une activitĂ© professionnelle. La pension correspond Ă  30 % du salaire moyen. Elle pourra se cumuler avec un revenu d’activitĂ© Ă  temps partiel. 2Ăšme catĂ©gorie Être dans l’incapacitĂ© d’exercer une activitĂ© professionnelle. La pension cor­respond Ă  50 % du salaire moyen. 3Ăšme catĂ©gorie Être dans l’incapacitĂ© d’exercer une activitĂ© professionnelle et dans l’obligation d’avoir recours Ă  l’assistance d’une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie quotidienne. La pension cor­respond Ă  50 % du salaire moyen assorti d’une Majoration forfaitaire pour Tierce Personne MTP, non soumise Ă  ressources. L’auxiliaire de vie pourra accompagner la personne handicapĂ©e pour tous les actes de la vie quotidienne surveillance, toilette, aide au repas
. La MTP est non imposable sur le revenu. À la date de dĂ©part Ă  la retraite, la pen­sion d’invaliditĂ© se transforme en pension de retraite pour inaptitude et le droit Ă  majoration tierce personne est maintenu. Si elle n’est pas encore attribuĂ©e pour des raisons mĂ©dicales avant 60 ans, la majoration peut ĂȘtre demandĂ©e jusqu’à 65 ans. Conditions Pour percevoir une pension d’invaliditĂ©, plusieurs conditions doivent ĂȘtre remplies La personne doit disposer d’une incapacitĂ© de travail d’au moins 2/3 ; Le bĂ©nĂ©ficiaire doit avoir Ă©tĂ© affiliĂ© Ă  la SĂ©curitĂ© Sociale depuis 12 mois Ă  partir du 1er jour du mois suivant l’arrĂȘt de travail, ou de la constatation de l’invaliditĂ© ; L’assurĂ© doit aussi Soit avoir cotisĂ© sur la base d’une remuneration au moins Ă©gale Ă  2030 fois le salaire minimum horaire au cours des 12 derniers mois prĂ©cĂšdant l’arrĂȘt de travail ; Soit avoir travaillĂ© au minimum 600 heures au cours des 12 derniers mois prĂ©cĂšdant l’arrĂȘt de travail. DĂ©marche L’assurĂ© qui remplit les conditions d’attribution de la pension d’invaliditĂ© peut en faire la demande si sa Caisse Primaire d’Assurance Maladie ne la lui propose pas. La CPAM peut notamment attribuer la pension d’invaliditĂ© au bout de trois ans d’indemnitĂ©s journaliĂšres. Une fois l’accord de la CPAM reçu, la pension est versĂ©e tous les mois Ă  terme Ă©chu. En revanche, une fois l’ñge lĂ©gal de la retraite atteint, la pension d’invaliditĂ© est remplacĂ©e par la pension de retraite.
LeCercle VulnĂ©rabilitĂ©s et SociĂ©tĂ© vous invite Ă  consulter sa note « Etre soi jusqu’au bout de la vie en Ă©tablissement et Ă  domicile. Les seniors LGBT+, Ă©claireurs d’une rĂ©volution de l’intime », co-construite avec Adef RĂ©sidences, Aegide-Domitys, l’ArmĂ©e du Salut, France Alzheimer, la Croix-Rouge Française, la Fondation Partage et Vie et la Fondation Korian. Cette note
On ne meurt pas qu’en unitĂ©s de soins palliatifs. Il ne saurait ĂȘtre question ici de hiĂ©rarchiser la souffrance et la gravitĂ© de la maladie, encore moins de quantifier le malheur. Mais il nous faut savoir qu’aujourd’hui, dans notre pays, des milliers d’hommes et de femmes meurent dans l’absence totale de soins qualifiĂ©s, des milliers de proches vivent pendant des jours et mĂȘme des semaines la fin terrible d’un ĂȘtre aimĂ©, accompagnĂ©, aidĂ©, soignĂ© pendant des annĂ©es, tout simplement parce que dans les EHPAD Ă©tablissement d’hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes il n’y a aucune continuitĂ© des soins, aucune infirmiĂšre de nuit, aucun mĂ©decin d’astreinte, aucune compĂ©tence dans l’accompagnement des proches. Ces personnes en fin de vie souffrent de la triple peine approcher du terme de leur vie, ĂȘtre dĂ©mentes et ĂȘtre vieilles. Dans mon seul dĂ©partement de Seine-Saint-Denis, l’équipe chargĂ©e de faire l’état des lieux des soins palliatifs pour le Dr RĂ©gis Aubry, PrĂ©sident du ComitĂ© de suivi du dĂ©veloppement des soins palliatifs au ministĂšre de la SantĂ©, Ă©value Ă  150 personnes par an relevant d’un accompagnement en soins palliatifs dans les 50 EHPAD du 93. Seulement 3 personnes ont pu concrĂštement bĂ©nĂ©ficier de la compĂ©tence d’un rĂ©seau de soins palliatifs. Je ne suis pas naĂŻve, et je sais bien que tous les proches ne sont pas obligatoirement des aimants ». Certains ne sont que comme bien d’autres, y compris des professionnels soignants ou n’importe quel autre professionnel, intĂ©ressĂ©s ou indiffĂ©rents. Mais parfois s’ils apparaissent ainsi aux yeux des autres, durs ou mĂȘme mĂ©chants, c’est peut-ĂȘtre qu’ils portent en eux des blessures conjugales ou filiales, insurmontables. Ma premiĂšre demande aux professionnels serait de ne jamais juger les longues histoires de vie sont pleines de nombreuses joies et peines, de belles aventures et parfois d’horreurs terribles
 Je parle ici pour ces centaines de milliers d’ aidants aimants » de ces personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie neurologique dĂ©gĂ©nĂ©rative apparentĂ©e ; celles et ceux qui restent Ă  leur cĂŽtĂ© jusqu’au terme de leur vie, celles et ceux que je rencontre chaque jour, celle que j’ai Ă©tĂ© il y a plus de 22 ans. Les professionnels du soin, obligatoirement confrontĂ©s Ă  un moment ou Ă  un autre Ă  la fin de vie d’un patient, doivent mesurer qu’aujourd’hui, pour le plus grand nombre d’entre nous dans notre pays, nous n’avons jamais rencontrĂ© la mort autrement qu’à la tĂ©lĂ©vision ou au cinĂ©ma. La mort y est mise en scĂšne, abstraite, irrĂ©elle. Ces proches aimants se retrouvent confrontĂ©s aux symptĂŽmes de fin de vie alors mĂȘme que leur long accompagnement, pendant 8, 10 ans et parfois bien plus, a laminĂ© leurs Ă©nergies de vie dans l’épuisement quotidien, a Ă©touffĂ© leurs forces d’amour dans l’échec quotidien d’une maladie inexorablement Ă©volutive. Comment alors, dans leur solitude, sans accompagnement compĂ©tent, peuvent ils penser autre chose que Mon Dieu, faites que ça s’arrĂȘte dĂ©livrez le, dĂ©livrez la, dĂ©livrez moi
 » ? Il y a bien longtemps maintenant, j’ai Ă©tĂ© ce proche aimant, accompagnant en mĂȘme temps, jusqu’au terme de leur vie, mon pĂšre des suites d’une opĂ©ration de cancer, ma mĂšre Ă  la fin d’une longue Ă©volution d’une maladie d’Alzheimer. Ils Ă©taient dans deux hĂŽpitaux diffĂ©rents et depuis des mois, je ressentais cette pĂ©nible impression que ma mĂšre, dans les pertes inexorables de sa maladie, prenant littĂ©ralement mon pĂšre par la main pour l’entraĂźner avec elle vers la mort. Je partageais mes journĂ©es entre eux deux, allant d’un hĂŽpital Ă  l’autre, espĂ©rant toujours pour mon pĂšre, aprĂšs tout on peut survivre Ă  un cancer, dĂ©sespĂ©rant chaque jour un peu plus pour ma mĂšre qui semblait dĂ©jĂ  si loin, muette et inerte. Un jour, au petit matin, la main de mon pĂšre est devenue froide dans la mienne. Je touchais » la mort pour la premiĂšre fois de ma vie. Je me suis prĂ©cipitĂ©e dans l’autre hĂŽpital auprĂšs de ma mĂšre ; j’étais en colĂšre, rĂ©voltĂ©e. Dans le silence j’ai criĂ© mais pourquoi toi, es-tu encore vivante ? »  et j’ai touchĂ© sa main. Elle Ă©tait douce et chaude, tout Ă©tait encore possible entre nous, elle savait mon chagrin, nos yeux se parlaient, et je me suis sentie apaisĂ©e. Nos mains se sont ainsi touchĂ©es, nos yeux se sont encore parlĂ©s pendant 8 semaines avant que l’irrĂ©versible sĂ©paration ne se produise encore. Prenons garde ! Comme le disait le dĂ©putĂ© des Yvelines Jean-FrĂ©dĂ©ric Poisson Nous devons inventer la rĂ©ponse sociale Ă  la dĂ©tresse de la fin de vie, sinon la pression sociale pour l’euthanasie sera impossible Ă  contenir. » Prenons garde les premiers Ă  souhaiter une loi sur la barbarie civilisĂ©e » comme l’appelle Jean Leonetti, seront ces centaines de milliers de proches aimants qui demandent dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă  ĂȘtre reconnus, accompagnĂ©s dans leurs doutes et leurs craintes, leurs rĂ©voltes et leurs attentes contradictoires. Ils seront les premiers Ă  vouloir une telle loi, pour ne pas imposer Ă  leurs enfants ce qu’eux-mĂȘmes auront vĂ©cu. Nous avons besoin avant tout d’avoir confiance confiance dans la formation, la compĂ©tence, la dĂ©ontologie et l’éthique des professionnels soignants. Savoir que nous n’avons rien Ă  craindre, ni dans l’excĂšs ni dans l’abandon. Savoir que mĂȘme si mes forces d’amour m’abandonnent, il y aura toujours un soignant pour offrir sa main Ă  celui, Ă  celle que j’aime, et l’aider Ă  accomplir sa vie jusqu’à son terme. Aucune loi ne peut Ă©dicter la confiance, encore moins la remplacer. m2Yn.
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