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 Nous tentons seulement de recontextualiser sa pensĂ©e. Jean-Jacques Rousseau a Ă©crit son Discours sur l’origine et les fondements des inĂ©galitĂ©s parmi les hommes en rĂ©ponse Ă  un appel de l’AcadĂ©mie de Dijon. Il fut reçu parmi dix livres et sa lecture n’a pas dĂ©clenchĂ© de passion intellectuelle immĂ©diate, hormis de la part de l’Eglise catholique, qui l’a fermement dĂ©noncĂ©. Alors, comment expliquer une telle postĂ©ritĂ© en tant que matĂ©riau historique ? Rousseau lui-mĂȘme dit bien qu’il ne s’agit pas d’une histoire objective, mais d’un essai, d’une proposition de grille de lecture pour ouvrir un dĂ©bat. Or, des penseurs comme Jared Diamond ou Francis Fukuyama et, plus prĂšs de nous, Yuval Noah Harari, le citent encore comme une source majeure et juste. C’est un vĂ©ritable problĂšme, scientifiquement. Steven Pinker, lui, s’inspire de Hobbes plutĂŽt que de Rousseau, mais le rĂ©sultat est tout aussi biaisé  Il y a beaucoup d’informations et de dĂ©monstrations dans les livres des auteurs prĂ©citĂ©s qui donnent l’illusion d’une forme scientificitĂ©. Mais les fondations initiales sur lesquelles reposent leurs ouvrages sont souvent erronĂ©es et reposent sur des raccourcis grossiers du type avant l’invention de l’agriculture, le monde Ă©tait anarchique ». Ceci pour vous mettre en garde si vous voulez aller vers l’égalitĂ©, vous devez abandonner le monde civilisĂ© pour remonter aux primitifs
 OĂč est le fondement scientifique d’une telle assertion ? La science se fonde sur des preuves et les preuves archĂ©ologiques ne reflĂštent pas ces contre-vĂ©ritĂ©s, elles montrent que l’histoire de l’humanitĂ© est incroyablement plurielle et ne se rĂ©sume pas Ă  une grille de lecture soulignez les mĂ©canismes par lesquels l’Europe s’est emparĂ©e du rĂ©cit dominant de l’histoire mondiale et invisibilisĂ© nombre de penseurs Ă©trangers fondamentaux. Vous qui les rĂ©habilitez, quels rĂ©cits alternatifs construisent-ils ? Nous ne sommes pas les seuls Ă  nous inscrire dans cette dĂ©marche ; la plupart des anthropologues sont trĂšs vite devenus familiers de ces penseurs et ont respectĂ©, eux, leur apport intellectuel immense. Ils ont observĂ© et dĂ©crit des rapports sociaux dĂ©pourvus de hiĂ©rarchie et un fonctionnement trĂšs fluide. Cependant, il y a toujours une tendance chez les universitaires occidentaux Ă  penser qu’ils n’auraient rien pu apprendre des indigĂšnes » d’un point de vue intellectuel ou moral
 Pensez Ă  ce qui s’est longtemps Ă©crit sur les nobles sauvages » 
À notre sens, l’invisibilisation des penseurs indigĂšnes tient au fait que les missionnaires religieux qui accompagnaient les colons amĂ©ricains furent Ă©pouvantĂ©s par ce qu’ils ont vu ces primitifs qui se gouvernaient seuls, sans pouvoir, sans hiĂ©rarchie
. Cela signifiait un abandon de pouvoir et la fin du magistĂšre de l’Eglise sur les populations. En retour, les primitifs Ă©taient trĂšs critiques envers les JĂ©suites et la raison de ces siĂšcles de silence ultĂ©rieurs tient sans doute Ă  thĂšse centrale est de dĂ©construire l’idĂ©e selon laquelle la sociĂ©tĂ© serait naturellement inĂ©galitaire, et ce pour deux raisons majeures le passage de la cueillette Ă  l’agriculture et l’urbanisation. Or, pour vous, ces mouvements n’ont pas mĂ©caniquement conduit Ă  la construction de sociĂ©tĂ©s inĂ©galitaires et hiĂ©rarchisĂ©es, mais ont aussi accompagnĂ© la formation de sociĂ©tĂ©s autonomes et y consacrons plus de six chapitres donc difficile de vous rĂ©pondre en quelques mots ! Si je reprends le dĂ©tail de notre rĂ©flexion, on retrouve effectivement des citĂ©s dont les vestiges montrent une organisation trĂšs hiĂ©rarchique comme Shimao, une ville antique chinoise rĂ©cemment redĂ©couverte – les archĂ©ologues pensaient auparavant qu’elle faisait partie de la grande muraille de Chine – et qui s’est constituĂ©e aux environs de 3 000 avant JC, avant la naissance de l’écriture donc. Mais les mĂȘmes recherches prouvent qu’à la mĂȘme Ă©poque, certaines villes se sont formĂ©es avec des arrangements beaucoup plus Ă©galitaires, et un urbanisme non diffĂ©renciĂ©. DĂšs lors, le mantra de l’inĂ©galitĂ© inhĂ©rente Ă  la croissance urbaine s’effondre 
 Les hommes construisaient des villes comme autant d’expĂ©riences sociales et celles-ci sont loin d’ĂȘtre uniformes. Il y eut bien dĂšs le dĂ©but de notre Ăšre des villes Ă©rigĂ©es pour tous et non pour un souverain !PrĂ©cisĂ©ment, vous tordez Ă©galement le cou Ă  une idĂ©e reçue forte celle selon laquelle toutes les villes Ă©taient dirigĂ©es par des rois
LĂ  encore, il ne s’agit pas de nos thĂšses. C’est une rĂ©alitĂ© historique qui a Ă©tĂ© Ă©tablie il y a fort longtemps, notamment pour la civilisation de la vallĂ©e de l’Indus oĂč des archĂ©ologues avaient dĂ©couvert des villes remontant Ă  l’Âge du bronze. Dans ces derniĂšres, on ne trouve nulle imagerie de rois, nul immeuble diffĂ©renciĂ© des autres prenant la forme de palaces
 Il existait donc bel et bien des villes Ă©galitaires !Au-delĂ  de cela, depuis vingt ou trente ans, la science a prouvĂ© que nombre de villes similaires existaient dans l’antiquitĂ©. En Ukraine ou en Moldavie, on trouve des infrastructures pouvant accueillir des milliers de personnes, sans gouvernement central ou forme d’administration, sans rien d’organisĂ© ni de centralisĂ©. Les archĂ©ologues qui travaillent sur ces villes montrent bien deux formes de dĂ©veloppements urbains trĂšs distincts et pourtant concomitants. On peut citer Ă©galement la VallĂ©e du Mexique et particuliĂšrement la citĂ© de Teotihuacan, qui reste un modĂšle d’utopie urbaine Ă©galitaire. Depuis 10 ou 15 ans, aprĂšs avoir Ă©tĂ© marginalisĂ©s, les travaux sur Teotihuacan reviennent en redĂ©couvre les plans de cette ville qui Ă©tait entiĂšrement couverte de palaces tout le monde Ă©tait roi, et donc personne ne l’était ! On y trouve mĂȘme les premiers logements sociaux qui seraient encore exemplaires aujourd’hui les maisons des plus prĂ©caires Ă©taient aussi belles que les ce phĂ©nomĂšne mondial de petites sociĂ©tĂ©s d’égaux, prĂ©sentes selon vous sur 95 % du globe, a-t-il pu ĂȘtre passĂ© sous silence ? Quels changements rĂ©cents dans la science archĂ©ologique ont permis ces dĂ©couvertes ?D’abord, jusqu’à rĂ©cemment, la science archĂ©ologique Ă©tait dominĂ©e par les chercheurs europĂ©ens qui poussaient leur agenda et thĂšmes de recherches principalement l’histoire du Moyen-Orient et ce qui a constituĂ© le monde antique » selon leur point de vue. D’oĂč l’ensemble des dĂ©couvertes sur l’hĂ©ritage de la GrĂšce, et des terres des rĂ©cits de la Bible
 Et puis, depuis cinquante ans, une grande partie du monde s’est autonomisĂ©e des empires coloniaux et l’archĂ©ologie a constituĂ© un instrument fondamental dans la construction de nouveaux rĂ©cits nationaux Ă©mancipĂ©s de l’europĂ©ocentrisme. La science a permis de redonner des perspectives historiques trĂšs larges Ă  de nombreux peuples. D’oĂč le fait qu’il y ait des recherches partout dans le monde qui n’avaient jamais Ă©tĂ© lancĂ©e auparavant, comme en Ukraine ou au Mexique, théùtres d’investigations rĂ©centes, ou encore l’Amazonie, laquelle n’est plus vue uniquement comme cette forĂȘt primitive peuplĂ©e de bons sauvages » 
 Les archĂ©ologues ont pu mettre Ă  jour des rĂ©seaux de routes, de fermes et mĂȘme de de ce changement de mĂ©thode scientifique, il y a aussi eu des dĂ©couvertes extraordinaires permises par la technologie LIDAR. Fonctionnant Ă  partir de lasers, elle permet de reformer des paysages occultĂ©s par des forĂȘts ou des rochers. Cette technique d’imagerie rĂ©vĂšle des monuments inĂ©dits c’est le cas au Mexique, oĂč ont Ă©tĂ© faites des dĂ©couvertes spectaculaires, notamment Ă  Vera Cruz ou dans l’État de Tabasco. Idem en Chine, ou le LIDAR a permis de donner vie Ă  des sites antiques inconnus jusqu’alors 
 Les mythes fondateurs de l’humanitĂ© sont bouleversĂ©s par ces dĂ©couvertes, on dĂ©couvre de nouvelles choses tous les jours, et notamment des traces de vie bien plus anciennes que ce que l’on pensait jusqu’alors. Ces nouveautĂ©s sont si diffĂ©rentes de ce que nous pensions connaĂźtre que la science archĂ©ologique fait son point de remettre en cause un autre mythe, celui des origines de l’État moderne. À votre sens, il est impossible de dater sa naissance, qui ne peut ĂȘtre rĂ©duite Ă  un rĂ©cit linĂ©aire
Longtemps, la thĂšse dominante a Ă©tĂ© que l’État moderne Ă©tait nĂ© en Chine et en Égypte, il y a quelques milliers d’annĂ©es. Il aurait alors pris la forme d’empires centralisĂ©s, administrĂ©s, qui auraient par la suite inspirĂ© toute la suite de l’histoire de l’humanitĂ©. Nous ne sommes pas les premiers Ă  montrer que chercher Ă  plaquer un discours historique univoque sur un mĂ©canisme aussi complexe, cela ne fonctionne pas. Dans notre livre, nous partons du postulat inverse nous nous demandons quelles sont les caractĂ©ristiques des États modernes, nous en dĂ©gageons trois et nous remontons l’histoire pour voir si on en trouve la trace partout dans l’histoire. Ces trois caractĂ©ristiques sont la souverainetĂ© monnaie, frontiĂšres, le contrĂŽle administration, et la politique, avec un systĂšme d’élections et une forme de gestion publique. Le constat qui ressort de cette dĂ©marche est que l’existence de sociĂ©tĂ©s hiĂ©rarchisĂ©es et inĂ©galitaires n’est pas le rĂ©sultat d’un long processus naturel et achevĂ©, mais que ces formes de gouvernance ont toujours coexistĂ© avec des sociĂ©tĂ©s livre dĂ©monte admirablement nombre de mythes, mais ces derniers imprĂšgnent tellement l’idĂ©ologie dominante qu’il semble dĂ©licat de pouvoir les remettre en cause
.J’ai Ă©changĂ© rĂ©cemment avec l’économiste amĂ©ricaine Stephanie Kelton, avocate de la ThĂ©orie Moderne de la Monnaie TTM, autrice du Mythe du dĂ©ficit, essai dans lequel elle Ă©voque le notamment la maniĂšre dont les gouvernements s’emparent de la problĂ©matique monĂ©taire en mĂ©sestimant leur capacitĂ© Ă  ajuster la production de monnaie. AudelĂ  de notre monde t.2 - exolition David Rousseau (Auteur) Descriptif dĂ©taillĂ© Au-delĂ  de notre monde t.2 - exolition 17 ,00€ indisponible en ligne stock en magasin Choisir un magasin RĂ©servez en ligne & retirez sous 4h Livraison gratuite en magasin Retour en magasin sous 30 jours description descriptif du fournisseur Bonjour les amies de cƓur ! C’est une grande joie pour moi de vous prĂ©senter une nouvelle version du livre MAINTENANT, RÉVEILLEZ-VOUS ! C’est l’acte final » que j’ai co-Ă©crit avec nos frĂšres des Étoiles. Vous ressentirez leur prĂ©sence Ă  travers leurs enseignements reçus ces derniĂšres annĂ©es jusqu’à fin 2021. Je remercie tout particuliĂšrement MONIQUE MATHIEU, mon mentor et amie, qui a prĂ©facĂ© cet ouvrage ainsi que MALOU PANCHEVRE pour son accueil et son implication pour la publication de ces messages porteurs de LumiĂšre d’Amour dont le but principal est la reconnaissance et la connexion Ă  qui nous sommes vraiment ! Je suis trĂšs heureuse de savoir que cet ouvrage prend place au sein des Editions BE LIGHT aux cĂŽtĂ©s des livres extraordinaires de DAVID ROUSSEAU Au-delĂ  de notre monde » que je vous invite tous et toutes Ă  dĂ©couvrir trĂšs vite. Tout est mis en Ɠuvre pour nous aider Ă  nous RE-UNIR en une fraternitĂ© authentique. Nous arrivons au bout du tunnel, soyons heureux d’ĂȘtre prĂ©sents dans cet ici et maintenant ! TrĂšs bonne lecture Ă  vous et merci pour vos retours. HĂ©lĂšne DISPONIBLE ICI 17,182
Nil’un ni l’autre ne prĂ©voient une conversion progressive du monde entier, conversion morale, intellectuelle et politique, celle que suggĂšre la DĂ©claration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, qui crĂ©erait partout les conditions, au moins juridiques, de l’égalitĂ©. Pour l’un comme pour l’autre, l’égalitĂ© ne peut se rĂ©aliser que dans des cercles restreints, des
de David Rousseau Auteur Oltre il nostro mondo volume 1, anime stellari Oltre il nostro mondo volume 1, anime stellari Prezzo di listino € Prezzo di listino € Prezzo scontato € Prezzo unitario per In offerta Esaurito Per la prima volta, David ci offre la sua testimonianza unica e affascinante sulle esperienze che ha vissuto dall'etĂ  di sei anni. Tutto ebbe inizio una sera dell'estate del 1981, quando giocava all'aperto con le sue statuine. Vide allora una luce bianco-bluastra scendere dal cielo, venire a posizionarsi appena sopra di lui, e restarvi, immobile. Questo momento sembrĂČ durare un' l'oggetto se ne andĂČ, si trovĂČ di fronte a un essere, che ovviamente non era terrestre di forma umanoide, pelle bluastra con chiari riflessi argentati, grandi occhi verdi e lunghi, capelli neri profondi... ne seguirĂ  una vita inaspettata, portando la sua quota di scoperte e di “ricordi”, che scuoterĂ  l'ordine delle cose, i sistemi di credenze e di controllo stabiliti quaggiĂč per lungo tempo da forze involutive. CapirĂ  quindi di essersi offerto volontario per partecipare al piano terrestre durante questa favolosa transizione dimensionale che l'universo sta attualmente attraversando. Leggere la sua storia non ti lascerĂ  indifferente. Fa luce su ciĂČ che sta accadendo nel nostro mondo e oltre. Ci dĂ  qui il primo volume di una serie intitolata Beyond Our World che comprenderĂ  quattro libri, che copriranno i quattro periodi principali della sua vita. Visualizza dettagli completi
AuDelĂ  De Notre Monde avec David Rousseau – Âmes Stellaires et PrĂ©sences Galactiques. 15 March 202115 March 2021. Évolution Pacifique par Arnaud Mahler. Hello Ă  toutes et Ă  tous, Je vous donne Rendez-Vous avec Arnaud Mahler pour Evolution Pacifique en direct ce Mercredi 17 Mars Ă  14h heure du QuĂ©bec et 20h heure de France. Site Web
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PrivĂ© de toute sorte de lumiĂšres » . Une autre diffĂ©rence marquĂ©e intervient au niveau de l’usage de la raison. Chez Hobbes, l’homme dans l’état de nature possĂšde une raison qui lui permet de faire des prĂ©dictions sur son bien-ĂȘtre Ă  long terme 41, ainsi qu’une curiositĂ© naturelle 42.Rousseau s’oppose frontalement Ă  Hobbes sur l’exercice de la raison que ce David Rousseau le vendredi 16 juillet Ă  19h00 au restaurant La Prison », place du Bouffay, confĂ©rence et Ă  tous, nous vous informons de la reprise des repas ufologiques de Nantes, le vendredi 16 juillet Ă  19h00, en accueillant David Rousseau au restaurant La Prison », place du ceux qui ne le connaissent pas, David Rousseau est un contactĂ© qui vit des expĂ©riences depuis l’ñge de six viendra Ă©voquer son livre Au delĂ  de notre monde », paru le 23 novembre DU LIVREPour la premiĂšre fois, David nous livre son tĂ©moignage, inĂ©dit et fascinant, sur les expĂ©riences qu’il a vĂ©cues depuis l’ñge de six Ă©vĂ©nements allaient bouleverser sa vie d’ĂȘtre humain. Tout commença durant un soir de l’étĂ© 1981, alors qu’il jouait dehors. Il vit alors une lumiĂšre d’un blanc bleutĂ© descendre du ciel venant se positionner juste au-dessus de lui, et rester lĂ , immobile. Ce moment parut durer une l’objet fut reparti, il se retrouva en face d’un ĂȘtre qui de toute Ă©vidence n’était pas terrestre de forme humanoĂŻde, la peau bleutĂ©e avec de lĂ©gers reflets argentĂ©s, de grands yeux verts et de longs cheveux d’un noir profond
S’ensuivra une vie inattendue, apportant son lot de dĂ©couvertes et de rappels qui bousculeront l’ordre des choses, les systĂšmes de croyances et de contrĂŽle mis en place ici-bas depuis longtemps par des forces comprendra dĂšs lors qu’il s’était portĂ© volontaire afin de participer au plan afin de participer au plan Terre durant cette fabuleuse transition dimensionnelle que l’univers traverse lecture de son rĂ©cit ne pourra pas vous laisser insensible. Il nous Ă©claire sur ce qu’il se passe dans notre monde et au-delĂ . Il nous Ă©claire sur ce qu’il se passe dans notre monde et au-delĂ .
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Dissertation: SynthĂšse, BTS CGE. Recherche parmi 274 000+ dissertations. Ce corpus de texte contient quatre documents. Le premier document est un extrait de David LE BRETON « Marcher, Ă©loge des chemins de la lenteur » en 2012. Dans ce texte, l’auteur explique que la marche n’est plus ce que c’était auparavant, que la marche signifie Au-delĂ  du miroir du 26/07/2021 avec David Rousseau, auteur franco-irlandais-amĂ©rindien, et artiste intuitif, il est Ă©galement chanteur/musicien/compositeur. David est un Walk-In, ExpĂ©rienceur de l’Ame, Messager, Empathe, Ambassadeur de la Paix Universelle. Il communique avec l’au-delĂ  et les dimensions supĂ©rieures depuis sa plus tendre enfance. GrĂące Ă  ses nombreuses expĂ©riences, il a acquis une trĂšs grande comprĂ©hension de la conscience universelle et multidimensionnelle. Aujourd’hui il est illustrateur en freelance Davian Art, et vit dans l’ouest de la France, d’oĂč il est originaire. Autour de son premier ouvrage Au-delĂ  de notre monde – Tome 1, Ames stellaires Pour la premiĂšre fois, David nous livre son tĂ©moignage, inĂ©dit et fascinant, sur les expĂ©riences qu’il a vĂ©cues depuis l’ñge de six ans. Tout commença durant un soir de l’étĂ© 1981, alors qu’il jouait dehors avec ses figurines. Il vit alors une lumiĂšre d’un blanc bleutĂ© descendre du ciel, venant se positionner juste au-dessus de lui, et rester lĂ , immobile. Lorsque l’objet fut reparti, il se retrouva en face d’un ĂȘtre, qui de toute Ă©vidence n’était pas terrestre de forme humanoĂŻde, la peau bleutĂ©e avec de lĂ©gers reflets argentĂ©s, de grands yeux verts et de longs cheveux d’un noir profond
 S’ensuivra une vie inattendue, apportant son lot de dĂ©couvertes et de “rappels” , qui bousculeront l’ordre des choses, les systĂšmes de croyances et de contrĂŽle mis en place ici-bas depuis longtemps par des forces involutives. La lecture de son rĂ©cit ne pourra pas vous laisser insensible. Il nous Ă©claire sur ce qui se passe dans notre monde et au-delĂ . Il nous livre ici le premier tome d’une sĂ©rie intitulĂ©e Au-DelĂ  De Notre Monde qui comptera quatre ouvrages, recouvrant les quatre plus grandes pĂ©riodes de sa vie. Sur la chaine youtube Joelle Verain
Or mĂȘme en battant notre record de participation, on a quatre grandes sensibilitĂ©s qui se dĂ©gagent, et dans des proportions Ă©quivalentes”, observe, amusĂ©, l’eurodĂ©putĂ© David Cormand
Accueil > Actifs fossiles, les nouveaux subprimes ? Sommaire PubliĂ© le 10 juin 2021 Actifs fossiles, les nouveaux subprimes ?Quand financer la crise climatique peut mener Ă  la crise financiĂšre L’Institut Rousseau publie aujourd’hui un rapport de premiĂšre importance en coopĂ©ration avec plusieurs organisations non-gouvernementales et associations françaises et Ă©trangĂšres spĂ©cialisĂ©es dans les questions financiĂšres et Ă©cologiques, au premier rang desquelles Les Amis de la Terre et Reclaim Finance. Le Monde et Bloomberg, ainsi que Die Zeit Allemagne et l’Avvenire Italie en assurent un dĂ©cryptage en rapport dĂ©montre que non seulement les grandes banques continuent de financer massivement les Ă©nergies fossiles mais Ă©galement que ce type de financement peut constituer un danger de toute premiĂšre importance pour la stabilitĂ© financiĂšre et monĂ©taire. En effet l’exposition brute aux actifs fossiles d’un certain nombre de banques excĂšde le niveau de leurs fonds propres. En d’autres termes, les actifs fossiles pourraient devenir les subprimes » de demain. Pour sortir de cette situation, les auteurs proposent plusieurs solutions concrĂštes visant Ă  permettre aux banques de se dĂ©lester de leurs actifs fossiles en Ă©change d’un engagement ferme Ă  mieux financer la transition Ă©cologique structure de dĂ©faisance, mais aussi des rĂ©formes profondes de la politique monĂ©taire et prudentielle pour accompagner ce mouvement. »Nicolas DufrĂȘne, directeur de l’Institut RousseauRĂ©sumĂ© exĂ©cutifL’addiction des banques aux Ă©nergies fossiles un danger pour le climatSelon le rapport Banking On Climate Chaos 2021, les 60 plus grandes banques mondiales ont accordĂ© 3 393 milliards d’euros[1] de financements aux entreprises du secteur des Ă©nergies fossiles entre 2016 et 2020[2]. Contrairement Ă  ce que leurs discours et engagements peuvent laisser penser, les banques europĂ©ennes n’ont pas inflĂ©chi leurs financements aux Ă©nergies fossiles. Certaines ont mĂȘme continuellement augmentĂ© leurs soutiens Ă  cette industrie, premiĂšre responsable des Ă©missions de gaz Ă  effet de pour respecter l’Accord de Paris sur le climat adoptĂ© en 2015, il est impĂ©ratif de mettre immĂ©diatement fin au dĂ©veloppement des Ă©nergies fossiles et d’en programmer la sortie progressive et totale. La production mondiale de charbon, pĂ©trole et gaz fossile doit ainsi diminuer de 6 % par an d’ici 2030 pour nous laisser une chance de limiter le rĂ©chauffement Ă  1,5 °C[3], une trajectoire aux antipodes de celle que dessinent les flux financiers actifs fossiles un double risque climatique et financierLe soutien des banques aux entreprises du secteur des Ă©nergies fossiles n’est pas nouveau. Avant comme aprĂšs la signature de l’Accord de Paris, elles ont accumulĂ© des centaines de milliards d’actifs financiers liĂ©s Ă  l’exploration, Ă  l’exploitation, au transport et Ă  l’utilisation du charbon, du pĂ©trole et du gaz. Or ces stocks d’ actifs fossiles » ont une importance dĂ©terminante pour la stabilitĂ© du climat comme celle du systĂšme fournissant fidĂšlement Ă  cette industrie les capitaux dont elle a besoin pour opĂ©rer et investir, les banques financent des volumes colossaux d’émissions de gaz Ă  effet de serre. Ce faisant, elles limitent Ă©galement leur capacitĂ© Ă  financer des alternatives durables, car les liquiditĂ©s et rĂ©serves consacrĂ©es aux gĂ©ants des Ă©nergies fossiles et Ă  leurs projets sont autant d’argent qui ne peut ĂȘtre mobilisĂ© en faveur de la transition. Ainsi, les banques accumulent des actifs financiers qui apparaissent comme sĂ»rs selon leurs critĂšres d’analyse actuels, mais sont en fait trĂšs exposĂ©s aux risques climatiques, toujours ignorĂ©s des acteurs financiers et de la rĂ©glementation bancaire. Avec la finance verte et des stratĂ©gies souvent incohĂ©rentes, le secteur financier tente de se voiler la face sur des risques qui deviennent pourtant de plus en plus importants au fur et Ă  mesure qu’ils ne sont pas correctement tous ces actifs fossiles risquent de devenir des actifs Ă©chouĂ©s » – c’est-Ă -dire de perdre fortement de la valeur et de la liquiditĂ©, car le respect de l’Accord de Paris entraĂźnera une baisse importante et continue de l’utilisation des Ă©nergies fossiles. Comme tous les risques, ces actifs Ă©chouĂ©s sont d’autant plus dangereux qu’ils sont ignorĂ©s c’était le cas lors de la crise des subprimes – qui a engendrĂ©e de nombreuses faillites bancaires, une rĂ©cession mondiale, une poussĂ©e du chĂŽmage et des inĂ©galitĂ©s –, et notre Ă©tude montre que l’ampleur du risque des actifs fossiles est sous-estimĂ©e par les milieux ce contexte, la dĂ©valorisation des actifs fossiles dĂ©tenus par les banques qui accompagnera l’inĂ©vitable transition Ă©cologique, pourrait produire d’importantes turbulences voire gĂ©nĂ©rer une nouvelle crise financiĂšre. La perte de valeur plus ou moins rapide enregistrĂ©e par les banques pourrait aller jusqu’à les mettre en situation de faillite s’il s’avĂ©rait que leurs fonds propres – volume de capitaux dĂ©tenu par les banques visant Ă  leur fournir un matelas de sĂ©curitĂ© en cas de coup dur – sont insuffisants pour l’absorber et que les mĂ©canismes d’assurance ne suffisent plus. Ce contexte est le mĂȘme que pour la crise des subprimes, oĂč les banques, refusant pendant de longs trimestres d’ouvrir les yeux sur la catastrophe Ă  venir, ont fait exploser une situation pourtant Ă©vitable, aboutissant Ă  de nombreuses faillites bancaires, dont celle de Lehman Brothers – 4Ăšme plus importante banque d’affaire des Etats-Unis de l’ Ă©tude se propose d’évaluer ces risques financiers liĂ©s au climat pour les grandes banques de la zone euro, afin de promouvoir une gestion anticipĂ©e des stocks d’actifs fossiles compatible avec la prĂ©servation de l’environnement comme de la stabilitĂ© du systĂšme banques de la zone euro, au bord d’un gouffre invisibleNotre Ă©tude approfondie des 11 principales banques de la zone euro rĂ©vĂšle qu’elles cumulent un stock de plus de 530 milliards d’euros d’actifs liĂ©s aux Ă©nergies fossiles, soit 95 % du total de leurs fonds actifs reprĂ©sentent pour toutes les banques Ă©tudiĂ©es une part trĂšs importante de leurs fonds propres[4], allant de 68 % pour Santander Ă  131 % pour CrĂ©dit Agricole. Ceci est d’autant plus grave que ces actifs fossiles ne reprĂ©sentent que la face Ă©mergĂ©e de l’iceberg gigantesque formĂ© par tous les secteurs qui nĂ©cessiteront forcĂ©ment une transi- tion – aĂ©ronautique, automobile, pĂ©trochimie, etc. On ne peut donc pas exclure un effet boule de neige » menant Ă  une le scĂ©nario dans lequel une perte de 80 % de la valeur des actifs fossiles serait constatĂ©e, les fonds propres de CrĂ©dit Agricole [5] et SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale – respectivement 3Ăšme et 4Ăšme plus grandes banques Ă©tudiĂ©es – basculeraient dans le rouge, et ceux de la Deutsche Bank et de Com- merzbank seraient quasiment Ă©puisĂ©s. Toutes les banques verraient leur capacitĂ© Ă  financer la transition Ă©cologique trĂšs fortement affectĂ©e. Et dans le pire des cas, si la valeur de ces actifs fossiles tombait Ă  zĂ©ro, 5 d’entre elles – dont 3 des 5 plus importantes – n’auraient pas suffisamment de fonds propres pour essuyer leurs la dĂ©valorisation des actifs fossiles promet de s’étaler sur plusieurs annĂ©es. Cela pourrait laisser aux banques une fenĂȘtre d’opportunitĂ© pour engager une transition rapide et profonde de leurs activitĂ©s. Encore faudrait-il pour cela que le secteur bancaire, conscient qu’une telle transformation lui serait dĂ©savantageuse, consente Ă  cesser de freiner Ă  tout prix la mutation nĂ©cessaire de nos Ă©conomies et adapte en consĂ©quence son business ces conclusions interviennent alors que les banques continuent au contraire d’accorder de nouveaux soutiens aux Ă©nergies fossiles. Selon le rapport Banking On Climate Chaos 2021, les 11 banques Ă©tudiĂ©es auraient ainsi accordĂ©s 95 milliards d’euros de financements supplĂ©mentaires – prĂȘts, Ă©missions d’actions et d’obligations – rien qu’en 2019 [6]. Par ailleurs, alors mĂȘme que plusieurs banques de ce classement sont parmi celles qui possĂšdent les politiques sectorielles les plus avancĂ©es au monde sur les Ă©nergies fossiles, nos rĂ©sultats rĂ©vĂšlent le caractĂšre encore trĂšs partiel de ces engagements volontaires et laissent prĂ©sager d’une exposition aussi – voire bien plus – forte hors de l’Europe. Ainsi, si cette dynamique ne s’inverse pas, et en l’absence de rĂ©glementation financiĂšre adaptĂ©e, les stocks d’actifs fossiles continueront d’augmenter et les risques financiers avec lors de la crise des subprimes de 2008, les risques colossaux pris par les banques pour s’assurer des bĂ©nĂ©fices Ă  court terme pourraient devenir le fardeau des États, des citoyens, et en premier lieu des plus prĂ©caires et vulnĂ©rables qui sont dĂ©jĂ  les plus touchĂ©s par le changement climatique[7]. Une intervention politique forte aux niveaux national et europĂ©en est dĂšs lors indispensable et urgente, afin de briser cette tragĂ©die des horizons »[8] et mettre enfin la finance au service de la transition seule solution la rĂ©glementationLes banques, dĂ©jĂ  gangrenĂ©es par les actifs fossiles, entre- tiennent activement l’infection en faisant continuellement entrer de nouveaux actifs fossiles dans leur bilan. En effet, tant que la transition Ă©nergĂ©tique n’est pas encore clai- rement engagĂ©e, le risque financier de ces futurs actifs Ă©chouĂ©s ne se reflĂšte pas encore dans leur prix. Au regard des risques climatiques et financiers que fait peser cette addiction aux Ă©nergies fossiles, des actions politiques s’imposent pour 1 stopper la progression des mĂ©tastases et 2 Ă©radiquer totalement la maladie pour soigner les s’agit d’abord d’arrĂȘter de financer tout nouvel investis- sement dans le secteur des Ă©nergies fossiles – partie III. Ce mouvement demande l’arrĂȘt des soutiens indirects offerts par la politique monĂ©taire au secteur et une adaptation de la rĂ©glementation nationale et europĂ©enne pour tenir compte des dangers du secteur pour l’environnement et la stabilitĂ© financiĂšre, notamment via L’exclusion des actifs fossiles des rachats d’actifs Quantitative easing et de la liste des collatĂ©raux de la Banque centrale europĂ©enne BCE, prĂ©cĂ©dant un alignement de l’ensemble des opĂ©rations de la banque centrale sur l’Accord de lĂ©gal des soutiens accordĂ©s par les acteurs financiers aux Ă©nergies fossiles, contrĂŽlĂ©s et sanctionnĂ©s par la puissance rĂ©glementation et rĂ©gulation financiĂšre qui tient pleinement compte des risques associĂ©s aux finance- ments des Ă©nergies fossiles avec une augmentation des exigences de capitaux, la crĂ©ation ou l’ajustement de coussin de risques systĂ©miques spĂ©cifiques, le ren- forcement des obligations de garanties des banques et l’encadrement de la titrisation des actifs fois ces conditions remplies, il sera nĂ©cessaire d’assainir la situation financiĂšre des banques – partie IV. Leurs bilans surchargĂ©s » en actifs fossiles feraient perdurer le risque de crise. Surtout, ils continueraient Ă  ralentir le financement de la transition Ă©cologique en bloquant des fonds importants dans des secteurs vouĂ©s Ă  de la Banque centrale europĂ©enne BCE – via la crĂ©ation d’une fossil bank » europĂ©enne – sera selon nous nĂ©cessaire pour libĂ©rer les banques de ce poids. Une structure de dĂ©faisance spĂ©cifique, financĂ©e par les achats d’actifs de la BCE, rachĂšterait alors une part significative des actifs fossiles des banques engagĂ©es dans la sortie des Ă©nergies fossiles, et opĂ©rerait leur extinction progressive. Si l’opĂ©ration prĂ©sente de rĂ©elles difficultĂ©s de mise en place, et exigerait sans aucun doute un soutien politique fort, elle prĂ©sente des avantages multiples comme l’amorçage d’une sortie progressive des Ă©nergies fossiles dans une dĂ©marche de transition juste, la diminution drastique des impacts climatiques et du risque de crise, et la libĂ©ration de financements massifs pour la transition assumant les erreurs commises par le passĂ©, en agissant de maniĂšre efficace et coordonnĂ©e, les pouvoirs publics et les institutions financiĂšres peuvent Ă©viter une nouvelle crise financiĂšre systĂ©mique tout en enrayant les dĂ©rĂšgle- ments climatiques. Une dynamique vertueuse qui ne peut malheureusement plus sur les traces des actifs fossiles des banques Notre Ă©tude s’intĂ©resse aux 11 principales banques de la zone euro BNP Paribas, CrĂ©dit Agricole SA, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, Banque Populaire Caisse d’Epargne BPCE, Deutsche Bank, Commerzbank, UniCredit, Intesa Sanpaolo, Santander, BBVA et identifie les actifs financiers liĂ©s aux Ă©nergies fossiles dĂ©tenus par les banques. Ces actifs fossiles » reprĂ©sentent l’ensemble des outils financiers de crĂ©dits et d’investissements liĂ©s Ă  l’exploration, Ă  l’exploitation, Ă  la distribution des ressources de charbon, pĂ©trole et gaz, ou Ă  la production d’électricitĂ© Ă  partir de ces sources. Ils sont comparĂ©s Ă  leurs fonds propres, indicateurs de la capacitĂ© des banques Ă  absorber les pertes en cas de donnĂ©es proviennent des documents officiels des banques et de leurs bilans consolidĂ©s. Lorsque l’information n’était pas fournie par les banques, nous avons appliquĂ© des clĂ©s de rĂ©partition que nous avons construites grĂące Ă  des informations sectorielles, Ă©conomiques et financiĂšres afin de distinguer la part des actifs fossiles dans les actifs crĂ©dits et d’ donnĂ©es ont Ă©tĂ© transmises aux banques, qui ont pu, si elles le souhaitaient, apporter des rectifications. Cette mĂ©thodologie a Ă©tĂ© co-construite avec plusieurs spĂ©cialistes, dont des consultants du cabinet description complĂšte de la mĂ©thodologie est disponible en 1 Des banques rongĂ©es par les actifs fossilesUn stock » fossile colossalLes 11 banques europĂ©ennes Ă©tudiĂ©es allouent 532 milliards d’euros d’actifs aux Ă©nergies fossiles – crĂ©dits et produits de marchĂ© –, alors que ces Ă©nergies fossiles sont responsables de la majoritĂ© des Ă©missions mondiales de CO2 mondiales[9]. Ces actifs sont donc stockĂ©s » dans les bilans bancaires pour des durĂ©es variables, pouvant s’étaler sur de nombreuses d’autres termes, l’équivalent du produit intĂ©rieur brut PIB nominal de la Belgique – 530 milliards d’euros en 2019 Direc- tion gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor, 2018, Indicateurs et Conjoncture, fiche pays » – d’actifs fossiles est dĂ©tenu par ces quelques banques europĂ©ennes. Si la totalitĂ© des stocks fossiles de ces banques Ă©tait investie dans l’énergie solaire, elle permettrait d’augmenter de 618 GW la capacitĂ© mondiale installĂ©e[10], soit plus de 20 % de la capacitĂ© mondiale d’énergies renouvelables en 2020 et plus de deux fois la capacitĂ© nouvelle créée sur cette mĂȘme annĂ©e[11].Les stocks fossiles des banques varient entre 28 et 80 milliards d’euros. Sur les 11 banques Ă©tudiĂ©es, 7 dĂ©tiennent chacune plus de 45 milliards d’actifs fossiles. À elles seules, BNP Paribas et CrĂ©dit Agricole SA cumulent 151 milliards d’euros d’actifs fossiles, soit prĂšs de 30 % des actifs actifs fossiles freins Ă  la transition aujourd’hui, actifs Ă©chouĂ©s demain Tout nouvel investissement dans les Ă©nergies fossiles crĂ©e un actif financier dont la valeur repose sur un modĂšle Ă©conomique incompatible avec un monde Ă  + 1,5 °C ou mĂȘme + 2 °C. Il en dĂ©coule que tous les actifs fossiles subiront des pertes de valeur brutales ou totales avec la transition, devenant Ă  plus ou moins long terme des actifs Ă©chouĂ©s »[12]. Ce risque est depuis quelques annĂ©es sur toutes les lĂšvres, et notamment celles de l’ex-Gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney. Celui-ci dĂ©clarait en 2015 que respecter le budget carbone fixĂ© par le GIEC rendrait la vaste majoritĂ© des rĂ©serves de pĂ©trole, gaz et charbon Ă©chouĂ©e », et alertait sur l’exposition potentiellement Ă©norme des investisseurs britanniques Ă  ces risques climatiques[13].Face Ă  cette Ă©ventualitĂ©, les entreprises et acteurs financiers qui dĂ©tiennent des quan- titĂ©s massives d’actifs fossiles pourraient avoir tendance Ă  retarder la transition, alors mĂȘme que ces Ă©nergies ne sont plus com- pĂ©titives. En effet, d’aprĂšs l’IRENA[14], de 75 Ă  80 % de l’énergie Ă©olienne terrestre et du solaire mis en service en 2020 Ă  la suite d’enchĂšres ou d’appels d’offres permettent dĂ©jĂ  la production d’électricitĂ© Ă  des prix infĂ©rieurs Ă  toute alternative acteurs financiers le soulignent ils devraient naturellement ĂȘtre conduits Ă  se dĂ©tourner des actifs fossiles. Selon Jean Raby, directeur gĂ©nĂ©ral de Natixis Investment Managers il est inĂ©vitable que les combustibles fossiles attirent de moins en moins de capitaux, car ils sont de moins en moins perçus comme une source de croissance future, et il existe de rĂ©els risques liĂ©s Ă  la rĂ©glementation et aux actifs Ă©chouĂ©s. [
] Notre message Ă  l’industrie est que si vous ne positionnez pas votre entre- prise pour la transition inĂ©vitable vers une Ă©conomie sobre en carbone, vous attirerez moins d’investisseurs.»[15]. Ce message est aussi celui de l’investisseur Engine n°1 lors- qu’il indique qu’Exxon Mobil est face Ă  un risque existentiel » en refusant d’établir un plan crĂ©dible de transition[16]. ProblĂšme ce mouvement naturel » est loin d’ĂȘtre visible aujourd’hui. Les acteurs financiers – dont Natixis Investment Managers[17] – continuent de soutenir des entreprises qui sont aux antipodes de la transition inĂ©vitable vers une Ă©conomie sobre en carbone. Comme l’explique GaĂ«l Giraud dans Illusion finan- ciĂšre[18], le systĂšme financier peut ĂȘtre trĂšs incohĂ©rent, ce qui explique les crises financiĂšres. Les actifs fossiles semblent en ĂȘtre une preuve supplĂ©mentaire
Une addiction inĂ©branlableÀ l’instar d’un fumeur qui n’arrive pas Ă  arrĂȘter la cigarette, les banques sont dĂ©pendantes aux Ă©nergies fossiles. MalgrĂ© les dĂ©gĂąts qu’elle gĂ©nĂšre, cette dĂ©pendance ne se rĂ©duit pas. Selon le rapport Banking On Climate Chaos 2021, les 11 banques Ă©tudiĂ©es ont encore financĂ© Ă  hauteur de 95 milliards d’euros les Ă©nergies fossiles en 2019[19]. LĂ  encore, les 3 banques françaises BNP Paribas, CrĂ©dit Agricole et SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale se distinguent en totalisant 49 milliards d’euros de de financements fossiles sur l’annĂ©e. De mĂȘme, un rapport des Amis de la Terre France et d’Oxfam France de mai 2021 dĂ©montre que les grandes banques françaises ont soutenu massivement les entreprises des Ă©nergies fossiles au cours de la crise du Covid-19, quitte Ă  augmenter encore un peu plus leur exposition et leur dĂ©pendance Ă  ces secteurs risquĂ©s[20].Alors que les banques françaises et UniCredit sont considĂ©- rĂ©es comme celles qui possĂšdent les meilleures politiques sectorielles au monde[21], elles continuent d’investir dans les Ă©nergies fossiles et possĂšdent un stock d’actifs fossiles s’élevant Ă  323 milliards d’euros. Ces chiffres montrent clairement l’insuffisance d’une approche dans laquelle les dĂ©cideurs se contentent d’attendre que les acteurs finan- ciers s’auto-rĂ©gulent et alignent d’eux-mĂȘmes leurs finance- ments sur les objectifs climatiques. Comme toute addiction dangereuse, l’arrĂȘt peut s’avĂ©rer difficile et nĂ©cessiter un accompagnement risque de dĂ©stabilisation rĂ©elAu-delĂ  de ses consĂ©quences environnementales dĂ©sas- treuses, l’addiction des banques aux Ă©nergies fossiles risque de sĂ©rieusement nuire Ă  leur santĂ© financiĂšre. Les actifs fossiles de ces 11 banques de la zone euro reprĂ©sentent l’équivalent de 95 % de l’ensemble de leurs fonds propres. Le ratio actifs fossiles sur fonds propres varie de 68 % pour Santander Ă  131 % pour CrĂ©dit Agricole[22]. Toutes les banques sans exception devraient mobiliser une part trĂšs significative de leurs fonds propres pour absorber une baisse de la valeur des actifs fossiles qu’elles il existe un vĂ©ritable risque que les actifs fossiles deviennent des actifs Ă©chouĂ©s, dont plus personne ne voudrait du fait de leur faible potentiel de prise de valeur et/ou leur mauvaise rĂ©putation. Les actifs fossiles vont de plus en plus cumuler ces deux tares[23]. Comme le souligne notamment Carbon Tracker, la dĂ©valorisation des actifs fossiles apparaĂźt alors comme une consĂ©quence logique des processus de transition en cours et dĂ©coule du fait que la consommation des rĂ©serves d’énergies fossiles exploi- tĂ©es est incompatible avec le budget carbone disponible[24]. Ainsi, il serait mĂȘme souhaitable pour la planĂšte que ces actifs deviennent Ă©chouĂ©s aussi rapidement que possible. Face Ă  la chute du prix des Ă©nergies renouvelables, de nombreuses centrales Ă  charbon ne sont dĂ©jĂ  plus com- pĂ©titives et la quasi-totalitĂ© d’entre elles ne devrait plus l’ĂȘtre d’ici 2030[25]. MĂȘme le gaz fossile, longtemps prĂ©servĂ©, est concernĂ©[26] les projets gaziers europĂ©ens reposent sur une augmentation de la consommation aux antipodes des objectifs climatiques de l’Union et crĂ©ent 87 milliards d’euros d’actifs Ă©chouĂ©s potentiels[27].Ces changements impactent logiquement les acteurs financiers. La chute des prix du pĂ©trole en 2020 avait entraĂźnĂ© une chute des valeurs boursiĂšres d’Exxon Mobil de 35 %, Shell et BP de 40 % et de Total de 20 %[28]. BlackRock, principal gestionnaire d’actif au monde, a dĂ©clarĂ© avoir perdu 90 milliards de dollars en dix ans Ă  cause des actifs fossiles[29]. Le freinage de l’expansion continue des pĂ©trole et gaz de schiste nord-amĂ©ricain, permis par une injonction permanente de capital, a entraĂźnĂ© de fortes pertes pour les grandes banques comme Wells Fargo[30]. Ces premiers exemples sont symptomatiques d’une vulnĂ©rabilitĂ© glo- bale. L’assureur Swiss Re indique qu’une taxe carbone Ă  100 dollars la tonne entraĂźnerait une baisse des revenus des entreprises du secteur de l’énergie de 40 Ă  presque 80 % suivant les zones gĂ©ographiques et toucherait par- ticuliĂšrement les rĂ©serves d’énergies fossiles, avec des pertes de crĂ©dit pour les seules activitĂ©s de production d’électricitĂ©, de pĂ©trole et de gaz entre 50 et 300 milliards de dollars, et une probabilitĂ© de non remboursement qui pourrait doubler voir tripler[31].Si l’on prend comme hypothĂšse une perte de 80 % de la valeur des actifs fossiles Ă  pĂ©rimĂštre de fonds propres inchangĂ©s, CrĂ©dit Agricole et SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale – respectivement 3Ăšme et 4Ăšme plus grandes banques Ă©tudiĂ©es – n’auraient pas assez de fonds propres pour absorber les pertes. Les fonds propres de la Deutsche Bank et de Commerzbank seraient quasiment Ă©puisĂ©s. Ce scĂ©nario de pertes s’élevant Ă  80 % peut notamment ĂȘtre rapportĂ© au fait que – d’aprĂšs Carbon Tracker – 84 % des rĂ©serves d’énergies fossiles explorĂ©es ne devraient pas ĂȘtre consommĂ©es pour permettre de mainte- nir le rĂ©chauffement climatique Ă  ainsi qu’aux chutes brutales de valeur enregistrĂ©es lors de la crise des le pire des cas, 5 banques – CrĂ©dit Agricole, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, Deutsche Bank, Commerzbank et UniCredit – n’auraient pas les fonds propres pour essuyer leurs pertes si la valeur des actifs fossiles chutait Ă  zĂ©ro. BNP Paribas les suivrait de trĂšs prĂšs, ses actifs fossiles atteignant 99 % de ses fonds Ă©lĂ©ments mettent en lumiĂšre Ă  la fois la surexposition des banques aux Ă©nergies fossiles et l’incapacitĂ© de la rĂ©gulation financiĂšre actuelle Ă  prendre en compte les risques financiers qu’ils reprĂ©sentent. Cela est d’autant plus inquiĂ©tant que notre Ă©tude se concentre uniquement sur la partie Ă©mergĂ©e de l’iceberg, les actifs intrinsĂšquement liĂ©s Ă  la chaĂźne de valeur de l’industrie fossile. Nous ne prenons pas en compte les autres secteurs indirectement associĂ©s, auxquels les banques europĂ©ennes sont encore davantage exposĂ©es. On ne peut donc pas exclure un effet boule de neige » qui ferait basculer le systĂšme financier en situation de crise systĂ©mique si les secteurs tels que l’aviation, l’automobile ou la pĂ©trochimie, Ă©taient Ă  leur tour pris dans un engrenage de perte de valeur de la crise des subprimes Ă  la crise Ă©conomique et sociale Lors de la crise des subprimes, il n’avait fallu que quelques mois Ă  de nombreuses banques et acteurs financiers trĂšs exposĂ©s aux actifs subprimes pour voir leur valeur fondre de plus de 80 % en 2007 et 2008, car les subprimes Ă©taient devenus des actifs Ă©chouĂ©s. Pour certains acteurs, ce fut pire, comme par exemple pour les banques Bear Stearns – baisse de plus de 98 % dans les 12 mois prĂ©cĂ©dant son rachat en mars 2008 par JP Morgan Chase – ou Lehman Brothers – plus de 90 % de baisse entre mai et septembre 2008, avant sa en plus d’une chute du marchĂ© immobilier, le systĂšme financier s’est alors grippĂ©, entraĂźnant de nombreuses faillites bancaires sur tous les continents. Les États et banques centrales avaient alors dĂ» inter- venir massivement en catastrophe pour mettre fin Ă  une rĂ©action en chaĂźne qui Ă©branla l’ensemble du systĂšme financier. Les seuls États europĂ©ens avaient dĂ©pensĂ© 747 milliards d’euros de 2008 Ă  2015 pour secourir les banques, dont au moins 213 milliards ont Ă©tĂ© crise des subprimes, au dĂ©part limitĂ©e Ă  l’immobilier et Ă  la finance, a fortement impactĂ© la consommation des mĂ©nages et l’investissement, notamment par le resserrement des conditions de crĂ©dit du fait de la fragilitĂ© des banques. En a rĂ©sultĂ© une rĂ©cession globalisĂ©e, avec une baisse de 2,2 % du PIB mondial, Ă  un commerce international en chute libre et Ă  plusieurs pays en grande difficultĂ© comme l’Islande, l’Ukraine, l’Argentine ou l’Irlande. La crise, d’abord financiĂšre, a rapidement laissĂ© place Ă  des annĂ©es de crise Ă©conomique et sociale. Elle a notamment créé plusieurs millions de chĂŽmeurs supplĂ©mentaires, dont 800 000 en France, oĂč le nombre de chĂŽmeurs de longue durĂ©e a bondi, frappant en premier lieu les plus fragiles – ouvriers, non-diplĂŽmĂ©s, habitants des zones urbaines sensibles, immigrĂ©s[34]. Si les banques peuvent faire appel Ă  d’autres outils – et notamment des assurances – pour limiter leurs pertes et Ă©viter la faillite dans les scĂ©narios discutĂ©s, ceux-ci ne disent rien de leur prĂ©paration Ă  ces risques et ouvrent la porte Ă  une propagation des pertes auprĂšs d’autres acteurs financiers. Par ailleurs, la capacitĂ© des mĂ©ca- nismes d’assurance Ă  soutenir les banques en cas de forte diminution de la valeur des actifs fossiles est incertaine. En effet, ces pertes toucheraient simultanĂ©ment les assureurs eux-mĂȘmes – qui dĂ©tiennent eux aussi ces actifs et assurent directement des entreprises et projets fossiles – et l’ensemble des acteurs financiers qu’ils assurent. Les assureurs en dernier recours » des banques seraient alors les Etats – et donc les contribuables -, une situation qui doit absolument ĂȘtre sĂ»r, il est trĂšs peu vraisemblable qu’un tel scĂ©nario catastrophe se produise en quelques semaines. La dĂ©valorisation des actifs fossiles devrait ĂȘtre progressive compte tenu de la place cruciale qu’ils continuent d’occuper. Toutefois, quand bien mĂȘme la perte de valeur de ces actifs devait s’étaler sur plusieurs annĂ©es, le risque que ce rapport entend mettre en avant resterait inchangĂ© en l’état actuel des fonds propres bancaires, la poursuite du business as usual a fort peu de chances de permettre aux principales banques de la zone euro de faire face Ă  une une dĂ©gradation de la valeur des actifs fossiles dĂ©gradation. De plus, dans la mesure oĂč lesdites banques sont trĂšs conscientes de la gravitĂ© de ce risque Ă  moyen et long terme, il est probable qu’elles rai- sonnent dĂšs aujourd’hui par backward induction, autrement dit qu’elles freinent autant que faire se peut la transition Ă©cologique en vue de gagner du temps. C’est aussi ce danger que nous voulons mettre en lumiĂšre dans ce Ă  ce constat, certains ne manqueront pas de brandir le dĂ©veloppement de la finance verte ». Il a nĂ©anmoins Ă©tĂ© montrĂ©, notamment par Alain Grandjean et Julien Lefournier, que la finance verte telle qu’elle est pratiquĂ©e aujourd’hui est malheureusement, avant tout, du greenwashing[35]. Ceci ne doit plus nous surprendre si nous comprenons que ces pratiques sont autant de maniĂšres de gagner du temps face Ă  une Ă©chĂ©ance inĂ©luctable et qui, comme nous le montrons ici, signifierait la fin d’une trĂšs large part de l’activitĂ© bancaire en zone 2 La finance verte une fausse solutionLa finance verte en vogueDepuis l’adoption de l’Accord de Paris, la finance verte est sur toutes les lĂšvres et dans toutes les communications. La COP21 a marquĂ© le coup d’envoi d’une myriade de grands rendez-vous internationaux – One Planet Summits et Climate Finance Days – avec l’ambition affichĂ©e de mobiliser l’industrie financiĂšre au service du climat. Les institutions financiĂšres, mais aussi les banques centrales et les gouvernements, ont multipliĂ© les annonces au rythme de ces dynamique s’est notamment traduite par l’apparition d’un grand nombre de labels de durabilitĂ© et de produits financiers Ă©tiquetĂ©s socialement et environnementalement responsables. Les fonds dits ESG » – Environnement, Social, Gouvernance – enregistrent ainsi une forte croissance, tant en nombre qu’en volume global collectĂ©. En France, les encours de l’investissement responsable ont atteint 1 860 milliards d’euros fin 2019, en augmentation de 27 % par rapport Ă  2018[36]. En Europe, 250 fonds ont Ă©tĂ© renommĂ©s ESG rien qu’en parallĂšle, le marchĂ© des obligations vertes est passĂ© de 8,4 milliards d’euros en 2013 Ă  217 milliards d’euros en 2019, franchissant fin 2020 la barre des 1 000 milliards de dollars d’émissions cumulĂ©es[37]. De nouvelles obligations durables » sont apparues, comme les sustainability-linked bonds » liĂ©s Ă  des indicateurs ESG fixĂ©s par l’ grand nombre d’acteurs financiers ont aussi pris de pre- miĂšres mesures de retrait – gĂ©nĂ©ralement trĂšs partiel – de certains secteurs trĂšs Ă  risque pour le climat et les droits humains. Le premier secteur concernĂ© par ces engagements est celui du mouvement vers le durable se cantonne bien souvent Ă  de l’ parallĂšle, les acteurs financiers sont de plus en plus nombreux Ă  adopter une communication verte une publicitĂ© sur 8 diffusĂ©e dans la presse ou sur internet de janvier Ă  juillet 2020 par les acteurs financiers utilise l’argument de la finance durable pour promouvoir certains produits, inciter Ă  Ă©pargner ou attirer de nouveaux clients. C’était le cas d’une publicitĂ© sur douze en 2019[38].NĂ©anmoins, ce mouvement vers le durable se cantonne bien souvent Ă  de l’affichage. La stratĂ©gie des banques françaises resterait sur une trajectoire de rĂ©chauffement de + 4 °C, bien loin de l’objectif de + 1,5 °C inscrit Ă  l’Accord de Paris[39]. Plus de 5 ans aprĂšs la COP21, le dĂ©veloppement de la finance verte s’avĂšre dramatiquement insuffisant et beaucoup trop lent pour rĂ©pondre Ă  l’urgence de rĂ©orienter les flux le vert vire au noirSont notamment en cause des produits verts » peu efficaces et trompeurs, maquillant une rĂ©alitĂ© toute diffĂ©rente. Aucun socle lĂ©gal minimal n’existe pour les produits qui se prĂ©valent d’impacts environnementaux ou sociaux amĂ©liorĂ©s. Une dĂ©nomination durable ou verte n’est pas gage de qualitĂ© environnementale rĂ©elle. Par ailleurs, mĂȘme les labels les plus rĂ©pandus ne garantissent ainsi pas qu’un fonds exclut les Ă©nergies fossiles ou soit compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris. 94 % des fonds labellisĂ©s investissement socialement responsable » ISR Ă©tudiĂ©s par l’ONG Reclaim Finance[40] financent des entreprises aux pratiques environnementales et sociales nocives – parmi elles, les multinationales Total, Amazon ou Bayer. Les entreprises des Ă©nergies fossiles peuvent reprĂ©senter jusqu’à 22 % d’un fonds labellisĂ© ISR d’aprĂšs le cabinet de conseil Axylia[41].De mĂȘme, et lĂ  encore du fait d’un encadrement quasi inexistant, les obligations vertes peuvent malheureusement devenir un outil de greenwashing Ă  la disposition des grandes entreprises, avec la complicitĂ© des banques. Les obligations vertes ne reposent sur aucune dĂ©finition lĂ©gale, elles peuvent respecter des principes volontaires[42] mais rien ne les empĂȘche de financer des pro- jets nĂ©fastes pour l’environnement. Par ailleurs, ces obligations reposant uniquement sur une logique de projet use of proceeds , elles peuvent financer des entreprises Ă  l’impact climatique dĂ©sastreux, et ne sont pas clairement liĂ©es Ă  une baisse des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre[43]. Des obligations vertes ont permis de financer des projets massivement polluants, comme des projets charbon en Chine en 2019. Les nouveaux outils de financement dits durables sustainability-linked sont tout aussi peu encadrĂ©s et dĂ©finis, ouvrant la porte Ă  des abus manifestes comme le montre le cas de l’entreprise pĂ©troliĂšre et gaziĂšre les promesses de transition, les produits les plus Ă©vidents et promus de la finance verte continuent Ă  capter des capitaux pour alimenter les secteurs polluants et l’industrie des Ă©nergies vert, une goutte d’eau dans un ocĂ©an d’énergies fossilesAu-delĂ  de ses problĂ©matiques de financement du vert, la finance s’avĂšre incapable de tourner le dos aux causes des dĂ©rĂšglements climatiques. Au contraire, les banques internationales ont massivement accordĂ© de nouveaux financements – nouveaux crĂ©dits, nouvelles Ă©missions d’actions et d’obligations – aux entreprises des secteurs du charbon, du pĂ©trole et du gaz. Le rapport Banking On Climate Chaos 2021[45] dĂ©voile que les 11 grandes banques de la zone euro Ă©tudiĂ©es ont financĂ© Ă  elles seules pour 495 milliards d’euros les Ă©nergies fossiles depuis l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat. Les banques françaises sont les pires Ă©lĂšves de cette classe de cancres depuis la COP21, elles ont augmentĂ© chaque annĂ©e leurs financements aux Ă©nergies fossiles, pour devenir en 2020 leur premier soutien europĂ©en, dĂ©passant mĂȘme les banques 11 banques n’ont pas mĂȘme renoncĂ© Ă  accompagner le dĂ©veloppement des industries les plus dangereuses. Seules 5 d’entre elles – BNP Paribas, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, CrĂ©dit Agricole, BPCE, UniCredit – se sont engagĂ©es Ă  ne plus soutenir les entreprises qui construisent de nouvelles centrales et mines de charbon[46] et aucune d’entre elles n’a fait de mĂȘme pour les hydrocarbures, y compris les hydrocarbures banques favorisent encore aujourd’hui les Ă©nergies fossiles sur les Ă©nergies renouvelables. En 2018, Oxfam France[47] montrait que sur 10 euros prĂȘtĂ©s par les banques françaises au secteur Ă©nergĂ©tique, 7 euros vont aux Ă©ner- gies fossiles contre 2 euros aux Ă©nergies renouvelables. Les majors pĂ©troliĂšres et gaziĂšres massivement soutenues par les banques continuent de dĂ©velopper de nouvelles rĂ©serves et – malgrĂ© leurs grands discours – sont bien loin d’initier une transition permettant le respect de l’Accord de Paris[48]. Une analyse de Carbon Tracker montre qu’en mars 2020 58 %, 66 %, 85 % et 88 % des nouvelles dĂ©penses d’investissement respectives de Total, Shell, Equinor et Exxon n’étaient pas compatibles avec un scĂ©nario de l’Agence internationale de l’énergie AIE qui vise pourtant un rĂ©chauffement dĂ©pas- sant 1,5 °C[49].Dans ce contexte, les engagements de neutralitĂ© carbone des entreprises comme des acteurs financiers cachent de dangereuses failles[50] et omissions qui permettent le dĂ©ve- loppement continue d’activitĂ©s nĂ©fastes. Ces dĂ©clarations reposent bien souvent sur des scĂ©narios climatiques qui surestiment les possibilitĂ©s d’émissions nĂ©gatives pour mĂ©nager les Ă©nergies fossiles[51]. Les initiatives climatiques mises en place par les acteurs financiers eux-mĂȘmes – comme la Net Zero Asset Owner Initiative[52] ou la Paris Aligned Investment Initiative[53] – prĂ©sentent Ă  ce stade les mĂȘmes en dĂ©pit des belles promesses de la finance verte, les banques dĂ©jĂ  gangrenĂ©es par les actifs polluants entre- tiennent elles-mĂȘmes activement l’infection, en faisant continuellement entrer de nouveaux actifs fossiles Ă  leur bilan. Au regard des risques climatiques et financiers que fait peser cette addiction aux Ă©nergies fossiles, des actions politiques s’imposent pour 1 stopper la progression des mĂ©tastases et 2 Ă©radiquer totalement la 3 PremiĂšre Ă©tape mettre fin Ă  la folie des fossilesNotre Ă©tude vient s’ajouter Ă  une littĂ©rature dĂ©jĂ  abondante qui montre la nĂ©cessitĂ© de mettre fin au dĂ©veloppement des Ă©nergies fossiles pour sauver la planĂšte[54] comme pour protĂ©ger le systĂšme financier[55]. ArrĂȘter de financer tout nouvel investissement dans le secteur des Ă©nergies fossiles doit ĂȘtre une prioritĂ©. Pour cela, miser uniquement sur la bonne volontĂ© des banques est un mauvais calcul qui a dĂ©jĂ  prouvĂ© son initier ce mouvement, il est nĂ©cessaire de changer le cadre structurel du systĂšme financier en arrĂȘtant les soutiens indirects offerts par la politique monĂ©taire au secteur des Ă©nergies et en adaptant la rĂ©glementation nationale et europĂ©enne pour tenir compte des dangers des Ă©nergies fossiles pour l’environnement et la stabilitĂ© financiĂšre. Plus globalement, il s’agit d’aligner progressivement les cadres de la finance sur les objectifs de l’Accord de politique monĂ©taire qui s’aligne sur l’Accord de ParisEn 2020, la Banque centrale europĂ©enne BCE a lancĂ© un processus de rĂ©vision stratĂ©gique » qui doit permettre d’examiner la maniĂšre dont elle remplit son mandat et de mieux intĂ©grer les enjeux climatiques. Ce processus doit se clore en septembre 2021 et offre l’opportunitĂ© de mettre les opĂ©rations de la BCE en cohĂ©rence avec les objectifs climatiques europĂ©ens. Il revĂȘt une importance d’autant plus forte que la rĂ©ponse globale de la BCE Ă  la crise du Covid-19 devrait excĂ©der les 5 000 milliards d’euros – en liquiditĂ©s, achats d’actifs et relĂąchements prudentiels sur 2020-2022 – et bĂ©nĂ©ficie fortement aux entreprises Ă  trĂšs forte intensitĂ© carbone[56].Qu’est-ce que la BCE ?Depuis 1998, la BCE a pour objectif principal de contrĂŽler le niveau d’inflation au sein de la zone euro. Pour atteindre cet objectif de “stabilitĂ© des prix”, elle possĂšde plusieurs outils conventionnels, utilisant les taux d’intĂ©rĂȘts, ainsi que des outils non-conventionnels, notamment les rachats d’ac- tifs – ou quantitative easing –, qui se sont dĂ©veloppĂ©s pour rĂ©pondre aux crises lors des- quelles l’efficacitĂ© des outils conventionnels s’est avĂ©rĂ©e limitĂ©e. Par ailleurs, la BCE a pour objectif secondaire de contribuer Ă  l’atteinte des objectifs de l’Union EuropĂ©enne. La BCE exerce aussi une fonction importante dans le maintien de la stabilitĂ© financiĂšre RĂ©nover la neutralitĂ© de marchĂ© »La BCE conduit ses opĂ©rations monĂ©taires en suivant le principe de neutralitĂ© de marchĂ© »[57]. Celui-ci vise Ă  mini- miser l’impact de ses opĂ©rations sur le marchĂ© et Ă  Ă©viter toute distorsion, mais la conduit dans les faits Ă  adopter un biais pro-carbone et Ă  soutenir les entreprises les plus polluantes, dont celles des Ă©nergies fossiles. Pourtant, ce principe n’est pas une obligation lĂ©gale pour la banque et ses fondements reposent sur l’idĂ©e trompeuse que les opĂ©- rations monĂ©taires sont des dĂ©cisions par essence objective, qui ne doivent pas influer le marchĂ©[58].Plusieurs dirigeants de la BCE ont ouvert la porte Ă  une rĂ©vision[59] de ce principe qui s’oppose Ă  l’objectif de neu- tralitĂ© carbone de l’Union europĂ©enne. En prĂ©servant la neutralitĂ© de marchĂ© » actuelle, la BCE ignore son man- dat secondaire – pourtant obligatoire[60] – qui requiert de contribuer Ă  l’atteinte des objectifs de l’Union. En acceptant massivement les actifs fossiles dans ses opĂ©rations, elle favorise leur liquiditĂ© – et donc leur valorisation –, et met en danger[61] son mandat primaire de stabilitĂ© des prix. Le Gouverneur de la Banque centrale nĂ©erlandaise a ainsi soulignĂ© que la lutte contre le changement climatique, et donc l’objectif de limiter la hausse des tempĂ©ratures Ă  + 2 °C, pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un prĂ©alable[62] Ă  l’atteinte du mandat de stabilitĂ© des rĂ©pondre Ă  l’urgence climatique et ad minima ne pas Ă©chouer dans l’application de son mandat, la BCE doit donc modifier l’interprĂ©tation actuelle de la neutralitĂ© de marchĂ© pour permettre un alignement sur les objectifs climatiques europĂ©ens et ceux de l’Accord de Des opĂ©rations monĂ©taires qui s’alignent sur les objectifs climatiquesPlusieurs Ă©tudes ont montrĂ© que les achats d’actifs d’en- treprises de la BCE possĂšdent un biais favorable aux acti- vitĂ©s les plus carbonĂ©es. Ainsi, plus de 60 %[63] 64[64] des actifs d’entreprises rachetĂ©es via son quantitative easing » appartiennent Ă  des secteurs trĂšs Ă©metteurs de CO2. Ses achats soutiennent notamment 38 entreprises[65] du secteur des Ă©nergies fossiles, dont certaines – comme Shell et Total – sont impliquĂ©es dans des projets d’expansion[66]. Le biais carbone des achats d’actifs est dĂ©sormais reconnu[67] par la BCE elle-mĂȘme. En parallĂšle, la BCE autorise les banques Ă  dĂ©poser des actifs comme collatĂ©raux, pour se financer auprĂšs d’elle sans prendre en compte l’impact environ- nemental de ceux-ci, contribuant ainsi Ă  la valorisation de ces actifs. 59 % [68] des actifs acceptĂ©s par la banque proviendraient des secteurs Ă  trĂšs forte intensitĂ© BCE doit donc commencer par dĂ©carboner ses rachats d’actifs et ses collatĂ©raux. Si une approche fine, permettant l’ajustement de ces outils de politique monĂ©taire selon les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, est nĂ©cessaire, Ă  plus long terme, la BCE doit exclure les actifs des entreprises des Ă©nergies fossiles pour limiter les effets nĂ©gatifs de son intervention massive actuelle dans un contexte de crise. Comme le Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System NGFS le met en avant, les donnĂ©es financiĂšres nĂ©cessaires pour un alignement global des achats et collatĂ©raux sur l’Accord de Paris peuvent ne pas ĂȘtre immĂ©diatement utilisables et le recours Ă  des critĂšres facilement identifiables[69] – comme pour les Ă©nergies fossiles – est une premiĂšre Ă©tape qui crĂ©dibilise les annonces de la banque et envoie un signal fort aux acteurs financiers. Il s’agit aussi pour la BCE de ne pas accumuler progressivement les actifs fossiles, concentrant ainsi les risques Ă  son bilan sans contribuer Ă  une diminution des soutiens au secteur, et encore moins Ă  une diminution des risques associĂ©s chez les acteurs financiers ailleurs, avec la crise du Covid-19, la BCE a dĂ©cidĂ© d’octroyer des taux rĂ©duits – et mĂȘme nĂ©gatifs – aux banques qui accordent un certain volume de prĂȘts via ses opĂ©rations de refinancement de long terme TLTRO[70]. BNP Paribas, CrĂ©dit Agricole, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale et BPCE ont ainsi pu emprunter 379 milliards d’euros[71] au titre de ces opĂ©rations en 2020, rĂ©alisant au passage un profit s’élevant Ă  plusieurs centaines de millions d’euros, et continuent d’en profiter massivement en 2021[72]. Alors qu’elle n’est aujourd’hui soumise Ă  aucun critĂšre environnemental ou social, une telle mesure pourrait ĂȘtre utilisĂ©e pour orienter les prĂȘts vers des activitĂ©s durables. À titre exploratoire, la BCE devrait mettre en place un premier TLTRO vert[73] » flĂ©chĂ© vers la rĂ©novation thermique, une des prioritĂ©s environnementales de l’Union europĂ©enne qui gĂ©nĂšre des consĂ©quences Ă©cologiques et sociales trĂšs rĂ©glementation financiĂšre qui cesse d’ignorer la crise climatiqueAu-delĂ  de la politique monĂ©taire, c’est toute la rĂ©glemen- tation financiĂšre qui doit dĂ©sormais ouvrir les yeux sur les effets de la finance sur le climat et les risques du changement climatique pour sa stabilitĂ©. Sur ce front, la BCE a un rĂŽle Ă  jouer, mais son intervention ne sera pas suffisante. Elle devra s’accompagner de l’action de l’ensemble des rĂ©gu- lateurs financiers europĂ©ens et nationaux. Elle devra aussi laisser la place Ă  des textes de lois plus contraignants, seuls Ă  mĂȘme de garantir le changement radical des pratiques, nĂ©cessaire Ă  rĂ©pondre Ă  l’urgence Un encadrement strict des soutiens financiers aux Ă©nergies fossilesLes engagements volontaires et sectoriels des banques sont Ă  ce jour les seuls garde-fous existants pour limiter le soutien des acteurs financiers Ă  certaines industries nocives mais ils s’avĂšrent incapables d’empĂȘcher leur surexposition aux risques climatiques et financiers des actifs France, le gouvernement a demandĂ© en octobre 2018 aux acteurs financiers de prendre des engagements volon- taires pour mettre en Ɠuvre une sortie du charbon[74]. Presque deux ans aprĂšs, le rĂ©sultat est loin d’ĂȘtre suf- fisant de nombreux acteurs ont adoptĂ© des politiques sectorielles lacunaires[75] qui leur permettent de continuer Ă  financer le secteur et mĂȘme son dĂ©veloppement ; les autoritĂ©s de rĂ©gulation financiĂšre elles-mĂȘmes font État de niveaux d’ambitions et d’efforts consentis variables d’un Ă©tablissement Ă  l’autre[76]. De plus, ces engagements n’ont pas Ă©tĂ© synonyme de diminution des financements aux Ă©nergies fossiles[77] et leur non-respect n’est pas sanctionnĂ©[78] par les rĂ©gulateurs puisque ce sont des engagements volontaires. Le gouvernement français a lancĂ© fin 2020 un nouvel appel Ă  la Place de Paris, demandant aux acteurs financiers de se doter d’une stratĂ©gie de sortie des pĂ©trole et gaz non-conventionnels[79]. Absolument rien ne garantit lĂ  encore que cette simple demande soit suivie des actions est donc impĂ©ratif de cesser de parier uniquement sur l’inopĂ©rante auto-rĂ©gulation des banques, et d’encadrer dans la loi les activitĂ©s des acteurs financiers dans les Ă©nergies fossiles. Ces normes contraignantes doivent Ă  minima exiger des banques de mettre immĂ©diatement un terme Ă  tout soutien financier aux nouveaux projets[80] d’énergie fossile et aux entreprises qui les portent, et de se conformer Ă  un Ă©chĂ©ancier dĂ©taillĂ© de sortie des Ă©nergies fossiles compatible avec l’objectif de limiter le rĂ©chauffement Ă  1,5 °C[81]. La mise en Ɠuvre de ces mesures par les acteurs financiers doit ĂȘtre contrĂŽlĂ©e de maniĂšre indĂ©pendante par les autoritĂ©s de rĂ©gulation financiĂšre nationales et europĂ©ennes et assortie de sanctions financiĂšres dissuasives en cas de Des exigences de capitaux qui reflĂštent les risques supportĂ©s en soutenant les Ă©nergies fossilesLa rĂ©glementation prudentielle les obligations de capitaux propres impose aux banques de conserver une certaine quantitĂ© de rĂ©serves pour assurer la stabilitĂ© du systĂšme. Pourtant, comme le rĂ©vĂšle notre Ă©tude, la faiblesse des fonds propres des banques les mettrait face Ă  un risque de faillite si leurs actifs fossiles en stock venaient Ă  connaĂźtre une dĂ©valuation importante et Ă  devenir des actifs Ă©chouĂ©s »[82]. Cela s’explique pour la bonne et simple raison que les banques ne prennent aujourd’hui pas en compte l’exposition aux risques donnĂ© cette accumulation d’actifs risquĂ©s au bilan des banques, il est nĂ©cessaire que celles-ci se mettent en conformitĂ© avec l’article 128 de la Capital Requirement Regulation CRR qui stipule que Les Actifs par- ticuliĂšrement risquĂ©s » doivent ĂȘtre surpondĂ©rĂ©s dans leur exposition aux risques. De plus, comme le suggĂšre Finance Watch[83], le facteur de risque liĂ© aux actifs fossiles utilisĂ© pour calculer ces obligations de capitaux doit ĂȘtre drastiquement relevĂ©, particuliĂšrement lorsqu’il s’agit du financement de nouveaux projets d’énergies mobilisation immĂ©diate de la CRR[84] est suffisante pour appliquer cette mesure au niveau europĂ©en, avant une potentielle extension Ă  l’échelle mondiale via une rĂ©vision de BĂąle Des risques systĂ©miques mieux intĂ©grĂ©sLes coussins de risques systĂ©miques[85] systemic risk buffers permettent de prendre en compte les risques financiers de long terme non-cycliques en augmentant les exigences de fonds propres. Ils sont fixĂ©s par les banques centrales et rĂ©gulateurs nationaux pour les banques dites non-sys- tĂ©miques, et par la BCE pour les banques d’importance changement climatique Ă©tant dĂ©sormais reconnu comme un risque systĂ©mique – notamment par le NGFS[86], la BCE[87]et l’ESRB en Europe[88], la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale et le CFTC aux Etats-Unis[89], ou encore la Banque d’Angleterre[90] – son incorporation Ă  ce coussin » systĂ©mique ou la crĂ©ation d’un sur-coussin » climatique est logique. La pertinence de cet outil est d’autant plus forte que le risque climatique se caractĂ©rise par une incertitude radicale[91] » qui rend particuliĂšrement complexe toute prĂ©vision et nĂ©cessite la prise de mesure prĂ©ventive. Elle complĂšte la mesure pro- posĂ©e sur les obligations de Des Ă©pargnants protĂ©gĂ©s des risques climatiquesLes Deposit Guarantee Schemes » – obligations de garanties – obligent les banques Ă  rembourser un montant minimal garanti aux Ă©pargnants en cas de faillite. Au sein de l’UE, ce montant est d’au moins 100 000 euros mais peut varier selon les exigences montants provisionnĂ©s pour cette garantie devraient ĂȘtre modulĂ©s selon l’exposition de la banque aux Ă©nergies fossiles. En accumulant des actifs fossiles la banque fait courir un risque important Ă  ses clients et Ă  l’État qui paieront le coĂ»t de sa faillite si les risques climatiques se matĂ©rialisent. L’utilisation des garanties de dĂ©pĂŽt permet de prĂ©venir ce report de charge tout en favorisant l’émergence d’un cercle vertueux de rĂ©duction des risques et des impacts Une titrisation encadrĂ©e pour Ă©viter la diffusion des risquesLa titrisation des actifs est un argument supplĂ©mentaire en faveur de l’intervention du rĂ©gulateur. Aujourd’hui, les investisseurs – courtiers, traders, banques – achĂštent des paniers de titres dans lesquels on retrouve des actifs divers et variĂ©s. On peut retrouver dans ces paniers d’actifs une certaine part d’emprunts liĂ©s aux Ă©nergies fossiles, mais celle-ci est diffuse et donc difficilement identifiable. En 2007-2008, la titrisation avait contribuĂ© Ă  empirer la crise des systĂšme opaque contribue Ă  la diffusion des risques liĂ©s aux actifs fossiles, tout en rendant leur traçabilitĂ© plus complexe. La responsabilitĂ© est alors Ă©clatĂ©e entre les nombreux investisseurs. Avec des actifs titrisĂ©s, il est donc plus difficile de rĂ©guler ou d’évaluer correctement l’exposition aux risques. Pour pouvoir effectuer un suivi des actifs fossiles et de la responsabilitĂ© associĂ©e, et Ă©viter une diffusion des risques, il faut interdire les titrisations complexes de ces Des dividendes et des bonus clairement liĂ©s Ă  des critĂšres environnementauxÉtant donnĂ© leur poids dans la gouvernance des banques, la transition Ă©cologique ne se fera pas sans l’engagement des actionnaires et des membres des comitĂ©s exĂ©cutifs. Si des politiques internes aux banques peuvent ĂȘtre mises en place pour s’assurer que les bonus ou dividendes soient liĂ©s Ă  l’atteinte d’objectifs environnementaux, ces pratiques restent trĂšs embryonnaires. Aujourd’hui, 65 % des cadres dirigeants des 39 banques internationales analysĂ©es par Demog sont liĂ©es Ă  des industries polluantes et leurs groupes de lobby. Ce chiffre dĂ©passerait les 80 % dans plusieurs grandes banques – comme Wells Fargo ou JP Morgan Banque centrale europĂ©enne a par exemple demandĂ© aux banques de limiter les dividendes versĂ©s durant la crise du Covid-19, Ă©vĂ©nement ponctuel et moins dangereux pour la stabilitĂ© financiĂšre de long terme que la crise climatique92. Ainsi, cela a permis mĂ©caniquement de renforcer les fonds propres des banques pour affronter la crise du Covid-19. Elle doit donc demander de limiter le versement des dividendes – par exemple Ă  33 % des bĂ©nĂ©fices, contre environ 50 % en moyenne aujourd’hui – pour toutes les banques qui continuent Ă  octroyer de nouveaux services financiers Ă  l’industrie fossile. De la mĂȘme façon, les gouvernements et la rĂ©glementation europĂ©enne pourraient intervenir pour limiter durablement les bonus des comitĂ©s exĂ©cutifs tant que de nouveaux actifs fossiles sont enregistrĂ©s par l’ 4 DeuxiĂšme Ă©tape faire table rase du passĂ© fossileSi l’alignement de la politique monĂ©taire sur l’Accord de Paris et l’émergence d’une rĂ©glementation Ă  la hauteur des enjeux climatiques est un prĂ©alable urgent afin d’endiguer l’afflux des soutiens financiers aux Ă©nergies fossiles, elles ne permettront pas d’apurer le stock considĂ©rable d’actifs fossiles dĂ©tenus par les banques alors qu’il est nĂ©cessaire d’accroĂźtre les capacitĂ©s de financements pour concrĂ©tiser une vraie transition Ă©cologique. Pour vider ce stock, assurer une sortie progressive des Ă©nergies fossiles et libĂ©rer les capacitĂ©s de financement nĂ©cessaire Ă  la transition, une intervention majeure et dĂ©cisive est banque fossile » europĂ©enne pour initier la sortie des Ă©nergies fossilesLe respect de l’Accord de Paris implique la sortie des Ă©nergies fossiles, sortie qui nĂ©cessite une prĂ©paration rigoureuse et stricte si l’on souhaite l’opĂ©rer en minimisant les effets nĂ©gatifs environnementaux et option serait que la BCE rachĂšte les actifs fossiles dĂ©tenus par les banques. Ce rachat pourrait se faire de maniĂšre indirecte via une banque fossile » europĂ©enne et publique, filiale de la BCE, chargĂ©e de la gestion des actifs fossiles selon une trajectoire de sortie compatible avec unrĂ©chauffement de 1,5 °C. Cette nouvelle structure Ă©mettrait des titres achetĂ©s par la BCE qui lui permettrait d’acquĂ©rir les actifs fossiles accumulĂ©s par les banques bad banks », un outil rĂ©aliste de gestion des actifs Ă©chouĂ©sSi l’intervention de la banque centrale proposĂ©e dans ce rapport peut paraĂźtre impressionnante, elle ne serait pas inĂ©dite. À la sortie de la 2nde guerre mondiale, lorsque l’économie Ă©tait au plus mal et que les banques dĂ©tenaient de nombreux crĂ©dits qui n’allaient pas ĂȘtre remboursĂ©s, la banque centrale avait mĂȘme rachetĂ© toutes les crĂ©ances dites pourries » pour les le mĂ©canisme de structure de dĂ©faisance » ou bad bank », structure indĂ©pendante créée pour rĂ©cupĂ©rer les actifs dits pourris ou Ă©chouĂ©s, n’est pas nouveau. Leur mission est, lorsque le contexte est plus favorable, de se sĂ©parer des titres dits illiquides, c’est-Ă -dire dont personne ne veut. Des structures de dĂ©fai- sance ont notamment Ă©tĂ© utilisĂ©es dans plusieurs pays – dont les Etats-Unis, l’Alle- magne, l’Espagne ou la France – suite Ă  la crise des proposition de crĂ©ation d’une structure de dĂ©faisance est aujourd’hui discutĂ©e depuis quelques mois au sein de l’Union EuropĂ©enne afin de limiter les effets de l’endettement des pays depuis le dĂ©but de la crise du Covid-19. La PrĂ©sidente de la BCE, Christine Lagarde, s’est exprimĂ©e sur le sujet en fĂ©vrier niveau international, le Climate Safe Len- ding Network et Climate KIC recommandent la crĂ©ation d’une bad bank » pour gĂ©rer les actifs les plus risquĂ©s au regard de la crise de faire intervenir la Banque centrale Ă  cet endroit est qu’elle est la seule banque du systĂšme bancaire europĂ©en Ă  pouvoir accuser des pertes supĂ©rieures Ă  ses fonds propres sans faire faillite. Comme l’a rappelĂ© rĂ©cemment la Banque des RĂšglements Internationaux, une banque centrale peut parfaitement fonctionner avec des fonds propres nĂ©gatifs[95]. Aujourd’hui, les fonds propres de la BCE sont extrĂȘmement rĂ©duits Ă  peine 80 milliards d’euros. La raison en est que la crĂ©dibilitĂ© de l’euro ne dĂ©pend nullement de ces fonds propres puisqu’en cas de perte, la BCE peut se renflouer elle-mĂȘme via la crĂ©ation monĂ©taire – ce qu’aucune banque de second rang ne peut faire. Les fonds propres de la BCE sont donc trĂšs infĂ©rieurs au montant de la perte qu’elle enregistrerait si elle devait, demain, porter Ă  son bilan les actifs fossiles des 11 banque que nous avons Ă©tudiĂ©es, et si la valeur de ces actifs devait brutalement chuter Ă  zĂ©ro. Qu’à cela ne tienne, la BCE est la seule banque de la zone euro capable d’assumer une telle perte – plus de 500 milliards d’euros aujourd’ solution exige une volontĂ© politique forte de la part des institutions europĂ©ennes et pourrait bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©vision du mandat de la BCE, rendant son objectif de sta- bilitĂ© des prix compatible explicitement avec l’avĂšnement d’un systĂšme durable et Un rachat sous-conditionsAfin de contribuer Ă  la transition et de ne pas exempter les banques de toute responsabilitĂ©, le rachat des actifs fossiles devra ĂȘtre conditionnĂ© Ă  a. L’arrĂȘt total de tout service financier aux projets d’énergies fossiles et aux entreprises dĂ©veloppant ces L’application d’une dĂ©cote de 10 % – par exemple – sur la valeur des actifs – que les banques suppor- teront via leurs fonds propres – et la limitation des rachats Ă  70 % des actifs fossiles dĂ©tenus par la banque. De telles proportions permettent ainsi, Ă  la fois, que les banques gĂšrent et paient une partie des consĂ©quences de leurs actes, d’oĂč une dĂ©cote sensible, et qu’elles ne soient plus entravĂ©es dans le financement de la transition Ă©cologique, d’oĂč le rachat d’une majoritĂ© de leurs actifs fossiles vouĂ©s Ă  devenir des actifs L’adoption d’un plan de sortie des Ă©nergies fossiles, alignĂ© sur une trajectoire de 1,5 °C, pour tous les actifs fossiles rachat des actifs fossiles serait effectuĂ© lors d’une intervention exceptionnelle et limitĂ©e dans le temps. Les critĂšres de celles-ci devront avoir Ă©tĂ© dĂ©finis au prĂ©alable et validĂ©s par l’ensemble des acteurs politiques et financiers. Il est possible d’envisager plusieurs tours de rachat d’ les banques n’ayant pas participĂ© aux prĂ©cĂ©dents. Le cas Ă©chĂ©ant, ils devront ĂȘtre prĂ©vus dĂšs le dĂ©part, et ĂȘtre effectuĂ©s dans des conditions moins avantageuses que les premiĂšres opĂ©rations – par exemple avec une dĂ©cote accrue – afin d’éviter les effets d’ conditions permettent de limiter les effets de cette intervention massive en matiĂšre de perte de confiance, argument souvent avancĂ© pour repousser l’idĂ©e d’une annu- lation de du dispositif ne bĂ©nĂ©ficiera qu’aux banques volontaires, qui s’engagent rĂ©solument vers une sortie des Ă©nergies fossiles et souhaitent profiter de l’opĂ©ration pour apurer leurs stocks d’actifs fossiles et libĂ©rer des capacitĂ©s de financement Une gestion des actifs dans un but de transition justeSuite Ă  leur rachat, les actifs fossiles seraient gĂ©rĂ©s dans une logique de transition juste par la nouvelle banque fossile rattachĂ©e Ă  la BCE. Il s’agit pour la banque d’opĂ©rer comme une structure de dĂ©faisance permettant d’isoler ces actifs. Elle aurait notamment pour objectif de garantir la fermeture progressive de l’ensemble des sites et infrastructures d’énergies fossiles selon un calendrier cohĂ©rent avec la science climatique. Les scĂ©narios actuellement alignĂ©s avec l’objectif 1,5 °C prĂ©voient La sortie du charbon au plus tard en 2030 en Europe et dans les pays de l’OCDE, 2040 partout dans le monde ;La sortie des autres Ă©nergies fossiles au plus tard dans la dĂ©cennie parallĂšle, les États et les banques centrales pourraient soutenir les rĂ©gions les plus touchĂ©es et accompagner l’en- semble des travailleurs et travailleuses dans un processus de reconversion professionnelle. C’est une rĂ©elle gestion de l’extinction des activitĂ©s liĂ©es Ă  l’exploitation des Ă©nergies fossiles qui doit ĂȘtre pensĂ©e et mise en place, avec toutes les mesures Ă©conomiques et sociales que cela implique. De nombreux leviers peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme l’émission d’obligations de transition juste » par la Banque euro- pĂ©enne d’investissement BEI, ou encore la crĂ©ation d’un fond de transition juste » financĂ© par les achats de titres de la BCE, les États et les banques qui auraient bĂ©nĂ©ficiĂ© du rachat de leurs stocks d’actifs fossiles. À la clef, l’atteinte des objectifs climatiques europĂ©ens et la crĂ©ation de nombreux nouveaux emplois verts[97].La gestion de cette structure pourrait ĂȘtre confiĂ©e Ă  la BEI ou tout autre organisme possĂ©dant les compĂ©tences pour mener Ă  bien ces solution Ă  exporter au-delĂ  de l’EuropeBien entendu, les actifs fossiles ne sont pas uniquement concentrĂ©s dans les banques europĂ©ennes. Les financements des 60 plus grandes banques mondiales au secteur des Ă©nergies fossiles ne cessent d’augmenter depuis 2016 et atteignent 3 393 milliards d’euros sur cette pĂ©riode[98]. Les plus grands financeurs des Ă©nergies fossiles sont les banques nord-amĂ©ricaines. Les trois premiĂšres banques de ce sinistre classement – JP Morgan, Wells Fargo et Citi – totalisent Ă  elles-seules 585 milliards de dollars de finan- cements au secteur de 2016 Ă  les rĂ©gions du monde connaĂźtront les mĂȘmes pro- blĂ©matiques, et toutes auront besoin de solutions pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Il est Ă  noter qu’en plus des mĂȘmes difficultĂ©s de financer la transition Ă©cologique, plusieurs grandes banques internationales se verraient confronter Ă  un risque de faillite en cas de brusques variations sur les marchĂ©s, en particulier la Wells Fargo aux États-Unis, qui possĂšderait des actifs fossiles reprĂ©sentants plus de 300 % de ses fonds solution proposĂ©e Ă  l’échelle europĂ©enne gagnerait donc Ă  ĂȘtre rĂ©pliquĂ©e et Ă©tablie en collaboration avec les autres grandes banques centrales mondiales pour au moins deux raisons garantir une sortie globale des Ă©nergies fossiles alignĂ©e sur les objectifs de l’Accord de Paris ; Ă©viter un dĂ©sĂ©- quilibre monĂ©taire et financier entre les acteurs europĂ©ens et les acteurs mondiaux. Cette coordination idĂ©ale ne doit cependant pas justifier une inaction des institutions et des gouvernements GaĂ«l GiraudLa forte diminution puis la fin de la production et de l’utilisation des Ă©nergies fossiles est une condition incontournable pour limiter les dĂ©rĂšglements climatiques. Tout retard diminue considĂ©rablement les chances de maintenir le rĂ©chauffement planĂ©taire Ă  un maximum de + 2 °C et au plus prĂšs de + 1,5 °C, augmentant massivement les dĂ©gĂąts humains, sociaux, Ă©conomiques et financiers associĂ©s. Le calendrier de la transformation de nos sociĂ©tĂ©s vers un monde bas-carbone importe donc au plus haut point. Dans ce contexte, le risque de transition » liĂ© Ă  la vitesse Ă  laquelle nous nous libĂ©rons de notre dĂ©pendance aux actifs fossiles constitue un vĂ©ritable dĂ©fi. En effet, la fin de notre addiction aux Ă©nergies fossiles signifiera tĂŽt ou tard que les actifs financiers associĂ©s aux fossiles perdront toute valeur marchande. Ce rapport suggĂšre qu’une estimation prudente des pertes qu’occasionnerait l’échouage de ces actifs s’élĂšve Ă  500 milliards d’euros pour les 11 plus grandes banques de la zone euro et reprĂ©sente une moyenne de 95 % de leurs fonds propres. Ces chiffres continueront d’augmenter si les banques accroissent davantage encore leur exposition aux hydrocarbures fossiles, comme certaines semblent dĂ©terminĂ©es Ă  le l’absence de rĂ©action des pouvoirs publics et rĂ©gulateurs financiers, le secteur bancaire pourrait juger qu’en matiĂšre de dĂ©carbonation de nos sociĂ©tĂ©s, il est urgent d’attendre. Or la planĂšte et notre humanitĂ© ne peuvent pas attendre. Tout comme le systĂšme financier qui accroĂźt les risques de voir une crise de type subprimes survenir Ă  nouveau si rien n’est regard de cette menace, la premiĂšre urgence est de changer les rĂšgles du jeu pour les acteurs financiers, afin d’empĂȘcher tout nouvel investissement dans les charbon, pĂ©trole et gaz, et arrĂȘter ainsi le dĂ©veloppement de nouvelles mĂ©tastases fossiles. Cela ne sera possible qu’en supprimant tous soutiens aux Ă©nergies fossiles telles qu’actuellement offerts par la politique monĂ©taire, et en adaptant la rĂ©glementation nationale et europĂ©enne pour contraindre les banques Ă  aligner leurs activitĂ©s avec les objectifs de l’Accord de que le stock des actifs fossiles et le risque de transi- tion qui pĂšse sur eux n’obĂšrent pas toute capacitĂ© de nos Ă©conomies Ă  s’engager dans la reconstruction Ă©cologique, il importe Ă©galement de trouver un moyen de pratiquer l’ablation des mĂ©tastases fossiles prĂ©sentes dans les bilans bancaires. La crĂ©ation d’une structure de dĂ©faisance qui dĂ©barrasserait nos banques desdits actifs est la premiĂšre idĂ©e qui vient Ă  l’esprit, et celle qui sera probablement promue par le secteur bancaire Ă  terme. Nous devons prendre garde, toutefois, Ă  savoir qui paiera la note, autrement dit qui devra assumer le coĂ»t financier induit par la perte de valeur des actifs fossiles. Si nous ne rĂ©flĂ©chissons pas Ă  un dispositif original, il y a fort Ă  parier que ce sera le contribuable, une fois de plus. Notre proposition consiste donc Ă  faire assumer la perte, non par le contribuable mais en partie par les banques elles-mĂȘmes, et largement par la Banque centrale entendu, il ne s’agit pas de nourrir l’illusion qu’un seul acteur, fĂ»t-ce la BCE, peut Ă  lui seul rĂ©soudre l’entiĂšretĂ© du problĂšme posĂ© par le risque de transition et les stocks d’actifs fossiles. Nous avons volontairement centrĂ© notre analyse sur cet aspect du problĂšme mais, en vĂ©ritĂ©, il est lui-mĂȘme Ă©troitement liĂ© au risque physique que fait peser le dĂ©rĂšglement Ă©cologique sur nos sociĂ©tĂ©s et Ă©conomies, lequel ne concerne Ă©videmment pas que les banques mais aussi les assurances et l’ensemble de l’économie rĂ©elle. Bien d’autres dispositifs sont Ă  mettre en place pour tenter d’af- fronter ce problĂšme systĂ©mique dans toute sa complexitĂ©[99]. Notre proposition est donc forcĂ©ment modeste. Elle aura mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre formulĂ©e si elle permet un vĂ©ritable dĂ©bat dĂ©mocratique autour de la maniĂšre dont nous voulons relever le dĂ©fi Ă©cologique au cours des prochaines dĂ©cennies autrement qu’en laissant le contribuable subir les dĂ©gĂąts environnementaux et sociaux colossaux qui s’annoncent, tout en en payant la 3 MĂ©thodologie dĂ©taillĂ©eLa mĂ©thodologie de ce rapport est construite en quatre Ă©tapes PĂ©rimĂštre de l’étude L’étude concerne les donnĂ©es financiĂšres 2019 des principales banques de la zone euro En France BNP Paribas, CrĂ©dit Agricole, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, BPCE. En Allemagne Deutsche Bank et Commerzbank. En Italie UniCredit et Intesa Sanpaolo. En Espagne Santander et BBVA. Aux Pays-Bas ING. Toutes les banques ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es au niveau de leur pĂ©rimĂštre Groupe », exceptĂ© pour CASA, dont les donnĂ©es financiĂšres 2019 sont de meilleures qualitĂ©s que le Groupe CrĂ©dit Agricole. DĂ©finition du terme actifs fossiles » Les actifs fossiles » sont dĂ©finis comme tous les actifs produits financiers nĂ©cessaires au financement des activitĂ©s fossiles, qui regroupent l’exploration, l’exploitation, la distribution – y compris le transport, le raffinage, etc. – des Ă©nergies fossiles – pĂ©trole, le gaz et le charbon –, et la production d’électricitĂ© Ă  partir de ces ressources. NB Ne sont pas intĂ©grĂ©s Ă  l’étude les actifs indirectement liĂ©s Ă  ces ressources Ă©nergĂ©tiques, tels que le secteur automobile, le transport aĂ©rien, etc. Recherche des actifs des banques L’étude se base sur deux documents publiĂ©s par les banques le rapport financier annuel – ou document d’enregistrement universel – et le rapport Pillar III – ou rapport sur les risques. Le rapport financier annuel intĂšgre le bilan comptable des banques qui indique notamment la valeur des diffĂ©rents actifs dĂ©tenus. Le montant total des actifs a Ă©tĂ© divisĂ© en trois catĂ©gories Les actifs crĂ©dits, qui regroupent les crĂ©dits des banques aux particuliers, aux entreprises et aux États ; Les actifs d’investissement –produits de marchĂ© et assurances –, qui regroupent tous les actifs qui s’échangent sur les marchĂ©s financiers ; Les autres actifs. Une fois les montants totaux actifs crĂ©dit » et actifs d’investissement » identifiĂ©s, il faut y dĂ©terminer la part des actifs fossiles. L’addition des actifs fossiles dans la partie crĂ©dit et dans la partie de produits de marchĂ© et d’assurance nous indiquera le montant total des actifs fossiles dĂ©tenus par les banques. a. Actifs fossiles dans la partie crĂ©dits actifs crĂ©dits Pour identifier la part des actifs fossiles dans les actifs crĂ©dit, nous utilisons dans le Pillar III le tableau CRB-D » qui ventile les expositions aux risques de crĂ©dit par industrie/ secteurs d’activitĂ©. Ce tableau dĂ©taille les valeurs nettes des expositions du bilan et hors bilan – correspondant aux valeurs comptables figurant dans les Ă©tats financiers, selon le champ d’application de la consolidation rĂ©glementaire. À partir de cette classification, nous identifions dans le tableau les industries dans lesquelles se trouvent des actifs fossiles – Oil & Gas », Energy », etc. Pour chacun des secteurs, nous appliquons des clĂ©s de rĂ©partition uniquement sur le montant des crĂ©dits bruts. Nous prenons l’hypothĂšse trĂšs prudente de ne comptabiliser aucun actif fossile dans le hors-bilan. Deux options se prĂ©sentent pour identifier la part fossile de chaque secteur a. Lorsque les secteurs de crĂ©dit entrent entiĂšrement dans le pĂ©rimĂštre dĂ©fini – par exemple, Oil & Gas » –, le montant est inclus dans sa totalitĂ©. b. Lorsque les secteurs de crĂ©dit ne comprennent qu’une partie du pĂ©rimĂštre, nous avons dĂ©fini 2 options Si la partie fossile est prĂ©cisĂ©e dans le rapport annuel de la banque – ou autres documents publics –, elle est reprise dans l’étude. Si rien n’est prĂ©cisĂ©, nous appliquons une clĂ© de rĂ©partition standard pour sĂ©parer la partie fossile » du reste de l’activitĂ©. Chaque clĂ© de rĂ©partition est construite avec des donnĂ©es Ă©conomiques et financiĂšres spĂ©cifiques au secteur en question et accessibles publiquement en suivant l’une de ces trois mĂ©thodes a. Soit nous calculons le poids du secteur dans l’économie PIB, chiffre d’affaire des leaders du secteur. b. Soit nous calculons le poids du secteur dans les indices financiers MSCI, Barclays-Bloomberg, etc. c. Soit nous prenons la mĂȘme clĂ© de rĂ©partition qu’une autre banque qui prĂ©cise la part fossile dans les prĂȘts du mĂȘme secteur – via leur portefeuille de crĂ©dits. Une fois que nous avons calculĂ© la part d’actifs fossiles crĂ©dit publiĂ©e dans le Pillar III, cela donne un ratio, un % d’actifs fossiles, que nous appliquons au montant total d’actifs crĂ©dit brut notifiĂ© dans le bilan. NB Concernant le secteur financier – souvent nommĂ© Banques et Assurances » –, la clĂ© de rĂ©partition est calculĂ©e grĂące Ă  la moyenne de la part d’actifs fossiles de crĂ©dits – hors finance – des banques europĂ©ennes inclues dans le pĂ©rimĂštre ceci reprĂ©sente la proportion des prĂȘts interbancaires utilisĂ©s pour financer les industries fossiles. b. Actifs fossiles dans les produits de marchĂ© et assurances actifs d’investissement Les actifs fossiles dans les produits de marchĂ© et d’assurances correspondent Ă  la part des produits financiers fossiles » autres que les crĂ©dits que possĂšdent les banques pour leurs activitĂ©s. Pour rappel, le total d’actifs d’investissement est rapportĂ© dans le bilan comptable et est constituĂ© des instruments financiers en valeur de marchĂ© par rĂ©sultat, des actifs financiers en valeur de marchĂ© par capitaux propres, des placements des activitĂ©s d’assurance, etc. Les instruments liĂ©s aux dĂ©rivĂ©s ainsi qu’aux REPOs ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s Ă  ces montants car ils peuvent contenir des produits liĂ©s directement ou indirectement aux actifs fossiles. Pour dĂ©terminer la part fossile a. Quand l’information de la part fossile dans les actifs investissement est donnĂ©e, nous la reportons. b. Quand l’information est manquante, nous utilisons une estimation Ă  4,62 %, basĂ©e sur D’une part, la part des industries pĂ©troliĂšres, gaziĂšres et de charbon dans le MSCI Europe, soit 3,56 %, pondĂ©rĂ©e Ă  75 %. D’autre part, la part des obligations des entreprises du secteur des Ă©nergies fossiles dans les obligations europĂ©ennes – hors obligations Ă©mises par les banques –, soit 7,8 % pour les industries fossiles en 2020, pondĂ©rĂ© Ă  25 %[100]. Les actifs libellĂ©s Caisse et Banque Centrale », qui sont pourtant des produits de dette Ă©changeables sur les marchĂ©s financiers, n’ont pas Ă©tĂ© inclus dans les actifs investissement. En effet, leur trĂšs faible maturitĂ© – dĂ©lai de remboursement infĂ©rieur Ă  l’annĂ©e – rend leur valeur peu exposĂ©e Ă  une transition Ă©cologique qui demeure une transformation qui s’envisage sur un temps relativement long. c. Le cas des actifs REPO Les Repurchase agreements » REPO sont des contrats qui permettent de prĂȘter/emprunter des titres financiers – actions ou obligations – en Ă©change d’un collatĂ©ral monĂ©taire. S’il est tout Ă  fait possible de trouver des actifs fossiles dans les REPO, il est vrai qu’une partie importante de ces contrats concerne des obligations d’État qui n’ont aucun lien avec des activitĂ©s fossiles. Ainsi, pour les besoins de notre Ă©tude, le montant total des contrats REPO est divisĂ© en deux parties Ă©gales 50 % action nous appliquons Ă  ce montant la ratio explicitĂ© en b ci-dessus. 50 % obligation nous considĂ©rons que 75 % de cette activitĂ© concerne des obligations d’État qui sortent du pĂ©rimĂštre de l’étude. Nous appliquons donc le ratio b Ă  seulement 25 % de cette partie obligataire. d. Les autres actifs Les autres lignes des bilans des banques sont regroupĂ©es dans les autres actifs ». On y retrouve notamment les montants Caisses et Banque Centrale », Goodwill », etc. Nous y avons placĂ© aussi la part des actifs REPO qui sont considĂ©rĂ©s sans actifs fossiles voir paragraphe Le cas des actifs REPO » au-dessus. Aucun actif fossile n’est retenu pour ces autres actifs. 4. Actifs fossiles vs. fonds propres Afin d’identifier la part de fonds propres, nous prenons le montant rapportĂ© au Common Equity Tiers 1 » CET1 publiĂ© par les banques, car il s’agit des fonds propres les plus sĂ»rs des banques, non-dĂ©formĂ©s par leurs estimations des risques. En cas de forte chute de valeur dans le secteur des Ă©nergies fossiles, seuls les fonds propres CET1 sont mobilisables suffisamment rapidement pour servir de coussin de sĂ©curitĂ©. Le reste des fonds propres peut intĂ©grer des produits liĂ©s aux Ă©nergies fossiles ou d’autres actifs trĂšs exposĂ©s aux risques climatiques. Le ratio actifs fossiles sur fonds propres est un trĂšs bon indicateur de la santĂ© financiĂšre des banques en cas de crise liĂ©e aux secteurs des pĂ©trole, gaz et charbon. MĂ©thodologie co-construite Cette mĂ©thodologie a Ă©tĂ© co-construite avec diffĂ©rents experts du monde bancaire. Notamment avec le cabinet Carbone4 Finance, qui a bien voulu challenger les diffĂ©rents points de cette mĂ©thodologie jusqu’aux rĂ©sultats finaux afin de s’approcher au mieux de la rĂ©alitĂ©. De plus, les 11 banques europĂ©ennes ont Ă©tĂ© contactĂ©es afin qu’elles puissent faire part d’éventuelles remarques ou transmettre des donnĂ©es alternatives. Ces retours ont donnĂ© lieu Ă  plusieurs modifications lorsqu’elles Ă©taient justifiĂ©es et sourcĂ©es. La question des assurances et des autres sĂ©curitĂ©s prudentielles Comme mentionnĂ© prĂ©cĂ©demment, cette Ă©tude prend uniquement en compte les Common Equity Tier 1 » CET 1 qui sont immĂ©diatement mobilisables et permettent d’estimer la capacitĂ© de la banque Ă  absorber d’elle-mĂȘme et directement les pertes Ă©ventuelles. L’épuisement thĂ©orique des CET 1 n’est pas pour autant synonyme de situation de faillite. D’autres ressources, et notamment les autres leviers prudentiels, peuvent ĂȘtre mobilisĂ©s. Surtout, les banques sont largement assurĂ©es et une partie des pertes devrait ĂȘtre transfĂ©rĂ©e Ă  leurs assureurs. Ces Ă©lĂ©ments n’ont pas Ă©tĂ© pris en compte dans le pĂ©rimĂštre de cette Ă©tude dans la mesure oĂč celle-ci vise spĂ©cifiquement Ă  identifier de quelle maniĂšre les banques et la rĂ©gulation financiĂšre intĂšgrent – ou n’intĂšgrent pas – les risques spĂ©cifiques liĂ©s Ă  la dĂ©tention d’actifs fossiles. Il s’agit alors de responsabiliser les banques dans la dĂ©tention de leurs actifs, et non de parier sur un Ă©ventuel report ou une dilution de la perte financiĂšre affĂ©rente. Notons d’ailleurs que se reposer sur de tels mĂ©canismes fait courir un risque important de propagation des pertes, qui pourrait in fine nĂ©cessiter l’intervention des Etats et donc faire porter le coĂ»t final aux contribuables. De plus, la capacitĂ© d’action des assureurs pourrait ĂȘtre rĂ©duite dans la mesure oĂč ils seraient eux-aussi directement affectĂ©s par une chute importante de la valeur des actifs fossiles. En effet, comme le montre le classement effectuĂ© par Insure Our Future[101], les grands assureurs restent particuliĂšrement impliquĂ©s dans le secteur. ParticularitĂ©s pour les banques hors zone euro L’étude menĂ©e chez les banques internationales hors zone UE a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e avec moins d’informations, et donc plus d’hypothĂšses. En particulier, lorsque des informations Ă©taient manquantes, les hypothĂšses retenues pour les banques de la zone euro ont Ă©tĂ© utilisĂ©es par dĂ©faut. Outre le fait que certaines informations Ă©taient manquantes, les banques hors zone euro n’ont pas Ă©tĂ© contactĂ©es. Ces donnĂ©es sont donc plus approximatives et reposent sur des hypothĂšses plus nombreuses que celles de la zone euro, en particulier pour les banques chinoises. [1]Les conversions du dollar Ă  l’euro ont Ă©tĂ© effectuĂ©es avec un taux de change de 2019 de 1,12 dollar pour 1 euro. Statista, 2020, Taux de change du dollar des États-Unis USD par rapport Ă  l’euro EUR de 1999 Ă  2019 ».[2] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[3] Nations Unies, 2020, Production Gap Report.[4] Dans notre Ă©tude, ce sont les Common Equity Tiers 1 CET 1 qui ont Ă©tĂ© retenus car ce sont les fonds propres sĂ©curisĂ©s des banques.[5] CrĂ©dit Agricole SA revendique un volume de fonds propres plus important, justifiĂ© par le fait qu’en cas de choc subi au niveau de l’entitĂ© CASA, le groupe CrĂ©dit Agricole serait dans l’obligation lĂ©gale de soutenir CASA via ses fonds propres. Nous faisons cependant le choix mĂ©thodologique de comparer les actifs fossiles de CASA aux fonds propres de CASA uniquement, afin d’évaluer la soliditĂ© financiĂšre de cette banque d’affaires, ainsi que sa prise en compte – ou son absence de prise en compte – des risques climatiques. Dans un contexte de perte de valeur des actifs de CASA, il existe donc un risque de propagation au groupe CrĂ©dit Agricole et Ă  ses autres activitĂ©s, en contrepartie d’une sĂ©curitĂ© supplĂ©mentaire.[6] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[7] Notre affaire Ă  tous, 2020, Un climat d’inĂ©galitĂ©s, les impacts inĂ©gaux du dĂ©rĂšglement climatique. / Winkel J. , Nazrul Islam S. 2017, Climate change and social inequality. / OCDE, 2010, PauvretĂ© et changement climatique rĂ©duire la vulnĂ©rabilitĂ© des populations par l’adaptation.[8] Mark Carney 2015, Breaking the Tragedy of Horizon. [9] WWF, 2021, Les Ă©nergies fossiles Ă  quel prix? [10] Irena, 2020, How falling costs make renewable a cost-effective Investment.[11] Irena, 2021, Renewable capacity highlights.[12] Carbon tracker, 2013, Wasted capital and Stranded Assets.[13] The Guardian, 2015, Carney warns of risks from climate change tragedy of the horizon.[14] Irena, 2021, World energy transitions outlook.[15] McKinsey & company, 2021, CEO Interview Natixis and CDPQ invest in climate action.[16] Derek Browner, Justin Jacobs 2021, Exxon faces “existential risk over fossil fuel focus, activist investor warns, Financial Times[17] Voir notamment la notation de la politique charbon des entreprises du groupe Natixis dans le Coal Policy Tool de Reclaim Finance[18] GaĂ«l Giraud, 2014, Illusion financiĂšre, Ed. de l’Atelier, Paris.[19] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[20] Les Amis de la Terre France et Oxfam France, 2021, Quoi qu’il en coĂ»te les banques françaises au secours de l’industrie fossile.[21] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[22] CrĂ©dit Agricole SA revendique un volume de fonds propres plus important, justifiĂ© par le fait qu’en cas de choc subi au niveau de l’entitĂ© CASA, le groupe CrĂ©dit Agricole serait dans l’obligation lĂ©gale de soutenir CASA via ses fonds propres. Nous faisons cependant le choix mĂ©thodologique de comparer les actifs fossiles de CASA aux fonds propres de CASA uniquement, afin d’évaluer la soliditĂ© financiĂšre de cette banque d’affaires, ainsi que sa prise en compte – ou son absence de prise en compte – des risques climatiques. Dans un contexte de perte de valeur des actifs de CASA, il existe donc un risque de propagation au groupe CrĂ©dit Agricole et Ă  ses autres activitĂ©s, en contrepartie d’une sĂ©curitĂ© supplĂ©mentaire.[23] Ansari D., Holz F. 2020, Between stranded assets and green transformation Fossil-fuel-producing developing countries towards 2055, Elsevier. / Carbon Tracker 2020, Decline and fall the size and vulnerability of the fossil fuel system. [24] Carbon Tracker 2016, Unburnable / Nations Unies, 2020, Production Gap Report / Alan Livsey 2020, Lex in depth the $900bn cost of “stranded energy assets, Financial Times[25] Carbon Tracker 2020, How to waste half a trillion dollar the economic implications of deflationary renewable energy for coal power investments / National Institute of Economic and Industry Research 2019, Stranded assets in Australia – with reference to the coal industry[26] Rachel Morison 2021, Gas Is the New Coal With Risks of $100 Billion In Stranded Assets, Bloomberg Green/ Justin Jacobs 2021, Gas prospects lose steam as renewable gather pace, Financial Times[27] Global Energy Monitor 2021, Europe Gas Tracker Report 2021[28] Gabrielle Siry 2021, Si Ă©cologie punitive il doit y avoir c’est Ă  l’encontre des financements des Ă©nergies fossiles, Le Monde[29] Dominique Pialot 2019, Les Ă©nergies fossiles ont coutĂ© 90 milliards Ă  Blackrock, La Tribune[30] Rainforest Action Network 2020, Fracking Fiasco / David French, Imani Moise 2020, US Banks prepare to seize energy assets as shale boom goes bust, Reuters[31] Swiss Re Institute 2021, The economics of climate change no action not an option[32] Battiston S. 2017, A climate stress-test of the financial system, Nature climate change / DNB 2017, Waterproof? An exploration of climate-related risks in the Dutch financial sector / Institute for ecological economics, 2019, Capital stranding cascades The impact of decarbonisation on productive asset utilisation.[33] Transnational Institute 2017, The Bail Out Business.[34] Boudet A. 2016,” Les consĂ©quences sociales de la crise Ă©conomique vues par l’Insee”, Huffington Post, Janvier[35] Grandjean A., Lefournier J. L’Illusion de la finance verte, Les- Liens-qui-libĂšrent, Ă  paraĂźtre.[36] AFG, mai 2020, La gestion Investissement Responsable ».[37] Climate Bond Initiative, consultĂ© le 15 mars 2021.[38] AMF, 2020, Investisseurs particuliers leurs motivations et leurs pratiques d’investissement.[39] Oxfam France, 2020, Banques des engagements climat Ă  prendre au 4Ăšme degrĂ©.[40] Reclaim Finance, 2020, Épargne nos Ă©conomies au service du chaos social et climatique.[41] Auriac V. , 2020, Comment trouver le vrai fonds Ă  impact en Ă©vitant le greenwashing ?[42] ICMA, 2018, Green Bond Principles Voluntary Process Guidelines for Issuing Green Bonds.[43] Ehlers T., Mojon B., Packer F., 2020 Green bonds and carbon emissions exploring the case for a rating system at the firm level”, revue de Bis.[44] Reclaim Finance 2021, Enbridge et durabilitĂ© sables bitumineux et violation des droits humains.[45] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[46] Voir le Coal Policy Tool de Reclaim Finance.[47] Oxfam France, 2018, Banques françaises les fossiles raflent la mise.[48] Oil change international, 2020 Discussion Paper Big Oil Reality Check — Assessing Oil And Gas Climate Plans / Climate Action 100+, Climate Benchmark 2021.[49] Ces chiffres publiĂ©s par Carbon Tracker dans le cadre du Benchmark du Climate Action 100+ sont basĂ©s sur les informations publiĂ©es par les entreprises au 5 fĂ©vrier 2021 et des donnĂ©es de Rystad Energy sur leurs capex en mars 2020.[50] Friends of the earth international, 2021 Chasing Carbon Unicorns The deception of carbon markets and “net zero. / Greenpeace UK, 2021, Assessing the role of carbon dioxide removal in companies’ climate plans. / Grain, 2021, Corporate greenwashing net zero» and nature-based solutions» are a deadly fraud.[51] Reclaim Finance, 2020, ScĂ©narios climatiques 5 piĂšges Ă  Ă©viter pour contenir le rĂ©chauffement Ă  1,5°C. / Oil Change International, Reclaim Finance, 2021, NGFS scenarios guiding finance towards climate ambition or climat failure?. / Trout K., 2021, Getting On Track to The IEA’s Opportunity to Steer Investments towards Success in Meeting the Paris Goals, Oil change international.[52] Reclaim Finance 2020, NZAOA still a low ambition protocol[53] Reclaim Finance 2021, NZIF the Paris Aligned Investment Initiative forgets about fossil fuels[54] UN, The Production Gap Report, 2020 / Trout K., 2018,The Sky’s Limit and the IPCC Report on Degrees of Warming, Oil change international,[55] Chenet H., Ryans-collins J., Van-lerven F., 2020 Finance, climate-change and radical uncertainty Towards a precautionary approach to financial policy / Global Witness, 2019 OVEREXPOSED / D. 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Voir notamment Climate Analytics 2019, Global and regional coal phase-out requirements of the Paris Agreement.[82] Carbon Tracker, 2017, Carbon Tracker introduced the concept of stranded assets to get people thinking about the implications of not adjusting investment in line with the emissions trajectories required to limit global warming, article, 23 Aout 2017.[83] Finance Watch, 2020, Breaking the climate-finance doom loop.[84] Le rĂšglement sur les exigences de fonds propres n ° 575/2013 est une loi de l’UE qui vise Ă  rĂ©duire la probabilitĂ© d’insolvabilitĂ© des banques.[85] Banque de France 2020, “Coussin pour le risque systĂ©mique Ă  quoi servirait cet instrument ?”[86] NGFS, 2019, A call for action Climate change as a source of financial risk.[87] European Central Bank 2021, Shining a light on climate risks the ECB’s economy-wide climate stress test, article, 18 mars 2021.[88] ESRB, 2020, Positively green Measuring climate change risks to financial stability.[89] Cox J., 2021, Fed sets up panels to examine risks that climate change poses to the financial system, CNCB, 23 Mars 2021.[90] Bank of England, 2020, Climate change why it matters to the Bank of England.[91] Chenet H., Ryan J., Van Lerven F., 2021 Finance, climate-change and radical uncertainty Towards a precautionary approach to financial policy, Elsevier.[92] Auriac V., 2020, “Comment trouver le vrai fonds Ă  impact en Ă©vitant le greenwashing ?”, axylia, le 3 novembre 2020.[93] Grandjean A., DufrĂȘne N. 2020, Une monnaie Ă©cologique, Ed. Odile Jacob[94] Climate Safe Lending et Climate KIC 2021, Financial Stability in Planetary Emergency,[95] Archer D., Moser-Bohem P. 2013, Central Bank Finance, BIS Papers, No 71, 29 avril 2013. / Article 28 Capital de la BCE, “Protocole N°4 sur les statuts du systĂšme europĂ©en de banques centrales et de la banque centrale europĂ©enne.”[96] Un scĂ©nario irrĂ©aliste, redisons-le la perte de valeur des actifs fossiles s’étalera sur plusieurs annĂ©es.[97] Kapetaki Z., 2021, Recent trends in EU coal, peat and oil shale regions, rapport Commission europĂšnne. / Instrat, 2020, Green jobs in coal regions.[98] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[99] Giraud G.,DufrĂȘne N., Gilbert P., Comment financer une politique ambitieuse de reconstruction Ă©cologique, Note de l’Institut Rousseau.[100] Source Eikon part des actifs classĂ©s comme fossile dans la taxonomie NACE dans les non-bank bonds’ europĂ©ens.[101] Insure Our Future 2020, Insuring Our Future, 2020 scorecard on insurance, fossil fuels climate change PubliĂ© le 10 juin 2021Actifs fossiles, les nouveaux subprimes ?Quand financer la crise climatique peut mener Ă  la crise financiĂšreAuteursGaĂ«l GiraudGaĂ«l Giraud est Ă©conomiste, directeur de recherche au CNRS, professeur Ă  l’École nationale des ponts et chaussĂ©es et auteur. Il dirige le programme justice environnementale de Georgetown University. SpĂ©cialiste des interactions entre Ă©conomie et Ă©cologie, il occupait les fonctions de chef Ă©conomiste de l’Agence française de dĂ©veloppement AFD jusqu’en juillet 2019. Il est prĂ©sident d'honneur de l'Institut NicolChristian Nicol est cadre dans une banque, militant Ă©cologiste et conseiller municipal en charge du DĂ©veloppement Durable d’Elancourt. PassĂ© par l’UniversitĂ© Paris Dauphine et le MBA RSE de LĂ©onard de Vinci, il se mobilise depuis plusieurs annĂ©es, pour faire progresser la prise de conscience et les solutions sur le sujet du DĂ©veloppement Durable. Depuis 2020, il collabore sur ces thĂ©matiques avec GaĂ«l Giraud, Ă©conomiste français spĂ©cialisĂ© dans la Transition Ecologique et dans l’économie mathĂ©matique. L’Institut Rousseau publie aujourd’hui un rapport de premiĂšre importance en coopĂ©ration avec plusieurs organisations non-gouvernementales et associations françaises et Ă©trangĂšres spĂ©cialisĂ©es dans les questions financiĂšres et Ă©cologiques, au premier rang desquelles Les Amis de la Terre et Reclaim Finance. Le Monde et Bloomberg, ainsi que Die Zeit Allemagne et l’Avvenire Italie en assurent un dĂ©cryptage en rapport dĂ©montre que non seulement les grandes banques continuent de financer massivement les Ă©nergies fossiles mais Ă©galement que ce type de financement peut constituer un danger de toute premiĂšre importance pour la stabilitĂ© financiĂšre et monĂ©taire. En effet l’exposition brute aux actifs fossiles d’un certain nombre de banques excĂšde le niveau de leurs fonds propres. En d’autres termes, les actifs fossiles pourraient devenir les subprimes » de demain. Pour sortir de cette situation, les auteurs proposent plusieurs solutions concrĂštes visant Ă  permettre aux banques de se dĂ©lester de leurs actifs fossiles en Ă©change d’un engagement ferme Ă  mieux financer la transition Ă©cologique structure de dĂ©faisance, mais aussi des rĂ©formes profondes de la politique monĂ©taire et prudentielle pour accompagner ce mouvement. »Nicolas DufrĂȘne, directeur de l’Institut RousseauRĂ©sumĂ© exĂ©cutifL’addiction des banques aux Ă©nergies fossiles un danger pour le climatSelon le rapport Banking On Climate Chaos 2021, les 60 plus grandes banques mondiales ont accordĂ© 3 393 milliards d’euros[1] de financements aux entreprises du secteur des Ă©nergies fossiles entre 2016 et 2020[2]. Contrairement Ă  ce que leurs discours et engagements peuvent laisser penser, les banques europĂ©ennes n’ont pas inflĂ©chi leurs financements aux Ă©nergies fossiles. Certaines ont mĂȘme continuellement augmentĂ© leurs soutiens Ă  cette industrie, premiĂšre responsable des Ă©missions de gaz Ă  effet de pour respecter l’Accord de Paris sur le climat adoptĂ© en 2015, il est impĂ©ratif de mettre immĂ©diatement fin au dĂ©veloppement des Ă©nergies fossiles et d’en programmer la sortie progressive et totale. La production mondiale de charbon, pĂ©trole et gaz fossile doit ainsi diminuer de 6 % par an d’ici 2030 pour nous laisser une chance de limiter le rĂ©chauffement Ă  1,5 °C[3], une trajectoire aux antipodes de celle que dessinent les flux financiers actifs fossiles un double risque climatique et financierLe soutien des banques aux entreprises du secteur des Ă©nergies fossiles n’est pas nouveau. Avant comme aprĂšs la signature de l’Accord de Paris, elles ont accumulĂ© des centaines de milliards d’actifs financiers liĂ©s Ă  l’exploration, Ă  l’exploitation, au transport et Ă  l’utilisation du charbon, du pĂ©trole et du gaz. Or ces stocks d’ actifs fossiles » ont une importance dĂ©terminante pour la stabilitĂ© du climat comme celle du systĂšme fournissant fidĂšlement Ă  cette industrie les capitaux dont elle a besoin pour opĂ©rer et investir, les banques financent des volumes colossaux d’émissions de gaz Ă  effet de serre. Ce faisant, elles limitent Ă©galement leur capacitĂ© Ă  financer des alternatives durables, car les liquiditĂ©s et rĂ©serves consacrĂ©es aux gĂ©ants des Ă©nergies fossiles et Ă  leurs projets sont autant d’argent qui ne peut ĂȘtre mobilisĂ© en faveur de la transition. Ainsi, les banques accumulent des actifs financiers qui apparaissent comme sĂ»rs selon leurs critĂšres d’analyse actuels, mais sont en fait trĂšs exposĂ©s aux risques climatiques, toujours ignorĂ©s des acteurs financiers et de la rĂ©glementation bancaire. Avec la finance verte et des stratĂ©gies souvent incohĂ©rentes, le secteur financier tente de se voiler la face sur des risques qui deviennent pourtant de plus en plus importants au fur et Ă  mesure qu’ils ne sont pas correctement tous ces actifs fossiles risquent de devenir des actifs Ă©chouĂ©s » – c’est-Ă -dire de perdre fortement de la valeur et de la liquiditĂ©, car le respect de l’Accord de Paris entraĂźnera une baisse importante et continue de l’utilisation des Ă©nergies fossiles. Comme tous les risques, ces actifs Ă©chouĂ©s sont d’autant plus dangereux qu’ils sont ignorĂ©s c’était le cas lors de la crise des subprimes – qui a engendrĂ©e de nombreuses faillites bancaires, une rĂ©cession mondiale, une poussĂ©e du chĂŽmage et des inĂ©galitĂ©s –, et notre Ă©tude montre que l’ampleur du risque des actifs fossiles est sous-estimĂ©e par les milieux ce contexte, la dĂ©valorisation des actifs fossiles dĂ©tenus par les banques qui accompagnera l’inĂ©vitable transition Ă©cologique, pourrait produire d’importantes turbulences voire gĂ©nĂ©rer une nouvelle crise financiĂšre. La perte de valeur plus ou moins rapide enregistrĂ©e par les banques pourrait aller jusqu’à les mettre en situation de faillite s’il s’avĂ©rait que leurs fonds propres – volume de capitaux dĂ©tenu par les banques visant Ă  leur fournir un matelas de sĂ©curitĂ© en cas de coup dur – sont insuffisants pour l’absorber et que les mĂ©canismes d’assurance ne suffisent plus. Ce contexte est le mĂȘme que pour la crise des subprimes, oĂč les banques, refusant pendant de longs trimestres d’ouvrir les yeux sur la catastrophe Ă  venir, ont fait exploser une situation pourtant Ă©vitable, aboutissant Ă  de nombreuses faillites bancaires, dont celle de Lehman Brothers – 4Ăšme plus importante banque d’affaire des Etats-Unis de l’ Ă©tude se propose d’évaluer ces risques financiers liĂ©s au climat pour les grandes banques de la zone euro, afin de promouvoir une gestion anticipĂ©e des stocks d’actifs fossiles compatible avec la prĂ©servation de l’environnement comme de la stabilitĂ© du systĂšme banques de la zone euro, au bord d’un gouffre invisibleNotre Ă©tude approfondie des 11 principales banques de la zone euro rĂ©vĂšle qu’elles cumulent un stock de plus de 530 milliards d’euros d’actifs liĂ©s aux Ă©nergies fossiles, soit 95 % du total de leurs fonds actifs reprĂ©sentent pour toutes les banques Ă©tudiĂ©es une part trĂšs importante de leurs fonds propres[4], allant de 68 % pour Santander Ă  131 % pour CrĂ©dit Agricole. Ceci est d’autant plus grave que ces actifs fossiles ne reprĂ©sentent que la face Ă©mergĂ©e de l’iceberg gigantesque formĂ© par tous les secteurs qui nĂ©cessiteront forcĂ©ment une transi- tion – aĂ©ronautique, automobile, pĂ©trochimie, etc. On ne peut donc pas exclure un effet boule de neige » menant Ă  une le scĂ©nario dans lequel une perte de 80 % de la valeur des actifs fossiles serait constatĂ©e, les fonds propres de CrĂ©dit Agricole [5] et SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale – respectivement 3Ăšme et 4Ăšme plus grandes banques Ă©tudiĂ©es – basculeraient dans le rouge, et ceux de la Deutsche Bank et de Com- merzbank seraient quasiment Ă©puisĂ©s. Toutes les banques verraient leur capacitĂ© Ă  financer la transition Ă©cologique trĂšs fortement affectĂ©e. Et dans le pire des cas, si la valeur de ces actifs fossiles tombait Ă  zĂ©ro, 5 d’entre elles – dont 3 des 5 plus importantes – n’auraient pas suffisamment de fonds propres pour essuyer leurs la dĂ©valorisation des actifs fossiles promet de s’étaler sur plusieurs annĂ©es. Cela pourrait laisser aux banques une fenĂȘtre d’opportunitĂ© pour engager une transition rapide et profonde de leurs activitĂ©s. Encore faudrait-il pour cela que le secteur bancaire, conscient qu’une telle transformation lui serait dĂ©savantageuse, consente Ă  cesser de freiner Ă  tout prix la mutation nĂ©cessaire de nos Ă©conomies et adapte en consĂ©quence son business ces conclusions interviennent alors que les banques continuent au contraire d’accorder de nouveaux soutiens aux Ă©nergies fossiles. Selon le rapport Banking On Climate Chaos 2021, les 11 banques Ă©tudiĂ©es auraient ainsi accordĂ©s 95 milliards d’euros de financements supplĂ©mentaires – prĂȘts, Ă©missions d’actions et d’obligations – rien qu’en 2019 [6]. Par ailleurs, alors mĂȘme que plusieurs banques de ce classement sont parmi celles qui possĂšdent les politiques sectorielles les plus avancĂ©es au monde sur les Ă©nergies fossiles, nos rĂ©sultats rĂ©vĂšlent le caractĂšre encore trĂšs partiel de ces engagements volontaires et laissent prĂ©sager d’une exposition aussi – voire bien plus – forte hors de l’Europe. Ainsi, si cette dynamique ne s’inverse pas, et en l’absence de rĂ©glementation financiĂšre adaptĂ©e, les stocks d’actifs fossiles continueront d’augmenter et les risques financiers avec lors de la crise des subprimes de 2008, les risques colossaux pris par les banques pour s’assurer des bĂ©nĂ©fices Ă  court terme pourraient devenir le fardeau des États, des citoyens, et en premier lieu des plus prĂ©caires et vulnĂ©rables qui sont dĂ©jĂ  les plus touchĂ©s par le changement climatique[7]. Une intervention politique forte aux niveaux national et europĂ©en est dĂšs lors indispensable et urgente, afin de briser cette tragĂ©die des horizons »[8] et mettre enfin la finance au service de la transition seule solution la rĂ©glementationLes banques, dĂ©jĂ  gangrenĂ©es par les actifs fossiles, entre- tiennent activement l’infection en faisant continuellement entrer de nouveaux actifs fossiles dans leur bilan. En effet, tant que la transition Ă©nergĂ©tique n’est pas encore clai- rement engagĂ©e, le risque financier de ces futurs actifs Ă©chouĂ©s ne se reflĂšte pas encore dans leur prix. Au regard des risques climatiques et financiers que fait peser cette addiction aux Ă©nergies fossiles, des actions politiques s’imposent pour 1 stopper la progression des mĂ©tastases et 2 Ă©radiquer totalement la maladie pour soigner les s’agit d’abord d’arrĂȘter de financer tout nouvel investis- sement dans le secteur des Ă©nergies fossiles – partie III. Ce mouvement demande l’arrĂȘt des soutiens indirects offerts par la politique monĂ©taire au secteur et une adaptation de la rĂ©glementation nationale et europĂ©enne pour tenir compte des dangers du secteur pour l’environnement et la stabilitĂ© financiĂšre, notamment via L’exclusion des actifs fossiles des rachats d’actifs Quantitative easing et de la liste des collatĂ©raux de la Banque centrale europĂ©enne BCE, prĂ©cĂ©dant un alignement de l’ensemble des opĂ©rations de la banque centrale sur l’Accord de lĂ©gal des soutiens accordĂ©s par les acteurs financiers aux Ă©nergies fossiles, contrĂŽlĂ©s et sanctionnĂ©s par la puissance rĂ©glementation et rĂ©gulation financiĂšre qui tient pleinement compte des risques associĂ©s aux finance- ments des Ă©nergies fossiles avec une augmentation des exigences de capitaux, la crĂ©ation ou l’ajustement de coussin de risques systĂ©miques spĂ©cifiques, le ren- forcement des obligations de garanties des banques et l’encadrement de la titrisation des actifs fois ces conditions remplies, il sera nĂ©cessaire d’assainir la situation financiĂšre des banques – partie IV. Leurs bilans surchargĂ©s » en actifs fossiles feraient perdurer le risque de crise. Surtout, ils continueraient Ă  ralentir le financement de la transition Ă©cologique en bloquant des fonds importants dans des secteurs vouĂ©s Ă  de la Banque centrale europĂ©enne BCE – via la crĂ©ation d’une fossil bank » europĂ©enne – sera selon nous nĂ©cessaire pour libĂ©rer les banques de ce poids. Une structure de dĂ©faisance spĂ©cifique, financĂ©e par les achats d’actifs de la BCE, rachĂšterait alors une part significative des actifs fossiles des banques engagĂ©es dans la sortie des Ă©nergies fossiles, et opĂ©rerait leur extinction progressive. Si l’opĂ©ration prĂ©sente de rĂ©elles difficultĂ©s de mise en place, et exigerait sans aucun doute un soutien politique fort, elle prĂ©sente des avantages multiples comme l’amorçage d’une sortie progressive des Ă©nergies fossiles dans une dĂ©marche de transition juste, la diminution drastique des impacts climatiques et du risque de crise, et la libĂ©ration de financements massifs pour la transition assumant les erreurs commises par le passĂ©, en agissant de maniĂšre efficace et coordonnĂ©e, les pouvoirs publics et les institutions financiĂšres peuvent Ă©viter une nouvelle crise financiĂšre systĂ©mique tout en enrayant les dĂ©rĂšgle- ments climatiques. Une dynamique vertueuse qui ne peut malheureusement plus sur les traces des actifs fossiles des banques Notre Ă©tude s’intĂ©resse aux 11 principales banques de la zone euro BNP Paribas, CrĂ©dit Agricole SA, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, Banque Populaire Caisse d’Epargne BPCE, Deutsche Bank, Commerzbank, UniCredit, Intesa Sanpaolo, Santander, BBVA et identifie les actifs financiers liĂ©s aux Ă©nergies fossiles dĂ©tenus par les banques. Ces actifs fossiles » reprĂ©sentent l’ensemble des outils financiers de crĂ©dits et d’investissements liĂ©s Ă  l’exploration, Ă  l’exploitation, Ă  la distribution des ressources de charbon, pĂ©trole et gaz, ou Ă  la production d’électricitĂ© Ă  partir de ces sources. Ils sont comparĂ©s Ă  leurs fonds propres, indicateurs de la capacitĂ© des banques Ă  absorber les pertes en cas de donnĂ©es proviennent des documents officiels des banques et de leurs bilans consolidĂ©s. Lorsque l’information n’était pas fournie par les banques, nous avons appliquĂ© des clĂ©s de rĂ©partition que nous avons construites grĂące Ă  des informations sectorielles, Ă©conomiques et financiĂšres afin de distinguer la part des actifs fossiles dans les actifs crĂ©dits et d’ donnĂ©es ont Ă©tĂ© transmises aux banques, qui ont pu, si elles le souhaitaient, apporter des rectifications. Cette mĂ©thodologie a Ă©tĂ© co-construite avec plusieurs spĂ©cialistes, dont des consultants du cabinet description complĂšte de la mĂ©thodologie est disponible en 1 Des banques rongĂ©es par les actifs fossilesUn stock » fossile colossalLes 11 banques europĂ©ennes Ă©tudiĂ©es allouent 532 milliards d’euros d’actifs aux Ă©nergies fossiles – crĂ©dits et produits de marchĂ© –, alors que ces Ă©nergies fossiles sont responsables de la majoritĂ© des Ă©missions mondiales de CO2 mondiales[9]. Ces actifs sont donc stockĂ©s » dans les bilans bancaires pour des durĂ©es variables, pouvant s’étaler sur de nombreuses d’autres termes, l’équivalent du produit intĂ©rieur brut PIB nominal de la Belgique – 530 milliards d’euros en 2019 Direc- tion gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor, 2018, Indicateurs et Conjoncture, fiche pays » – d’actifs fossiles est dĂ©tenu par ces quelques banques europĂ©ennes. Si la totalitĂ© des stocks fossiles de ces banques Ă©tait investie dans l’énergie solaire, elle permettrait d’augmenter de 618 GW la capacitĂ© mondiale installĂ©e[10], soit plus de 20 % de la capacitĂ© mondiale d’énergies renouvelables en 2020 et plus de deux fois la capacitĂ© nouvelle créée sur cette mĂȘme annĂ©e[11].Les stocks fossiles des banques varient entre 28 et 80 milliards d’euros. Sur les 11 banques Ă©tudiĂ©es, 7 dĂ©tiennent chacune plus de 45 milliards d’actifs fossiles. À elles seules, BNP Paribas et CrĂ©dit Agricole SA cumulent 151 milliards d’euros d’actifs fossiles, soit prĂšs de 30 % des actifs actifs fossiles freins Ă  la transition aujourd’hui, actifs Ă©chouĂ©s demain Tout nouvel investissement dans les Ă©nergies fossiles crĂ©e un actif financier dont la valeur repose sur un modĂšle Ă©conomique incompatible avec un monde Ă  + 1,5 °C ou mĂȘme + 2 °C. Il en dĂ©coule que tous les actifs fossiles subiront des pertes de valeur brutales ou totales avec la transition, devenant Ă  plus ou moins long terme des actifs Ă©chouĂ©s »[12]. Ce risque est depuis quelques annĂ©es sur toutes les lĂšvres, et notamment celles de l’ex-Gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney. Celui-ci dĂ©clarait en 2015 que respecter le budget carbone fixĂ© par le GIEC rendrait la vaste majoritĂ© des rĂ©serves de pĂ©trole, gaz et charbon Ă©chouĂ©e », et alertait sur l’exposition potentiellement Ă©norme des investisseurs britanniques Ă  ces risques climatiques[13].Face Ă  cette Ă©ventualitĂ©, les entreprises et acteurs financiers qui dĂ©tiennent des quan- titĂ©s massives d’actifs fossiles pourraient avoir tendance Ă  retarder la transition, alors mĂȘme que ces Ă©nergies ne sont plus com- pĂ©titives. En effet, d’aprĂšs l’IRENA[14], de 75 Ă  80 % de l’énergie Ă©olienne terrestre et du solaire mis en service en 2020 Ă  la suite d’enchĂšres ou d’appels d’offres permettent dĂ©jĂ  la production d’électricitĂ© Ă  des prix infĂ©rieurs Ă  toute alternative acteurs financiers le soulignent ils devraient naturellement ĂȘtre conduits Ă  se dĂ©tourner des actifs fossiles. Selon Jean Raby, directeur gĂ©nĂ©ral de Natixis Investment Managers il est inĂ©vitable que les combustibles fossiles attirent de moins en moins de capitaux, car ils sont de moins en moins perçus comme une source de croissance future, et il existe de rĂ©els risques liĂ©s Ă  la rĂ©glementation et aux actifs Ă©chouĂ©s. [
] Notre message Ă  l’industrie est que si vous ne positionnez pas votre entre- prise pour la transition inĂ©vitable vers une Ă©conomie sobre en carbone, vous attirerez moins d’investisseurs.»[15]. Ce message est aussi celui de l’investisseur Engine n°1 lors- qu’il indique qu’Exxon Mobil est face Ă  un risque existentiel » en refusant d’établir un plan crĂ©dible de transition[16]. ProblĂšme ce mouvement naturel » est loin d’ĂȘtre visible aujourd’hui. Les acteurs financiers – dont Natixis Investment Managers[17] – continuent de soutenir des entreprises qui sont aux antipodes de la transition inĂ©vitable vers une Ă©conomie sobre en carbone. Comme l’explique GaĂ«l Giraud dans Illusion finan- ciĂšre[18], le systĂšme financier peut ĂȘtre trĂšs incohĂ©rent, ce qui explique les crises financiĂšres. Les actifs fossiles semblent en ĂȘtre une preuve supplĂ©mentaire
Une addiction inĂ©branlableÀ l’instar d’un fumeur qui n’arrive pas Ă  arrĂȘter la cigarette, les banques sont dĂ©pendantes aux Ă©nergies fossiles. MalgrĂ© les dĂ©gĂąts qu’elle gĂ©nĂšre, cette dĂ©pendance ne se rĂ©duit pas. Selon le rapport Banking On Climate Chaos 2021, les 11 banques Ă©tudiĂ©es ont encore financĂ© Ă  hauteur de 95 milliards d’euros les Ă©nergies fossiles en 2019[19]. LĂ  encore, les 3 banques françaises BNP Paribas, CrĂ©dit Agricole et SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale se distinguent en totalisant 49 milliards d’euros de de financements fossiles sur l’annĂ©e. De mĂȘme, un rapport des Amis de la Terre France et d’Oxfam France de mai 2021 dĂ©montre que les grandes banques françaises ont soutenu massivement les entreprises des Ă©nergies fossiles au cours de la crise du Covid-19, quitte Ă  augmenter encore un peu plus leur exposition et leur dĂ©pendance Ă  ces secteurs risquĂ©s[20].Alors que les banques françaises et UniCredit sont considĂ©- rĂ©es comme celles qui possĂšdent les meilleures politiques sectorielles au monde[21], elles continuent d’investir dans les Ă©nergies fossiles et possĂšdent un stock d’actifs fossiles s’élevant Ă  323 milliards d’euros. Ces chiffres montrent clairement l’insuffisance d’une approche dans laquelle les dĂ©cideurs se contentent d’attendre que les acteurs finan- ciers s’auto-rĂ©gulent et alignent d’eux-mĂȘmes leurs finance- ments sur les objectifs climatiques. Comme toute addiction dangereuse, l’arrĂȘt peut s’avĂ©rer difficile et nĂ©cessiter un accompagnement risque de dĂ©stabilisation rĂ©elAu-delĂ  de ses consĂ©quences environnementales dĂ©sas- treuses, l’addiction des banques aux Ă©nergies fossiles risque de sĂ©rieusement nuire Ă  leur santĂ© financiĂšre. Les actifs fossiles de ces 11 banques de la zone euro reprĂ©sentent l’équivalent de 95 % de l’ensemble de leurs fonds propres. Le ratio actifs fossiles sur fonds propres varie de 68 % pour Santander Ă  131 % pour CrĂ©dit Agricole[22]. Toutes les banques sans exception devraient mobiliser une part trĂšs significative de leurs fonds propres pour absorber une baisse de la valeur des actifs fossiles qu’elles il existe un vĂ©ritable risque que les actifs fossiles deviennent des actifs Ă©chouĂ©s, dont plus personne ne voudrait du fait de leur faible potentiel de prise de valeur et/ou leur mauvaise rĂ©putation. Les actifs fossiles vont de plus en plus cumuler ces deux tares[23]. Comme le souligne notamment Carbon Tracker, la dĂ©valorisation des actifs fossiles apparaĂźt alors comme une consĂ©quence logique des processus de transition en cours et dĂ©coule du fait que la consommation des rĂ©serves d’énergies fossiles exploi- tĂ©es est incompatible avec le budget carbone disponible[24]. Ainsi, il serait mĂȘme souhaitable pour la planĂšte que ces actifs deviennent Ă©chouĂ©s aussi rapidement que possible. Face Ă  la chute du prix des Ă©nergies renouvelables, de nombreuses centrales Ă  charbon ne sont dĂ©jĂ  plus com- pĂ©titives et la quasi-totalitĂ© d’entre elles ne devrait plus l’ĂȘtre d’ici 2030[25]. MĂȘme le gaz fossile, longtemps prĂ©servĂ©, est concernĂ©[26] les projets gaziers europĂ©ens reposent sur une augmentation de la consommation aux antipodes des objectifs climatiques de l’Union et crĂ©ent 87 milliards d’euros d’actifs Ă©chouĂ©s potentiels[27].Ces changements impactent logiquement les acteurs financiers. La chute des prix du pĂ©trole en 2020 avait entraĂźnĂ© une chute des valeurs boursiĂšres d’Exxon Mobil de 35 %, Shell et BP de 40 % et de Total de 20 %[28]. BlackRock, principal gestionnaire d’actif au monde, a dĂ©clarĂ© avoir perdu 90 milliards de dollars en dix ans Ă  cause des actifs fossiles[29]. Le freinage de l’expansion continue des pĂ©trole et gaz de schiste nord-amĂ©ricain, permis par une injonction permanente de capital, a entraĂźnĂ© de fortes pertes pour les grandes banques comme Wells Fargo[30]. Ces premiers exemples sont symptomatiques d’une vulnĂ©rabilitĂ© glo- bale. L’assureur Swiss Re indique qu’une taxe carbone Ă  100 dollars la tonne entraĂźnerait une baisse des revenus des entreprises du secteur de l’énergie de 40 Ă  presque 80 % suivant les zones gĂ©ographiques et toucherait par- ticuliĂšrement les rĂ©serves d’énergies fossiles, avec des pertes de crĂ©dit pour les seules activitĂ©s de production d’électricitĂ©, de pĂ©trole et de gaz entre 50 et 300 milliards de dollars, et une probabilitĂ© de non remboursement qui pourrait doubler voir tripler[31].Si l’on prend comme hypothĂšse une perte de 80 % de la valeur des actifs fossiles Ă  pĂ©rimĂštre de fonds propres inchangĂ©s, CrĂ©dit Agricole et SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale – respectivement 3Ăšme et 4Ăšme plus grandes banques Ă©tudiĂ©es – n’auraient pas assez de fonds propres pour absorber les pertes. Les fonds propres de la Deutsche Bank et de Commerzbank seraient quasiment Ă©puisĂ©s. Ce scĂ©nario de pertes s’élevant Ă  80 % peut notamment ĂȘtre rapportĂ© au fait que – d’aprĂšs Carbon Tracker – 84 % des rĂ©serves d’énergies fossiles explorĂ©es ne devraient pas ĂȘtre consommĂ©es pour permettre de mainte- nir le rĂ©chauffement climatique Ă  ainsi qu’aux chutes brutales de valeur enregistrĂ©es lors de la crise des le pire des cas, 5 banques – CrĂ©dit Agricole, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, Deutsche Bank, Commerzbank et UniCredit – n’auraient pas les fonds propres pour essuyer leurs pertes si la valeur des actifs fossiles chutait Ă  zĂ©ro. BNP Paribas les suivrait de trĂšs prĂšs, ses actifs fossiles atteignant 99 % de ses fonds Ă©lĂ©ments mettent en lumiĂšre Ă  la fois la surexposition des banques aux Ă©nergies fossiles et l’incapacitĂ© de la rĂ©gulation financiĂšre actuelle Ă  prendre en compte les risques financiers qu’ils reprĂ©sentent. Cela est d’autant plus inquiĂ©tant que notre Ă©tude se concentre uniquement sur la partie Ă©mergĂ©e de l’iceberg, les actifs intrinsĂšquement liĂ©s Ă  la chaĂźne de valeur de l’industrie fossile. Nous ne prenons pas en compte les autres secteurs indirectement associĂ©s, auxquels les banques europĂ©ennes sont encore davantage exposĂ©es. On ne peut donc pas exclure un effet boule de neige » qui ferait basculer le systĂšme financier en situation de crise systĂ©mique si les secteurs tels que l’aviation, l’automobile ou la pĂ©trochimie, Ă©taient Ă  leur tour pris dans un engrenage de perte de valeur de la crise des subprimes Ă  la crise Ă©conomique et sociale Lors de la crise des subprimes, il n’avait fallu que quelques mois Ă  de nombreuses banques et acteurs financiers trĂšs exposĂ©s aux actifs subprimes pour voir leur valeur fondre de plus de 80 % en 2007 et 2008, car les subprimes Ă©taient devenus des actifs Ă©chouĂ©s. Pour certains acteurs, ce fut pire, comme par exemple pour les banques Bear Stearns – baisse de plus de 98 % dans les 12 mois prĂ©cĂ©dant son rachat en mars 2008 par JP Morgan Chase – ou Lehman Brothers – plus de 90 % de baisse entre mai et septembre 2008, avant sa en plus d’une chute du marchĂ© immobilier, le systĂšme financier s’est alors grippĂ©, entraĂźnant de nombreuses faillites bancaires sur tous les continents. Les États et banques centrales avaient alors dĂ» inter- venir massivement en catastrophe pour mettre fin Ă  une rĂ©action en chaĂźne qui Ă©branla l’ensemble du systĂšme financier. Les seuls États europĂ©ens avaient dĂ©pensĂ© 747 milliards d’euros de 2008 Ă  2015 pour secourir les banques, dont au moins 213 milliards ont Ă©tĂ© crise des subprimes, au dĂ©part limitĂ©e Ă  l’immobilier et Ă  la finance, a fortement impactĂ© la consommation des mĂ©nages et l’investissement, notamment par le resserrement des conditions de crĂ©dit du fait de la fragilitĂ© des banques. En a rĂ©sultĂ© une rĂ©cession globalisĂ©e, avec une baisse de 2,2 % du PIB mondial, Ă  un commerce international en chute libre et Ă  plusieurs pays en grande difficultĂ© comme l’Islande, l’Ukraine, l’Argentine ou l’Irlande. La crise, d’abord financiĂšre, a rapidement laissĂ© place Ă  des annĂ©es de crise Ă©conomique et sociale. Elle a notamment créé plusieurs millions de chĂŽmeurs supplĂ©mentaires, dont 800 000 en France, oĂč le nombre de chĂŽmeurs de longue durĂ©e a bondi, frappant en premier lieu les plus fragiles – ouvriers, non-diplĂŽmĂ©s, habitants des zones urbaines sensibles, immigrĂ©s[34]. Si les banques peuvent faire appel Ă  d’autres outils – et notamment des assurances – pour limiter leurs pertes et Ă©viter la faillite dans les scĂ©narios discutĂ©s, ceux-ci ne disent rien de leur prĂ©paration Ă  ces risques et ouvrent la porte Ă  une propagation des pertes auprĂšs d’autres acteurs financiers. Par ailleurs, la capacitĂ© des mĂ©ca- nismes d’assurance Ă  soutenir les banques en cas de forte diminution de la valeur des actifs fossiles est incertaine. En effet, ces pertes toucheraient simultanĂ©ment les assureurs eux-mĂȘmes – qui dĂ©tiennent eux aussi ces actifs et assurent directement des entreprises et projets fossiles – et l’ensemble des acteurs financiers qu’ils assurent. Les assureurs en dernier recours » des banques seraient alors les Etats – et donc les contribuables -, une situation qui doit absolument ĂȘtre sĂ»r, il est trĂšs peu vraisemblable qu’un tel scĂ©nario catastrophe se produise en quelques semaines. La dĂ©valorisation des actifs fossiles devrait ĂȘtre progressive compte tenu de la place cruciale qu’ils continuent d’occuper. Toutefois, quand bien mĂȘme la perte de valeur de ces actifs devait s’étaler sur plusieurs annĂ©es, le risque que ce rapport entend mettre en avant resterait inchangĂ© en l’état actuel des fonds propres bancaires, la poursuite du business as usual a fort peu de chances de permettre aux principales banques de la zone euro de faire face Ă  une une dĂ©gradation de la valeur des actifs fossiles dĂ©gradation. De plus, dans la mesure oĂč lesdites banques sont trĂšs conscientes de la gravitĂ© de ce risque Ă  moyen et long terme, il est probable qu’elles rai- sonnent dĂšs aujourd’hui par backward induction, autrement dit qu’elles freinent autant que faire se peut la transition Ă©cologique en vue de gagner du temps. C’est aussi ce danger que nous voulons mettre en lumiĂšre dans ce Ă  ce constat, certains ne manqueront pas de brandir le dĂ©veloppement de la finance verte ». Il a nĂ©anmoins Ă©tĂ© montrĂ©, notamment par Alain Grandjean et Julien Lefournier, que la finance verte telle qu’elle est pratiquĂ©e aujourd’hui est malheureusement, avant tout, du greenwashing[35]. Ceci ne doit plus nous surprendre si nous comprenons que ces pratiques sont autant de maniĂšres de gagner du temps face Ă  une Ă©chĂ©ance inĂ©luctable et qui, comme nous le montrons ici, signifierait la fin d’une trĂšs large part de l’activitĂ© bancaire en zone 2 La finance verte une fausse solutionLa finance verte en vogueDepuis l’adoption de l’Accord de Paris, la finance verte est sur toutes les lĂšvres et dans toutes les communications. La COP21 a marquĂ© le coup d’envoi d’une myriade de grands rendez-vous internationaux – One Planet Summits et Climate Finance Days – avec l’ambition affichĂ©e de mobiliser l’industrie financiĂšre au service du climat. Les institutions financiĂšres, mais aussi les banques centrales et les gouvernements, ont multipliĂ© les annonces au rythme de ces dynamique s’est notamment traduite par l’apparition d’un grand nombre de labels de durabilitĂ© et de produits financiers Ă©tiquetĂ©s socialement et environnementalement responsables. Les fonds dits ESG » – Environnement, Social, Gouvernance – enregistrent ainsi une forte croissance, tant en nombre qu’en volume global collectĂ©. En France, les encours de l’investissement responsable ont atteint 1 860 milliards d’euros fin 2019, en augmentation de 27 % par rapport Ă  2018[36]. En Europe, 250 fonds ont Ă©tĂ© renommĂ©s ESG rien qu’en parallĂšle, le marchĂ© des obligations vertes est passĂ© de 8,4 milliards d’euros en 2013 Ă  217 milliards d’euros en 2019, franchissant fin 2020 la barre des 1 000 milliards de dollars d’émissions cumulĂ©es[37]. De nouvelles obligations durables » sont apparues, comme les sustainability-linked bonds » liĂ©s Ă  des indicateurs ESG fixĂ©s par l’ grand nombre d’acteurs financiers ont aussi pris de pre- miĂšres mesures de retrait – gĂ©nĂ©ralement trĂšs partiel – de certains secteurs trĂšs Ă  risque pour le climat et les droits humains. Le premier secteur concernĂ© par ces engagements est celui du mouvement vers le durable se cantonne bien souvent Ă  de l’ parallĂšle, les acteurs financiers sont de plus en plus nombreux Ă  adopter une communication verte une publicitĂ© sur 8 diffusĂ©e dans la presse ou sur internet de janvier Ă  juillet 2020 par les acteurs financiers utilise l’argument de la finance durable pour promouvoir certains produits, inciter Ă  Ă©pargner ou attirer de nouveaux clients. C’était le cas d’une publicitĂ© sur douze en 2019[38].NĂ©anmoins, ce mouvement vers le durable se cantonne bien souvent Ă  de l’affichage. La stratĂ©gie des banques françaises resterait sur une trajectoire de rĂ©chauffement de + 4 °C, bien loin de l’objectif de + 1,5 °C inscrit Ă  l’Accord de Paris[39]. Plus de 5 ans aprĂšs la COP21, le dĂ©veloppement de la finance verte s’avĂšre dramatiquement insuffisant et beaucoup trop lent pour rĂ©pondre Ă  l’urgence de rĂ©orienter les flux le vert vire au noirSont notamment en cause des produits verts » peu efficaces et trompeurs, maquillant une rĂ©alitĂ© toute diffĂ©rente. Aucun socle lĂ©gal minimal n’existe pour les produits qui se prĂ©valent d’impacts environnementaux ou sociaux amĂ©liorĂ©s. Une dĂ©nomination durable ou verte n’est pas gage de qualitĂ© environnementale rĂ©elle. Par ailleurs, mĂȘme les labels les plus rĂ©pandus ne garantissent ainsi pas qu’un fonds exclut les Ă©nergies fossiles ou soit compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris. 94 % des fonds labellisĂ©s investissement socialement responsable » ISR Ă©tudiĂ©s par l’ONG Reclaim Finance[40] financent des entreprises aux pratiques environnementales et sociales nocives – parmi elles, les multinationales Total, Amazon ou Bayer. Les entreprises des Ă©nergies fossiles peuvent reprĂ©senter jusqu’à 22 % d’un fonds labellisĂ© ISR d’aprĂšs le cabinet de conseil Axylia[41].De mĂȘme, et lĂ  encore du fait d’un encadrement quasi inexistant, les obligations vertes peuvent malheureusement devenir un outil de greenwashing Ă  la disposition des grandes entreprises, avec la complicitĂ© des banques. Les obligations vertes ne reposent sur aucune dĂ©finition lĂ©gale, elles peuvent respecter des principes volontaires[42] mais rien ne les empĂȘche de financer des pro- jets nĂ©fastes pour l’environnement. Par ailleurs, ces obligations reposant uniquement sur une logique de projet use of proceeds , elles peuvent financer des entreprises Ă  l’impact climatique dĂ©sastreux, et ne sont pas clairement liĂ©es Ă  une baisse des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre[43]. Des obligations vertes ont permis de financer des projets massivement polluants, comme des projets charbon en Chine en 2019. Les nouveaux outils de financement dits durables sustainability-linked sont tout aussi peu encadrĂ©s et dĂ©finis, ouvrant la porte Ă  des abus manifestes comme le montre le cas de l’entreprise pĂ©troliĂšre et gaziĂšre les promesses de transition, les produits les plus Ă©vidents et promus de la finance verte continuent Ă  capter des capitaux pour alimenter les secteurs polluants et l’industrie des Ă©nergies vert, une goutte d’eau dans un ocĂ©an d’énergies fossilesAu-delĂ  de ses problĂ©matiques de financement du vert, la finance s’avĂšre incapable de tourner le dos aux causes des dĂ©rĂšglements climatiques. Au contraire, les banques internationales ont massivement accordĂ© de nouveaux financements – nouveaux crĂ©dits, nouvelles Ă©missions d’actions et d’obligations – aux entreprises des secteurs du charbon, du pĂ©trole et du gaz. Le rapport Banking On Climate Chaos 2021[45] dĂ©voile que les 11 grandes banques de la zone euro Ă©tudiĂ©es ont financĂ© Ă  elles seules pour 495 milliards d’euros les Ă©nergies fossiles depuis l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat. Les banques françaises sont les pires Ă©lĂšves de cette classe de cancres depuis la COP21, elles ont augmentĂ© chaque annĂ©e leurs financements aux Ă©nergies fossiles, pour devenir en 2020 leur premier soutien europĂ©en, dĂ©passant mĂȘme les banques 11 banques n’ont pas mĂȘme renoncĂ© Ă  accompagner le dĂ©veloppement des industries les plus dangereuses. Seules 5 d’entre elles – BNP Paribas, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, CrĂ©dit Agricole, BPCE, UniCredit – se sont engagĂ©es Ă  ne plus soutenir les entreprises qui construisent de nouvelles centrales et mines de charbon[46] et aucune d’entre elles n’a fait de mĂȘme pour les hydrocarbures, y compris les hydrocarbures banques favorisent encore aujourd’hui les Ă©nergies fossiles sur les Ă©nergies renouvelables. En 2018, Oxfam France[47] montrait que sur 10 euros prĂȘtĂ©s par les banques françaises au secteur Ă©nergĂ©tique, 7 euros vont aux Ă©ner- gies fossiles contre 2 euros aux Ă©nergies renouvelables. Les majors pĂ©troliĂšres et gaziĂšres massivement soutenues par les banques continuent de dĂ©velopper de nouvelles rĂ©serves et – malgrĂ© leurs grands discours – sont bien loin d’initier une transition permettant le respect de l’Accord de Paris[48]. Une analyse de Carbon Tracker montre qu’en mars 2020 58 %, 66 %, 85 % et 88 % des nouvelles dĂ©penses d’investissement respectives de Total, Shell, Equinor et Exxon n’étaient pas compatibles avec un scĂ©nario de l’Agence internationale de l’énergie AIE qui vise pourtant un rĂ©chauffement dĂ©pas- sant 1,5 °C[49].Dans ce contexte, les engagements de neutralitĂ© carbone des entreprises comme des acteurs financiers cachent de dangereuses failles[50] et omissions qui permettent le dĂ©ve- loppement continue d’activitĂ©s nĂ©fastes. Ces dĂ©clarations reposent bien souvent sur des scĂ©narios climatiques qui surestiment les possibilitĂ©s d’émissions nĂ©gatives pour mĂ©nager les Ă©nergies fossiles[51]. Les initiatives climatiques mises en place par les acteurs financiers eux-mĂȘmes – comme la Net Zero Asset Owner Initiative[52] ou la Paris Aligned Investment Initiative[53] – prĂ©sentent Ă  ce stade les mĂȘmes en dĂ©pit des belles promesses de la finance verte, les banques dĂ©jĂ  gangrenĂ©es par les actifs polluants entre- tiennent elles-mĂȘmes activement l’infection, en faisant continuellement entrer de nouveaux actifs fossiles Ă  leur bilan. Au regard des risques climatiques et financiers que fait peser cette addiction aux Ă©nergies fossiles, des actions politiques s’imposent pour 1 stopper la progression des mĂ©tastases et 2 Ă©radiquer totalement la 3 PremiĂšre Ă©tape mettre fin Ă  la folie des fossilesNotre Ă©tude vient s’ajouter Ă  une littĂ©rature dĂ©jĂ  abondante qui montre la nĂ©cessitĂ© de mettre fin au dĂ©veloppement des Ă©nergies fossiles pour sauver la planĂšte[54] comme pour protĂ©ger le systĂšme financier[55]. ArrĂȘter de financer tout nouvel investissement dans le secteur des Ă©nergies fossiles doit ĂȘtre une prioritĂ©. Pour cela, miser uniquement sur la bonne volontĂ© des banques est un mauvais calcul qui a dĂ©jĂ  prouvĂ© son initier ce mouvement, il est nĂ©cessaire de changer le cadre structurel du systĂšme financier en arrĂȘtant les soutiens indirects offerts par la politique monĂ©taire au secteur des Ă©nergies et en adaptant la rĂ©glementation nationale et europĂ©enne pour tenir compte des dangers des Ă©nergies fossiles pour l’environnement et la stabilitĂ© financiĂšre. Plus globalement, il s’agit d’aligner progressivement les cadres de la finance sur les objectifs de l’Accord de politique monĂ©taire qui s’aligne sur l’Accord de ParisEn 2020, la Banque centrale europĂ©enne BCE a lancĂ© un processus de rĂ©vision stratĂ©gique » qui doit permettre d’examiner la maniĂšre dont elle remplit son mandat et de mieux intĂ©grer les enjeux climatiques. Ce processus doit se clore en septembre 2021 et offre l’opportunitĂ© de mettre les opĂ©rations de la BCE en cohĂ©rence avec les objectifs climatiques europĂ©ens. Il revĂȘt une importance d’autant plus forte que la rĂ©ponse globale de la BCE Ă  la crise du Covid-19 devrait excĂ©der les 5 000 milliards d’euros – en liquiditĂ©s, achats d’actifs et relĂąchements prudentiels sur 2020-2022 – et bĂ©nĂ©ficie fortement aux entreprises Ă  trĂšs forte intensitĂ© carbone[56].Qu’est-ce que la BCE ?Depuis 1998, la BCE a pour objectif principal de contrĂŽler le niveau d’inflation au sein de la zone euro. Pour atteindre cet objectif de “stabilitĂ© des prix”, elle possĂšde plusieurs outils conventionnels, utilisant les taux d’intĂ©rĂȘts, ainsi que des outils non-conventionnels, notamment les rachats d’ac- tifs – ou quantitative easing –, qui se sont dĂ©veloppĂ©s pour rĂ©pondre aux crises lors des- quelles l’efficacitĂ© des outils conventionnels s’est avĂ©rĂ©e limitĂ©e. Par ailleurs, la BCE a pour objectif secondaire de contribuer Ă  l’atteinte des objectifs de l’Union EuropĂ©enne. La BCE exerce aussi une fonction importante dans le maintien de la stabilitĂ© financiĂšre RĂ©nover la neutralitĂ© de marchĂ© »La BCE conduit ses opĂ©rations monĂ©taires en suivant le principe de neutralitĂ© de marchĂ© »[57]. Celui-ci vise Ă  mini- miser l’impact de ses opĂ©rations sur le marchĂ© et Ă  Ă©viter toute distorsion, mais la conduit dans les faits Ă  adopter un biais pro-carbone et Ă  soutenir les entreprises les plus polluantes, dont celles des Ă©nergies fossiles. Pourtant, ce principe n’est pas une obligation lĂ©gale pour la banque et ses fondements reposent sur l’idĂ©e trompeuse que les opĂ©- rations monĂ©taires sont des dĂ©cisions par essence objective, qui ne doivent pas influer le marchĂ©[58].Plusieurs dirigeants de la BCE ont ouvert la porte Ă  une rĂ©vision[59] de ce principe qui s’oppose Ă  l’objectif de neu- tralitĂ© carbone de l’Union europĂ©enne. En prĂ©servant la neutralitĂ© de marchĂ© » actuelle, la BCE ignore son man- dat secondaire – pourtant obligatoire[60] – qui requiert de contribuer Ă  l’atteinte des objectifs de l’Union. En acceptant massivement les actifs fossiles dans ses opĂ©rations, elle favorise leur liquiditĂ© – et donc leur valorisation –, et met en danger[61] son mandat primaire de stabilitĂ© des prix. Le Gouverneur de la Banque centrale nĂ©erlandaise a ainsi soulignĂ© que la lutte contre le changement climatique, et donc l’objectif de limiter la hausse des tempĂ©ratures Ă  + 2 °C, pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un prĂ©alable[62] Ă  l’atteinte du mandat de stabilitĂ© des rĂ©pondre Ă  l’urgence climatique et ad minima ne pas Ă©chouer dans l’application de son mandat, la BCE doit donc modifier l’interprĂ©tation actuelle de la neutralitĂ© de marchĂ© pour permettre un alignement sur les objectifs climatiques europĂ©ens et ceux de l’Accord de Des opĂ©rations monĂ©taires qui s’alignent sur les objectifs climatiquesPlusieurs Ă©tudes ont montrĂ© que les achats d’actifs d’en- treprises de la BCE possĂšdent un biais favorable aux acti- vitĂ©s les plus carbonĂ©es. Ainsi, plus de 60 %[63] 64[64] des actifs d’entreprises rachetĂ©es via son quantitative easing » appartiennent Ă  des secteurs trĂšs Ă©metteurs de CO2. Ses achats soutiennent notamment 38 entreprises[65] du secteur des Ă©nergies fossiles, dont certaines – comme Shell et Total – sont impliquĂ©es dans des projets d’expansion[66]. Le biais carbone des achats d’actifs est dĂ©sormais reconnu[67] par la BCE elle-mĂȘme. En parallĂšle, la BCE autorise les banques Ă  dĂ©poser des actifs comme collatĂ©raux, pour se financer auprĂšs d’elle sans prendre en compte l’impact environ- nemental de ceux-ci, contribuant ainsi Ă  la valorisation de ces actifs. 59 % [68] des actifs acceptĂ©s par la banque proviendraient des secteurs Ă  trĂšs forte intensitĂ© BCE doit donc commencer par dĂ©carboner ses rachats d’actifs et ses collatĂ©raux. Si une approche fine, permettant l’ajustement de ces outils de politique monĂ©taire selon les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, est nĂ©cessaire, Ă  plus long terme, la BCE doit exclure les actifs des entreprises des Ă©nergies fossiles pour limiter les effets nĂ©gatifs de son intervention massive actuelle dans un contexte de crise. Comme le Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System NGFS le met en avant, les donnĂ©es financiĂšres nĂ©cessaires pour un alignement global des achats et collatĂ©raux sur l’Accord de Paris peuvent ne pas ĂȘtre immĂ©diatement utilisables et le recours Ă  des critĂšres facilement identifiables[69] – comme pour les Ă©nergies fossiles – est une premiĂšre Ă©tape qui crĂ©dibilise les annonces de la banque et envoie un signal fort aux acteurs financiers. Il s’agit aussi pour la BCE de ne pas accumuler progressivement les actifs fossiles, concentrant ainsi les risques Ă  son bilan sans contribuer Ă  une diminution des soutiens au secteur, et encore moins Ă  une diminution des risques associĂ©s chez les acteurs financiers ailleurs, avec la crise du Covid-19, la BCE a dĂ©cidĂ© d’octroyer des taux rĂ©duits – et mĂȘme nĂ©gatifs – aux banques qui accordent un certain volume de prĂȘts via ses opĂ©rations de refinancement de long terme TLTRO[70]. BNP Paribas, CrĂ©dit Agricole, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale et BPCE ont ainsi pu emprunter 379 milliards d’euros[71] au titre de ces opĂ©rations en 2020, rĂ©alisant au passage un profit s’élevant Ă  plusieurs centaines de millions d’euros, et continuent d’en profiter massivement en 2021[72]. Alors qu’elle n’est aujourd’hui soumise Ă  aucun critĂšre environnemental ou social, une telle mesure pourrait ĂȘtre utilisĂ©e pour orienter les prĂȘts vers des activitĂ©s durables. À titre exploratoire, la BCE devrait mettre en place un premier TLTRO vert[73] » flĂ©chĂ© vers la rĂ©novation thermique, une des prioritĂ©s environnementales de l’Union europĂ©enne qui gĂ©nĂšre des consĂ©quences Ă©cologiques et sociales trĂšs rĂ©glementation financiĂšre qui cesse d’ignorer la crise climatiqueAu-delĂ  de la politique monĂ©taire, c’est toute la rĂ©glemen- tation financiĂšre qui doit dĂ©sormais ouvrir les yeux sur les effets de la finance sur le climat et les risques du changement climatique pour sa stabilitĂ©. Sur ce front, la BCE a un rĂŽle Ă  jouer, mais son intervention ne sera pas suffisante. Elle devra s’accompagner de l’action de l’ensemble des rĂ©gu- lateurs financiers europĂ©ens et nationaux. Elle devra aussi laisser la place Ă  des textes de lois plus contraignants, seuls Ă  mĂȘme de garantir le changement radical des pratiques, nĂ©cessaire Ă  rĂ©pondre Ă  l’urgence Un encadrement strict des soutiens financiers aux Ă©nergies fossilesLes engagements volontaires et sectoriels des banques sont Ă  ce jour les seuls garde-fous existants pour limiter le soutien des acteurs financiers Ă  certaines industries nocives mais ils s’avĂšrent incapables d’empĂȘcher leur surexposition aux risques climatiques et financiers des actifs France, le gouvernement a demandĂ© en octobre 2018 aux acteurs financiers de prendre des engagements volon- taires pour mettre en Ɠuvre une sortie du charbon[74]. Presque deux ans aprĂšs, le rĂ©sultat est loin d’ĂȘtre suf- fisant de nombreux acteurs ont adoptĂ© des politiques sectorielles lacunaires[75] qui leur permettent de continuer Ă  financer le secteur et mĂȘme son dĂ©veloppement ; les autoritĂ©s de rĂ©gulation financiĂšre elles-mĂȘmes font État de niveaux d’ambitions et d’efforts consentis variables d’un Ă©tablissement Ă  l’autre[76]. De plus, ces engagements n’ont pas Ă©tĂ© synonyme de diminution des financements aux Ă©nergies fossiles[77] et leur non-respect n’est pas sanctionnĂ©[78] par les rĂ©gulateurs puisque ce sont des engagements volontaires. Le gouvernement français a lancĂ© fin 2020 un nouvel appel Ă  la Place de Paris, demandant aux acteurs financiers de se doter d’une stratĂ©gie de sortie des pĂ©trole et gaz non-conventionnels[79]. Absolument rien ne garantit lĂ  encore que cette simple demande soit suivie des actions est donc impĂ©ratif de cesser de parier uniquement sur l’inopĂ©rante auto-rĂ©gulation des banques, et d’encadrer dans la loi les activitĂ©s des acteurs financiers dans les Ă©nergies fossiles. Ces normes contraignantes doivent Ă  minima exiger des banques de mettre immĂ©diatement un terme Ă  tout soutien financier aux nouveaux projets[80] d’énergie fossile et aux entreprises qui les portent, et de se conformer Ă  un Ă©chĂ©ancier dĂ©taillĂ© de sortie des Ă©nergies fossiles compatible avec l’objectif de limiter le rĂ©chauffement Ă  1,5 °C[81]. La mise en Ɠuvre de ces mesures par les acteurs financiers doit ĂȘtre contrĂŽlĂ©e de maniĂšre indĂ©pendante par les autoritĂ©s de rĂ©gulation financiĂšre nationales et europĂ©ennes et assortie de sanctions financiĂšres dissuasives en cas de Des exigences de capitaux qui reflĂštent les risques supportĂ©s en soutenant les Ă©nergies fossilesLa rĂ©glementation prudentielle les obligations de capitaux propres impose aux banques de conserver une certaine quantitĂ© de rĂ©serves pour assurer la stabilitĂ© du systĂšme. Pourtant, comme le rĂ©vĂšle notre Ă©tude, la faiblesse des fonds propres des banques les mettrait face Ă  un risque de faillite si leurs actifs fossiles en stock venaient Ă  connaĂźtre une dĂ©valuation importante et Ă  devenir des actifs Ă©chouĂ©s »[82]. Cela s’explique pour la bonne et simple raison que les banques ne prennent aujourd’hui pas en compte l’exposition aux risques donnĂ© cette accumulation d’actifs risquĂ©s au bilan des banques, il est nĂ©cessaire que celles-ci se mettent en conformitĂ© avec l’article 128 de la Capital Requirement Regulation CRR qui stipule que Les Actifs par- ticuliĂšrement risquĂ©s » doivent ĂȘtre surpondĂ©rĂ©s dans leur exposition aux risques. De plus, comme le suggĂšre Finance Watch[83], le facteur de risque liĂ© aux actifs fossiles utilisĂ© pour calculer ces obligations de capitaux doit ĂȘtre drastiquement relevĂ©, particuliĂšrement lorsqu’il s’agit du financement de nouveaux projets d’énergies mobilisation immĂ©diate de la CRR[84] est suffisante pour appliquer cette mesure au niveau europĂ©en, avant une potentielle extension Ă  l’échelle mondiale via une rĂ©vision de BĂąle Des risques systĂ©miques mieux intĂ©grĂ©sLes coussins de risques systĂ©miques[85] systemic risk buffers permettent de prendre en compte les risques financiers de long terme non-cycliques en augmentant les exigences de fonds propres. Ils sont fixĂ©s par les banques centrales et rĂ©gulateurs nationaux pour les banques dites non-sys- tĂ©miques, et par la BCE pour les banques d’importance changement climatique Ă©tant dĂ©sormais reconnu comme un risque systĂ©mique – notamment par le NGFS[86], la BCE[87]et l’ESRB en Europe[88], la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale et le CFTC aux Etats-Unis[89], ou encore la Banque d’Angleterre[90] – son incorporation Ă  ce coussin » systĂ©mique ou la crĂ©ation d’un sur-coussin » climatique est logique. La pertinence de cet outil est d’autant plus forte que le risque climatique se caractĂ©rise par une incertitude radicale[91] » qui rend particuliĂšrement complexe toute prĂ©vision et nĂ©cessite la prise de mesure prĂ©ventive. Elle complĂšte la mesure pro- posĂ©e sur les obligations de Des Ă©pargnants protĂ©gĂ©s des risques climatiquesLes Deposit Guarantee Schemes » – obligations de garanties – obligent les banques Ă  rembourser un montant minimal garanti aux Ă©pargnants en cas de faillite. Au sein de l’UE, ce montant est d’au moins 100 000 euros mais peut varier selon les exigences montants provisionnĂ©s pour cette garantie devraient ĂȘtre modulĂ©s selon l’exposition de la banque aux Ă©nergies fossiles. En accumulant des actifs fossiles la banque fait courir un risque important Ă  ses clients et Ă  l’État qui paieront le coĂ»t de sa faillite si les risques climatiques se matĂ©rialisent. L’utilisation des garanties de dĂ©pĂŽt permet de prĂ©venir ce report de charge tout en favorisant l’émergence d’un cercle vertueux de rĂ©duction des risques et des impacts Une titrisation encadrĂ©e pour Ă©viter la diffusion des risquesLa titrisation des actifs est un argument supplĂ©mentaire en faveur de l’intervention du rĂ©gulateur. Aujourd’hui, les investisseurs – courtiers, traders, banques – achĂštent des paniers de titres dans lesquels on retrouve des actifs divers et variĂ©s. On peut retrouver dans ces paniers d’actifs une certaine part d’emprunts liĂ©s aux Ă©nergies fossiles, mais celle-ci est diffuse et donc difficilement identifiable. En 2007-2008, la titrisation avait contribuĂ© Ă  empirer la crise des systĂšme opaque contribue Ă  la diffusion des risques liĂ©s aux actifs fossiles, tout en rendant leur traçabilitĂ© plus complexe. La responsabilitĂ© est alors Ă©clatĂ©e entre les nombreux investisseurs. Avec des actifs titrisĂ©s, il est donc plus difficile de rĂ©guler ou d’évaluer correctement l’exposition aux risques. Pour pouvoir effectuer un suivi des actifs fossiles et de la responsabilitĂ© associĂ©e, et Ă©viter une diffusion des risques, il faut interdire les titrisations complexes de ces Des dividendes et des bonus clairement liĂ©s Ă  des critĂšres environnementauxÉtant donnĂ© leur poids dans la gouvernance des banques, la transition Ă©cologique ne se fera pas sans l’engagement des actionnaires et des membres des comitĂ©s exĂ©cutifs. Si des politiques internes aux banques peuvent ĂȘtre mises en place pour s’assurer que les bonus ou dividendes soient liĂ©s Ă  l’atteinte d’objectifs environnementaux, ces pratiques restent trĂšs embryonnaires. Aujourd’hui, 65 % des cadres dirigeants des 39 banques internationales analysĂ©es par Demog sont liĂ©es Ă  des industries polluantes et leurs groupes de lobby. Ce chiffre dĂ©passerait les 80 % dans plusieurs grandes banques – comme Wells Fargo ou JP Morgan Banque centrale europĂ©enne a par exemple demandĂ© aux banques de limiter les dividendes versĂ©s durant la crise du Covid-19, Ă©vĂ©nement ponctuel et moins dangereux pour la stabilitĂ© financiĂšre de long terme que la crise climatique92. Ainsi, cela a permis mĂ©caniquement de renforcer les fonds propres des banques pour affronter la crise du Covid-19. Elle doit donc demander de limiter le versement des dividendes – par exemple Ă  33 % des bĂ©nĂ©fices, contre environ 50 % en moyenne aujourd’hui – pour toutes les banques qui continuent Ă  octroyer de nouveaux services financiers Ă  l’industrie fossile. De la mĂȘme façon, les gouvernements et la rĂ©glementation europĂ©enne pourraient intervenir pour limiter durablement les bonus des comitĂ©s exĂ©cutifs tant que de nouveaux actifs fossiles sont enregistrĂ©s par l’ 4 DeuxiĂšme Ă©tape faire table rase du passĂ© fossileSi l’alignement de la politique monĂ©taire sur l’Accord de Paris et l’émergence d’une rĂ©glementation Ă  la hauteur des enjeux climatiques est un prĂ©alable urgent afin d’endiguer l’afflux des soutiens financiers aux Ă©nergies fossiles, elles ne permettront pas d’apurer le stock considĂ©rable d’actifs fossiles dĂ©tenus par les banques alors qu’il est nĂ©cessaire d’accroĂźtre les capacitĂ©s de financements pour concrĂ©tiser une vraie transition Ă©cologique. Pour vider ce stock, assurer une sortie progressive des Ă©nergies fossiles et libĂ©rer les capacitĂ©s de financement nĂ©cessaire Ă  la transition, une intervention majeure et dĂ©cisive est banque fossile » europĂ©enne pour initier la sortie des Ă©nergies fossilesLe respect de l’Accord de Paris implique la sortie des Ă©nergies fossiles, sortie qui nĂ©cessite une prĂ©paration rigoureuse et stricte si l’on souhaite l’opĂ©rer en minimisant les effets nĂ©gatifs environnementaux et option serait que la BCE rachĂšte les actifs fossiles dĂ©tenus par les banques. Ce rachat pourrait se faire de maniĂšre indirecte via une banque fossile » europĂ©enne et publique, filiale de la BCE, chargĂ©e de la gestion des actifs fossiles selon une trajectoire de sortie compatible avec unrĂ©chauffement de 1,5 °C. Cette nouvelle structure Ă©mettrait des titres achetĂ©s par la BCE qui lui permettrait d’acquĂ©rir les actifs fossiles accumulĂ©s par les banques bad banks », un outil rĂ©aliste de gestion des actifs Ă©chouĂ©sSi l’intervention de la banque centrale proposĂ©e dans ce rapport peut paraĂźtre impressionnante, elle ne serait pas inĂ©dite. À la sortie de la 2nde guerre mondiale, lorsque l’économie Ă©tait au plus mal et que les banques dĂ©tenaient de nombreux crĂ©dits qui n’allaient pas ĂȘtre remboursĂ©s, la banque centrale avait mĂȘme rachetĂ© toutes les crĂ©ances dites pourries » pour les le mĂ©canisme de structure de dĂ©faisance » ou bad bank », structure indĂ©pendante créée pour rĂ©cupĂ©rer les actifs dits pourris ou Ă©chouĂ©s, n’est pas nouveau. Leur mission est, lorsque le contexte est plus favorable, de se sĂ©parer des titres dits illiquides, c’est-Ă -dire dont personne ne veut. Des structures de dĂ©fai- sance ont notamment Ă©tĂ© utilisĂ©es dans plusieurs pays – dont les Etats-Unis, l’Alle- magne, l’Espagne ou la France – suite Ă  la crise des proposition de crĂ©ation d’une structure de dĂ©faisance est aujourd’hui discutĂ©e depuis quelques mois au sein de l’Union EuropĂ©enne afin de limiter les effets de l’endettement des pays depuis le dĂ©but de la crise du Covid-19. La PrĂ©sidente de la BCE, Christine Lagarde, s’est exprimĂ©e sur le sujet en fĂ©vrier niveau international, le Climate Safe Len- ding Network et Climate KIC recommandent la crĂ©ation d’une bad bank » pour gĂ©rer les actifs les plus risquĂ©s au regard de la crise de faire intervenir la Banque centrale Ă  cet endroit est qu’elle est la seule banque du systĂšme bancaire europĂ©en Ă  pouvoir accuser des pertes supĂ©rieures Ă  ses fonds propres sans faire faillite. Comme l’a rappelĂ© rĂ©cemment la Banque des RĂšglements Internationaux, une banque centrale peut parfaitement fonctionner avec des fonds propres nĂ©gatifs[95]. Aujourd’hui, les fonds propres de la BCE sont extrĂȘmement rĂ©duits Ă  peine 80 milliards d’euros. La raison en est que la crĂ©dibilitĂ© de l’euro ne dĂ©pend nullement de ces fonds propres puisqu’en cas de perte, la BCE peut se renflouer elle-mĂȘme via la crĂ©ation monĂ©taire – ce qu’aucune banque de second rang ne peut faire. Les fonds propres de la BCE sont donc trĂšs infĂ©rieurs au montant de la perte qu’elle enregistrerait si elle devait, demain, porter Ă  son bilan les actifs fossiles des 11 banque que nous avons Ă©tudiĂ©es, et si la valeur de ces actifs devait brutalement chuter Ă  zĂ©ro. Qu’à cela ne tienne, la BCE est la seule banque de la zone euro capable d’assumer une telle perte – plus de 500 milliards d’euros aujourd’ solution exige une volontĂ© politique forte de la part des institutions europĂ©ennes et pourrait bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©vision du mandat de la BCE, rendant son objectif de sta- bilitĂ© des prix compatible explicitement avec l’avĂšnement d’un systĂšme durable et Un rachat sous-conditionsAfin de contribuer Ă  la transition et de ne pas exempter les banques de toute responsabilitĂ©, le rachat des actifs fossiles devra ĂȘtre conditionnĂ© Ă  a. L’arrĂȘt total de tout service financier aux projets d’énergies fossiles et aux entreprises dĂ©veloppant ces L’application d’une dĂ©cote de 10 % – par exemple – sur la valeur des actifs – que les banques suppor- teront via leurs fonds propres – et la limitation des rachats Ă  70 % des actifs fossiles dĂ©tenus par la banque. De telles proportions permettent ainsi, Ă  la fois, que les banques gĂšrent et paient une partie des consĂ©quences de leurs actes, d’oĂč une dĂ©cote sensible, et qu’elles ne soient plus entravĂ©es dans le financement de la transition Ă©cologique, d’oĂč le rachat d’une majoritĂ© de leurs actifs fossiles vouĂ©s Ă  devenir des actifs L’adoption d’un plan de sortie des Ă©nergies fossiles, alignĂ© sur une trajectoire de 1,5 °C, pour tous les actifs fossiles rachat des actifs fossiles serait effectuĂ© lors d’une intervention exceptionnelle et limitĂ©e dans le temps. Les critĂšres de celles-ci devront avoir Ă©tĂ© dĂ©finis au prĂ©alable et validĂ©s par l’ensemble des acteurs politiques et financiers. Il est possible d’envisager plusieurs tours de rachat d’ les banques n’ayant pas participĂ© aux prĂ©cĂ©dents. Le cas Ă©chĂ©ant, ils devront ĂȘtre prĂ©vus dĂšs le dĂ©part, et ĂȘtre effectuĂ©s dans des conditions moins avantageuses que les premiĂšres opĂ©rations – par exemple avec une dĂ©cote accrue – afin d’éviter les effets d’ conditions permettent de limiter les effets de cette intervention massive en matiĂšre de perte de confiance, argument souvent avancĂ© pour repousser l’idĂ©e d’une annu- lation de du dispositif ne bĂ©nĂ©ficiera qu’aux banques volontaires, qui s’engagent rĂ©solument vers une sortie des Ă©nergies fossiles et souhaitent profiter de l’opĂ©ration pour apurer leurs stocks d’actifs fossiles et libĂ©rer des capacitĂ©s de financement Une gestion des actifs dans un but de transition justeSuite Ă  leur rachat, les actifs fossiles seraient gĂ©rĂ©s dans une logique de transition juste par la nouvelle banque fossile rattachĂ©e Ă  la BCE. Il s’agit pour la banque d’opĂ©rer comme une structure de dĂ©faisance permettant d’isoler ces actifs. Elle aurait notamment pour objectif de garantir la fermeture progressive de l’ensemble des sites et infrastructures d’énergies fossiles selon un calendrier cohĂ©rent avec la science climatique. Les scĂ©narios actuellement alignĂ©s avec l’objectif 1,5 °C prĂ©voient La sortie du charbon au plus tard en 2030 en Europe et dans les pays de l’OCDE, 2040 partout dans le monde ;La sortie des autres Ă©nergies fossiles au plus tard dans la dĂ©cennie parallĂšle, les États et les banques centrales pourraient soutenir les rĂ©gions les plus touchĂ©es et accompagner l’en- semble des travailleurs et travailleuses dans un processus de reconversion professionnelle. C’est une rĂ©elle gestion de l’extinction des activitĂ©s liĂ©es Ă  l’exploitation des Ă©nergies fossiles qui doit ĂȘtre pensĂ©e et mise en place, avec toutes les mesures Ă©conomiques et sociales que cela implique. De nombreux leviers peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme l’émission d’obligations de transition juste » par la Banque euro- pĂ©enne d’investissement BEI, ou encore la crĂ©ation d’un fond de transition juste » financĂ© par les achats de titres de la BCE, les États et les banques qui auraient bĂ©nĂ©ficiĂ© du rachat de leurs stocks d’actifs fossiles. À la clef, l’atteinte des objectifs climatiques europĂ©ens et la crĂ©ation de nombreux nouveaux emplois verts[97].La gestion de cette structure pourrait ĂȘtre confiĂ©e Ă  la BEI ou tout autre organisme possĂ©dant les compĂ©tences pour mener Ă  bien ces solution Ă  exporter au-delĂ  de l’EuropeBien entendu, les actifs fossiles ne sont pas uniquement concentrĂ©s dans les banques europĂ©ennes. Les financements des 60 plus grandes banques mondiales au secteur des Ă©nergies fossiles ne cessent d’augmenter depuis 2016 et atteignent 3 393 milliards d’euros sur cette pĂ©riode[98]. Les plus grands financeurs des Ă©nergies fossiles sont les banques nord-amĂ©ricaines. Les trois premiĂšres banques de ce sinistre classement – JP Morgan, Wells Fargo et Citi – totalisent Ă  elles-seules 585 milliards de dollars de finan- cements au secteur de 2016 Ă  les rĂ©gions du monde connaĂźtront les mĂȘmes pro- blĂ©matiques, et toutes auront besoin de solutions pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Il est Ă  noter qu’en plus des mĂȘmes difficultĂ©s de financer la transition Ă©cologique, plusieurs grandes banques internationales se verraient confronter Ă  un risque de faillite en cas de brusques variations sur les marchĂ©s, en particulier la Wells Fargo aux États-Unis, qui possĂšderait des actifs fossiles reprĂ©sentants plus de 300 % de ses fonds solution proposĂ©e Ă  l’échelle europĂ©enne gagnerait donc Ă  ĂȘtre rĂ©pliquĂ©e et Ă©tablie en collaboration avec les autres grandes banques centrales mondiales pour au moins deux raisons garantir une sortie globale des Ă©nergies fossiles alignĂ©e sur les objectifs de l’Accord de Paris ; Ă©viter un dĂ©sĂ©- quilibre monĂ©taire et financier entre les acteurs europĂ©ens et les acteurs mondiaux. Cette coordination idĂ©ale ne doit cependant pas justifier une inaction des institutions et des gouvernements GaĂ«l GiraudLa forte diminution puis la fin de la production et de l’utilisation des Ă©nergies fossiles est une condition incontournable pour limiter les dĂ©rĂšglements climatiques. Tout retard diminue considĂ©rablement les chances de maintenir le rĂ©chauffement planĂ©taire Ă  un maximum de + 2 °C et au plus prĂšs de + 1,5 °C, augmentant massivement les dĂ©gĂąts humains, sociaux, Ă©conomiques et financiers associĂ©s. Le calendrier de la transformation de nos sociĂ©tĂ©s vers un monde bas-carbone importe donc au plus haut point. Dans ce contexte, le risque de transition » liĂ© Ă  la vitesse Ă  laquelle nous nous libĂ©rons de notre dĂ©pendance aux actifs fossiles constitue un vĂ©ritable dĂ©fi. En effet, la fin de notre addiction aux Ă©nergies fossiles signifiera tĂŽt ou tard que les actifs financiers associĂ©s aux fossiles perdront toute valeur marchande. Ce rapport suggĂšre qu’une estimation prudente des pertes qu’occasionnerait l’échouage de ces actifs s’élĂšve Ă  500 milliards d’euros pour les 11 plus grandes banques de la zone euro et reprĂ©sente une moyenne de 95 % de leurs fonds propres. Ces chiffres continueront d’augmenter si les banques accroissent davantage encore leur exposition aux hydrocarbures fossiles, comme certaines semblent dĂ©terminĂ©es Ă  le l’absence de rĂ©action des pouvoirs publics et rĂ©gulateurs financiers, le secteur bancaire pourrait juger qu’en matiĂšre de dĂ©carbonation de nos sociĂ©tĂ©s, il est urgent d’attendre. Or la planĂšte et notre humanitĂ© ne peuvent pas attendre. Tout comme le systĂšme financier qui accroĂźt les risques de voir une crise de type subprimes survenir Ă  nouveau si rien n’est regard de cette menace, la premiĂšre urgence est de changer les rĂšgles du jeu pour les acteurs financiers, afin d’empĂȘcher tout nouvel investissement dans les charbon, pĂ©trole et gaz, et arrĂȘter ainsi le dĂ©veloppement de nouvelles mĂ©tastases fossiles. Cela ne sera possible qu’en supprimant tous soutiens aux Ă©nergies fossiles telles qu’actuellement offerts par la politique monĂ©taire, et en adaptant la rĂ©glementation nationale et europĂ©enne pour contraindre les banques Ă  aligner leurs activitĂ©s avec les objectifs de l’Accord de que le stock des actifs fossiles et le risque de transi- tion qui pĂšse sur eux n’obĂšrent pas toute capacitĂ© de nos Ă©conomies Ă  s’engager dans la reconstruction Ă©cologique, il importe Ă©galement de trouver un moyen de pratiquer l’ablation des mĂ©tastases fossiles prĂ©sentes dans les bilans bancaires. La crĂ©ation d’une structure de dĂ©faisance qui dĂ©barrasserait nos banques desdits actifs est la premiĂšre idĂ©e qui vient Ă  l’esprit, et celle qui sera probablement promue par le secteur bancaire Ă  terme. Nous devons prendre garde, toutefois, Ă  savoir qui paiera la note, autrement dit qui devra assumer le coĂ»t financier induit par la perte de valeur des actifs fossiles. Si nous ne rĂ©flĂ©chissons pas Ă  un dispositif original, il y a fort Ă  parier que ce sera le contribuable, une fois de plus. Notre proposition consiste donc Ă  faire assumer la perte, non par le contribuable mais en partie par les banques elles-mĂȘmes, et largement par la Banque centrale entendu, il ne s’agit pas de nourrir l’illusion qu’un seul acteur, fĂ»t-ce la BCE, peut Ă  lui seul rĂ©soudre l’entiĂšretĂ© du problĂšme posĂ© par le risque de transition et les stocks d’actifs fossiles. Nous avons volontairement centrĂ© notre analyse sur cet aspect du problĂšme mais, en vĂ©ritĂ©, il est lui-mĂȘme Ă©troitement liĂ© au risque physique que fait peser le dĂ©rĂšglement Ă©cologique sur nos sociĂ©tĂ©s et Ă©conomies, lequel ne concerne Ă©videmment pas que les banques mais aussi les assurances et l’ensemble de l’économie rĂ©elle. Bien d’autres dispositifs sont Ă  mettre en place pour tenter d’af- fronter ce problĂšme systĂ©mique dans toute sa complexitĂ©[99]. Notre proposition est donc forcĂ©ment modeste. Elle aura mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre formulĂ©e si elle permet un vĂ©ritable dĂ©bat dĂ©mocratique autour de la maniĂšre dont nous voulons relever le dĂ©fi Ă©cologique au cours des prochaines dĂ©cennies autrement qu’en laissant le contribuable subir les dĂ©gĂąts environnementaux et sociaux colossaux qui s’annoncent, tout en en payant la 3 MĂ©thodologie dĂ©taillĂ©eLa mĂ©thodologie de ce rapport est construite en quatre Ă©tapes PĂ©rimĂštre de l’étude L’étude concerne les donnĂ©es financiĂšres 2019 des principales banques de la zone euro En France BNP Paribas, CrĂ©dit Agricole, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, BPCE. En Allemagne Deutsche Bank et Commerzbank. En Italie UniCredit et Intesa Sanpaolo. En Espagne Santander et BBVA. Aux Pays-Bas ING. Toutes les banques ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es au niveau de leur pĂ©rimĂštre Groupe », exceptĂ© pour CASA, dont les donnĂ©es financiĂšres 2019 sont de meilleures qualitĂ©s que le Groupe CrĂ©dit Agricole. DĂ©finition du terme actifs fossiles » Les actifs fossiles » sont dĂ©finis comme tous les actifs produits financiers nĂ©cessaires au financement des activitĂ©s fossiles, qui regroupent l’exploration, l’exploitation, la distribution – y compris le transport, le raffinage, etc. – des Ă©nergies fossiles – pĂ©trole, le gaz et le charbon –, et la production d’électricitĂ© Ă  partir de ces ressources. NB Ne sont pas intĂ©grĂ©s Ă  l’étude les actifs indirectement liĂ©s Ă  ces ressources Ă©nergĂ©tiques, tels que le secteur automobile, le transport aĂ©rien, etc. Recherche des actifs des banques L’étude se base sur deux documents publiĂ©s par les banques le rapport financier annuel – ou document d’enregistrement universel – et le rapport Pillar III – ou rapport sur les risques. Le rapport financier annuel intĂšgre le bilan comptable des banques qui indique notamment la valeur des diffĂ©rents actifs dĂ©tenus. Le montant total des actifs a Ă©tĂ© divisĂ© en trois catĂ©gories Les actifs crĂ©dits, qui regroupent les crĂ©dits des banques aux particuliers, aux entreprises et aux États ; Les actifs d’investissement –produits de marchĂ© et assurances –, qui regroupent tous les actifs qui s’échangent sur les marchĂ©s financiers ; Les autres actifs. Une fois les montants totaux actifs crĂ©dit » et actifs d’investissement » identifiĂ©s, il faut y dĂ©terminer la part des actifs fossiles. L’addition des actifs fossiles dans la partie crĂ©dit et dans la partie de produits de marchĂ© et d’assurance nous indiquera le montant total des actifs fossiles dĂ©tenus par les banques. a. Actifs fossiles dans la partie crĂ©dits actifs crĂ©dits Pour identifier la part des actifs fossiles dans les actifs crĂ©dit, nous utilisons dans le Pillar III le tableau CRB-D » qui ventile les expositions aux risques de crĂ©dit par industrie/ secteurs d’activitĂ©. Ce tableau dĂ©taille les valeurs nettes des expositions du bilan et hors bilan – correspondant aux valeurs comptables figurant dans les Ă©tats financiers, selon le champ d’application de la consolidation rĂ©glementaire. À partir de cette classification, nous identifions dans le tableau les industries dans lesquelles se trouvent des actifs fossiles – Oil & Gas », Energy », etc. Pour chacun des secteurs, nous appliquons des clĂ©s de rĂ©partition uniquement sur le montant des crĂ©dits bruts. Nous prenons l’hypothĂšse trĂšs prudente de ne comptabiliser aucun actif fossile dans le hors-bilan. Deux options se prĂ©sentent pour identifier la part fossile de chaque secteur a. Lorsque les secteurs de crĂ©dit entrent entiĂšrement dans le pĂ©rimĂštre dĂ©fini – par exemple, Oil & Gas » –, le montant est inclus dans sa totalitĂ©. b. Lorsque les secteurs de crĂ©dit ne comprennent qu’une partie du pĂ©rimĂštre, nous avons dĂ©fini 2 options Si la partie fossile est prĂ©cisĂ©e dans le rapport annuel de la banque – ou autres documents publics –, elle est reprise dans l’étude. Si rien n’est prĂ©cisĂ©, nous appliquons une clĂ© de rĂ©partition standard pour sĂ©parer la partie fossile » du reste de l’activitĂ©. Chaque clĂ© de rĂ©partition est construite avec des donnĂ©es Ă©conomiques et financiĂšres spĂ©cifiques au secteur en question et accessibles publiquement en suivant l’une de ces trois mĂ©thodes a. Soit nous calculons le poids du secteur dans l’économie PIB, chiffre d’affaire des leaders du secteur. b. Soit nous calculons le poids du secteur dans les indices financiers MSCI, Barclays-Bloomberg, etc. c. Soit nous prenons la mĂȘme clĂ© de rĂ©partition qu’une autre banque qui prĂ©cise la part fossile dans les prĂȘts du mĂȘme secteur – via leur portefeuille de crĂ©dits. Une fois que nous avons calculĂ© la part d’actifs fossiles crĂ©dit publiĂ©e dans le Pillar III, cela donne un ratio, un % d’actifs fossiles, que nous appliquons au montant total d’actifs crĂ©dit brut notifiĂ© dans le bilan. NB Concernant le secteur financier – souvent nommĂ© Banques et Assurances » –, la clĂ© de rĂ©partition est calculĂ©e grĂące Ă  la moyenne de la part d’actifs fossiles de crĂ©dits – hors finance – des banques europĂ©ennes inclues dans le pĂ©rimĂštre ceci reprĂ©sente la proportion des prĂȘts interbancaires utilisĂ©s pour financer les industries fossiles. b. Actifs fossiles dans les produits de marchĂ© et assurances actifs d’investissement Les actifs fossiles dans les produits de marchĂ© et d’assurances correspondent Ă  la part des produits financiers fossiles » autres que les crĂ©dits que possĂšdent les banques pour leurs activitĂ©s. Pour rappel, le total d’actifs d’investissement est rapportĂ© dans le bilan comptable et est constituĂ© des instruments financiers en valeur de marchĂ© par rĂ©sultat, des actifs financiers en valeur de marchĂ© par capitaux propres, des placements des activitĂ©s d’assurance, etc. Les instruments liĂ©s aux dĂ©rivĂ©s ainsi qu’aux REPOs ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s Ă  ces montants car ils peuvent contenir des produits liĂ©s directement ou indirectement aux actifs fossiles. Pour dĂ©terminer la part fossile a. Quand l’information de la part fossile dans les actifs investissement est donnĂ©e, nous la reportons. b. Quand l’information est manquante, nous utilisons une estimation Ă  4,62 %, basĂ©e sur D’une part, la part des industries pĂ©troliĂšres, gaziĂšres et de charbon dans le MSCI Europe, soit 3,56 %, pondĂ©rĂ©e Ă  75 %. D’autre part, la part des obligations des entreprises du secteur des Ă©nergies fossiles dans les obligations europĂ©ennes – hors obligations Ă©mises par les banques –, soit 7,8 % pour les industries fossiles en 2020, pondĂ©rĂ© Ă  25 %[100]. Les actifs libellĂ©s Caisse et Banque Centrale », qui sont pourtant des produits de dette Ă©changeables sur les marchĂ©s financiers, n’ont pas Ă©tĂ© inclus dans les actifs investissement. En effet, leur trĂšs faible maturitĂ© – dĂ©lai de remboursement infĂ©rieur Ă  l’annĂ©e – rend leur valeur peu exposĂ©e Ă  une transition Ă©cologique qui demeure une transformation qui s’envisage sur un temps relativement long. c. Le cas des actifs REPO Les Repurchase agreements » REPO sont des contrats qui permettent de prĂȘter/emprunter des titres financiers – actions ou obligations – en Ă©change d’un collatĂ©ral monĂ©taire. S’il est tout Ă  fait possible de trouver des actifs fossiles dans les REPO, il est vrai qu’une partie importante de ces contrats concerne des obligations d’État qui n’ont aucun lien avec des activitĂ©s fossiles. Ainsi, pour les besoins de notre Ă©tude, le montant total des contrats REPO est divisĂ© en deux parties Ă©gales 50 % action nous appliquons Ă  ce montant la ratio explicitĂ© en b ci-dessus. 50 % obligation nous considĂ©rons que 75 % de cette activitĂ© concerne des obligations d’État qui sortent du pĂ©rimĂštre de l’étude. Nous appliquons donc le ratio b Ă  seulement 25 % de cette partie obligataire. d. Les autres actifs Les autres lignes des bilans des banques sont regroupĂ©es dans les autres actifs ». On y retrouve notamment les montants Caisses et Banque Centrale », Goodwill », etc. Nous y avons placĂ© aussi la part des actifs REPO qui sont considĂ©rĂ©s sans actifs fossiles voir paragraphe Le cas des actifs REPO » au-dessus. Aucun actif fossile n’est retenu pour ces autres actifs. 4. Actifs fossiles vs. fonds propres Afin d’identifier la part de fonds propres, nous prenons le montant rapportĂ© au Common Equity Tiers 1 » CET1 publiĂ© par les banques, car il s’agit des fonds propres les plus sĂ»rs des banques, non-dĂ©formĂ©s par leurs estimations des risques. En cas de forte chute de valeur dans le secteur des Ă©nergies fossiles, seuls les fonds propres CET1 sont mobilisables suffisamment rapidement pour servir de coussin de sĂ©curitĂ©. Le reste des fonds propres peut intĂ©grer des produits liĂ©s aux Ă©nergies fossiles ou d’autres actifs trĂšs exposĂ©s aux risques climatiques. Le ratio actifs fossiles sur fonds propres est un trĂšs bon indicateur de la santĂ© financiĂšre des banques en cas de crise liĂ©e aux secteurs des pĂ©trole, gaz et charbon. MĂ©thodologie co-construite Cette mĂ©thodologie a Ă©tĂ© co-construite avec diffĂ©rents experts du monde bancaire. Notamment avec le cabinet Carbone4 Finance, qui a bien voulu challenger les diffĂ©rents points de cette mĂ©thodologie jusqu’aux rĂ©sultats finaux afin de s’approcher au mieux de la rĂ©alitĂ©. De plus, les 11 banques europĂ©ennes ont Ă©tĂ© contactĂ©es afin qu’elles puissent faire part d’éventuelles remarques ou transmettre des donnĂ©es alternatives. Ces retours ont donnĂ© lieu Ă  plusieurs modifications lorsqu’elles Ă©taient justifiĂ©es et sourcĂ©es. La question des assurances et des autres sĂ©curitĂ©s prudentielles Comme mentionnĂ© prĂ©cĂ©demment, cette Ă©tude prend uniquement en compte les Common Equity Tier 1 » CET 1 qui sont immĂ©diatement mobilisables et permettent d’estimer la capacitĂ© de la banque Ă  absorber d’elle-mĂȘme et directement les pertes Ă©ventuelles. L’épuisement thĂ©orique des CET 1 n’est pas pour autant synonyme de situation de faillite. D’autres ressources, et notamment les autres leviers prudentiels, peuvent ĂȘtre mobilisĂ©s. Surtout, les banques sont largement assurĂ©es et une partie des pertes devrait ĂȘtre transfĂ©rĂ©e Ă  leurs assureurs. Ces Ă©lĂ©ments n’ont pas Ă©tĂ© pris en compte dans le pĂ©rimĂštre de cette Ă©tude dans la mesure oĂč celle-ci vise spĂ©cifiquement Ă  identifier de quelle maniĂšre les banques et la rĂ©gulation financiĂšre intĂšgrent – ou n’intĂšgrent pas – les risques spĂ©cifiques liĂ©s Ă  la dĂ©tention d’actifs fossiles. Il s’agit alors de responsabiliser les banques dans la dĂ©tention de leurs actifs, et non de parier sur un Ă©ventuel report ou une dilution de la perte financiĂšre affĂ©rente. Notons d’ailleurs que se reposer sur de tels mĂ©canismes fait courir un risque important de propagation des pertes, qui pourrait in fine nĂ©cessiter l’intervention des Etats et donc faire porter le coĂ»t final aux contribuables. De plus, la capacitĂ© d’action des assureurs pourrait ĂȘtre rĂ©duite dans la mesure oĂč ils seraient eux-aussi directement affectĂ©s par une chute importante de la valeur des actifs fossiles. En effet, comme le montre le classement effectuĂ© par Insure Our Future[101], les grands assureurs restent particuliĂšrement impliquĂ©s dans le secteur. ParticularitĂ©s pour les banques hors zone euro L’étude menĂ©e chez les banques internationales hors zone UE a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e avec moins d’informations, et donc plus d’hypothĂšses. En particulier, lorsque des informations Ă©taient manquantes, les hypothĂšses retenues pour les banques de la zone euro ont Ă©tĂ© utilisĂ©es par dĂ©faut. Outre le fait que certaines informations Ă©taient manquantes, les banques hors zone euro n’ont pas Ă©tĂ© contactĂ©es. Ces donnĂ©es sont donc plus approximatives et reposent sur des hypothĂšses plus nombreuses que celles de la zone euro, en particulier pour les banques chinoises. [1]Les conversions du dollar Ă  l’euro ont Ă©tĂ© effectuĂ©es avec un taux de change de 2019 de 1,12 dollar pour 1 euro. Statista, 2020, Taux de change du dollar des États-Unis USD par rapport Ă  l’euro EUR de 1999 Ă  2019 ».[2] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[3] Nations Unies, 2020, Production Gap Report.[4] Dans notre Ă©tude, ce sont les Common Equity Tiers 1 CET 1 qui ont Ă©tĂ© retenus car ce sont les fonds propres sĂ©curisĂ©s des banques.[5] CrĂ©dit Agricole SA revendique un volume de fonds propres plus important, justifiĂ© par le fait qu’en cas de choc subi au niveau de l’entitĂ© CASA, le groupe CrĂ©dit Agricole serait dans l’obligation lĂ©gale de soutenir CASA via ses fonds propres. Nous faisons cependant le choix mĂ©thodologique de comparer les actifs fossiles de CASA aux fonds propres de CASA uniquement, afin d’évaluer la soliditĂ© financiĂšre de cette banque d’affaires, ainsi que sa prise en compte – ou son absence de prise en compte – des risques climatiques. Dans un contexte de perte de valeur des actifs de CASA, il existe donc un risque de propagation au groupe CrĂ©dit Agricole et Ă  ses autres activitĂ©s, en contrepartie d’une sĂ©curitĂ© supplĂ©mentaire.[6] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[7] Notre affaire Ă  tous, 2020, Un climat d’inĂ©galitĂ©s, les impacts inĂ©gaux du dĂ©rĂšglement climatique. / Winkel J. , Nazrul Islam S. 2017, Climate change and social inequality. / OCDE, 2010, PauvretĂ© et changement climatique rĂ©duire la vulnĂ©rabilitĂ© des populations par l’adaptation.[8] Mark Carney 2015, Breaking the Tragedy of Horizon. [9] WWF, 2021, Les Ă©nergies fossiles Ă  quel prix? [10] Irena, 2020, How falling costs make renewable a cost-effective Investment.[11] Irena, 2021, Renewable capacity highlights.[12] Carbon tracker, 2013, Wasted capital and Stranded Assets.[13] The Guardian, 2015, Carney warns of risks from climate change tragedy of the horizon.[14] Irena, 2021, World energy transitions outlook.[15] McKinsey & company, 2021, CEO Interview Natixis and CDPQ invest in climate action.[16] Derek Browner, Justin Jacobs 2021, Exxon faces “existential risk over fossil fuel focus, activist investor warns, Financial Times[17] Voir notamment la notation de la politique charbon des entreprises du groupe Natixis dans le Coal Policy Tool de Reclaim Finance[18] GaĂ«l Giraud, 2014, Illusion financiĂšre, Ed. de l’Atelier, Paris.[19] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[20] Les Amis de la Terre France et Oxfam France, 2021, Quoi qu’il en coĂ»te les banques françaises au secours de l’industrie fossile.[21] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[22] CrĂ©dit Agricole SA revendique un volume de fonds propres plus important, justifiĂ© par le fait qu’en cas de choc subi au niveau de l’entitĂ© CASA, le groupe CrĂ©dit Agricole serait dans l’obligation lĂ©gale de soutenir CASA via ses fonds propres. Nous faisons cependant le choix mĂ©thodologique de comparer les actifs fossiles de CASA aux fonds propres de CASA uniquement, afin d’évaluer la soliditĂ© financiĂšre de cette banque d’affaires, ainsi que sa prise en compte – ou son absence de prise en compte – des risques climatiques. Dans un contexte de perte de valeur des actifs de CASA, il existe donc un risque de propagation au groupe CrĂ©dit Agricole et Ă  ses autres activitĂ©s, en contrepartie d’une sĂ©curitĂ© supplĂ©mentaire.[23] Ansari D., Holz F. 2020, Between stranded assets and green transformation Fossil-fuel-producing developing countries towards 2055, Elsevier. / Carbon Tracker 2020, Decline and fall the size and vulnerability of the fossil fuel system. [24] Carbon Tracker 2016, Unburnable / Nations Unies, 2020, Production Gap Report / Alan Livsey 2020, Lex in depth the $900bn cost of “stranded energy assets, Financial Times[25] Carbon Tracker 2020, How to waste half a trillion dollar the economic implications of deflationary renewable energy for coal power investments / National Institute of Economic and Industry Research 2019, Stranded assets in Australia – with reference to the coal industry[26] Rachel Morison 2021, Gas Is the New Coal With Risks of $100 Billion In Stranded Assets, Bloomberg Green/ Justin Jacobs 2021, Gas prospects lose steam as renewable gather pace, Financial Times[27] Global Energy Monitor 2021, Europe Gas Tracker Report 2021[28] Gabrielle Siry 2021, Si Ă©cologie punitive il doit y avoir c’est Ă  l’encontre des financements des Ă©nergies fossiles, Le Monde[29] Dominique Pialot 2019, Les Ă©nergies fossiles ont coutĂ© 90 milliards Ă  Blackrock, La Tribune[30] Rainforest Action Network 2020, Fracking Fiasco / David French, Imani Moise 2020, US Banks prepare to seize energy assets as shale boom goes bust, Reuters[31] Swiss Re Institute 2021, The economics of climate change no action not an option[32] Battiston S. 2017, A climate stress-test of the financial system, Nature climate change / DNB 2017, Waterproof? An exploration of climate-related risks in the Dutch financial sector / Institute for ecological economics, 2019, Capital stranding cascades The impact of decarbonisation on productive asset utilisation.[33] Transnational Institute 2017, The Bail Out Business.[34] Boudet A. 2016,” Les consĂ©quences sociales de la crise Ă©conomique vues par l’Insee”, Huffington Post, Janvier[35] Grandjean A., Lefournier J. L’Illusion de la finance verte, Les- Liens-qui-libĂšrent, Ă  paraĂźtre.[36] AFG, mai 2020, La gestion Investissement Responsable ».[37] Climate Bond Initiative, consultĂ© le 15 mars 2021.[38] AMF, 2020, Investisseurs particuliers leurs motivations et leurs pratiques d’investissement.[39] Oxfam France, 2020, Banques des engagements climat Ă  prendre au 4Ăšme degrĂ©.[40] Reclaim Finance, 2020, Épargne nos Ă©conomies au service du chaos social et climatique.[41] Auriac V. , 2020, Comment trouver le vrai fonds Ă  impact en Ă©vitant le greenwashing ?[42] ICMA, 2018, Green Bond Principles Voluntary Process Guidelines for Issuing Green Bonds.[43] Ehlers T., Mojon B., Packer F., 2020 Green bonds and carbon emissions exploring the case for a rating system at the firm level”, revue de Bis.[44] Reclaim Finance 2021, Enbridge et durabilitĂ© sables bitumineux et violation des droits humains.[45] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[46] Voir le Coal Policy Tool de Reclaim Finance.[47] Oxfam France, 2018, Banques françaises les fossiles raflent la mise.[48] Oil change international, 2020 Discussion Paper Big Oil Reality Check — Assessing Oil And Gas Climate Plans / Climate Action 100+, Climate Benchmark 2021.[49] Ces chiffres publiĂ©s par Carbon Tracker dans le cadre du Benchmark du Climate Action 100+ sont basĂ©s sur les informations publiĂ©es par les entreprises au 5 fĂ©vrier 2021 et des donnĂ©es de Rystad Energy sur leurs capex en mars 2020.[50] Friends of the earth international, 2021 Chasing Carbon Unicorns The deception of carbon markets and “net zero. / Greenpeace UK, 2021, Assessing the role of carbon dioxide removal in companies’ climate plans. / Grain, 2021, Corporate greenwashing net zero» and nature-based solutions» are a deadly fraud.[51] Reclaim Finance, 2020, ScĂ©narios climatiques 5 piĂšges Ă  Ă©viter pour contenir le rĂ©chauffement Ă  1,5°C. / Oil Change International, Reclaim Finance, 2021, NGFS scenarios guiding finance towards climate ambition or climat failure?. / Trout K., 2021, Getting On Track to The IEA’s Opportunity to Steer Investments towards Success in Meeting the Paris Goals, Oil change international.[52] Reclaim Finance 2020, NZAOA still a low ambition protocol[53] Reclaim Finance 2021, NZIF the Paris Aligned Investment Initiative forgets about fossil fuels[54] UN, The Production Gap Report, 2020 / Trout K., 2018,The Sky’s Limit and the IPCC Report on Degrees of Warming, Oil change international,[55] Chenet H., Ryans-collins J., Van-lerven F., 2020 Finance, climate-change and radical uncertainty Towards a precautionary approach to financial policy / Global Witness, 2019 OVEREXPOSED / D. Delis M., de Greiff K., Ongena S., 2019 Being Stranded the Carbon Bubble? Climate Policy Risk and the Pricing of Bank Loans / Krane J., 2016, Climate Risk and the Fossil Fuel Industry Two Feet High and Rising / Carbon tracker, 2020, How to waste over half a trillion dollars The economic implications of deflationary renewable energy for coal power investments[56] Dafermos Y., Gabor D., 2021, Greening the eurosystem collateral framework how to decarbonise ECB’s monetary policy. / Dafermos Y., Gabor D., 2020, Decarbonising is easy Beyond market neutrality in the ECB’s corporate QE.[57] Couppey-Soubeyran J., 2020, Comment la BCE peut enfin verdir sa politique monĂ©taire, The conversation, 16 DĂ©cembre 2020.[58] Colesanti Senni C., Monnin P., 2020, Central Bank Market Neutrality is a Myth, Council on economic policies.[59] Del Vasto A., 2021, Policy briefing why the ecb should go beyond market neutrality , positive money europe.[60] European central bank, 2021 Greening monetary policy.[61] Christine Lagarde, 2021, Christine Lagarde Climate change and central banking, Bis, Discours de Christine Lagarde du 25 Janvier 2021.[62] Van Tilburg R., Simić A., 2021 Lessons from monetary history for tackling climate change, Sustainable finance Lab.[63] Dafermos Y., Gabor D., 2020, Decarbonising is easy Beyond market neutrality in the ECB’s corporate QE.[64] Battiston B., Monasterolo I., 2019 How could the ECB’s monetary policy support the sustainable finance transition?.[65] Reclaim Finance, 2019, Quantitative easing et climat Le sale secret de la Banque Centrale EuropĂ©enne.[66] Reclaim finance, 2020, Quantitative easing et climat fueling the fossil gas frenzy.[67] Am Main F., 2021, From green neglect to green dominance?, European central bank , 2 mars 2021.[68] Dafermos Y., Gabor D., 2021, Greening the eurosystem collateral framework how to decarbonise ECB’s monetary policy, Greenpeace.[69] NGFS, 2021, Adapting central bank operations to a hotter world Reviewing some options.[70] Institut Rousseau, 2020, “Quand la banque centrale donne gratuitement de l’argent aux grandes banques commerciales au lieu de financer la reconstruction-Ă©cologique».[71] Lederer E., 2021 “Les banques françaises ont profitĂ© des prĂȘts gĂ©ants de la BCE en 2020”, Les Echos, 17 FĂ©vrier 2021.[72] Benoit G., 2021 “Les banques empruntent 330 milliards d’euros Ă  taux nĂ©gatif auprĂšs de la BCE”, Les echos, 18 mars 2021.[73] Klooster J., van Tilburg R., 2020, Targeting a sustainable recovery with Green TLTROs.[74] Vie Publique, 2018, “DĂ©claration de M. Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, sur les aspects Ă©conomiques de la lutte contre le rĂ©chauffement climatique”.[75] Reclaim Finance, 2020, “Analyser la qualitĂ© des politiques charbon le Coal Policy Tool”, mĂ©thodologie en ligne.[76] AMF, ACPR, 2020, “Les politiques “charbon”, des acteurs de la place financiĂšre de Paris”.[77] Reclaim Finance, 2021, Capitale de la finance verte?, article, 23 mars 2021.[78] Reclaim Finance, 2021, RĂ©gulation et supervision financiĂšres recommandations Ă  l’ACPR et l’AMF, article, 23 mars 2021.[79] DG TrĂ©sor, 2020, “Bruno Le Maire et Olivia GrĂ©goire encouragent la Place de Paris Ă  redoubler d’efforts afin d’accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement d’une finance verte”, DG trĂ©sor, 16 Novembre 2020.[80] Exploration et exploitation de nouvelles rĂ©serves, construction de nouveaux gazoducs, olĂ©oducs, terminaux mĂ©thaniers, centrales.[81] Pour le charbon d’ici 2030 dans l’UE et l’OCDE et d’ici 2040 dans le monde ; une dĂ©cennie plus tard pour les pĂ©trole et gaz. Voir notamment Climate Analytics 2019, Global and regional coal phase-out requirements of the Paris Agreement.[82] Carbon Tracker, 2017, Carbon Tracker introduced the concept of stranded assets to get people thinking about the implications of not adjusting investment in line with the emissions trajectories required to limit global warming, article, 23 Aout 2017.[83] Finance Watch, 2020, Breaking the climate-finance doom loop.[84] Le rĂšglement sur les exigences de fonds propres n ° 575/2013 est une loi de l’UE qui vise Ă  rĂ©duire la probabilitĂ© d’insolvabilitĂ© des banques.[85] Banque de France 2020, “Coussin pour le risque systĂ©mique Ă  quoi servirait cet instrument ?”[86] NGFS, 2019, A call for action Climate change as a source of financial risk.[87] European Central Bank 2021, Shining a light on climate risks the ECB’s economy-wide climate stress test, article, 18 mars 2021.[88] ESRB, 2020, Positively green Measuring climate change risks to financial stability.[89] Cox J., 2021, Fed sets up panels to examine risks that climate change poses to the financial system, CNCB, 23 Mars 2021.[90] Bank of England, 2020, Climate change why it matters to the Bank of England.[91] Chenet H., Ryan J., Van Lerven F., 2021 Finance, climate-change and radical uncertainty Towards a precautionary approach to financial policy, Elsevier.[92] Auriac V., 2020, “Comment trouver le vrai fonds Ă  impact en Ă©vitant le greenwashing ?”, axylia, le 3 novembre 2020.[93] Grandjean A., DufrĂȘne N. 2020, Une monnaie Ă©cologique, Ed. Odile Jacob[94] Climate Safe Lending et Climate KIC 2021, Financial Stability in Planetary Emergency,[95] Archer D., Moser-Bohem P. 2013, Central Bank Finance, BIS Papers, No 71, 29 avril 2013. / Article 28 Capital de la BCE, “Protocole N°4 sur les statuts du systĂšme europĂ©en de banques centrales et de la banque centrale europĂ©enne.”[96] Un scĂ©nario irrĂ©aliste, redisons-le la perte de valeur des actifs fossiles s’étalera sur plusieurs annĂ©es.[97] Kapetaki Z., 2021, Recent trends in EU coal, peat and oil shale regions, rapport Commission europĂšnne. / Instrat, 2020, Green jobs in coal regions.[98] Rainforest Action Network, Reclaim Finance et al., 2021, Banking on Climate Chaos.[99] Giraud G.,DufrĂȘne N., Gilbert P., Comment financer une politique ambitieuse de reconstruction Ă©cologique, Note de l’Institut Rousseau.[100] Source Eikon part des actifs classĂ©s comme fossile dans la taxonomie NACE dans les non-bank bonds’ europĂ©ens.[101] Insure Our Future 2020, Insuring Our Future, 2020 scorecard on insurance, fossil fuels climate change Eneffet, au-delĂ  des traditionnelles controverses alimentĂ©es par la notion de relativisme culturel16, les droits de la personne sont 12 Mandat de la Commission intergouvernementale des droits de l’homme de l’ANASE, article 4.9, reproduit Ă  la R.T.D.H., 2010, n°84, pp. 1025-1032. 13 Isabelle BRACHET, La Commission intergouvernementale Livres en vedette Au-DelĂ  De Notre Monde – Exolition – Tome II Note Fort de son succĂšs un mois et demi aprĂšs sa sortie, le tome deux d’Au-DelĂ  De Notre Monde – EXOLITION, est actuellement en rupture de stock !! Note de l’éditeur Petite info concernant le prix qui est passĂ© Ă  17 €. Il s’agissait au dĂ©part d’une erreur sur le premier tirage. Vous aurez remarquĂ© que le tome 2 fait une bonne centaine de pages de plus que le tome 1. De plus, il y a eu une forte augmentation du prix facturĂ© par les papetiers aux imprimeurs, qui se rĂ©percute, vous connaissez la suite
 – Livre papier – 376 pages – + 12 pages d’illustrations couleur – Format 14,8 x 21 cm – Couverture souple – pelliculage brillant – poids 540 gr View Book PLONGEZ-VOUS DANS LE VOYAGE d'une Ăąme stellaire Acheter TĂ©moignages C’est un excellent livre, on se laisse emporter par la douceur et la sagesse de cette fantastique histoire authentique avec cet ĂȘtre stellaire de couleur bleu ! Tout est magique et de plus c’est un message trĂšs important pour l’humanitĂ© loin de ces mĂ©dias et tous ces sbires ! J’attends la suite avec impatience. Un grand merci David ! Merci David pour votre tĂ©moignage qui m’a apportĂ© un grand rĂ©confort car depuis longtemps j’ai l’impression d’ĂȘtre originaire de votre famille arcturienne; j’ai dĂ©vorĂ© votre livre en peu de temps et j’ai versĂ© beaucoup de larmes. Il me tarde d’ĂȘtre en possession du 2Ăšme tome ! Je rends hommage Ă  votre courage, Ă  votre bravoure pour qu’enfin les terriens se familiarisent avec l’existence de nos frĂšres galactiques qui sont prĂ©sents en permanence pour protĂ©ger GaĂŻa et tous les ĂȘtres qui l’habitent. Un livre, un auteur qui respire l’authenticitĂ© et l’humilitĂ©. Dans ce premier tome autobiographique David relate ses rencontres sur Terre avec des civilisations extraterrestres. Soulevant le voile des secrets liĂ©s aux programmes spatiaux et Ă  l’existence de divers races extraterrestres, il nous permet d’apprĂ©hender la subtilitĂ© de ce qui existe, et l’importance de garder un esprit ouvert et Ă©quilibrĂ© afin d’évoluer spirituellement. Un tĂ©moignage extraordinaire ! Si le terme abduction livresque est possible , j’ai traversĂ© le temps et l’espace guidĂ© par votre Ă©criture. La simplicitĂ© et l’authenticitĂ© du rĂ©cit sont pour moi des vecteurs de confiance en vos expĂ©riences. Vous ĂȘtes le premier terrien qui Ă  ma connaissance ouvre un nouveau champ d’investigation bien au- delĂ  de notre monde ». Merci pour ce merveilleux partage. De mon cĂŽtĂ© j’ai commencĂ© Ă  parler de vous. Au plaisir de lire le Tome 2. EXOLITION ! Un rĂ©cit qui vous fera vraiment trembler d'impatience pour les suivants ! Un immense merci Ă  toutes et Ă  tous pour votre soutien, vos mots et tĂ©moignages toujours plus nombreux qui me touchent au amour, dans l' oyasin David Rousseau Auteur inspirant Depuis la parution du premier tome d'Au-DelĂ  De Notre Monde, il est apparu dans de nombreuses confĂ©rences, interviews, Web Tv, est aussi artiste indĂ©pendant Davian Art et rĂ©alise des portraits d'ĂȘtres stellaires, permettant ainsi Ă  de nombreuses personnes de se reconnecter Ă  leur soi supĂ©rieur, afin de se rappeler qui ils sont vraiment. JeanJacques Rousseau (nĂ© le 28 juin 1712 et dĂ©cĂ©dĂ© le 2 juillet 1778) est un Ă©crivain et philosophe genevois d'expression française. Il fut l'un des plus illustres philosophe des LumiĂšres et influença grandement l'esprit rĂ©volutionnaire français. Il est particuliĂšrement cĂ©lĂšbre pour son travail sur la sociĂ©tĂ© et l'État, ainsi que sur l'Ă©ducation.
Notre comprĂ©hension du monde est biaisĂ©e par notre myopie et par certains rĂ©cits Ă©difiants. Dans un essai cosignĂ© avec David Graeber, l’archĂ©ologue britannique David Wengrow opĂšre une salutaire mise Ă  jour de nos connaissances. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Chef du service Forum PubliĂ© le 1/12/2021 Ă  1436 Temps de lecture 6 min Depuis des siĂšcles, on nous raconte une histoire trĂšs simple sur les origines de l’inĂ©galitĂ© les ĂȘtres humains auraient vĂ©cu heureux » au sein de petits clans de chasseurs-cueilleurs jusqu’à l’apparition de l’agriculture, qui aurait engendrĂ© la propriĂ©tĂ© privĂ©e, puis le patriarcat, l’esclavage, les guerres, etc. Sauf que, dans leur monumental essai Au commencement Ă©tait
, l’archĂ©ologue britannique David Wengrow et son coauteur, feu l’anthropologue amĂ©ricain David Graeber le thĂ©oricien du concept de bullshit job », dĂ©cĂ©dĂ© en 2020, expliquent que cette thĂšse ne repose sur rien ! Ainsi donc, nos lointains aĂŻeux prĂ©historiques n’ont jamais vĂ©cu une vie Ă©galitaire dans une sorte d’éden palĂ©o-communiste » ?
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