PubliĂ© le 12/12/2016 Ă 1047 AFP - Dans "Patients", son premier galop d'essai au cinĂ©ma menĂ© sans prĂ©tention, Grand Corps Malade raconte avec humilitĂ© et humour l'annĂ©e de rééducation ayant suivi l'accident qui, Ă 20 ans, l'a rendu tĂ©traplĂ©gique. CorĂ©alisĂ© avec Medhi Idir, qui rĂ©alise ses clips, ce long mĂ©trage autobiographique est adaptĂ© d'un livre du mĂȘme titre publiĂ© en 2012 par le slameur de 39 ans, dans lequel il racontait son combat pour retrouver l'usage de ses bras et de ses jambes. "Tous les personnages du film ont existĂ© et toutes les scĂšnes ont eu lieu. Par pudeur, j'ai laissĂ© de cĂŽtĂ© des Ă©lĂ©ments de mon histoire intime", explique l'artiste Ă l'AFP au festival de cinĂ©ma europĂ©en des Arcs Savoie, oĂč le film Ă©tait projetĂ© en ouverture. "Patients" narre l'arrivĂ©e dans un centre de rééducation de Benjamin, un jeune Ă©tudiants en Staps sciences et techniques des activitĂ©s physiques et sportives paralysĂ© aprĂšs un mauvais plongeon dans une piscine. Sans jamais chercher le coup d'Ă©clat, le film brille par la sincĂ©ritĂ© de son propos, bien servi par une galerie de personnages drĂŽles et attachants, portĂ©s par une flopĂ©e de comĂ©diens Ă©patants, et que le nĂ©o-rĂ©alisateur a le mĂ©rite de ne jamais laisser en chemin. "J'aime tous les types d'Ă©criture et j'avais envie de me frotter au cinĂ©ma. Au fur et Ă mesure de l'avancĂ©e du scĂ©nario, je me suis pris au jeu et j'ai eu envie d'aller au bout en le rĂ©alisant", explique Fabien Marsaud, son vrai nom. "J'ai pris cette expĂ©rience presque froidement. Elle n'a pas Ă©tĂ© un exutoire. Je n'Ă©tais pas dans l'affect mais dans l'application d'un scĂ©nario et dans la direction d'acteurs." "Humour handicapĂ©" Grand Corps Malade dĂ©crit avec une lĂ©gĂšretĂ© et une autodĂ©rision rafraĂźchissante un quotidien pourtant fait de combats perdus d'avance, de silences, d'intimitĂ© bafouĂ©e et de renoncements oĂč il faut "niquer des heures" pour passer le temps. Le slameur n'Ă©vite aucune thĂ©matique douloureuse liĂ©e au handicap - pas mĂȘme sa trĂšs tabou sexualitĂ© - et parvient, grĂące Ă une touche d'humour toujours bien placĂ©e, Ă ne jamais flirter avec le larmoyant. "Dans les moments de galĂšre, j'avais besoin de me marrer. C'est certainement l'annĂ©e la plus difficile de ma vie mais j'en garde de bons souvenirs parce qu'on a beaucoup dĂ©connĂ© avec les potes du centre. L'humour du film existait vraiment", insiste celui qui se dĂ©place aujourd'hui avec une canne, Ă©voquant mĂȘme "un humour handicapĂ©", plus "trash et cynique", dont le film dĂ©voile le moins osĂ©. Si le rĂ©cit s'alourdit parfois de quelques longueurs et situations prĂ©visibles, "Patients" offre au spectateur une plongĂ©e "pĂ©dagogique" dans cet univers. "La camĂ©ra suit l'Ă©volution physique du personnage. Plus il Ă©volue physiquement et plus des mouvements de camĂ©ra apparaissent. On ne voulait aucun effet", dĂ©taille Medhi Idir. Le film a Ă©tĂ© tournĂ© durant sept semaines au centre Coubert, en Seine-et-Marne, lĂ oĂč Grand Corps Malade a effectuĂ© sa rééducation. Les acteurs ont travaillĂ© au contact de son personnel soignant pour apprivoiser la gestuelle des patients en fauteuil, qui ont jouĂ© les figurants. "Le tournage a changĂ© notre regard. On a compris que pour les personnes en situation de handicap, retrouver l'autonomie est beaucoup plus important que de pouvoir marcher Ă nouveau", affirme Pablo Pauly, rĂ©vĂ©lation du long mĂ©trage dans le rĂŽle principal. CĂŽtĂ© bande son, le spectateur retrouve NTM, Naas ou encore Lunatic. Produit par Mandarin et Gaumont pour environ 4 millions d'euros, "Patients" sortira dans les salles le 1er mars.
DirectorGrand Corps Malade Runtime 1 hour 50 minutes Genres Drama, Comedy Language French Patients 1 mars 2017 Bonjour a tous, Patients est un film vraiment génial !!! J'aimerais le monter a ma copine qui ne parle pas Francais. Je cherche donc de sous titres anglais et ne trouve pas sur internet. Est-ce que quelqu'un aurait une piste? Merci a vous. Adrien
"Patients" met en lumiĂšre un sujet quâon a parfois peur de regarder en face le handicap. Câest la premiĂšre rĂ©alisation de Grand Corps malade, accompagnĂ© de son meilleur ami et rĂ©alisateur de tous ses clips, Mehdi Idir. Lâartiste slameur au timbre de voix si reconnaissable porte Ă lâĂ©cran son livre autobiographique, le rĂ©cit de son annĂ©e de convalescence dans un centre de rééducation pour handicapĂ©s lourds. Justesse, pudeur et mĂȘme humour sont au programme de cette trĂšs belle rĂ©ussite ! Interview Il y a dâabord le livre, "Patients", quand avez-vous songĂ© Ă transposer cette aventure au cinĂ©ma ? Grand Corps Malade Câest dâabord lâaventure de lâĂ©criture, jâavais abordĂ© plusieurs types dâĂ©criture, le slam, les chansons, ce livre, et puis jâavais envie de me frotter Ă un nouveau type dâĂ©criture qui Ă©tait dâabord le scĂ©nario. Câest avant tout lâĂ©criture du scĂ©nario qui mâintĂ©ressait. Je nâavais pas forcĂ©ment lâidĂ©e de le rĂ©aliser et puis aprĂšs quand tu Ă©cris chaque scĂšne, chaque dialogue, que tu imagines beaucoup de choses, que tu as dĂ©jĂ quelques partis pris de rĂ©alisation qui naissent dans un coin de ta tĂȘte, tu as du mal aprĂšs Ă lĂącher le bĂ©bĂ©, Ă donner le scĂ©nario Ă un rĂ©alisateur en disant " Va faire ton film ". Donc jâai eu envie dâaller au bout du projet, de le rĂ©aliser. Comme je ne suis pas rĂ©alisateur, malgrĂ© les quelques idĂ©es que jâavais, jâai voulu me faire Ă©pauler par mon pote, Mehdi Idir, qui rĂ©alise tous mes clips depuis une dizaine dâannĂ©es. VoilĂ , on sâest lancĂ© dans lâaventure. Pour lui aussi, câĂ©tait un premier long-mĂ©trage. On sâest lancĂ©s ensemble en se disant quâĂ deux, on allait essayer dâĂȘtre Ă la hauteur du dĂ©fi. Et comment est-ce que, concrĂštement, on se lance vraiment dans ce travail de mise en scĂšne et de collaboration avec votre corĂ©alisateur ? Medhi et moi avons beaucoup bossĂ© en amont. Câest-Ă -dire quâon savait tous les deux quâon avait les lacunes des dĂ©butants, on nâavait pas dâexpĂ©rience, on allait gĂ©rer des Ă©quipes techniques qui avaient beaucoup dâexpĂ©riences, donc on a beaucoup bossĂ© en amont pour essayer de combler ça. On a essayĂ© de ne rien laisser au hasard, sur chaque scĂšne on se posait toutes les questions possibles et imaginables, on a fait un dĂ©coupage technique, câest-Ă -dire Ă quel endroit on place la camĂ©ra, quel mouvement de camĂ©ra, quel plan etc⊠VoilĂ , on a essayĂ© de bien tout valider Ă lâavance. AprĂšs, on ne sâest rien partagĂ©, il nâa pas gĂ©rĂ© de son cĂŽtĂ© la partie technique et moi la direction dâacteurs, on a tout fait ensemble. Il se trouve quâon se connaĂźt trĂšs bien, quâon est avant tout des potes et on sâest lancĂ© un petit peu de maniĂšre inconsciente, presque naĂŻve en ayant bien tout prĂ©parĂ© Ă lâavance. DĂšs le dĂ©but du tournage, on a senti quâon Ă©tait prĂȘts, que ça roulait, que les Ă©quipes techniques savaient ce quâelles avaient Ă faire. Jâai dĂ©couvert tellement de mĂ©tiers sur le plateau, jâai dĂ©couvert la rigueur et le travail assez incroyable des techniciens, chacun dans son domaine, et comme tout roulait, on a pu vraiment se concentrer sur notre direction dâacteurs. Et avec nos jeunes acteurs, on sâest rĂ©galĂ©s. Avant dâaborder le sujet des acteurs, je voudrais connaitre lâhistoire de Ben qui est en grande partie inspirĂ© par votre propre vĂ©cu, cette annĂ©e de rééducation⊠Clairement, câest mĂȘme 100 pour cent. Justement, comment est-ce quâon Ă©tablit la frontiĂšre, en termes dâĂ©criture jâentends, entre votre propre vĂ©cu et ce rĂ©cit portĂ© au cinĂ©ma ? LâidĂ©e, câest de rendre ce personnage "Ben", je mâappelle Fabien dans la vie, le personnage principal sâappelle Ben, mĂȘme si câest vraiment mon histoire et que tous les personnages du film ont existĂ©, que toutes les scĂšnes ont eu lieu, je voulais quand mĂȘme rendre le personnage le plus universel possible. Câest mon histoire mais Ă la limite on sâen fiche. Ce nâest pas un biopic ou une autobiographie de Grand Corps Malade, son histoire avant quâil fasse des disques, câest pas du tout ça lâidĂ©e. VoilĂ câest pour ça quâil sâappelle Ben, quâil y a peu de choses sur ma vie privĂ©e, familiale ou autre hors du centre. On sâest vraiment concentrĂ© sur ce centre de rééducation et sur Ben qui rĂ©apprend Ă vivre avec ses potes, puisquâil se fait des potes dans le centre. Câest pour ça que le titre " Patients " est au pluriel. Ce nâest pas juste lâhistoire de Ben, câest celle de Farid, de Toussaint, de Samia, de Steve et câest cette bande de potes quâon va suivre, qui rĂ©apprend Ă vivre Pauly est Ben, dans "Patients" DRJâimagine que pour trouver cette bande de potes, le plus grand dĂ©fi câĂ©tait de trouver le casting idĂ©al. Oui. Depuis le dĂ©but, avec Mehdi, on savait que câĂ©tait le plus gros enjeu. On savait que ce film tiendrait sur la qualitĂ© de nos acteurs. Ce nâest pas un film dâaction. Ce nâest pas un film avec moult effets spĂ©ciaux. Il fallait quâils soient forts, quâils soient Ă la hauteur et on a fait un gros casting pour ça, on a castĂ© prĂšs de 400 personnes avec David Bertrand, un super directeur de casting. On a fini par trouver notre petite " dream team ", nos perles rares. On est super fiers dâeux. Si vous interviewez Medhi aprĂšs, il vous le dira aussi parce quâon le rĂ©pĂšte tous les deux Ă longueur dâinterviews. Câest notre plus grande fiertĂ© ces acteurs, parce quâon voulait que ce ne soit pas des acteurs trĂšs connus, câest vraiment des acteurs, câest leur mĂ©tier, ils ont tous dĂ©jĂ fait un, deux ou trois longs mĂ©trages, mais ce ne sont pas des tĂȘtes dâaffiche, ils ne sont pas connus, ni chez vous en Belgique, ni chez nous en France. Pour la plupart des spectateurs, ça va ĂȘtre une dĂ©couverte. Mais jâespĂšre quelle dĂ©couverte parce quâils sont, on en parlait hors antenne, je sais quâils vous ont plu aussi, ils sont fabuleux, ils sont beaux, ils sont drĂŽles, ils sont touchants, ils sont Ă©mouvants, et puis il fallait quâelle soit crĂ©dible cette petite bande de potes et câest vrai quâon les suit, on a envie de rester avec eux. Le personnage principal du film, Ben qui est jouĂ© par Pablo Pauly, a une ressemblance assez troublante avec vous sur le plan physique. TrĂšs sincĂšrement, on ne lâa pas cherchĂ©e cette ressemblance, quand Pablo est arrivĂ© au casting, il Ă©tait en train de faire un autre rĂŽle, il avait une grosse barbe rousse, des longs cheveux blonds, il ne me ressemblait pas du tout. Et puis on lui a coupĂ© les cheveux, on lâa mis dans des vĂȘtements des annĂ©es 90, parce que lâintrigue se passe Ă ce moment-lĂ . Il sâest mis au fauteuil roulant, il a observĂ©, il a pris des attitudes et câest vrai quâau final, câest assez cohĂ©rent, il y a une petite ressemblance qui sâest créée, on Ă©tait les premiers surpris mais câest vrai que ça fonctionne."Patients" DRUne des grandes forces du film rĂ©side dans ces Ă©changes, cette vĂ©ritable alchimie qui sâopĂšre entre le casting et les diffĂ©rents acteurs. Comment ĂȘtes-vous parvenu Ă crĂ©er cette bande qui sonne plus vrai que nature ? Câest dâabord au casting, on a dâabord choisi les acteurs individuellement, aprĂšs on a fait ce quâon appelle des "call back", câest-Ă -dire quâon les a rappelĂ©s - ils nâĂ©taient pas encore sĂ»rs dâĂȘtre pris sur le film - pour faire des binĂŽmes, puis faire des rĂ©pĂ©titions Ă trois, Ă quatre, Ă cinq, lĂ on a vu quâil y en avait certains qui Ă©taient trĂšs bien individuellement mais qui nâexistaient pas assez dans le groupe, donc on ne les a pas pris, puis on en a cherchĂ© dâautres. Il a vraiment fallu crĂ©er cette Ă©quipe de cinq, il fallait que ça marche quand les cinq sont Ă lâĂ©cran. AprĂšs, on a beaucoup rĂ©pĂ©tĂ©, on a rĂ©pĂ©tĂ© chaque scĂšne bien en amont du tournage. Ensuite, il y a eu le dĂ©fi physique, puisquâil fallait que ces acteurs-lĂ , qui sont tous des acteurs valides, il fallait quâils jouent des paraplĂ©giques, des tĂ©traplĂ©giques, donc on est allĂ©s lĂ oĂč on a tournĂ©, dans le centre de rééducation. Un mois avant, on les a mis dans des fauteuils, on a discutĂ©, il y avait mon ancien kinĂ© qui Ă©tait lĂ un peu comme coach, qui leur a expliquĂ© ce quâĂ©tait la tĂ©traplĂ©gie, la paraplĂ©gie, quelle position, quelle posture, quels gestes adopter et petit Ă petit, ils sont entrĂ©s dans leur rĂŽle. Comment, en tant que directeur dâacteurs, vous leur avez permis finalement dâapprĂ©hender cette gestion rĂ©aliste du handicap et surtout les diffĂ©rentes maniĂšres, si je puis dire, dâĂȘtre handicapĂ© ? Il y a plusieurs choses. DĂ©jĂ beaucoup de discussions. La plupart ne connaissaient pas bien ce monde-lĂ , ce domaine-lĂ . Apprendre ce quâest une personne paraplĂ©gique par exemple. Elle est immobilisĂ©e, handicapĂ©e des deux jambes, un tĂ©traplĂ©gique, ce sont les quatre membres qui sont paralysĂ©s, câest tout le corps Ă peu prĂšs sous la nuque ou sous le cou qui ne bouge pas, donc dĂ©jĂ expliquer ça et comme je le disais, câest surtout lâimmersion, nous les avons immergĂ©s dans le centre. On a fait des rĂ©pĂ©titions en amont, on les a mis dans des fauteuils. Il y avait des patients, le centre est en pleine activitĂ©. On les a mis un par table dans la cantine pour discuter, pour se renseigner, avec des personnes qui Ă©taient des patients du centre en pleine rééducation. Il faut du travail, de lâobservation, prendre des notes, poser beaucoup de questions. Ils ont rencontrĂ© des personnes paraplĂ©giques et pendant une heure ils pouvaient poser toutes les questions possibles. Pareil avec mon ancien kinĂ©. Donc, ça a Ă©tĂ© un vrai coaching pour que le jour du dĂ©but du tournage, ils aient complĂštement acquis cette notion physique et quâils puissent se concentrer vraiment sur le jeu, sur lâacting."Patients" DRQuelle Ă©tait votre attente particuliĂšre par rapport Ă ce casting ? Câest ce quâil y a dans le film. On attend dâeux quâils soient Ă©mouvants. Il y a des scĂšnes dures, il y a des scĂšnes Ă©mouvantes, mais surtout drĂŽles. Vous avez vu, câest un film trĂšs dialoguĂ© avec beaucoup de vannes, ils passent Ă peu prĂšs deux heures Ă se vanner dans tous les sens, il y a un vrai "humour handicapĂ©". CâĂ©tait notre principal critĂšre de rĂ©ussite. Dans ce film-lĂ , il fallait que ça fasse rire. Le thĂšme est dur, le handicap est lourd, on ne voulait surtout pas faire un film pathos. On a fait pas mal dâavant-premiĂšres, le film sort le 1er mars mais on a dĂ©jĂ vu la rĂ©action des gens, on se rend compte que ça rigole beaucoup. Câest une des premiĂšres rĂ©ussites. Cet humour frappe dĂšs le dĂ©but avec le tĂ©lĂ©shopping par exemple, cette maniĂšre dont vous Ă©vitez tous les clichĂ©s que lâon pourrait attendre parfois dâun tel sujet avec le pathos, la difficultĂ©, etc. Souvent dans votre film quand un des personnages tombe, il se relĂšve la scĂšne dâaprĂšs⊠Oui, ou alors quand il tombe, il sort une vanne ou quand il se produit un truc dur, il y a un petit clin dâĆil. Ăvidemment, sur un film comme ça on aurait pu en faire des caisses, mettre des grands violons sur les scĂšnes les plus tristes et que ça dure une demi-heure. Non, il fallait Ă©viter ça. Parce que ce monde-lĂ est vivant, on voulait aussi rendre la rĂ©alitĂ© de ce qui se passe dans un centre de rééducation et dans un centre, câest plein de vie, cet humour-lĂ ce nâest pas moi qui lâai inventĂ©. Il y a cet instinct de se sauver un peu du drame par lâhumour et par les vannes, donc il fallait absolument le rendre Ă lâimage ça."Patients" DRQuels ont Ă©tĂ© vos partis pris de mise en scĂšne ? Vous ne souhaitiez pas choisir une approche plus documentaire afin de montrer cette rééducation ? Non, tout de suite avec Mehdi, notre parti pris nâĂ©tait pas dans le documentaire. Câest un film. Du coup, on voulait une belle image. On a tout fait pour que le rĂ©sultat ne soit pas glauque au niveau du fond, donc au niveau de la forme, il ne fallait pas que ce soit glauque non plus. TrĂšs vite avec notre chef opĂ©rateur, on a travaillĂ© lâimage. On voulait de belles images. On filme un hĂŽpital, dans ce centre de rééducation, il y a des trĂšs longs couloirs de 2 Ă 300 mĂštres de longs, il y avait des belles perspectives, on a jouĂ© sur les profondeurs de champ, on a jouĂ© sur la lumiĂšre les lumiĂšres jaunes des couloirs tranchaient avec le bleu nuit de lâautre cĂŽtĂ© des vitres. On a cherchĂ© Ă faire un film agrĂ©able Ă voir. AprĂšs, notre objectif Ă©tait que la rĂ©alisation suive un peu lâĂ©volution physique de Ben. Qui dit Ă©volution physique, dit aussi Ă©volution sociale. Câest-Ă -dire quâau dĂ©but il est seul au monde, il y a juste ses parents et les soignants qui se penchent au-dessus de son lit, il est tout le temps dans sa chambre. La rĂ©alisation dĂ©bute de façon trĂšs resserrĂ©e sur les personnages avec trĂšs peu, voire pas de mouvements de camĂ©ra. Petit Ă petit, ça Ă©volue, et Ă©videmment, le dĂ©clic câest quand il se dĂ©place en fauteuil roulant pour la premiĂšre fois. Il y a un petit plan sĂ©quence quand il sort dans le couloir et lĂ , la camĂ©ra sâarrĂȘte. On Ă©largit enfin le cadre parce que Ben part au loin dans le couloir, et lĂ , on sent quâil retrouve un peu de libertĂ©, il retrouve un peu dâautonomie grĂące Ă ce fauteuil. Ă partir de lĂ , notre rĂ©alisation va se permettre un peu plus de mouvements. On parlait du groupe en tant que tel, mais il y a aussi tous les autres personnages secondaires qui sont trĂšs travaillĂ©s, je pense notamment Ă Jean-Marie et sa façon trĂšs personnelle de sâadresser aux autres. Câest une volontĂ© quâaucun personnage ne soit laissĂ© au hasard et quâil ait une vraie personnalitĂ© ? Une fois de plus, je nâai rien inventĂ©. Jean-Marie a existĂ©. Christiane a existĂ©. Pour ceux qui nâont pas vu le film, Jean-Marie est un aide-soignant trĂšs professionnel mais qui est une tornade. Il entre dans la chambre Ă 7h30 en hurlant "Bonjour Benjamin !", il ouvre les volets Ă fond, il sâadresse aux patients Ă la troisiĂšme personne "Comment il va ? Il a bien dormi ?". Câest assez insupportable mais finalement on sâattache Ă lui, parce quâĂ part ça, il fait bien son boulot et de toute façon Ben a besoin de lui pour effectuer les gestes les plus Ă©lĂ©mentaires. Donc, on sâattache Ă ces personnages. En effet, chaque personnage nâest pas juste de passage, ils ont tous une vraie personnalitĂ© puisquâils ont vraiment existĂ©."Patients" DRVous Ă©vitez tous les stĂ©rĂ©otypes quâon pourrait attendre du milieu hospitalier, mais aussi des milieux sociaux des diffĂ©rents protagonistes. Que ce soit dans le thĂšme du handicap, dans le thĂšme de la typologie de nos cinq acteurs principaux, câest dâessayer de ne jamais entrer dans les clichĂ©s, dans des trucs trop attendus. Avant tout, ce sont des ĂȘtres humains qui vivent des moments trĂšs difficiles, qui rĂ©apprennent Ă vivre ensemble, ils redĂ©couvrent des sentiments dâamitiĂ©, de sĂ©duction, ils sâengueulent, ils fraternisent, on voulait surtout se focaliser lĂ -dessus. Alors oui, il se trouve que ce sont des handicapĂ©s, il se trouve que ce sont des personnes qui viennent de milieux populaires, mais tout ça câest secondaire, avant tout on sâattache aux ĂȘtres humains. Quâest-ce que vous aimeriez que le public retienne de votre film ? Je voudrais quâil passe par plusieurs Ă©motions. Pour lâinstant, on a lâimpression que câest le cas. On a fait une trentaine de projections. Quâil passe autant par le rire que par lâĂ©motion. On lâa vu, il y a des larmes aussi, dans le film. A la fin des sĂ©ances, il y a des gens Ă©mus. Donc, la premiĂšre chose câest ça, quâil passe par plusieurs Ă©motions. Jâaime lâart quand il nous fait des ascenseurs Ă©motionnels comme ça. Que ce soit sur un disque, un film, quâon passe par plusieurs Ă©tages, câest important. Et la deuxiĂšme chose peut-ĂȘtre quâen sortant du film ou le lendemain ou la semaine dâaprĂšs, quand ils vont croiser une personne en fauteuil roulant, peut-ĂȘtre quâils la regarderont, je parle de ceux qui ne connaissent pas bien ce milieu-lĂ , ils la regarderont peut-ĂȘtre un petit peu autrement. Ils comprendront un petit peu ce quâil y a derriĂšre ce fauteuil, la vie quâa ce monsieur ou cette dame, ce quâil a traversĂ©. Et surtout, il saura, jâespĂšre, maintenant quâĂ part le fauteuil, il y a un vrai ĂȘtre humain. Câest une des phrases de Farid dans le film qui dit "Tu verras au dĂ©but ta seule identitĂ©, câest le handicap. Câest seulement aprĂšs, quand les gens vont passer du temps avec toi ils verront quâil y a un handicapĂ© beauf, un handicapĂ© qui a de lâhumour, un con, une kaĂŻra". Il y a toutes les typologies de lâĂȘtre humain parce quâun mec en fauteuil roulant, câest avant tout un homme ou une femme.
| Đ©ĐŸá©Đ°Đ»ŐηÖ
Đż Ő°áĐœĐ”á ĐŸ | ĐĄŃа ŃĐœÏ
Đ» |
|---|
| áŃŐąŐžÖՎΞбД ŃĐŸŃаŃáжեÏа ŐżŃжáпΞհ՚ | ĐŠÎčáąĐžŐźŐžÖĐ°Ń ŐĄĐČĐžÎ¶Ö |
| ŐΞŐČŃáŐ„áазĐČ ĐłÏ
ŃĐžĐŒŃŃŃĐŸÎł | áŻĐżĐ°Đ±á αΎ |
| ΄ŃОпОŃĐ»á°Ïα Đ±ĐŸŃá”ж αŃа | ĐŃáĐżŃŐșŐžÖб՚ Ö
ÎłŃĐż Ő„á |
Slameur Grand Corps Malade adapte son roman autobiographique "Patients" avec Mehdi Idir, dont câest aussi la premiĂšre rĂ©alisation. Vu le
1 March 2017 2K membres Se laver, s'habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire Ă son arrivĂ©e dans un centre de rééducation suite Ă un grave accident. Ses nouveaux amis sont tĂ©tras, paras, traumas crĂąniens.... Bref, toute la crĂšme du handicap. Ensemble ils vont apprendre la patience. Ils vont rĂ©sister, se vanner, s'engueuler, se sĂ©duire mais surtout trouver l'Ă©nergie pour rĂ©apprendre Ă vivre. Patients est l'histoire d'une renaissance, d'un voyage chaotique fait de victoires et de dĂ©faites, de larmes et dâĂ©clats de rire, mais surtout de rencontres on ne guĂ©rit pas seul.
KKNng. ta63442f3b.pages.dev/204ta63442f3b.pages.dev/902ta63442f3b.pages.dev/950ta63442f3b.pages.dev/302ta63442f3b.pages.dev/208ta63442f3b.pages.dev/433ta63442f3b.pages.dev/728ta63442f3b.pages.dev/419ta63442f3b.pages.dev/979ta63442f3b.pages.dev/994ta63442f3b.pages.dev/119ta63442f3b.pages.dev/487ta63442f3b.pages.dev/244ta63442f3b.pages.dev/477ta63442f3b.pages.dev/23
film patient grand corps malade streaming